Chapitre 21
Ecrit par Les Chroniques de Natou
- Weeerrr ma'a Régina, dis-nous d'abord !
- Ce n'est pas le moment. Et ce n'est pas ça qui m'a emmenée ici. Mais si elle veut ridiculiser ma fille, là elle saura de quel bois je me chauffe !
Lorsque maman Annette est entrée dans le bureau du Docteur, elle s'est assise et le médecin lui faisait part de la nouvelle sur le donneur compatible d'Eric.
- Docteur, mais il faudrait qu'on voit cet homme qui a donné son sang à mon fils pour le remercier.
- Ne vous inquiétez pas madame, demain il sera là et vous aurez l'occasion de lui dire merci.
Quelques minutes après, maman Annette sortit du bureau du Docteur avec un air plus apaisé que lorsque qu'elle est arrivée à la clinique. En sortant pour aller retrouver Eric dans sa chambre d’hospitalisation, elle vit ma mère dans les couloirs et les deux se fixèrent dans les yeux pendant un moment. Maman Annette semblait se demander si par hasard elle n'aurait pas vu ce visage auparavant, car le visage de ma mère lui semblait familier. On aurait dit qu'elle voulait demander à ma mère quelque chose, mais elle hésita et rentra dans la chambre.
- Donc c'est réellement cette Annette avec qui j'ai habitée dans le même quartier ! Je n'avais jamais su que c'est avec monsieur Belinga qu'elle s'était mariée, dit ma mère.
- Elle a fait quoi ma'a Regina ? demanda Noëlle.
- Hum, je vous le dirai une autre fois , pas ce soir.
Peu de temps après, Noëlle, ma mère et moi partîmes prier dans la chambre d'Eric où Doriane et sa mère y étaient. Une fois entrées, la mère d'Eric posa ses yeux sur moi d'un regard furieux. Doriane qui était aux côtés de son frère nous a vues entrer et dit à sa mère :
- Maman, voilà la fiancée d'Eric. Elle est jolie et très gentille en plus. Et voilà sa maman (en pointant ma mère du doigt) ....
- Bonsoir madame, je suis évidemment Régina, la mère de Natacha. Nous compatissons à cette dure épreuve, c'est pourquoi nous sommes là. Eric est aussi comme un fils pour moi, dit mama Régina.
- Hum... Merci. Mais votre visage me dit quelque chose. On ne se serait pas déjà vues quelque part ?
- En effet, nous avions habité le même quartier il y a quelques années.
- Ah je vois, dit maman Annette de façon froide.
Au moment de lancer la prière, maman Annette nous interrompa ;
- Heeeeeee! Stop ! Vous n'êtes pas les bienvenues ici. Quant à toi (en me pointant du doigt), tu penses faire tout ce cinéma pour que mon fils t'épouse ? Au point de prendre une grossesse pour le piéger ! Ou alors c'est son argent que tu poursuis ?
Quand ma mère a entendu ça, elle est devenue hystérique, bouillonnante de colère. Je sentis que ma mère voulait riposter.
- Eh taisez-vous ! Je vous interdis de parler comme ça à ma fille ! On vous a dit que ma fille est affamée ? Qu'est-ce qu'elle ferait avec l'argent de votre fils? Elle gagne déjà bien sa vie. Alors, que ce soit la dernière fois que vous parliez encore à ma fille de cette façon. Heureusement qu'Eric ne vous a pas ressemblée. N'importe quoi !
- Weeerrr mama, laisse comme ça ! Je ne veux pas de problèmes !
- Eeeh Natou, laisse-moi parler ! Cette femme se prend même pour qui au juste?
Doriane et Noëlle regardaient la scène toutes silencieuses.
- Maman, s'il te plaît calme-toi. Elle n’est pas gentille, ta façon de leur parler, dit Doriane à sa mère.
- Eeeh lock chù! (Ferme-la!). Tu n'as aucune leçon de morale à me faire. J'ai dit et je le répète, cette fille n'épousera jamais, au grand jamais mon fils ! J'ai déjà choisi ma belle-fille !
- C'est même votre fils qui supplie ma fille hein, et si ce n'était pas parce qu'il l’aime vraiment, on ne serait pas ici ! Et c'est à Eric de décider, pas à vous ! Je demande que hein, je vouvoie même la femme ci pourquoi ? Annette, peut-être que tu as une courte mémoire, ‘‘ Ù yi béh mè hala’’ ! (Tu ne me connais pas !). Tu sais que je te connais très bien, nooor! Je n'ai pas oublié qui tu es. Donc, esquive ma fille ! Je t'ai prévenue !
