>>> Kimberley

Dehan : Je t'aime Kimberley JANSE.

A cet instant même mon cœur a raté un battement. 

Moi ( sans mots ) : …

Dehan : Je t'aime , je ne te l'ai pas assez dit mais je vais le faire maintenant et tous les jours.

Je ne réponds pas tellement je ne sais pas quoi dire.

J'ai le cœur qui bat à mille à l'heure tellement cette phrase m'a fait quelque chose. Depuis le temps que j'attends qu'il me dise ce genre de chose, c'est maintenant qu'il le fait ?

Depuis le temps que j'attends de retrouver l'homme dont je suis tombée amoureuse, c'est maintenant qu'il tente de revenir ? 

J'ai encore plus peur que tout à l'heure, peur de sa réaction, peur d'être faible… Dehan me fait peur.

Je ne sais pas l'heure qu'il est mais je sais que j'ai attendu longtemps en vérifiant chaque fois qu'il était vraiment endormi.

Je me lève sans risquer de le réveiller , je me mets à fouiller ce qu'il avait à la recherche de son téléphone.

Je le trouve, je porte sa chemise et je vais rapidement dans la cuisine en me répétant à chaque fois le numéro de l'inspecteur.  

Je me serre un verre d'eau, je laisse la porte légèrement entrouverte et je lance l'appel.

J'ai les mains qui tremblent, j'ai peur qu'il ouvre cette porte et que …

Inspecteur Léo : Allô ? 

Moi ( sursautant ) : Inspecteur ? Merde !!

J'ai fait tomber le verre d'eau.

Je pose le téléphone et vais vite voir si Dehan a entendu quelque chose, il est toujours endormi.

>>> Inspecteur Léo 

Moi : Allô ? Allô ? 

J'ai sursauté en entendant cette voix.

Soit je rêve encore soit je …

… : Allô ?

Moi : Kim ? Kimberley ?.

Kimberley : Oui, c'est moi… inspecteur écoutez je n'ai pas de temps il faut que…

Moi : Oh DIEU Merci, où êtes-vous ?

Kimberley ( chuchotant ) : Je ne sais... Je… Il a acheté des billets, il a tout apprêté pour qu'on quitte le pays… Je vous en prie, empêchez le de m'emmener.

Moi : Restez en ligne.

Je prends rapidement ma machine et tente une localisation de son appel.

Moi : Vous connaissez la destination ? Il vous a dit quelque chose ? Vous avez vu quelque chose qui pourrait m'aider ?

Kimberley : Allemagne, il a dit Allemagne. Léo, s'il vous plaît ne le laissez pas m'emmener. Il reste quelques heures et ( pleurant )… je vous en prie.

Moi : Je vais vous retrouver, je peux vous le jurer. Faites moi confiance mais j'aurais besoin que vous restez en ligne encore quelques secondes.

>>> Kimberley 

Moi ( essuyant mes larmes ) : Faites vite, je ne pourrai pas…

J'ai entendu la porte du salon s'ouvrir.

Moi : Il arrive, je dois raccrocher.

Inspecteur Léo : Attendez Ki ...

Je raccroche et mets le téléphone dans une tasse après l'avoir mis sous silence, je prends la pelle et la balayette pour ramasser les morceaux de verre qui traînent.

Kafu : Madame ?

Moi : Kafu ( faisant mine de ne pas l'avoir vu arriver / me levant brusquement ), tu m'as fait peur.

Kafu : Que faites vous ?

Moi : Je suis sorti me servir à boire et résultat, j'ai cassé le verre ( montrant du doigt ).

Kafu : Laissez moi nettoyer... 

Moi : Non, ne te dérange pas.

Kafu : Monsieur est-il éveillé ?

Moi : Non, pourquoi ?

Kafu : Il faudrait que vous soyez prêts plus tôt pour qu'on s'en aille d'ici avant que le  jour ne se lève.

Moi : Kafu ? 

Kafu : Madame ?

Moi : Comment vont les filles ? Tu as leurs nouvelles ?  

Kafu : …

Moi : Dis moi  je t'en prie, je ne dirai rien à Dehan... S'il te plaît.

