Chapitre 21 : 8 semaines

Ecrit par Nifêmi


Ma belle-mère, blessée dans son orgueil, reste un instant avant de faire demi-tour. Elle se dirige vers la porte d’entrée du salon d’un pas lent. Elle se retourne au seuil de la porte, elle sourit à son fils et moi j’ai eu droit à un regard ‘’ lance-flamme’’. Je ne baisse pas mes yeux, je la fixe aussi. Le temps où elle pouvait faire de moi ce qu’elle voulait est révolu.

Elle : il me met au dehors pour te plaire, sache une chose ‘’on ne dit pas c’était ma mère, on peut dire c’était ma femme’’, pour le moment jubile. Même si je dois te souhaiter d’être mère d’un enfant qui te mettra dehors de chez lui, je ne le ferai guère, tu ne connaîtras jamais le bonheur d’être mère.

Moi : maman, tu n’es pas dieu et une Mère ne dit pas ce que tu es entrain de dire.

Lui : maman, pourquoi tu te rabaisses à ce niveau ? Pendant des années j’ai assisté à toutes les injures et humiliations à l’égard de mon couple, j’ai été témoin du silence qu’a fait ma femme pendant tout ce temps.

Elle : ta femme !! Ahahahaha !! Celle avec qui tu étais est qui alors ?

Sa dernière phrase me fait serrer les points et j’étais déjà rouge de colère. Mon adrénaline montait, contre toute attente je cours dans la douche de notre chambre pour vomir. Je l’entends dire à sa mère de partir, qu’elle a assez causé des problèmes. Je vomissais le peu que j’ai mangé dans la journée. Rokan vient me rejoindre.

Lui : ma chérie, est-ce que tout va bien ?

Moi : ne t’approche pas de moi, menteur ! Sale menteur !

Lui : je peux tout expliquer mon amour,

Moi : penses-tu que j’ai la bonne humeur d’écouter tes mensonges après le passage de ta mère ? Très franchement j’en ai marre de vous tous d’ailleurs. Va rejoindre la mère de ton enfant, si c’est ma destinée je l’accepte, mais Dieu vous étonnera vous tous.

Lui : ne parle pas comme ça, j’aurai une discussion sérieuse avec ma mère. En ce qui concerne Sheyi …

Moi : ne cherche pas des histoires pour m’endormir, toi un homme de ta trempe, avec ton charisme, tu vas violenter une jeune fille enceinte et tu profites pour en faire ta chose. On ne finit vraiment pas de connaitre les gens hein.

Lui : quoi ! violente ?? Prendre de force tu veux dire ?

Moi : toi seul peux répondre

Lui : assieds-toi et je t’explique tout, je sais que j’ai commis des erreurs et j’ai vraiment déconné. Mais je t’en prie écoute moi jusqu’à la fin.

« Depuis ce fameux soir où j’ai su que je l’avais dépucelé, j’étais vraiment malade de l’avoir fait. Je me sentais redevable envers elle. Quand sa grossesse s’est confirmée, j’étais allée avoir une discussion avec elle, juste pour lui présenter mes excuses. Que je ne l’aurais pas fait si je savais. Elle s’était mise à pleurer, à me dire qu’elle attendait l’amour de sa vie pour se donner à lui. Elle a du faire ce sacrifice pour nous aider. J’ai eu un pincement au cœur, je sentais coupable quand elle me disait tout ça. Je lui ai promis mon aide pour l’accompagner jusqu’à l’accouchement. Et elle a commencé à me faire du ‘’rentre-dedans’’, j’ignorais ses provocations. Quelques temps après son déménagement, elle m’avait appelé qu’elle avait très mal au ventre de venir vite. Je lui ai demandé si elle t’avait appelé, elle m’a dit que tu venais aussi. J’aurais dû t’appeler aussi mais j’ai vite fait pour aller vous rejoindre. A ma grande surprise tu n’y étais pas, elle avait fermé la porte à clé, m’empêchant de sortir. Etant faible ou pris au piège j’ai succombé à la tentation. Je lui ai dit que cela ne se reproduirait plus car e t’informerai. Elle a arrêté de m’appeler. Un jour je suis allée chez elle de mon propre gré sans invitation, je me disais qu’après tout c’était légitime d’avoir ce genre de rapport avec elle, alors j’ai commencé par la fréquenté jusqu’au jour où tu nous as surpris. Et j’ai réalisé que …. Je t’en prie pardonne-moi ».

Moi calme : tu as fini ?

