CHAPITRE 21: LES CHOSES DE LA PLUIE.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 21 : LES CHOSES DE LA PLUIE
**LESLIE OYAME**
Arsène : (Me tendant la main) Laisses moi être ton guide.
Moi : Si tu me laisses tomber Mfoula.
Arsène : (Me fixant dans les yeux) Fais moi confiance, quoi qu’il arrive, je te tiendrai et ne te laisserai jamais tomber, je te le promet.
Je l’ai regardé dans les yeux et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu la sensation que quelque chose m’a bousculé le cœur. Quand j’ai déposé ma main dans la sienne, j’ai eu le frisson et j’ai eu la sensation d’avoir mis ma main sur une prise électrique.
Moi : (Retirant rapidement ma main de la sienne) Ah ! Tu as quoi dans la main ?
Arsène : Je n’ai rien.
Moi : Si tu as quelque chose, c’est quoi la masse que j’ai ressenti tout de suite ?
Arsène : Je ne comprends pas.
Moi : Lucrèce attrape lui la main.(Elle l’a fait) Tu as ressenti quelque chose ?
Lucrèce : Non.
Moi : Comment ça ? Les jumeaux touchez les mains de votre père.
Eux : (Après avoir saisi chacune de ses mains) Il n’y a rien maman.
C’est quelle histoire ça, je ne suis pas folle, j’ai bien senti quelque chose quand je l’ai touché. Ou bien ce sont les pratiques qu’il a fait pour que cela n’agisse que sur moi ? Les Bapunu (groupe ethnique) là on les connait, ce sont des sorciers. Lui là il est même d’où ? Il n’est pas de Ndendé par hasard ?
Arsène : Est-ce une technique pour te défiler ?
Moi : Je ne me défile pas, je sais ce que j’ai ressenti en te touchant tout à l’heure.
Arsène : (Me tendant à nouveau la main) Allez viens.
Je l’ai regardé méfiante avant de poser d’abord mes doigts pour toucher sa paume par mesure de précaution avant de poser toute ma main sur la sienne. Il a refermé sa main sur la mienne avant de me tendre l’autre. Dès que j’ai mis ma deuxième main dans la sienne, cette sensation est revenu avec un peu plus de pression que la première. J’ai voulu retirer mes mains des siennes mais comme il a avait déjà mis la pression pour me relever, j’ai donc perdu l’équilibre. J’allais me retrouver avec les fesses au sol quand il a attrapé l’avant de mon haut et a tiré dessus pour me ramener vers lui et me serrer dans ses bras en me tenant par la taille.
Les enfants/ Lucrèce : Attention.
Arsène : (À mon oreille, voix grave) Je te tiens.
J’ai eu un autre coup de frissons qui m’a fait vibrer dans ses bras. Il a resserré l’étreinte avant de baisser les yeux vers mon visage pendant que je levais les miens vers le sien. Nous nous sommes fixés un moment dans les yeux en silence.
Lucrèce : (Nous sortant de cet état) Tantine Leslie ça va ?
Moi : (Essayant de me décoller de lui, un peu étourdi) Oui oui. Je vais bien.
Arsène : (Me tenant toujours par la taille) Tu ne peux te retirer de façon brusque au risque de tomber et de te faire du mal. Je t’ai dit que je devais te guider alors laisse toi faire, tu veux bien ?
Moi : (Après un moment) D’accord .
Arsène : Ok. (Mettant une petite distance entre nous en tenant toujours mes mains) Essayes de penser que ces roues sous tes pieds sont un prolongement de tes jambes et que donc elles font corps avec toi.
Je me suis exécutée.
Arsène : Maintenant essaie de trouver ton équilibre dessus (Je l’ai fait) voilà c’est bien. Plie légèrement les genoux vers l’avant pour te donner plus de contenance.
Je l’ai fait et j’ai eu une légère stabilité qui s’est tout de suite envolée quand il a essayé de me lâcher la main.
Moi : (Le rattrapant pour m’agripper à lui) Mfoula ne me lâche pas stp.
Arsène : (Me caressant le dos et me parlant doucement à l’oreille ) N’ais pas peur Leslie, je sais que tu peux y arriver, car tu es une femme courageuse qui affronte les épreuves de la vie comme une guerrière.
Je l’ai regardé dans les yeux et il m’a souri, j’en ai fait autant. J’ai fini par me détacher de lui et suivre les instructions qu’il m’a donné au début. Il m’a lâché et je suis tombée. Il m’a tendu la main pour que je me relève et on a retenté le geste quatre fois avant que je ne tienne debout toute seule. Quand ce fut bon, il m’a tenu par la main et m’a fait me déplacer. Une heure plus tard, nous patinions tous ensemble et avions même fait des photos sur les patins. Les garçons et Lucrèce étaient beaucoup plus aventureux et essayaient des pirouettes sous les directions d’Arsène pendant que moi j’estimais que le fait déjà de tenir debout et me déplacer toute seule dessus, c’était beaucoup. Au bout d’un moment, nous nous sommes posés pour boire et grignoter les amuses bouches qu’on avait emmené. Je me suis mise à le fixer jusqu’à ce que qu’il sente mon regard sur moi et me regarde à son tour.