- Moi aussi je te connais, Régina !!!! Je vais donc voir comment ta fille sera l'épouse de mon fils ! C'est seulement mon cadavre qui va laisser ça se faire.
- Oooohh ce sera alors ton cadavre, ma chère ! Donc, tu n'as pas changé hein! Je vais te montrer ! Tapes ici (en levant sa paume de main).
- Voilà ça, je tape ! dit maman Annette en tapant sa main dans celle de ma mère !
- Oook ! C'est lancé ! Malheur à toi si ma fille se plaint un jour d'une migraine, je dis bien d'un petit mal de tête ! C'est là où je vais te montrer de quel bois se chauffe une femme Bassa'a !
Pendant qu'elles se querellaient, papa Belinga arriva et les trouva en plein spectacle. Il était étonné de voir autant de chamailleries dans la chambre d'un malade.
- S'il vous plaît, Arrêtez !!!! On est ici dans la chambre d'un malade. Annette, à peine arrivée, au lieu de te concentrer sur l'état de notre fils, tu commences du coup à te chamailler ?? Je suis sûre que c'est toi qui as commencé parce qu'avant que tu ne viennes ici, tout était calme. On n’entendait pas les éclats de voix ici. Respectez au moins l'état de celui qui est couché là !
- Excusez-moi monsieur Belinga, votre épouse m'a poussée vraiment à bout.
- Il n'y a pas de quoi, Régina, dit papa Belinga.
- Tsssssuipppppppp ! N'importe quoi ! Toi, Noëlle, c'est toi qui as permis que se crée la relation entre mon fils et ta copine hein ! Ton père a souvent raison de dire que tu le déçois.
- Hein ???? Moi je n'y suis pour rien oooh, mama Annette ! Eric et Natacha sont ensemble depuis, je ne le savais même pas. Et Eric aime beaucoup Natacha, personne ne pourra les séparer !
- Hehehehehehehehe !!! On verra donc ça ! J’attends voir de mes propres yeux comment la dot là se fera.
- Elle se fera ! Tu es légère, Annette. Tu sais que moi, je ne parle pas beaucoup noor?! Je vais te frapper pour fermer ta sale gueule de sorcière là, dit ma mère.
- Maman, allons nous asseoir en salle d'attente, s'il te plaît.
Nous sortîmes toutes les trois de la chambre pour aller nous asseoir en salle d'attente. Oufff enfin ! Ces deux femmes allaient nous épargner un peu de leurs éclats de voix.
- La << mater >> !!! Non !!! Mais toi même là tu n'es pas facile hein, assssh! dit Noëlle à ma mère.
- Natoutou, si c'est la femme ci qui est la mère d'Eric, alors ma fille il faudra dormir dans la prière, parce que cette femme c'est une vraie sorcière ! Qui ne la connaissait pas au quartier quand on était encore toutes jeunes ? Hum… si monsieur Belinga savait même... ! Il se fait presque tard mes filles, il est temps de rentrer.
Évidemment, il était déjà presque 23h, nous avons pris un taxi qui nous a laissées chacune à son domicile. Une fois arrivées à la maison, maman et moi avions un peu bavardé et nous nous sommes endormies. Entre temps, les Belinga eux aussi étaient rentrés chez eux. Pendant que mama Annette dormait, papa Belinga se réveilla et devenait pensif par rapport à ce que papa Ngantsop lui avait dit.... Il ne restait plus que quatre jours pour qu'il se décide. Papa Belinga et papa Ngantsop avaient une réunion qu'ils tenaient chaque minuit. Dans sa maison, papa Belinga avait une pièce où se tenaient ses rituels nocturnes pour avoir plus de richesse et de pouvoir. Il se leva et alla regagner son temple qui était dans un coin discret de la maison. Cette pièce était décorée en noir et lui, il portait toujours une soutane rouge et faisait allumer ses bougies partout. Leur grand maitre s'appelait Ozakwe ! C'était lui que les adhérents de la secte vénéraient et en contrepartie, il leur donnait argent, pouvoir et notoriété mais à condition que chacun initie une personne afin de faire grandir le cercle vicieux. Papa Ngantsop y était depuis car ses parents l'y avaient intégré.
Chaque membre de la secte avait un totem. Pour leurs rencontres de toutes les nuits, ces totems sortaient de leurs corps et se retrouvaient dans le grand temple de tous les adhérents du maître Ozakwe. Papa Belinga avait pour totem un hibou dans sa pièce secrète tandis que papa Ngantsop avait pour totem un serpent boa. Papa Belinga essayait de négocier dans son cercle pour qu'on lui allège les conditions qu'on lui imposait, mais en vain. C'était irréversible et il n'avait plus que quatre jours pour initier Eric ou Doriane. Après sa réunion mystique, il rentra dans sa chambre et se recoucha sans que mama Annette ne puisse se douter de quoi que ce soit.
