Chapitre 21: La riposte de Cynthia
Ecrit par MTB
Je lui pris la main, la caressa longuement, puis prenant mon
souffle et d’un air grave, je lui dis :
-
Cynthia,
nous devons discuter.
-
Ah
bon ! Il y a un problème ? J’ai fait quelque chose ?
-
Je
ne sais pas. Il faut dire que depuis hier, j’ai eu du mal à trouver le sommeil.
Bref, depuis que j’ai reçu un courrier bizarre et anonyme en plus.
Joignant l’acte à la parole, je sortis l’enveloppe qui était
identique à celle qu’elle avait déjà reçue puis lui demanda de retirer le
papier qui était à l’intérieur. Sa main tremblait et des larmes coulaient déjà
sur sa joue. Je fis semblant de ne pas remarquer tellement je savourais mon
triomphe intérieurement. C’était un peu triste de la voir comme cela mais je ne
voulais pas me laisser intimider par son petit théâtre car ça pouvait être le
cas. Elle sortit le bout de papier et lu la phrase inscrite dessus. Au bout de
deux à trois minutes de silence, elle fondit en pleurs.
-
Charles,
qu’est-ce qui nous arrive ?
-
Cynthia,
je ne comprends pas où tu veux en venir.
-
Je
suis sûr que des gens mal intentionnés veulent nous séparer.
-
Pourquoi
tu dis cela ?
-
Hier
à la répétition, j’avais reçu dans une enveloppe semblable un mot qui
disait : « Sais-tu qui est Charles vraiment ? ».
-
Quoi ?
-
C’est
pour cette raison que je n’ai pas pu terminer la répétition. J’avais pensé que
tu me trompais avec une autre. Je ne pouvais pas savoir que tu avais reçu un
truc identique.
-
Je
peux voir ton bout de papier avec le mot s’il te plait ?
-
Je
n’en pouvais plus de relire et je l’ai brûlé.
-
Donc
tu ne l’as plus ?
-
Non,
je ne l’ai plus.
-
Hum.
-
Qui
veut nous séparer ?
-
Aucune
idée. Mais tout cela n’est pas clair. Tu as eu un différend avec
quelqu’un ?
-
A
ma connaissance non.
-
C’est
vraiment bizarre toute cette histoire.
-
Je
ne te le fais pas dire.
-
Mais
pourquoi tu ne m’en as pas parlé en même temps ?
-
J’étais
bouleversée.
-
Je
ne sais plus trop quoi croire. De toute façon, je mènerai mon enquête jusqu’à
savoir qui se cachait derrière tout cela. Mais dis-moi, tu l’as obtenu
comment ?
-
C’était
un jeune garçon qui l’avait apporté à la paroisse.
-
Et
il ne connaît pas celui qui lui a remis l’enveloppe ?
-
Non.
Il n’a même pas pu le décrire. Il était parait-il dans une voiture mais n’en
était pas sorti.
-
Le
pays est risqué. Je ne vais pas rester les bras croisés. Je vais fouiller
jusqu’à trouver.
-
S’il
te plait, toi aussi laisse cette affaire.
-
Comment
laisser cette affaire ?
-
Considère
juste que tu ne vas pas jouer le jeu des jaloux.
-
Depuis
hier, je ne fais que penser à cela et je pense bien que ça ne disparaitra pas
du jour au lendemain.
-
Donc
tu veux dire que tu doutes de moi, c’est bien cela ? Sache que je me sens
offensée.
-
Cynthia,
s’il te plait, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais si c’est comme cela
que tu le prends alors je prends acte. D’ailleurs, je pense qu’il vaut mieux
que je rentre. J’ai besoin d’être seul.
-
Non
chéri, ne pars pas comme ça. Attends.
Elle me retint par le bras comme pour me dire qu’elle était
désolée. Puis marquant un temps d’arrêt, je retirai doucement ma main, me
rapprochai, lui fit une bise sur la joue et pris le chemin du salon. Elle se
dépêchait après moi pour me rattraper mais je marchais rapidement comme si
j’étais à une compétition olympique. Elle ne pouvait pas comprendre que ma
colère venait du fait que je ressentais nos échanges comme un échec. Je l’avais
sous-estimée. Il fallait que je fasse en sorte que la fin de la matinée ait un
petit goût de victoire. Peut-être que la façon dont je partais sèmerait le
doute dans sa tête. Si tel est le cas, alors j’aurai au moins réussi, malgré
mon revers, à marquer un point. J’espérais désormais que ce soit elle qui se
lance à l’abordage et commette des erreurs. La carapace n’est pas la tortue
mais il n’y a pas de tortue sans carapace.
à suivre...