CHAPITRE 21: GROS DOUTE
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 21 : GROS DOUTE.
**JÉRÔME OGOULINGUENDÉ**
Sasha : (Me serrant dans ses bras) Tu vas vraiment me manquer le grand.
Daphnée : (M’enlaçant dans le dos) C’est sûr. Qui va-t-on encore appelé quand on aura un quelconque soucis ?
Moi : (Souriant) Vous allez me manquer aussi mes petites. Mais ce n’est que partie remise, quand vous allez descendre l’année prochaine, on va s’attraper au bled. Et pour ici, ne vous inquiétez pas, j’ai balisé le terrain et mes tentacules vous enveloppent. Personne ne pourra vous toucher ici.
Peter : (Un ami) Mais comment vous le prenez en sandwich comme ça ? C’est la partouze ?
Nous avons tous éclaté de rire.
Daphnée : (Souriant) Oui, on lui donne ça bien aujourd’hui pour qu’il ne nous oublie pas.
Geronimo : La reine mère vous attend au tournant et dès ce soir il vous aura oublié.
Elles continuent de rire pendant que je me contente de sourire. Les deux petites folles là m’ont organisé un pot de départ et ont appelé certains de mes potes. Je suis venu tout seul car Ariane a refusé de venir. J’ai donc dit aux autres pour justifier son absence qu’elle avait un truc pour le boulot et qu’elle ne pouvait pas être là. Nous avons continué à discuter, rire, boire jusqu’à ce qu’on se sépare autour de 22h30. J’ai quitté la bonne humeur pour ma réalité, c’est-à-dire un climat froid et tendu. Ça va faire deux semaines qu’on se prend la tête dans cette maison et aujourd’hui chacun est de son côté. Je rentre à la maison et les petits viennent me sauter dessus en criant papa.
Moi : (Souriant) Vous ne dormez pas encore ?
Anselme : Non papa, on t’attendait. Tu as dit que tu vas partir en voyage demain et on ne va plus te voir. On voulait te dire au revoir.
Moi : C’est vrai. (M’asseyant avec eux sur mes jambes) Je vais partir mais on va s’appeler tous les jours, d’accord ?
Anselme : On ne peut pas venir avec toi papa ? Y a pas l’école.
Moi : Vous allez me suivre plus tard avec maman le temps qu’elle finisse avec son travail et moi je vais aussi vous préparer la maison comme on avait dit. Tu as dit que tu veux maintenant ta chambre tout seul n’est-ce pas ?
Anselme : Oui.
Moi : Voilà, je vais préparer tout ça et la chambre de ta petite sœur aussi. Ensuite je vais chercher à trouver une bonne école pour vous inscrire l’année prochaine quand vous allez venir d’accord ?
Anselme : D’accord.
Moi : Je compte sur toi pour prendre soin de ta sœur et ta mère, tu seras maintenant l’homme de la maison. Tu comprends ?
Anselme : Oui.
Moi : Tu gardes un œil sur eux et tu me fais un compte rendu quand on va se parler au téléphone.
Anselme : J’ai compris. Tu vas me manquer papa.
Moi : (Lui caressant la tête) Toi aussi mon grand, mais ce ne sera pas pour longtemps d’accord ?
Anselme : D’accord.
Je les ai serrés dans mes bras avant de les emmener dans leur chambre et les mettre chacun dans son lit. Ma petite Chloé ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe. Elle sait juste que papa ira en voyage mais bon, ça ne veut pas dire grand-chose pour elle. C’est comme si je sortais et j’allais revenir des heures après comme quand j’allais au travail. Elle suit juste son frère. Ça me fait mal et me fait par la même occasion chier de voyager et laisser mes enfants ici alors que ce n'était pas ce qui était prévu. On devrait être rentrés depuis l’année dernière mais ce qui était la raison de ce report s’est transformée en autre chose et aujourd’hui on navigue à vue. Je suis incapable de dire où on en est actuellement tant nous avons un dialogue de sourds et de muets. J’espérais qu’elle aurait changé d’avis mais apparemment non. J’espère au moins que cet éloignement nous permettra de voir clair sur notre relation. Je ne veux pas commencer à croire qu’il se peut que ce soit la fin même si son attitude me fait penser qu’elle ne veut plus de cette relation, mais bon.