Une fois le matin arrivé, je devais me préparer pour ensuite aller au boulot. J'avoue que ce n'était plus facile pour moi de me lever aussi tôt. Je commençais à ressentir les effets de la grossesse. Je devenais un peu plus fatiguée et je voulais rallonger mes heures de sommeil, mais c’était impossible. Je me suis apprêtée pour le boulot et à 7h 45min, j'y étais déjà. Noëlle, comme d'habitude, était matinale aussi.
- Bonjour No'o !
- Heee ma chérie ! C'est comment ?
- Ça va, juste un peu fatiguée ce matin.
- Assia ! Ma complice est là ?
- Qui ?
- Ma'a Régina ! C'est ma co'o que j'ai choisie.
- Oui, c’est parce que toutes les deux, vous aimez les problèmes. Vous vous ressemblez.
- Ah dis donc! On n'est pas comme toi, trop calme. Ichh parfois, tu exagères.
- J'agis quand c'est vraiment nécessaire, pas comme vous qui êtes des sauvages.
- Et puis quoi encore ! Au fait, le chef t'a cherchée! Elle a dit que dès que tu viens, vas dans son bureau.
- Ok d'accord, j'y vais !
- Elle a alors serré les fesses dans le pantalon aujourd'hui hein. Kiakiakiakia! Elle est là comme un sandwich.
. - Eh ahhhh Noëlle ! La mauvaise bouche te donne même quoi!
Je suis allée retrouver mon chef dans son bureau.
- Bonjour, Jessica.
- Bonjour Natacha, comment va ton fiancé ?
- Il ira bien d'ici là, grâce à Dieu. Il est toujours à la clinique Edimed. Finalement, on a trouvé un donneur de sang compatible.
- Attends, nous étions à cette clinique hier avec le partenaire en question pour faire des dons. Et lorsque nous y sommes arrivés, on a entendu des pleurs. On a cru que quelqu'un était mort. C'est là où le docteur nous dit qu'en fait, il s'agit d'un patient qui a besoin de sang de groupe 0+ et qu'on n’arrivait pas à trouver un donneur compatible. Le partenaire, Patrick Essomba, a donc dit qu'il était de groupe sanguin O+ aussi..... Son sang a été prélevé mais on n'a vraiment pas eu le temps de rencontrer le malade parce qu'il avait reçu un appel urgent. Mais il retournera là-bas aujourd'hui vers 16h avec ses collaborateurs.
- Waouh, c'est évidemment de mon fiancé dont il s'agissait. Vraiment il faudra que je lui dise merci.
- Beaucoup de courage... Et aussi, le boss a approuvé tes rapports. Ça été très bien fait. Il est content de faire équipe avec notre département. Noëlle et toi, vous êtes vraiment compétentes. C'est ce que je voulais te dire. Tu peux regagner ton bureau.
- Merci, Jessica.
Je suis retournée m'asseoir à mon siège pour bosser et Noëlle, m'interpella :
- Elle disait quoi, le chef ?
- Tout à l'heure je te dirais, finissons d'abord de <<work>>.
Entre-temps, Rollande et Mohammed étaient en conversation permanente. Tant que Rollande n'avait pas accompli sa mission, elle ne saurait être tranquille.
- Allô Mohammed ? Bonjour !
- Oui Rollande, bonjour ma chérie ! Oh lala notre nuit d'hier était fabuleuse ! Tu es bonne, tu es une vraie pétasse, bb! Hahahahaha !
- N'importe quoi ! Tu ne respectes pas nos clauses depuis le début. Je t'avais envoyé à Limbé draguer Natacha pour qu'elle tombe dans nos filets. Mais tu n'as pas réussi. En plus de cela, tes hommes de main ont fait le contraire de ce que j'ai demandé. Je ne satisfais pas tes pulsions sexuelles pour rien. Cette fille doit mourir coûte que vaille !
- Calme-toi, ma gonzesse! Ton travail sera fait. Pas besoin de hurler. J'en reparlerai à mes gars.
- J'espère bien ! Tu as plutôt intérêt, sinon je dirais à mon père de ne plus t'intégrer dans sa firme !
- Et ce soir, on ne fait rien, bb ? J'ai envie de te déguster à fond !
