Chapitre 21 : Des jours sombres s’annoncent.
Ecrit par Benedictaaurellia
Orlane.
Ce
matin, plutôt que d’aller au cours, je me rends au bureau de maman.
J’ai
besoin de m’occuper l’esprit et aller en cours pour écouter des choses que je
sais déjà ne m’aidera pas.
La
situation de Mélanie me rappelle mon propre passé.
Je
comprends pourquoi le Seigneur m’a placé sur son chemin.
Je
rends grâce au Seigneur qu’Il l’a placé sur mon chemin dès maintenant.
Au
moins, elle n’en sortira pas aussi meurtrie que je l’ai été.
Comme
moi, je devine qu’elle devra être coachée par Ruth.
Je
serai aussi là pour l’aider mais, je reconnais que je ne suis pas assez mature
pour l’aider à sortir de l’ornière dans laquelle elle est.
Ruth
est de loin la mieux placée.
Ruth !
Ruth ! Que ferions-nous sans elle ?
Je
bénis chaque jour le Seigneur pour sa vie.
Quand
maman me voit entrer dans son bureau, elle ne dit rien.
Je
sais qu’elle comprend.
Elle
fouille juste parmi les dossiers qui sont sur son bureau et m’en tends un.
Je
le prends sans un mot.
Nous
n’avons pas besoin de parler.
On
se comprend.
Je
vais me poser dans le coin salon et ouvre le dossier.
Je
souris quand je constate que c’est le même dossier que nous avions étudié le
samedi où nous étions ici avec Mélanie.
Ce
dossier est un véritable casse-tête. Ça tombe bien. J’ai besoin de m’occuper
l’esprit.
De
nouveaux éléments ont été ajoutés au dossier.
Tout
d’abord l’identité du Mr.
Quand
je lis la fiche, je comprends pourquoi sa tête me disait quelque chose.
C’est
un grand politicien du pays.
Les
politiciens sont connus pour faire partie des sectes.
Est-ce
pour cela qu’on a ainsi mis en scène son corps ?
Serait-ce
un membre de sa secte, le coupable ?
Et
le fils, est-il véritablement innocent ?
Qui
a passé ce coup de fil à la police ?
Je
note chaque question qui me vient à l’esprit sur un post-it.
Ensuite,
pour chacune des questions, j’élabore une stratégie.
Tout
d’abord, la possibilité qu’un membre de la secte soit le coupable.
Il
faut interroger toutes ses connaissances et tous ceux qui l’ont fréquenté les
quarante-huit heures précédant le meurtre.
La
police l’a surement fait mais, je suis sûre qu’ils n’ont pas tenus compte tous
les aspects que j’ai en tête à cet instant.
Je
note qu’il va falloir envoyer nos enquêteurs sur le terrain.
J’ai
aussi dans le dossier les PV des auditions des proches de la victime. Cela
servira déjà de base pour nos enquêtes.
Il
y a aussi dans le dossier le rapport d’autopsie du médecin légiste.
Comme
on l’avait dit ce jour-là, il a aussi conclu que c’est dans une autre pièce que
le Mr a été tué.
Les
conclusions du médecin disent aussi qu’il aurait été poignardé par deux
personnes. Certains coups sont plus profond que d’autres ce qui prouve que l’un
est physiquement plus fort que l’autre.
Ça
aussi on le savait déjà. On avait parlé de deux suspects.
Ça
fait quand même plaisir de voir que toutes nos thèses étaient justes.
Le
fils de la victime lui-même, que savons-nous sur lui ?
Il
n’était pas en de bons termes avec son père.
Le
père voulait que son fils aussi fasse de la politique mais ce dernier refusait.
Il
a une petite boîte d’informatique mais il peinait à sortir la tête de l’eau.
Déjà,
il a un mobile ce qui n’arrange pas son cas.
Quels
sont les autres proches ?
La
nouvelle femme de la victime, ses ex-femmes, ses collègues, bref la liste des
suspects potentiels est longue.
