CHAPITRE 22: LAISSER TOMBER

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 22 : LAISSER TOMBER.

(Toutes mes excuses pour le silence mais je n’avais pas le cœur de poster)

**JÉRÔME OGOULINGUENDÉ**

Nous sortons de table tous ensemble, ma mère a préparé un véritable festin pour m’accueillir comme il se doit et nous l’avons partagé en famille dans la joie et la bonne humeur après quoi nous sommes passés dans un des salons.

Papa : Tu vas rester ici ou tu pars chez toi ?

Moi : Je reste d’abord avec vous un tout petit peu, je veux profiter de vous.

Mira : (Mirabel, ma petite sœur) Dis plutôt que tu fuis les corvées oui. 

Nous avons éclaté de rire.

Moi : (Riant) Tu es trop bête Mira.

Mira : (Souriante) Tu sais que c’est la vérité. Si tu pars chez toi qui va s’occuper de toi et la maison vu qu’Ariane n’est pas là ?

Moi : (Souriant) Avant Ariane, je ne vivais pas ?

 Papa : (Amusé) Si vivre pour toi c’est passé tous les deux jours à la maison pour faire des emportées de nourriture et venir laisser les vêtements sales, alors non, tu ne vivais pas. 

Nous avons tous éclaté de rire.

Moi : La mauvaise foi vous donne quoi ?

Papa : Nous parlons ce que nos yeux ont vu.

Maman : (Bougeant la tête) Finalement Ariane va rentrer quand avec les enfants ? 

Moi : (Grattant mon front) D’ici là, juste le temps qu’elle termine le stage qu’elle fait en ce moment. 

Maman : Hum. Maintenant pourquoi tu as laissé les enfants ? 

Moi : (Mentant) Ils suivent des cours particuliers.

Maman : Les cours de quoi ? L’école est finie, vous voulez leur faire faire des cours pour gagner quoi encore ? 

Moi : C’est pour l’éveil des capacités maman.

Maman : Vous et vos choses qui n’ont pas de sens. Pour peu que quelque chose passe devant vous, vous voulez faire. C’est quelles capacités que vous voulez éveiller chez ces enfants ? Au lieu de laisser les enfants tranquille, vous les chargez avec des programmes inutiles. 

Moi : (Silence)

Maman : Alors que là, tu serais venu avec eux, cela aurait facilité la tâche à Ariane qui aurait pu facilement suivre son stage sans se préoccuper des enfants à gérer et eux ils auraient pu commencer à s’intégrer ici. 

Moi : Je vais travailler maman, les enfants devaient rester avec qui ?

 Maman : Quand tu es parti en France, Anselme est resté avec qui ? N’est-ce pas moi qui le gardais quand sa mère allait au travail ?

Moi : On n’a pas vu ça comme ça.

Maman : Hum. En tout cas. On espère qu’ils vont rentrer à temps pour avoir le temps de choisir les écoles et autres.

Je n’ai pas argumenté car je n’ai aucune certitude présentement. Nous avons zappé de sujet avant que je n’aille dans la chambre avec mes affaires, j’ai lancé l’appel sur le numéro d’Ariane et c’est déjà la deuxième fois parce que la première fois elle n’a pas pris. Le téléphone a sonné longtemps avant qu’elle ne décroche.

« Moi : Allô ? »

«Anselme : Allô papa. »

 « Moi : (Souriant) Ça va mon grand ? »

« Anselme : (Content) Oui . Tu es déjà arrivé au Gabon ? »

« Moi : Oui, depuis. »

« Anselme : Tu es chez mamie ? »

«Moi : Oui. Attends je vais rappeler par vidéo pour qu’on puisse se voir d’accord ? »

 «Anselme : D’accord. »

J’ai lancé l’appel vidéo et il a décroché, j’ai pu le voir et sa sœur aussi. Ils m’ont posé un tas de questions auxquelles j’ai répondu. Je suis même sorti de la chambre afin qu’ils parlent  avec les autres. Nous avons fait près d’une heure au téléphone avant que je ne leur dise de donner le téléphone à leur mère qui n’avait donné aucun signe de vie jusqu’à présent. 