Kafu : Je vais rester au salon et attendre que vous soyez prêts, dites à monsieur qu'on s'en va dans une heure.

Il me tourne le dos et sort de la cuisine.

Je soupire, laisse la pelle et la balayette sans ramasser. Je prends le téléphone, le mets sous l'aisselle et sors de la cuisine.

Kafu : Madame ?

Moi : Oui Kafu ?

Kafu : Elles vont bien, ne vous inquiétez pas.

Je reste quelques minutes puis retourne dans la chambre. Je replace le téléphone où je l'ai pris en prenant le soin de supprimer le dernier appel puis je me remets dans le lit.

Moi : Dehan ? Dehan ?

Dehan : Humm…

Moi : Dehan ? Hey ( le bousculant ) ?

Il ouvre ses yeux lentement et me regarde 

Dehan : Qu'est-ce que tu fais habillée ?

Moi : J'étais me servir à boire..  Euh… Kafu nous attend, il a dit qu'on s'en va dans une heure.

Dehan : Il est quelle heure ?

Moi : J'en sais rien.

Dehan ( se redressant ) : Tu es prête pour notre nouvelle vie ?

Moi : Avec la drogue il n'y a rien de nouveau.

Dehan : Je ne peux me séparer de ça, tu le sais.

Moi : Tu veux qu'on refasse les choses pourquoi ne pas essayer de bien les faire cette fois-ci ?

Dehan : Bien c'est-à-dire ? 

Moi : Qu'on laisse tout ça et qu'on envisage autre chose. On peut bien vivre autrement. 

Dehan : Autrement avec quoi ? Laisse tout ça et apprête toi.

Moi : On vivra cachés jusqu'à quand ? Tu penses aux filles ?  

Dehan : Oui, je pense à tout.

Moi : Et ?

Dehan : J'ai déjà tout prévu, ne t'inquiète pas pour elles

Moi : Que veux-tu dire par là ?

Dehan : Et elles vont rester au Gabon.

Moi : Quoi ?

Dehan : J'ai dit qu'elles resteront au Gabon.

Moi : Dehan elles ne peuvent pas rester là-bas.

Dehan : Léa et Reine resteront avec ta sœur.

Moi : Non.

Dehan : Kimberley…

Moi : Dehan je ne peux pas être loin de mes soeurs. Tu ne peux pas m'emmener à l'autre bout du monde et me dire que les filles resteront au Gabon comme si de rien était.

Dehan : Tu ne peux pas être loin de tes soeurs ( se levant ) ?

Moi : Non ! Si c'est cela je ne bouge pas.

Dehan : Attention à ce que tu sors de ta bouche Kimberley.

Moi : Dehan elles peuvent très bien venir nous retrouver, pourquoi tu veux qu'elles restent là-bas ?

Dehan : J'ai décidé.

Moi : Soit tu les fais monter soit…

Il revient vers moi  et sans crier gare il me tient par le cou.

Moi : Dehan ( la main sur son bras )…

Dehan : Soit quoi ? Qui a envoyé Léa et Reine oû elles sont, moi peut-être ? Tu ne peux pas rester loin de tes sœurs sachant que tu es celle qui les a envoyé au Gabon ?  Elles vont y rester et je ne discute pas là dessus ( me lâchant ) … Je t'ai dit que je ne veux plus te faire du mal, ne me pousse pas à bout.

>>> Inspecteur Léo

Elle a coupé.

J'ai été tenté de la rappeler mais non, si elle a dû raccrocher c'est qu'elle n'était pas en bonne posture. Je n'ai pas pu localiser son appel et depuis je tente de le faire grâce au numéro de téléphone mais rien non plus. Je suppose alors qu'elle m'a appelé avec son téléphone à lui, ça s'explique du fait qu'il ne veuille nullement être retrouvé.

Allemagne…

Il veut l'emmener en Allemagne.

J'avais machinalement , je me rince le visage, m'habille, prends mon insigne, mon arme et ma clé.

Je sors de la maison et une fois dans la voiture je remarque que j'ai oublié mon téléphone, je retourne le prendre.

Je peux aller seul mais je crains que lui ne le soit pas.