Moi : Merci pour ce que tu m’as dit tout à l’heure pour m’encourager à ne pas baisser les bras.
Arsène : (Souriant) Je t’en pris et je le pensais sincèrement.
Moi : (Esquissant un faible sourire) Merci.
Lucrèce : Tonton Arsène, tu connais aussi pédalé le vélo ?
Arsène : (La regardant) Bien-sûr.
Les garçons : Tu vas aussi nous apprendre ?
Arsène : Oui, la prochaine fois qu’on viendra ici, j’apporterai des vélos et nous allons le faire.
Les garçons : Chouette, c’est trop cool.
Arsène : Allez, on va faire un dernier tour de piste avant de rentrer à la maison ?
Les enfants : Oui.
Ils se sont levés avant nous et sont partis. Arsène m’a tendu la main et je lui ai donné la mienne il m’a aidé à me lever et nous sommes allés patiner côte à côte en nous tenant par la main. Nous avons patiné jusqu’à 19h avant de prendre nos affaires et retourner à la voiture. Les enfants étaient heureux et ne cessaient pas de se raconter leurs prouesses les uns les autres comme s’ils n’étaient pas tous au même endroit. Il a garé la voiture où il le fait souvent avant de descendre avec nous jusqu’à la maison. À peine j’ouvre la porte pour rentrer qu’il se met à pleuvoir.
Lucrèce : Merci pour la journée tonton Arsène, je me suis bien amusée.
Arsène : (Souriant) De rien ma puce.
Lucrèce : Tantine Leslie je m’en vais déjà, à demain.
Moi : Prends mon parapluie.
Elle a pris et est parti avec.
Moi : On espère que la pluie là va vite se calmer pour que tu puisses partir toi aussi.
Arsène : Oui. Je peux avoir un verre d’eau stp.
Moi : Oui.
J’ai pris et je suis venue faire le service.
Arsène : (Prenant le verre) Merci.
Moi : Je lave rapidement les enfants à la chambre.
Arsène : Ok.
Moi : Les garçons, on va se laver.
Ils se sont levés et je suis partie les laver à la chambre, j’ai aussi profiter à prendre ma douche avant de revenir les trouver tous les trois au salon en train de regarder les images du jour dans le téléphone de leur père. À 21h, la pluie n’avait toujours pas baissé donc il était toujours là.
Amour : (Allongé sur les jambes de son père) Maman j’ai faim. Je veux boire le quaker.
Aimé : (Sur moi) Moi aussi maman.
Moi : (Regardant leur père qui souriait) Je suppose que toi aussi tu veux le quaker ?
Arsène : (Élargissant son sourire) Oui maman.
Moi : Hum.
Arsène : Par contre, je ne peux pas boire ça le soir si je ne me suis pas encore lavé sinon je ne le ferai plus et je ne bois pas ça quand c’est trop lourd.
Moi : (Le regardant) C’est donc chez toi qu’ils ont pris ça.
Arsène : Pris quoi ?
Moi : Cette façon de boire le quaker, eux aussi ne le boivent pas quand c’est lourd.
Arsène : (Souriant) Tel père, tels fils.
Moi : Hum. Maintenant pour le bain tu fais comment ? Tu veux te laver ici ?
Arsène : Si tu me le permets.
J’ai cogité un moment avant de lui répondre.
Moi : D’accord, viens avec moi.
Arsène : (Relevant son fils) Champion laisse moi d’abord aller me laver, j’arrive .
Amour : D’accord.
Il est quitté et son père s’est levé pour me suivre à la chambre. Je lui ai donné une serviette propre et une brosse à dents neuve.
Moi : Tu trouveras les produits de douche sur la petite étagère à l’angle du mur sur ta gauche.
Arsène : (Prenant) Merci.
Moi : Je suis au salon.
Arsène : Ok.
Je me suis retournée et je suis sortie de la chambre pour me rendre à la cuisine et préparer le quaker pour nous quatre. Quand il est ressorti, j’avais déjà fini. Il nous a rejoint à table et nous avons bu le quaker tous les quatre avant que je n’aille rincer les choses. À 22h30 j’ai couché les petits et la pluie était toujours forte dehors. Quand elle s’est calmée, il était minuit 30.
Arsène : Je crois que je vais essayer de partir maintenant avant que ça ne reprenne à tomber.