« Anselme : Maman tient. » 

« Ariane : Vous avez fini de parler avec lui ? » 

« Anselme : Oui. »

« Ariane : Ok. Donne. Va avec ta sœur à la chambre, j’arrive pour le bain. »

« Anselme : D’accord. On y va Chloé »

«Ariane : Et je ne veux aucun bruit là-bas hein ? »

 « Anselme : Oui maman. »

Il y a eu un petit silence un moment avant que je ne voie son visage apparaître devant l’écran et la seconde d’après l’appel s’est coupé. J’ai relancé deux fois sans succès alors j’ai laissé tomber. Au moins j’ai pu parler aux enfants, c’est déjà ça. J’ai soupiré avant de me déshabiller pour aller prendre une douche car j’en ai grandement besoin…


**LUCRÈCE MEFOUMANE**

«Moi : J’ai besoin d’aide tata Luce. »

 « Lucia : Si vous voulez que je vienne là-bas, vous allez devoir me payer et payer mon transport. »

« Moi : Il n’y a pas de problème. »

« Lucia : (Souriant) Je veux venir en hélicoptère hein pas en bus. »

Nous avons éclaté de rire toutes les deux. Je lui avais montré les photos et raconté que Loyd m’avait fait cette surprise la dernière fois. Elle avait dit que vraiment nous n’étions pas de petites personnes et depuis, elle ne parle que de ça, que le jour où elle viendra, ce sera en hélicoptère.

 « Lucia : (Riant) Dis à Loyd que sa belle tante a exigé l’hélicoptère comme moyen de transport. »

« Moi : (Riant)D’accord. On va négocier ça. »

Loyd : (Passant derrière moi) Ce sera défalqué du montant total de la dot.

J’ai éclaté de rire et Lucia aussi vu qu’elle a entendu.

«Lucia : (Riant) Si tu me provoques hein MBAZOGHO, tu ne vas pas croire ce que tu vas devoir payer pour la dot là. Je peux même demander ta maison là comme dot. »

 « Loyd : (Riant) C’est arrivé là-bas ? »

« Lucia : Oui, c’est arrivé. Donc fais doucement avec moi. »

«Loyd : (Riant)Gagne. »

«Lucia : (Riant) Voilà. Et j’exige un hélicoptère comme moyen de déplacement. »

 « Loyd : (Souriant) J’essayerai de faire de mon mieux pour l’avoir. »

« Lucia : (Souriante) Voilà un beau-fils efficace. »

 Nous avons éclaté de rire tous les trois.

« Moi : (Souriante) Donc c’est bon non ? »

« Lucia : Oui. Je vais m’organiser pour pouvoir descendre là-bas vendredi soir. »

« Moi : D’accord. »

« Lucia : Tu veux que j’en parle à Mel, comme c’est le week-end, elle peut être partante. »

« Moi : Oui, pourquoi pas ? Parle lui et fais moi un retour. »

« Lucia : Ok. Je te donnerai sa position. Pour Ciel, je ne sais pas s’il pourra être de la partie avec ses obligations. Dans tous les cas, on vous fera signe avant vendredi. »

«Moi : D’accord. »

Loyd : Reb ?

Moi : Oui ?

Loyd : Ils sont là.

Moi : D’accord, je viens.

 « Moi : (À Lucia) Je te laisse, il faut que j’aille voir le couple qui va travailler ici. »

«Lucia : D’accord, on se tient informé ma puce. »

 « Moi : D’accord tata. Love you. »

« Lucia : (Souriante) Me too. Bye »

Clic !

J’ai rangé mon téléphone et je me suis levée du fauteuil pour aller à la terrasse où ils étaient. J’y ai trouvé un couple dans la quarantaine, une jeune fille d’une dizaine d’années et maman Pauline, la maman que Loyd transporte souvent au quartier avec son mari. La dernière fois qu’on s’était rencontré, on s’était revu un peu plus tard à l’hôpital Canadien, c’était apparemment là-bas qu’ils se rendaient car le mari avait un rendez-vous médical. Nous sommes partis de là-bas ensemble pour le quartier et pendant le trajet nous en sommes venus à parler du fait que nous ayons besoin d’une femme de ménage et un gardien qui habiteraient sur place. Elle nous a dit qu’elle connaissait un couple qui pourrait le faire. Non seulement c’était des gens sans problème, qui craignaient Dieu et faisait du bon travail. Elle nous a dit être dans la même église qu’eux, le monsieur venait récemment d’être au chômage parce que la petite société pour laquelle il travaillait comme veilleur de nuit avait fermé. La femme était en recherche d’emploi. Elle nous les a donc emmené aujourd’hui.