Je suis allé dans la chambre et je l’ai trouvée qui sortait de la salle de bain.
Moi : Bonsoir.
Ariane : Bonsoir.
Moi : Les autres te passent leur salutations.
Ariane : (Enfilant un t-shirt) C’est bien.
Je suis parti me déshabiller et je suis allé à la douche. En ressortant, mes valises n’étaient plus dans la chambre ni Ariane. J’ai enfilé une culotte et je m’apprêtais à sortir de la pièce quand elle est revenue.
Moi : Tu as déplacé mes affaires ?
Ariane : Je les ai mises devant la porte du salon, elles encombraient la chambre.
Je suis sorti et je suis allé regarder, j’ai fouillé le sac à main et tous mes papiers y étaient par contre j’ai noté l’absence de 500 euro dans mon sac. J’ai fait mes bagages cette journée et je sais exactement combien j’avais en espèce dans mon sac. Je suis retourné à la chambre et elle était allongée sur le lit.
Moi : Je peux savoir pourquoi tu as retiré les sous de mon sac ?
Ariane : (Mettant la couverture sur elle, sereine) Si tu m’as vu prendre les sous dans ton sac demande moi, sinon passe tranquillement ton chemin car je n’ai aucune envie de me prendre la tête avec toi ce soir.
J’ai regardé le sac qu’elle avait aujourd’hui accroché sur le mur et j’ai marché vers celui-ci en ayant l’intention de le fouiller. Elle a lu dans mes pensées et s’y est précipitée pour le prendre. Nous l’avons attrapé au même moment.
Ariane : Tu lâches mon sac tout de suite Jérôme.
Moi : Tu as pris mon argent oui ou non ?
Ariane : Je n’ai rien pris, tu me prends pour une voleuse ? Lâche mon sac.
Moi : Si tu n’as rien à te reprocher, pourquoi tu t’agites ?
Ariane : Tu es un vrai rigolo Ogoulinguendé c’est moi qui te le dis. Tu crois que je peux me rabaisser à te voler de l’argent au point que tu veuilles me fouiller ?
Moi : (Calme) Tu as pris ou non de l’argent dans mon sac ?
Ariane : (Haussant la voix) Va te faire foutre, tu comprends non ? Je t’ai dit que je n’ai rien pris dans ton putain de sac alors tu lâches immédiatement le mien.
Je n’ai pas bougé et elle a commencé à le tirer de force. Étant donné que je le tenais bien, il a fini par se déchirer et certaines de ses affaires se sont retrouvées à terre. Il y avait bien de l’argent à l’intérieur mais ce n’est pas ça qui a attiré mon attention, mais plutôt la présence d’un chèque de 1000 euro et une boîte de préservatifs.
Ariane : (En colère) Tu vois comment tu as déchiré mon sac ? Tu vois ? À cause de tes pauvres 500 euros tu me détruis le sac ?
Elle a pris le reste d’argent à l’intérieur et me l’a balancé sur le visage sans que je ne réagisse. Elle s’est ensuite baissée pour récupérer le chèque et ses préservatifs.
Moi : Tu vois quelqu’un d’autre ?
Elle m’a tourné le dos sans me répondre et je l’ai attrapée par le bras pour la maintenir. Elle s’est retournée et m’a mis une gifle sur le visage qui m’a fait la lâcher tant j’étais surpris.
Ariane : (En colère) Tu ne me touches pas Ogoulinguendé, tu comprends non ? Imbécile. Tu crois que si tu ne te respectes pas, je suis comme toi ? Tu as le courage de me poser ce genre de questions ? Que je suis quoi ?
Moi : Tu viens de me gifler ?
Ariane : (Me regardant de haut en bas avec dédain)
Moi : (Riant nerveusement) Mougoueli c’est sur moi que tu viens de lever ta main ?
Ariane : (Silence)
Moi : Tu as tellement pris confiance au point de penser que tu peux te permettre de me porter main ? (Souriant) Merci. Je saurai comment régler cette histoire.
