CHAPITRE 21 : ENCORE ?

Ecrit par Benedictaaurellia

Je me réveille tout en sueur et essoufflé alors que la clim est en marche dans ma chambre. On dirait que je viens de courir un marathon.

C’est le cas. Ou du moins, c’était le cas dans mon rêve.

Encore un réveil compliqué qui suit un rêve non moins compliqué.

Pour quelqu’un qui ne rêve pas ou qui a l’habitude de ne pas se souvenir de ses rêves comme moi, c’est intriguant. Surtout que ces rêves perturbent la quiétude de ma nuit et m’empêchent d’avoir un réveil ordinaire. Ça m’agace à un tel point.

Ça fait la deuxième nuit de suite que je fais un rêve étrange. A la différence qu’aujourd’hui, Ainara n’est pas à mes côtés pour m’apaiser.

Je regrette son absence. Pourquoi donc suis-je loin d’elle ?

Je soupire. C’est-elle qui m’a convaincu d’être ici actuellement. Je me demande même pourquoi. Elle a prétexté que ma mère soit inquiète pour moi mais j’ai l’impression qu’il y a autre chose derrière ça. Je me demande si cela a un rapport avec les évènements d’hier. Bref, je ne m’attarde pas sur ça. Je suis déjà ici et j’assume.

N’empêche que mes pensées se tournent, une fois encore, vers elle. Presqu’instantanément, un sourire apparait sur mes lèvres.

En ces quelques jours, elle est devenue vitale pour moi. Elle m’est indispensable.

Je souffre d’être loin d’elle. A ses côtés, je me sens complet. Alors que là, je me sens totalement vide, il me manque quelque chose et je sais que c’est-elle qui l’a. plutôt, c’est-elle qu’il me faut.

Je ne comprends pas comment j’ai pu vivre depuis tout ce temps sans elle. Comment faisais-je ? Aider moi à comprendre. Comment peut-on vivre normalement et du jour au lendemain voir sa vie être chamboulé par une seule personne ?

C’est l’amour me dit une voix au fond de moi. Quand on n’aime pas, on ne peut pas savoir ce que ça fait. Mais quand on rencontre l’amour, le vrai, on ne peut plus s’en passer. Toute notre perspective change.

C’est vraiment ce que je ressens.

Je suis vraiment mordu.

J’en ai même oublié mon réveil compliqué.

Je décide de l’appeler pour lui expliquer mes rêves. Bon de vous à moi, je l’avoue. C’est plus pour entendre sa voix. Sinon lui raconter mon rêve ça peut bien attendre le soir.

Je ne sais pas pourquoi je ressens toujours ce besoin de m’ouvrir à elle.

Elle décroche à la première sonnerie.

Elle : Bonjour Edmund. Comment vas-tu ?

Moi : fatigué. Très fatigué alors que je viens à peine de me réveiller. Et toi ?

Elle : Je rends grâce. Je vais bien. Tu as encore rêvé ?

Moi : oui.

Elle : raconte.

Moi : j’ai fait deux rêves.

Dans le second, je me suis retrouvé dans un endroit très sombre. Cependant, je n’avais pas peur. Je voyais qu’autour de moi, il y avait une sorte de lumière qui semblait m’éclairer. Mais quand je regardais autour de moi, je voyais plutôt comme une silhouette qui brillait. Elle se tenait à côté de moi, un peu devant moi et m’éclairait le chemin. Je suis presque sûr qu’il s’agit de la même silhouette dont j’avais pris la main en rêve hier.

J’entendais des pleurs et des gémissements qui semblaient venir d’un côté. Je voulais y aller et voir mais la silhouette me faisait signe de ne pas y aller. Je n’écoutais pas et pris cette direction. Elle me suivait toujours. Mais elle semblait le faire à contre cœur. Je vis soudain comme une forme humaine. C’est d’elle que provenaient les cris. La chose cachait son visage entre ses mains. Ses mains étaient très ridées et plusieurs bagues l’ornaient. Je vis une bague qui me semblait vraiment familière mais je ne me souvenais pas où je l’avais vue.