Moi : Bonjour. 

Les autres : Bonjour.

Maman Honorine : (La maman en question) Bonjour ma fille. Ça va ?

Moi : Oui merci et vous ?

 Maman Honorine : Oui ma fille, Dieu est bon. 

Moi : D’accord. Venez vous asseoir.

Je les ai installés sur les fauteuils à la terrasse avant d’aller leur chercher des jus et de l’eau à boire. Je suis ensuite venue prendre place à côté de Loyd.

Maman Honorine : (À moi)Je disais à ton mari que vous avez une très belle maison.

Moi : Merci.

Maman Honorine : Comme je vous avais dit l’autre jour, voici le couple dont je parlais avec leur fille. Ils sont disposés à travailler ici, si vous êtes d’accord . Je me porte moi-même responsable de leurs actes car j’ai confiance en eux.

Nous: D’accord.

Loyd : Comment vous vous appelez ?

L’homme : Aurélien TIPOYO et ma femme Nicole.

Loyd : Ravi de faire votre connaissance, je suis Loyd MBAZOGHO et ma femme c’est Rebecca. Comme on vous l’a dit nous cherchons un gardien et une femme de ménage qui vont vivre ici même et pourront veiller en tout temps pour prendre soin de la maison. Maman Honorine nous a un peu parler de vous et nous a dit que vous étiez gardien de nuit dans votre ancien boulot.

Papa Aurélien : C’est exact. J’ai d’abord travaillé comme agent de sécurité puis comme gardien, c’est un boulot que je connais très bien. 

Loyd : Vous savez utiliser des armes à feu. (Il le regarde un peu surpris par la question) Dans l’hypothèse où il faudrait vous défendre, vous savez. 

Papa Aurélien : J’ai déjà eu à tenir une arme mais je n’ai jamais eu l’occasion de m’en service. Mais si je suis confronté à une situation où il faudra m’en servir, je pourrai le faire si j’en ai une. 

Loyd : Je vois. Si vous travaillez ici, vous aurez effectivement une arme à votre disposition. Le quartier est calme mais personne n’est à l’abris d’un éventuel braquage et nous n’allons pas nous mentir cette maison bien que sécurisée est une cible potentielle raison pour laquelle il nous faut quelqu’un qui soit sur place.

Papa Aurélien : Je comprends. 

Loyd : Si vous travaillez pour nous, vous n’aurez aucune charge locative à payer. Il y a une maison de 2 chambres, salon, cuisine et sanitaire qui sera mise à votre disposition et que vous aurez l’occasion de visiter quand on fera le tour.

Papa Aurélien : D’accord .

Moi : En ce qui concerne le ménage, il sera simplement question pour vous de nettoyer la maison et repasser les vêtements. Il y a les machines à laver et le lave vaisselle. Vous n’aurez qu’à mettre les choses en machine et les ranger par la suite. Pour le salon, il y a un robot qui nettoie le sol, mais il faudra quelqu’un pour le mettre en marche, le recharger et le débrancher. Vous n’aurez pas à préparer, je le ferai moi-même. Vous ne ferez pas non plus la chambre principale, je la ferai moi-même. 

Maman Nicole : D’accord. 

Loyd : Le salaire est à 150 milles francs chacun. Vous avez des questions ?

Eux : Non. 

Moi : On peut alors aller visiter la maison. 

Eux : D’accord. 

Nous nous sommes levés. 

Maman Honorine : Allez y les enfants, je vais vous attendre ici avec Célia. 

Nous sommes rentrés dans la maison et nous avons commencé à visiter toutes les pièces que la dame aura à nettoyer, je lui ai montré les appareils électroménagers. Ayant fait un tour en Chine, nous avons été séduits par les petits appareils électroménagers qui nous facilitaient la tâche au quotidien comme le robot nettoyeur du sol, celui qui nettoie les vitres et un troisième qui s’occupe de la salle de bain. Cette maison est très grande et en principe une seule personne ne peut pas s’occuper du nettoyage raison pour laquelle nous avons investi dans ces appareils pour nous faciliter la tâche et réduire le besoin d’avoir recours à plusieurs domestiques. On a fait le tour de la propriété et nous leur avons également montré la maison qu’ils vont occuper s’ils acceptent et surtout si nous les retenons. Nous sommes revenus à la terrasse nous asseoir.