Lui :…

Moi : vraiment ! Les hommes ! J’admets que c’est ma faute, je t’ai jeté en pâture. Mais est-ce une raison de me tromper avec ma bonne ? D’en faire ta maitresse ? Tu ne fais que confirmer ce que ta mère dit me concernant. Malgré toutes les femmes que tu côtoies, c’est sur Sheyi tu as posé tes yeux ? C’est Sheyi parce qu’elle porte ton enfant. Je te perds parce que je ne porte pas encore ton enfant.

Lui : ne dis pas ça ! C’est toi ma femme, et j’ai arrêté tout avec elle. Je te jure sur ma vie et sur celle de mon enfant

Moi : jure sur ta vie non celle de l’enfant... je comptais faire à manger quand ta mère est arrivée. Je pense qu’on ira diner au restaurant de la plage. Ensuite tu reviens dans ta maison. Je ne compte pas y habiter seule, et c’est vide sans toi. Mais tu me promets qu’après son accouchement tu ne la verras plus jamais.

Lui : je te promets, je veux pas te perdre.

Il m’a serré dans ses bras, je suis prête à laisser passer, mais je ne pourrais pas lui faire confiance, en tout cas pas maintenant.

Notre vie a continué comme si il n’y a jamais eu de problème. Depuis le retour de Rokan à la maison, trois jours après j’étais vraiment malade. Il me conduit le à l’hôpital pour me faire soigner. Avant tout traitement, mon sang a été prélevé pour pratiquer toute sorte d’analyse. Au moins avant les résultats qui ont duré presque 2 heures, j’ai droit à un soin pour baisser la fièvre et arrêter le vomissement.

Le docteur nous reçoit dans son bureau pour nous lire les résultats. La typhoïde, le paludisme et tout ce qu’il citait était négatifs. Alors c’était quoi ? Une infection alimentaire ? Je laisse le docteur terminer avant de placer un mot. Il continue en disant.

Docteur : nous avons repris toutes les analyses et les résultats étaient toujours négatifs. Un seul résultat est resté positif madame, vous êtes enceinte félicitations à vous deux.

Je suis restée clouée sur la chaise, Rokan sautait au plafond avec sa taille. Je ne comprenais rien. J’ai pourtant eu mes règles, je n’ai pas eu de retard ! Si c’est ça la sorcellerie alors c’est sérieux. Rokan me répète sans cesse

Rokan : on l’a fait, on l’a fait … enfin le miracle de Dieu

Moi sans émotion : docteur pourrais-je avoir un rendez-vous avec le gynéco ?

Docteur : j’allais vous prendre un rendez-vous le lendemain pour confirmation puisque vous ne semblez pas convaincu.

Rokan : merci docteur, on va repassez demain dans la matinée. Merci beaucoup.

Rokan m’aide à me lever, j’étais sans voix. Je ne comprenais rien et je n’ai rien vu venir. Avec tous ces soucis, je n’ai même pas fait attention au changement de mon corps, s’il y a changement bien sûr. Rokan conduit tout doucement en direction de la maison, j’étais toujours silencieuse dans la voiture. Non mais, je rêve. Ce n’était juste pas croyable. La nuit je ne pouvais pas dormir, j’étais tellement pressée de rencontrer le gynécologue pour la confirmation.

Le lendemain matin

Je tire Rokan du lit, moi j’étais prête. Apparemment il est heureux de retrouver son lit. Tchiiiiip ! Il a ronflé on dirait quelqu’un à qui on a enlevé un poids. Il a raison après tout, c’est moi-même !!

Après le petit déjeuner, on a pris la direction de la clinique. Rapidement le gynécologue nous a reçus. Mon cœur bat, j’ai tellement peur. Dans tout ce qu’il disait j’entends ‘’ deux battements de cœurs, ce sont des jumeaux. Vous êtes enceinte de huit semaines’’.

Moi en larmes : Dieu soit loué… des jumeaux comment est-ce possible ? Mais pourquoi j’ai eu mes menstrues au cours du mois qui vient de s’écouler ?

Docteur : il n’y a rien d’étonnant, c’est des cas qui arrivent et en raison de votre âge les grossesses gémellaires sont parfois fréquents. Rendez grâce à dieu tout simplement.

Moi : docteur je suis prête à suivre tous les conseils et soins, je ne tiens pas à perdre encore cette grossesse, j’en ai déjà trop perdu

Docteur : reposez-vous madame et mangez vitaminé. Je vous prescris certains médicaments. Le prochains rendez-vous est dans votre carnet de soins.

Pendant tout ce temps qu’on parlait Rokan est resté bouche bée les deux bras croisés sur la tête. Il finit par dire :

Rokan : moi ? J’ai fait et c’est deux ?

La Fissure