Je me suis baissé pour ramasser l’argent puis je suis sorti avec mon oreiller et une couverture. J’ai remis l’argent dans mon sac et je me suis couché en regardant le plafond. Un chèque de 1000 euro et une boîte de préservatifs dans son sac. Ça fait des lustres que nous n’utilisons plus de préservatifs entre nous et après la petite, elle s’était fait mettre un implant pour éviter des éventuelles grossesses. Pourquoi donc aurait-elle toute une boîte de préservatifs dans son sac ? Et ces 1000 euros, ils sortent d’où ? J’ai passé toute la nuit à réfléchir et au petit matin, je me suis levé, je suis retourné dans la chambre me laver et m’apprêter après quoi j’ai appelé un taxi puis je suis parti dans la chambre des enfants leur faire des bisous avant de retourner dans notre chambre pour la regarder. Je savais qu’elle ne dormait pas car elle a le sommeil léger. Tu ne peux pas te balader dans la chambre et surtout utiliser la salle de bain sans la réveiller, seulement madame a fait celle qui dormait profondément. Je l’ai regardée pendant un moment avant de me décider à lui parler.
Moi : Je suis en train d’y aller.
Ariane : (Les yeux fermés) Tant mieux. Éteint toutes les lumières que tu as allumées.
Moi : (Après un moment) Ok.
Je me suis levé et je suis sorti. J’ai récupéré mes affaires que j’ai descendues pour attendre le taxi en bas. Ce dernier n’a pas tardé à se pointer et nous sommes partis pour l’aéroport(…)
Brady : (Mon grand frère, me faisant une accolade) C’est bon petit ? Tu as fait un bon voyage ?
Moi : (Souriant) On ne se plaint pas.
Brady : C’est quoi la petite mine que tu affiches là ? Ne me dis pas qu’Ari te manque déjà ?
J’ai souri sans lui répondre.
Brady : (Souriant) J’espère que tu n’as pas fait comme nos amis maliens et sénégalais hein pour enceinter les femmes à chaque petit voyage.
J’ai éclaté de rire malgré moi parce que je reconnais qu’il a raison. Du moins tous ceux que je connais ici ou même en Europe, à chaque voyage au pays, ils viennent dire que madame est enceinte.
Moi : (Riant) Ce n’est pas le cas t’inquiète. On gère nos deux pour le moment.
Brady : En parlant de ça, prépare toi à entendre tes oreilles chauffées avec maman. Elle va te saouler avec l’affaire de ses petits enfants. Surtout son homonyme qu’elle n’a pas encore vu de face.
Moi : (Me passant la main sur le visage) J’imagine. Je verrai comment l’embrouiller.
Nous avons continué à charger les bagages dans le véhicule et nous avons pris la route.
Brady : Mais qu’est-ce qui s’est finalement passé ? J’ai cru comprendre que tu rentrais avec toute la famille non ?
Moi : En principe. Mais Ariane a eu un contre temps avec son boulot. Ils vont me rejoindre un peu plus tard, juste le temps de tout mettre en règle.
Brady : Je vois. J’espère que ça ne va pas mettre du temps parce que papa me disait qu’il avait parlé avec un de ses amis afin que son dossier à la fonction publique soit reclassé.
Moi : Nous allons en parler.
Brady : Ok.
Moi : Sinon, quoi de neuf ?
Brady : Rien de nouveau. Maman est désespérée.
Moi : (Riant) Toi aussi tu exagères. Donc tu ne veux pas te poser ?
Brady : Si tu avais géré mon dossier depuis, je serai déjà marié mais tu m’as fait le sang. Moi ton propre frère.
Moi : (Riant) Tu es encore sur cette affaire ?
Brady : Je suis sérieux petit.
Moi : Ça fait près de 6 ans.
Brady : J’avais eu un vrai coup de cœur petit. Ta personne m’a marqué. Mais tu as été le premier à me mettre les calles en pensant que je voulais simplement coucher alors que je voulais bien plus que ça.
Moi : (Souriant) Il faut dire que tu tirais sur tout ce qui bougeait à l’époque et mêmes
Brady /Moi : (En chœur) Sur celles qui ne bougeaient pas. Elles le faisaient spirituellement.
Nous avons éclaté de rire tous les deux. Ce type c’était un vrai cas et c’était la raison pour laquelle en grandissant moi-même j’étais un peu bandit, j’avais un exemple bizarre devant mes yeux. Mais bon je me suis moi-même forgé mes propres convictions et l’entrée d’Ariane dans ma vie a changé beaucoup de choses, je suis devenu plus sage.