Moi : Vous avez vu la maison, ça vous va ?

Maman Honorine : Oui. Mais par contre je (hésitante, regardant maman Honorine)

Moi : Allez y, vous pouvez parlez si vous avez une question ou une préoccupation.

Maman Nicole : (Grattant la tête) En fait, je ne connais pas comment utiliser tous ces appareils, c’est la première fois que je les vois. Les gens chez qui j’ai travaillé avant n’étaient pas aussi riches. 

Moi : (Esquissant un faible sourire) Je vous montrerai le fonctionnement ne vous inquiétez pas, ce n’est pas compliqué. 

Maman Nicole : D’accord madame. 

Loyd : Comme vous avez pu le voir nous avons fait le tour, avez-vous des questions ?

Eux : Non. 

Loyd : Ok. Nous sommes en plein aménagement comme vous avez pu le voir. Aujourd’hui c’était juste une prise de contact afin que nous puissions vous voir et que vous voyez la maison. Vous n’êtes pas obligés de nous répondre tout de suite. Faites nous parvenir votre décision avec maman Honorine et de notre côté, s’il s’avère que nous changions d’avis parce qu’il faut que nous réfléchissions de notre côté également, nous vous le ferons savoir. Dans tous les cas, vous aurez de nos nouvelles avant la fin de la semaine prochaine. D’accord ?

 Eux : D’accord monsieur. 

Loyd : Nous n’allons pas vous retenir plus longtemps, merci d’être passés.

Eux : Merci à vous. 

Nous nous sommes tous levés et Loyd leur a donné 10 mille pour le taxi de même qu’à maman Honorine pour la remercier de son aide, ils sont ensuite partis. 

Loyd : Qu’est-ce que tu en penses ?

Moi : Ça va. Ils ne m’ont pas paru étranges.

Loyd : Dans tous les cas on va prier pour ça tout à l’heure. 

Moi : Oui. (Ouvrant un carton de cadre photo) tu crois que nous avons bien fait de ne pas leur avoir dit que la maison avait des caméras ?

Loyd : (Levant les épaules) J’en sais rien. De toutes les façons, s’ils ont été attentifs, ils ont dû s’en rendre compte par eux même.

Moi : Ouais. Viens m’aider à accrocher ça stp.

Loyd : Je suis fatigué d’accrocher les choses Reb, attend tes gens. 

Moi : (Souriant) Stp Loyi (Lui montrant la photo) Regarde c’est une photo de toi non ?

Loyd : Hum. 

Moi : (Caressant l’image) Tu étais trop beau dessus.

Loyd : Elle me fait surtout penser au fait que nous ayons failli nous faire prendre. 

Je lui souris. Cette photo nous l’avons prise en Afrique du Sud lors d’une soirée que leur boîte avait organisé. Je l’y avais accompagné comme sa partenaire, les Sud Africain ne me connaissent pas et encore moins mon lien avec papa. En plus il n’y avait personne du Gabon qui était venu, ceux du Ghana et de la Chine oui alors nous n’y avons vu aucun inconvénient. Le souci est que nous y avions été excessivement photographiés et ses photos ont atterri sur la page Facebook du groupe. J’ai eu la vie sauve grâce au fait que dans les photos où j’apparaissais, j’étais de profil et loin de l’objectif. La seule photo explicite de moi qui a été publiée je faisais face à Loyd qui me tenait par les hanches. Lui il regardait la caméra et moi j’étais de dos. Nous avons eu des sueurs froides car ces images ont alimenté les débats au sein de la famille mais Dieu merci personne ne m’avait reconnue. Nous avons-nous-même des photos dans lesquelles mon visage était visible mais ça n’avait pas été postés.


Moi : (Souriante) Nous n’aurons plus à nous cacher bébé. Mais tu étais trop beau dedans.

Il m’a regardée et a esquissé un sourire qui a fait ressortir ses fossettes. L’homme là est trop beau je jure, quand on aura des enfants, ils seront beaux comme leur père, j’en suis sûr…


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...