Chapitre 21 : Nouveau départ
Ecrit par Jojo D
Suzy
L’expression disant que les jours passent et
ne se ressemble pas est fausse, très fausse même je dois dire, en tout cas en
ce qui me concerne. Une semaine déjà que nous sommes rentré du village mais mes
jours sont restées les mêmes ; triste, terne, morose, sans sens et sans
but. ! J’ai voulu resté avec maman après notre retour du village mais elle
n’a pas voulu et ne voulant pas la laisser seul j’ai insisté pour que sa petite
sœur vienne passer un peu de temps avec elle le temps qu’elle se reprenne,
c’est plus pour essayer de me laver la conscience que j’ai fait cela.
Encouragé par Isabelle j’ai essayé de
reprendre mes affaires ou je les avais laissés parce qu’honnêtement j’aurais
bien aimé laisser couler mes affaires. A quoi bon me servira cette argent gagné
à la sueur de mes « fesses » si l’homme de ma vie n’est plus pour que
je puisse prendre soin de lui ? A son enterrement je n’ai pas été autorisé
à déboursé 1f parce que mon argent n’était pas digne de l’enterré, maman refuse
que je lui donne de l’argent et interdit à mes frères et sœur de me demander ou
prendre quelques chose venant de moi alors honnêtement, tout cet argent va me
servir à quoi si je ne peux le partager avec ma famille combien même il a
été gagné de façon pas très catholique ?
La seule chose qui me pousse à reprendre mes affaires en main est que
j’ai espoir qu’un jour ou l’autre maman me laissera prendre soin d’eux, c’est
mon seul espoir et je m’accroche a cela pour continuer a travaillé. C’est vrai
que mouillé c’est mouillé et qu’il y’a pas de mouiller sec comme on le dit
souvent, mais je jure sur tout ce qui
m’est précieux que je ne tomberais plus jamais dans cette vie de Tchiza, plus
jamais ! Dieu a voulu me faire comprendre de la plus tragique des manières
et le message est passé. Être Tchiza ce n’est pas pour moi, je ne n’ai pas les
côtes assez solides pour supporter les revers de cette vie…
Une autre semaine viens encore de s’écroulé
et pour éviter de tomber dans la routine j’ai décidé d’aller sur Yaoundé pour
voir comment vont les affaires et j’en suis très satisfaite. Mon absence ne
s’est pas trop fait senti et les filles qui y sont font bien leurs boulots donc
ça me va. Depuis notre retour du village la honte et la culpabilité ont fait
que j’ai été incapable d’aller à la maison ou d’appeler maman pour prendre de ces
nouvelles donc j’appelle mes petits frères tous les jours pour prendre de ces
nouvelles. Une fois à la maison je me débarrasse, prend un bon bain et pendant
que je mange j’en profite pour appeler Isabelle afin de prendre de ces
nouvelles ;
Isa :
« comment ça va aujourd’hui ? »
Moi :
« j’ai connu des jours meilleur mais ça va et toi, comment va mon champion
? »
Isa :
« Lol, il va bien, trop bien même au point de ne pas vouloir sortir de mon
ventre » (dit-elle en riant)
Moi :
(riant) « Nyamazok pardon de me laisser l’enfant respirer »
Isa :
« es ce que je l’empêche de respirer ? Je l’attends seulement quand
il va se décider à sortir, il va me sentir passer »
Moi :
(riant) « Seigneur ! Tu n’as même pas honte »
Isa :
« même pas un peu… Obah ? » (M’appelle-t-elle après quelques
secondes de silence)
Moi :
« oui ? »
Isa :
« tu comptes aller rendre visite à ta mère quand ? »
Moi :
(d’une petite voix) « je ne sais pas … »
Isa :
« tu devrais savoir… Déjà deux semaines que vous êtes rentré du village et