Je cogite entre appeler des collègues et y aller. Si j'appelle Linus sera informé et il va à son tour informer notre fugitif.

Je démarre et me met en route pour l’aéroport de King Shaka, je verrai quoi faire de là-bas. 35 km et la façon dont le conduis, je ne vais pas mettre de temps en route.

Quand suis arrivé je me suis rapproché du poste de police en demandant à parler à leur chef mais il n'était pas là donc à ceux qui étaient là, j'ai expliqué le pourquoi de ma présence en sollicitant leur aide.

Moi : Vous n'aurez qu'à faire votre travail habituel tout en surveillant les passagers et me faire signe à chaque fois que quelqu'un le voit.  

Agent Dewale : On fera ce qu'on peut monsieur.

Moi : D'accord, ça me va.

Je leur ai montré la photo de Dehan et chacun est allé se placer comme j'ai demandé et quant à moi, je suis allé me mettre dans un coin où on ne me verrait pas après avoir regarder attentivement la liste des vols. Le vol Durban Allemagne est pour 6h, il est 4h présentement.

>>>  Kimberley

Je tourne en rond depuis sans réellement savoir ce que je cherche.

Et si mon appel n'a servi à rien ?

J'espère jusque là que quelqu'un frappe et que ça soit Léo derrière la porte. 

Le temps passe et rien, j'angoisse tellement.

A l'aéroport je ferai ce que je peux pour attirer l'attention, je ne vais pas toujours le regarder faire.

Dehan : On s'en va Kimberley.

Qu'est-ce que je n'ai pas dit pour le supplier de faire en sorte que les filles nous suivent ou du moins de me laisser les parler avant qu'on ne parte ? Il refuse à chaque fois.

Elles seraient mieux loin de lui et certes c'est moi qui les a envoyé là-bas mais je ne peux prétendre vivre dans un autre pays sans les avoir à mes côtés, ce serait trop me demander. 

Si seulement je monte dans cet avion  ce sera complètement une façon d'aller en prison jusqu'à ce qu'il décidera lui-même de me laisser.  Il ne va jamais changer, pas  sans aide appropriée. Dehan est malade, il faut carrément qu'il soit suivi par quelqu'un.

Dehan : Kimberley ?

Je sors de la chambre et vais le retrouver au salon, Kafu nous attend à l'extérieur.

Dehan : C'était quoi tout ce temps que tu as pris ? 

Moi : Désolée.

Il passe devant moi, m'ouvre la porte. 

Le trajet s'est fait dans le silence et ça n'a pas été long non plus. On est arrivés à 5h, Kafu est descendu avant nous pour faire le tour de l'aéroport.

Dehan : Je suis si excité tu n'as pas idée, pas toi ( me regardant ) ? 

Moi : …

Dehan : Kimberley s'il te plait, ne gâche pas les choses je t'en prie. On a passé un bon moment tout à l'heure, c'est quoi cette mine ? C'est quoi ce silence, cette attitude ? J'essaie de bien faire les choses pourtant, que veux-tu d'autre ?

Moi ( posant ma main sur sa joue ) : Je veux juste que tu me dises que les filles viendront nous retrouver. Ça n'a pas besoin d'être maintenant parce qu'il faudra d'abord qu'on s'installe correctement mais je veux juste que tu me promette qu'une fois que ce sera fait tu les feras venir.

Dehan : Après je vais retrouver la femme avec qui J'étais dans le lit tout à l'heure ? 

Moi : C'est juste ce que je veux.

Dehan : Tout ce que tu voudras alors. Comprends une chose Kimberley, je t'ai dit que désormais je ferai de mon mieux pour faire en sorte que les choses se passent mieux entre nous et j'y compte bien.

Moi : C'est tout ce que je souhaite pour nous parce que je ne sais pas si je supporterai autre chose venant de toi.

Dehan : Ne m'y pousse pas non …

Kafu frappe à la vitre et fait signe à Dehan qu'on peut descendre.

Dehan : C'est bon, comme on a dit alors ?

Kafu : Oui monsieur. Vous n'avez aucun bagage donc ça se fera vite.

Dehan : Rassure toi de nous suivre le plus vite possible , je te dirai où exactement.