Moi : Tu ne peux pas sortir à l’heure là.
Arsène : Pourquoi ?
Moi : Parce qu’il y a des braqueurs ici et à partir de 23h, ils sont déjà drogué et ont des couteaux.
Arsène : Tu as peur qu’il m’arrive quelque chose de mal ?
Moi : Non, mais si tu meurs ici, il n’y aura plus personne pour assumer les charges des enfants.
**ARSÈNE MFOULA**
J’écoute sa réplique et je souris.
Moi : Dans ce cas, qu’est-ce qu’on fait ?
Leslie : Tu vas dormir au salon sur le canapé et rentrer chez toi demain matin.
Moi : Je vois.
Leslie : Tu vas un peu souffrir avec les moustiques et la chaleur vu qu’il n’y a qu’un seul ventilateur et je l’utilise à la chambre avec les enfants.
Moi : Ce n’est pas bien grave.
Leslie : Attends je t’apporte une couverture et un oreiller.
Elle s’est exécutée avant de revenir me les donner. 5 minutes plus tard, elle est allée trouver les enfants dans la chambre. J’ai essayé de m’endormir mais c’était impossible. J’ai dû ôter mon polo, ma culotte et mon débardeur pour rester en calcif, mais même là, la chaleur était terrible. J’ai voulu enlever le drap que j’avais comme couverture mais les moustiques alors ne me laissaient pas. On dirait qu’ils étaient à un concert d’une rock star qui faisait un grand show. Je ne savais même plus combien j’en avais déjà tué. Dormir dans ces conditions était une véritable invitation au paludisme. Je me suis assis sur le coussin en priant que cette nuit passe vite. Au bout d’une heure, j'ai entendu le bruit de la porte de la chambre, en levant ma tête, j’ai croisé le regard de Leslie sur moi.
Leslie : Viens dormir à la chambre.
Moi : Tu crois que ton lit peut nous contenir tous les quatre ?
Leslie : On va se serrer et c’est mieux qu’ici.
Moi : (La regardant) D’accord. Laisse moi remettre ma culotte car je n’ai que le calcif actuellement.
Leslie : Ok.
Elle s’est retournée et est partie dans la chambre. J’ai enfilé ma culotte, ramassé mes affaires et je l’ai suivie à la chambre. J’ai trouvé qu’elle avait poussé les enfants dans une coin du lit histoire de me faire de la place. L’air de la chambre était bien plus frais que celui du salon et le ventilo donnait fort, on aurait dit que c’était un climatiseur.
Leslie : Boucle la porte stp.
Au moment où je voulais le faire, nous avons écouté un bruit bizarre dehors. En prêtant oreille, nous avons entendu des voix d’homme dehors.
L’un : La fenêtre de sa tumbeul(chambre) est par ici.
Un autre : Tu es sûre qu’elle est seule à la maison ?
L’un : Elle vit avec deux mbindi(petit) dans son kama(maison), ce sont ses mounas (Enfants), ils ne peuvent rien faire.
Leslie : (Réalisant) Mfoula ?
Moi : J’ai entendu. Reste tranquille.
Je me suis approché de la fenêtre et j’ai attendu qu’ils la touche pour prendre la parole.
Moi : (Voix roque) Si vous savez ce qui est bien pour vous, faites rapidement demi tour, mais si c’est aujourd’hui que vous avez résolu de mourir alors ouvrez cette fenêtre et nous allons voir.
L’un : Mani, il y a un homme dedans, bougeons, elle n’est pas seule.
Nous avons entendu des pas se précipiter et s’éloigner de la maison et après quelques minutes c’était le calme plat. Je suis revenu vers elle et j’ai vu qu’elle était tremblante de peur.
Leslie : Ils voulaient me faire du mal avec les enfants Mfoula ?
Moi : (La prenant dans mes bras) Calme toi, je suis là. (Lui tenant le visage entre mes mains pour la regarder dans les yeux) Je ne laisserai personne vous faire du mal, tu m’as compris.
Leslie : (Après un moment à me regarder dans les yeux) D’accord . Je veux partir d’ici Mfoula.
Moi : Nous allons en parler demain matin quand nous serons plus calmes.
Leslie : D’accord .
Je l’ai serrée dans mes bras pendant un moment avant de la lâcher.
Moi : Laisses moi aller vérifier toutes les fenêtres du salon et la cuisine sont sécurisées.
Leslie : Vas-y.
Je suis allé vérifier que toutes les fenêtres du salon et la cuisine étaient bien fermées avant de revenir la trouver sur le lit. Dès que je me suis allongé, elle est venue se blottir dans mes bras.
Leslie : Merci d’avoir été là cette nuit pour les enfants et moi.
Moi : Tu n’as pas à me remercier, vous êtes ma famille…