pas une seul fois tu n’es allé lui rendre visite… »
Moi :
« tu sais très bien qu’elle ne veut pas de moi chez elle, elle ne veut pas
me voir » (dis-je la tristesse dans la voix)
Isa :
« je sais mais as-tu tenté d’y aller avant qu’elle ne te mette à la
porte ? »
Moi :
(d’une petite voix) « non… »
Isa :
« alors ! Supplie la, demande lui pardon autant qu’il le faut, roule
toi-même par terre s’il le faut, même si
elle te chasse n’abandonne pas, peu importe ce qu’elle te dira ne baisse
pas les bras et continue de lui demander pardon, de la harceler même s’il le
faut. C’est ta mère et un jour ou l’autre elle finira par te pardonné… »
Moi :
(la voix enroué) « je ne sais pas par où commencer Isabelle, j’ai tellement
honte de moi… Qu’es ce que je pourrais bien lui dire qui lui fera oublier que
par ma faute son mari est mort, que je l’ai rendu veuve et j’ai rendu ces
enfants orphelin de père ? »
Isa :
« tu étais aussi son enfant ou bien ? Et n’oublie pas qu’il avait déjà
le cœur fragile, tu as peut être une part de responsabilité dans sa mort mais
n’empêche que tu souffres toi aussi. Tu as perdu ton père et tu culpabilise
alors oui tu es peut être fautif mais n’en demeure pas moins que tu souffres
tout comme eux, voir même plus… »
Moi :
« Mmh »
Isa :
« plus le temps passe, plus son cœur se durcit. Commence par lui présenter
des excuses sincères et le reste viendra tout seul… »
Moi :
(pas trop convaincu) « je vais y réfléchir… »
Isa :
« réfléchis bien et quand tu te sentiras prête vas-y… »
Moi :
« Mmh, Okay ! »
Isa :
« je vais te laisser, Monsieur vient de rentrer. On discute demain si tu
veux… »
Moi :
« pas de problème, passe lui le bonsoir »
Isa :
« okay »
Click
Deux
semaines déjà que je réfléchis et je n’ai toujours pas trouvé la force d’aller à
la maison pour parler avec maman. Honnêtement je ne sais pas par ou je vais
commencer, ni ce que je vais lui dire. Je sais que je dois lui demander pardon
mais pour qu’elle raison ? S’il faut donner les raisons de mes excuses je
ne pourrais pas, c’est au-dessus de mes forces. Mais qui pourrais-je
blâmé ? Personne car je suis la seul fautive, tout ce qui m’arrive c’est
de ma faute, un juste retour des choses…
Deux autres semaines ce sont écoulées
avant que je me décide enfin à aller à la maison parlé à maman. J’ai discuté
avec Kevin en début de semaine et il m’a dit que la sœur de maman a due rentrer
chez elle parce que non seulement elle a des petits enfants mais aussi son mari
est un peu souffrant dont il fallait qu’elle rentré s’occupé de sa famille. Je
lui ai demandé si elle compte sortir ce
week-end, il m’a dit non, donc tout se joue ce week-end, soit je renoue avec ma
mère et ma famille soit je vais continuer ma vie en solo…
J’ai décidé de me garer un peu loin de la
maison pour ne pas attirer l’attention. Je descends et parcours le reste de
distance à pieds. Une fois devant la maison j’ai l’impression que ça fait une éternité
que je ne suis pas arrivé ici, si on compte bien ça va bientôt faire deux mois
que je n’ai pas mis les pieds ici. Je trouve Irène entrain de joué au saut à la
corde avec certaines petites filles du quartier, dès qu’elle me voie elle
abandonne le jeu et viens me sauté dessus toute joyeuse…
Irène :
(me sautant dans les bras) petite maman (dit-elle en riant)
Moi :
ça va mon bébé ? (dis-je ému)
Irène :
ça va bien… Tu m’as gardé quoi ?
Moi :
la prochaine fois mon bébé… Qui est à la maison ?