- Dégages! Fais d'abord ce que je t'ai demandé. Ou alors c'est à toi que je vais m'en prendre et bien te déguster à ma façon. Bye !
Rollande avait tout orchestré depuis le début ! C'est pourquoi toutes les informations que je donnais à Carine, elle voulait tout savoir. En fait, Carine croyait être l'amie de Rollande, elle pensait que c'est elle qui menait la danse mais en réalité, la véritable sorcière c'était Rollande. Carine travaillait sans salaire pour elle. Tout ce que je disais à Carine concernant mon couple, mon voyage à Limbé, l'hôtel où on était Eric et moi, Rollande les lui soutiraient. C'est pourquoi ma rencontre avec Mohammed à Limbé était préméditée. Le fait de l'avoir vu ce soir-là au Calypso night-club quand j'y étais avec Eric, était prémédité. Il avait pour mission de me suivre et transmettre les informations à Rollande. Mais elle ne s'était pas arrêtée là. Rollande n'était pas si naïve que ça ! Carine croyait se jouer d’elle en la voulant morte mais...
Après avoir causé avec Mohammed, elle se rendit chez le grand maître Wôklofo. Ah oui !... le fameux grand maître Wôklofo chez qui Carine l'avait amenée. Comme d'habitude, le trajet pour y arriver était tumultueux. Une brousse éloignée où rien que les chants des oiseaux seuls se faisaient entendre. Ce jour-là, elle trouva le grand maître Wôklofo assis à même le sol comme d'habitude, vêtu de rouge, entouré de cuvettes remplies de sang d'animaux pour les rituels, des cauris, des masques si affreux, son temple décoré de rouge et de noir et des bougies rouges tout autour.
- Hahahahaha hahaha ! s'écria-t-il. Approche, ma fille ! Bienvenue !
- Bonsoir, grand maître Wôklofo !
- Enlève les chaussures et assieds-toi !
Elle s'exécuta.
- Qu'est ce qui t'emmène ? Depuis que ta copine est décédée, tu devrais avoir la paix.
- Pas tant que je n'ai pas terminé avec la dernière personne.
- Je pense t'avoir dit que mystiquement, cette fille est inaccessible et intouchable. À chaque fois que j'ai essayé d'invoquer son nom, mon miroir où je suis supposé la voir pour l'attaquer se renverse. Elle a une puissance surnaturelle en elle qui ne nous facilite pas les choses.
- Je suis venue te payer grand maître, même comme le remède a exagéré. Elle ne devrait pas mourir, Carine ne devrait pas mourir comme ça. Tu aurais dû juste la rendre folle à vie. Ça m'a fait peur car à un moment, j'ai cru que les rituels devaient se retourner contre moi aussi. Je commençais déjà à paniquer
- Non, ne t'inquiète pas ma fille, c'était irréversible. Sa folie allait tôt ou tard la conduire à la mort que tu l'aies voulu ou pas. Cette poudre qu'elle avait mise en bas de la porte de la fille en question était une poudre à effet boomerang. Que Natacha l'eût traversée ou pas ce jour, Carine allait toujours être folle. Mais en lui donnant ces remèdes, je lui ai fait croire que la foudre s'abattrait sur elle au cas où une autre personne traverserait cette poudre.
- De toutes façons, elle a eu pour son compte. À un moment, vu son acharnement contre cette Natacha, j'ai compris qu'elle voulait aussi Eric et elle aurait été mon ennemie la plus coriace. Je l'ai tout de suite lue. Et le jour où elle m'avait appelée pour demander le véritable nom d’Eric, elle ne savait pas que j'étais déjà venue te voir seule à son insu. Heureusement, tu lui as donné la bonne potion à effet boomerang. C'était ça qu'il lui faillait. Quand on veut se croire plus intelligente que moi, c'est là où je sors mes griffes. À la différence que mes griffes, je les sors en douce et dans l'innocence. Hahahahaahahahahahaha!
- Ma fille, tu es plus vicieuse, plus dangereuse que je ne le pensais. Au départ, j'ai cru que c'est Carine qui menait la danse, et elle même était sûre que c'est elle qui était la plus rusée sans savoir qu’elle travaillait pour toi.
- Ah oui !!!! Je veux maintenant éliminer cette fille de Natacha. La première tentative a échoué, la deuxième n'échouera pas. Eric ne me servira pas seulement de mari mais il faut absolument un initié dans le cercle de mon père et les jours sont très courts, il faudra que ça se fasse le plus vite !!! Il servira beaucoup à mon père et aussi en terme de finances. Il faut absolument qu'Eric m'épouse pour que toutes les conditions soient remplies à temps.