Mais
quelque chose me dit que nous ne trouverons pas le coupable dans ce lot.
Je
dois voir hors des sentiers battus.
Qu’est-ce
qui m’échappe ?
Une
heure plus tard, je n’ai toujours pas trouvé la réponse.
Quand
je feuillette à nouveau le dossier, je trouve le rapport d’autopsie et le relis.
Selon
les conclusions du légiste, ce ne sont pas les coups de couteau qui ont tués la
victime mais plutôt une substance qu’il a ingéré deux heures avant son meurtre.
Le
rapport du légiste que j’ai ici n’est pas complet. Certaines parties sont
censurées.
Je
mentionne dans un coin qu’il faudra qu’on retrouve le rapport d’autopsie
original.
Un
autre détail sur le rapport me fait tiquer. Les coups de couteau ont été portés
par deux gauchers.
Avec
cela, on pourra faire libérer notre client sous caution. Il est droitier donc,
il n’aurait pas pu tuer la victime.
Je
décide de faire une pause et de parler avec maman d’une idée que j’ai depuis un
moment.
Maman ?
Elle :
Oui ?
Moi :
Je veux passer le CAPA. Je me sens prête.
Elle (soupirant)
: Oui je sais que tu es prête. Mais me fais-tu confiance Orlane ?
Moi :
Oui bien sûr maman.
Elle :
Alors, ne le passe pas le CAPA. Tu dois t’investir plus dans la société de ton
père.
Moi :
Pourquoi ? Le décret du 29 janvier 2020 vient d’autoriser les avocats à
être président de Conseil d’administration de société anonyme. Même si le
dirige le (CA) Conseil d’Administration de Rehoboth Consulting (société de
papa) je peux bien être aussi avocat.
Elle :
Je veux que tu t’investisses plus dans la société de ton père. Etre président
du CA ne suffit pas et cette autorisation est soumise à la condition que ce
poste soit différent du poste de président. Si tu passes ton CAPA, tu ne
pourras rien faire de commercial. Tu connais les incompatibilités à la fonction
d’avocat. Je te connais. En plus, n’eut été même les incompatibilités, une fois
le CAPA en poche, tu vas mettre toute ton énergie ici et tu délaisseras RC.
Moi :
Mais tu as plus besoin de moi ici. Il te faut un avocat supplémentaire.
Elle : Edmund est là.
Moi :
Il n’est pas là à temps plein. Et avec la fusion qu’il y a lieu actuellement ça
ne lui laisse pas du temps.
Elle :
Je sais. Mais, tu ne dois pas passer le CAPA. Fais-moi confiance. Des jours
sombres s’annoncent et tu auras besoin d’être à la fois ici et à la fois à RC.
Moi :
Qu’est-ce que tu me caches maman ?
Elle :
Promets-moi de plus t’investir là-bas. Promets-moi de ne pas délaisser le
travail de ton père. Autant tu travailles ici, autant tu dois le faire là-bas.
Moi :
Promis maman. Je le ferai.
Elle :
Bien.
Parlons
maintenant de Mélanie.
Il
faut que tu parles avec elle.
Elle
reproduit les mêmes erreurs que toi.
Si
le Seigneur t’a placé sur ton chemin je crois que c’est pour ça.
Parle
lui de ton passé. Ça pourra l’aider.
Moi :
Je ne suis pas prête à parler de cela maman.
Elle :
Tu dois essayer.
Moi :
Je pensais faire venir Ruth.
Elle :
C’est plutôt à elle d’aller chez Ruth.
Il
lui faut un cheminement complet. Elle ne peut pas juste parler une fois avec
elle et s’arrêter là. On ne peut pas bloquer Ruth ici.
Moi :
La mère de Mélanie rentre ce soir je pense.
Elle :
Bien. Nous allons laisser Ruth gérer. Prions pour qu’elles se montrent
conciliantes.
J’acquiesce.
Je
réfléchis aux paroles de ma mère.
C’est quoi les jours sombres dont elle parle ?