Kafu : J'attendrai que vous me fassiez signe avant de faire quoique ce soit.

Dehan : Tu peux t'en aller,  il ne faut pas qu'on soit vu ensemble.

Kafu : Allez-y, je resterai dans la voiture jusqu'à votre départ.

Il le remercie puis passe sa main dans mon dos et nous dirige à l'intérieur. On a attendu en salle et quand il a été annoncé que l'on embarquait nous nous sommes levés pour y aller.

… : Monsieur Dehan JANSE ?

>>> Dehan

Je me retourne et qui vois-je ? 

L'inspecteur avec sa main droite posée sur l'étui de son arme et au même instant, les agents de sécurité qui étaient à côté se sont joints à lui.

Moi : Inspecteur ?

Inspecteur : Monsieur JANSE veuillez nous suivre je vous prie.

Moi : Vous suivre ? Mais pourquoi ? 

Inspecteur : Nous avons quelques questions à vous poser.

Moi : Malheureusement ce ne sera pas possible, j'ai un vol à prendre.

J'avance à peine d'un pas que l'on me bloque la route.

Inspecteur : Monsieur JANSE, ne me poussez pas à vous forcer. Soit vous venez de vous-même soit je vous y forcerai.

Moi : Et sur quoi  portent vos questions ?

Inspecteur : Pour savoir cela vous devez me suivre.

Moi : Je ne peux vous suivre.

Inspecteur ( sortant son arme ) : Monsieur vous êtes en état d'arrestation.

Moi ( faisant l'ignorant ) : En état d'arrestation ? Qu'elles sont les charges qui pèsent contre moi ?

inspecteur : Faux usage de faux, détention de stupéfiants, maltraitance et enlèvement.

Moi : Pardon ? 

Inspecteur : Madame ( à Kimberley ) , écartez vous je vous prie.

Malgré sa phrase je garde toujours la main.

Inspecteur : Tournez vous et Mettez les mains derrière la tête je vous prie.

Moi : …

Kimberley : Fais ce qu'il te dit Dehan.

Inspecteur : Ne nous obligez pas à vous brutaliser monsieur.

Kimberley : Dehan s'il te plaît, fais ce qui t'est demandé.

C'est dans la merde que je suis.

De tout le temps que j'étais caché je n'ai pas eu de problèmes, il a fallut que ça soit spécialement aujourd'hui qu'il se pointe ?

Que fait Linus ? Pourquoi il n'est pas là ? Comment sont ils parvenu à savoir que je serai ici ?

Je laisse la main de Kimberley, me tourne et mets les mains derrière la tête. A la seconde qui a suivi j'ai eu les mains dans le dos et les menottes ont suivi. 

Un des agents a tenu le bras de Kimberley pour l'éloigner.

Moi : Ne vous approchez pas de femme.

Inspecteur : Dehan JANSE, vous êtes en état d'arrestation. Vous avez le droit de garder le silence, dans le cas contraire tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit de consulter un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera désigné d’office. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question, ou de ne faire aucune déposition.  

Moi : Kimberley ? Kimberley ? 

Moi, Dehan JANSE on me sort d'un aéroport devant tous ces regards avec des menottes ? 

On me sort d'un aéroport tel une vulgaire personne ? 

Qu'on y aille, j'espère pour Linus qu'il se chargera de me sortir de ça.

On sort et au même moment je vois Linus qui vient vers nous avec leur chef.

Lui : Bien joué Inspecteur Léo. Toutefois, il fallait nous contacter, tu aurais eu besoin de renforts.

Inspecteur :  Je voulais être sûr de ne pas le perdre cette fois-ci.

Lui : Elle est où sa femme ? Elle aussi on doit l'écouter.

Inspecteur : Elle nous suit, ne vous inquiétez pas.

Linus : Je vais conduire le suspect.

Inspecteur : Je le ferai moi-même.

Lui : Ton véhicule n'est pas approprié pour. Linus et moi irons avec lui et tu pourras par contre emmener sa femme.

Inspecteur ( réticent ) : OK.

Je crois que c'est la première fois de ma vie que je suis autant embarrassé surtout que c'est à l'arrière d'un véhicule de police qu'on me met.