- Mais au départ, tu semblais ne pas vouloir faire du mal à cette Natacha. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- C'était juste une impression. Je ne sors jamais mes griffes sans connaitre les intentions des autres. Je joue toujours la naïve mais c'est moi le boss ! Oui, je suis la reine mère ! Après Natacha, je vais devoir m'occuper de ma belle-mère, une fois que j'aurais épousé son fils. Elle est trop envahissante celle-là! Il faudra qu'elle aille un peu se faire voir ailleurs et qu'elle aille brûler en enfer. Si elle savait ce qui l'attend !
- Ma fille, tu es plus rusée que je ne le pensais hein !
- Bon, j'y vais, grand maître. Voilà tes 350 mille francs. Le jour où j'aurais besoin de toi, je viendrai. Bye
Voilà en fait le véritable visage de Rollande. Carine se croyait très rusée, mais pas du tout ! Cependant, dans tout ce jeu, Rollande n'était pas plus rusée que Mohammed. On n’apprend quand même pas à un vieux singe à faire la grimace ! Mohammed n'avait aucune intention de tuer Natacha. Au fond, il l’aimait et voulait à tout prix éliminer Eric car la dernière fois, il n'avait pas supporté la façon dont Eric lui avait parlé lorsqu'on l'avait trouvé garé devant mon portail....
Après 15h30, Noëlle et moi avions fini le boulot, nous étions sorties plus tôt que prévu et nous nous sommes rendues directement à clinique. Arrivées, nous sommes allées dans le bureau du Docteur.
- Bon après-midi, docteur !
- Merci, madame.
. – Alors, comment va le malade et comment évolue son état après la transfusion sanguine?
- J'ai une très bonne nouvelle pour vous, cet après-midi. Votre fiancé est hors du danger. Il a réagi ce matin, et la première personne qu’il a appelée c'est <<Natacha>>, c'est bien vous, n'est-ce pas ?
- Oh merci Seigneur ! Oui, c'est moi !
- Ok allez-y, il dort en ce moment mais il pourra se réveiller en vous sentant arriver. Aussi, le monsieur qui a fait don du sang sera là bientôt pour voir votre fiancé.
- D'accord Docteur, je l'attendrai pour le remercier.
Je me suis précipitée dans la chambre d'Eric. Quand j'ai ouvert la porte, il s'est réveillé et m'a vue.
- Petit cœur !
Oui, cette appellation m'avait tellement manquée. J'en avais des larmes aux yeux.
- Oui bb ! (en me précipitant vers lui)
Je lui ai fait un bisou sur la bouche, ça m'avait manqué.
- Aïeeeeee!
- Oww désolé bb, je t'ai fait mal ?
- Non petit cœur, ça va aller ; juste un peu mal au ventre, là où c'est bandé.
Il parlait à voix basse, semblait revenir de loin et avait l'air très fatigué. Noëlle nous regardait avec sourire au point de pleurer de joie. Oui, enfin j'avais retrouvé mon homme, j'étais tellement reconnaissante envers Dieu.
Quelques minutes après, le monsieur qui avait donné son sang à Eric arriva. Le docteur et lui entrèrent et nous trouvèrent dans la chambre. Il fut étonné de nous revoir Noëlle et moi.
- Mesdames, bonjour! Je ne savais pas que j'allais vous trouver ici ! C'est votre frère ?
- Bonjour monsieur, en fait lui, c'est mon fiancé.
- Ah mais quelle coïncidence ! Quand je vous ai vue au bureau l'autre jour, je ne pouvais l’imaginer ! Beaucoup de courage !
- Merci beaucoup monsieur et merci aussi d'avoir donné votre sang pour le sauver. Que Dieu vous bénisse.
- Ah non, mais ce n’est rien. Je suis plutôt content que Dieu ait permis que je redonne de la joie à une famille qui était en larmes ici la fois où je suis venu. C'est un très grand plaisir. Et apparemment, le malade s'appelle Essomba comme moi ! En tout cas, bon rétablissement, monsieur Eric Essomba !
- Merci beaucoup monsieur, répondit Eric d'une voix basse.
- Bon, il est temps que je m'en aille. Malheureusement, je n'ai pas pu voir les parents. Vous leur direz que j'étais là.
Pendant que monsieur Essomba Patrick s'apprêtait à partir, en ouvrant la porte pour sortir, il tamponna mama Annette qui, elle aussi venait d'arriver.
- Annette !!!! C'est toi ???
Ekié! Les deux ci se connaissent ? Comment ? Où et quand ?
Roman ecrit par #Natacha_Victoria_Mbili
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