Moi : Est-ce que ça va ? Demandai-je à la silhouette.

Elle ne semblait pas sentir ma présence mais dès que j’eu parlé, les gémissements cessèrent. Elle enleva ses mains de son visage et se tourna vers moi.

Je reculais de plusieurs pas. Son visage était très laid. Tout fripé et très laid. Mais son visage m’interpellait, on aurait dit quelqu’un que je connais mais en plus moche.

Dès qu’elle me vit, elle voulut bondir sur moi. Elle tendait ses deux mains vers moi et essayer tant bien que mal de s’approcher de moi et me griffer ou m’arracher quelque chose. C’était sans compter sur l’étrange silhouette qui me faisait écran de sa personne et me protégeait. Sans ma mystérieuse silhouette, je crois bien qu’elle m’aurait eue. Elle était petite mais avait une force herculéenne.

Tout à coup, j’ai senti un poids dans mon dos.

Quelqu’un d’autre était apparu et s’est agrippé à mon dos. J’essayais de me débattre mais elle m’avait soigneusement encerclé par ses jambes qu’elle avait enroulées autour de ma hanche. Elle maintenait ses mains sur ma tête et récitait je ne sais quoi.

Ma mystérieuse silhouette s’est alors débarrassée de la forme avec laquelle elle se battait et vint à mon secours. Elle me débarrassa de la deuxième forme et me dit de courir. Je ne me suis pas fait prier. Je me mis à courir de toutes mes forces. Je courais, courais et je me suis retrouvé dans mon lit tout essoufflé et en sueur. Ça avait l’air tellement réel. J’ai ai encore des frissons.

Elle : humm je vois. Mais dis-moi est-ce que tu avais médité le psaume que je t’ai envoyé ?

Moi : Oui je l’ai fait.

Elle : Comment tu t’es senti ?

Moi : au début, vraiment honteux et la culpabilité m’envahissait. Ça faisait tellement longtemps que j’ai prié ou j’ai pris la Bible. Je ne savais plus trop comment faire. Mais dès que je me suis lancé, je n’ai plus senti tout cela. Je me sentais plutôt en paix, en harmonie. C’était un pur moment de bonheur.

Elle : je suis contente pour toi. Mais tu sais, quel que soit ce que tu as fait, n’ai jamais honte de te tenir devant le Seigneur. Il est miséricordieux. Tourne-toi juste vers lui et il te pardonnera. C’est bien que tu ais pu dépasser ces sentiments de culpabilité et de honte.

Moi : Merci.

Elle : Et le premier rêve ?

Moi : ça me gêne de t’en parler.

Elle : pourquoi donc ?

Moi : c’est intime. Disons que quelqu’un qui avait ton apparence a voulu avoir des relations sexuelles avec moi.

Elle (paniquée) : dis-moi qu’elle n’y est pas parvenue stp.

Moi (ne comprenant pas) : non. Au début je l’ai laissé faire. Mais au bout de quelques minutes je l’ai repoussé ? Je ne me sentais pas du tout à l’aise. Pourquoi ?

Elle : ouf. Ça me rassure. Comment te sens-tu maintenant ?

Moi : Je me sens mieux maintenant que je te parle. Mais je me pose beaucoup de questions comme tu t’en doutes.

Elle : Ce soir tu auras toutes les explications voulues. Ne t’inquiète pas.

Moi : je déteste vraiment le fait d’être dans le flou total. Mais j’attendrai. Plus que quelques heures.

Elle : ça passera vite ne t’inquiète pas. (Sautant du coq à l’âne) Dis qu’est-ce que tu aimerais manger le soir ?

Moi : je ne sais pas trop. Du riz gras peut-être. Mais Paul et Ruth préfèreront manger un plat local. Ça fait une éternité qu’ils sont venus ici.

Elle : d’accord. Je verrai comment agencer. J’ai engagée du personnel pour nettoyer la maison et m’aider à atout apprêter pour ce soir.

Moi : pas de soucis.

Elle : J’ai du boulot qui m’attends donc je dois te laisser. On se voit ce soir d’accord ?

Moi : D’accord. A ce soir.

MA MÈRE ET MOI