Moi : (Riant) Et c’est comme ça que tu voulais que je te donne ma deuxième femme ?
Brady : (Souriant) Ouais. La famille avant tout.
Moi : C’est ça.
Brady : Mais mine de rien, j’étais près à faire des efforts et même me ranger. Elle me plaisait vraiment et même jusqu’alors c’est toujours le cas. Je suis prêt pour elle. (Je l’ai regardé) Je suis sérieux. Elle est censée rentrer cette année n’est-ce pas vu qu’elle a fini ses études.
Je me suis fait la réflexion selon laquelle la concernée était déjà sur le territoire national depuis une semaine en train de lover tranquillement dans les bras de Loyd et cela m’a fait sourire.
Moi : En effet. Mais je te conseille de laisser tomber cette histoire.
Brady : Pourquoi ? Je suis ton frère, tu ne me fais pas confiance ?
Moi : C’est bien parce que tu es mon frère que je te conseille de laisser tomber cette histoire. Au-delà du fait qu’à l’époque, tu étais agité ( il me regarde de travers et je souris) est-ce que je mens ?
Brady : Je suis ton grand frère hein ? Tu traites qui d’agiter ?
Moi : (Riant) La susceptibilité ne te va pas du tout.
Nous rions tous les deux.
Moi : (Redevenant sérieux) Mais blague à part, la raison pour laquelle je ne t’avais pas encouragé à l’époque et que je n’avais pas plaidé ta cause était qu’elle était amoureuse de quelqu’un d’autre.
Brady : Même les gens en couple sont détournés alors je ne vois pas ce qu’il y avait là comme obstacle.
Moi : (Esquissant un sourire) Ce n’est pas faux mais il y a de ces relations si tu essaies de te mettre au milieu, tu vas te faire du mal pour rien. Tu as déjà rencontré une personne qui a été hospitalisée à cause de l’amour ? On te dit que la personne est malade d’amour mais littéralement parlant ?
Brady : Non.
Moi : Et bien c’est son cas. Elle a été hospitalisée 2 semaines durant à l’hôpital parce que le type qu’elle aimait s’était fiancé à quelqu’un d’autre à l’époque.
Brady : Tu me fais marcher.
Moi : Non.
Brady : Et donc, elle est passée à autre chose maintenant non ?
Moi : (Souriant) Du tout. (Il me regarde) Ils sont en couple aujourd’hui.
Brady : Et sa fiancée ?
Moi : (Souriant) Larguée à quelques pas du mariage.
Brady : Non.
Moi : (Souriant) Eh oui. La pauvre a eu la malchance de se retrouver au milieu de quelque chose qui la dépassait. Et c’est ce que je voulais t’éviter à l’époque raison pour laquelle je ne rien fait pour t’encourager sur ce chemin. Quand je te dis qu’elle est amoureuse de ce type c’est qu’elle l’est. C’est le genre même mariée à quelqu’un d’autre, s’il se présente devant elle, elle va te larguer pour partir avec lui. Et vice versa.
Brady : Tu blagues.
Moi : (Souriant) Je suis on ne peut plus sérieux. Si jamais tu t’étais mis en couple à l’époque avec Lucrèce, tu aurais perdu ton temps et tu te serais fait du mal tout seul. Les défis que cet amour brave sont tels qu’il vaut mieux rester en dehors de ça. Lucrèce est ma personne et tu sais que j’ai déjà vanté ses mérites ici fatigué parce que je l’aime beaucoup. Ça ne m’aurait pas dérangé qu’elle rentre dans la famille en devenant ma belle sœur bien au contraire car de tels joyaux, on veut bien les garder pour nous mais si je te dis de zapper c’est que c’est sérieux. Ce n’est pas une femme pour toi. Même avec toute la bonne volonté dont elle pourra faire preuve, elle te fera souffrir sans même le vouloir.
Brady : Je vois.
Nous avons roulé jusqu’à chez mes parents au carrefour Léon MBA. Dès que ma mère m’a vu descendre du véhicule, elle s’est levée pour venir me prendre dans ses bras. Elle m’a manqué cette femme, mine de rien. C’est fou comme malgré l’âge, les bras de sa mère sont toujours confortables, c’est un véritable abri sûr…