Irène :
il y’a seulement maman a la maison…
Moi :
okay, je vais aller discuter avec maman…
Irène :
bye (dit-elle en retournant jouer avec ces amies)
J’aurais bien aimé lui garder quelques chose
mais je me suis rappeler que maman m’a interdit de donner des choses à ces
enfants donc je me suis abstenu. Une fois devant la porte, je souffle un bon
coup histoire de me donner du courage avant de pousser la porte. Arrivé au
salon des images de papa couché au sol en train d’agoniser me reviennent en
mémoire rendant mes yeux humides.
Je
trouve maman assise dans un coin du salon sur une natte toute vêtu de blanc le
regard perdu dans le vide et mon cœur se serre ; elle a énormément
maigris, le visage tout pale et plein de cerne et elle a même noirci. A la
voire comme ça je me demande ce que je pourrais bien lui dire pour effacé cette
peine de son cœur et pour qu’elle me pardonne. Je m’avance et je vais me mettre
à genoux près d’elle…
Moi :
(hésitante) bonsoir maman…
Maman :
(me regardant d’une drôle de façon sans me répondre)…
Moi :
(me levant en regardant l’heure sur mon téléphone) il est déjà midi et tu n’as
pas encore mangé ? Je vais aller à la cuisine regarde ce qu’il y’a au congélateur
pour te faire a mangé… (Dis-je en déposant mon sac sur l’un des canapés du
salon et direction en cuisine)
Une fois en cuisine j’avise ce qu’il y’a au congélateur
et au magasin et décide de faire un sauté de pommes de terre avec la viande de
bœuf, une fois la viande au feu je commence à peler les pommes. Je suis à fond
dans ma cuisine quand Kevin et Yvan déboule dans la cuisine…
Yvan :
(me donnant une tape sur le bras) non la grande, quand tu es là ca veut dire
qu’il y’a de la bonne nourriture au feu… (Dit-il en riant)
Moi :
(souriante) Obah je ne suis pas ton égale donc méfie-toi…
Kevin :
en tout cas la grande je sors faire une tour, à mon retour je veux trouver ma
nourriture poser sur la table…
Moi :
regarde-moi le con, il me prend pour sa femme… (Dis-je en riant)
Ils
finissent par me laisser et s’en vont, quelques heures plus tard une fois la
cuisine fini, je sers pour tout le monde et vais au salon avec pour maman. Je
la trouve assise a la même position que je l’ai laissé mais son regard est un
peu plus expressif que la dernière fois, je pose la nourriture sur la table
base près d’elle…
Moi :
(lui tapotant le pied) maman je t’ai apporté a mangé…
Maman :
(me regardant toujours de cette drôle de façon)
Moi :
il faut manger maman…
Maman :
(retirant brutalement ma main de son pied) tu fais quoi ici ? (dit-elle
d’une voix rauque)
Moi :
(perdu) je suis venu te rendre visite…
Maman :
(la voix sèche) je me répète, tu fais quoi ici ?
Moi :
j… je suis venu te faire a mangé maman…
Maman :
sort de ma maison… (dit-elle la voix enrouée)
Moi :
(la voix triste) mange d’abord et après je m’en…
Maman :
(me coupant en faisant valser son plat de l’autre côté du salon) je t’ai
demandé a mangé ? (dit-elle en hurlant)
Moi :
…
Maman :
(me bousculant en se levant) tu fais quoi chez moi ? HEIN ? Non
contente d’avoir tué mon mari tu es venu chez moi finir ton travail sur
moi ? (dit-elle le regard mauvais)
Moi :
(me mettant à genoux a ses pieds en pleurs) je suis désolé maman, je te demande
pardon…
Maman :
(sur le même ton) désolé de quoi ? D’avoir précipité ton père dans la
tombe à cause de ta vie de débauche ? (en pleurs) C’était donc ça ce
soudain besoin d’indépendance, vivre la grande vie ici dehors grâce à tes
fesses ? C’était ça Obah ? Regarde ou ca ta mener, regarde ou ça nous
a mené… HEIN ? Quel genre de parent nous avons été pour ne pas avoir vu
que c’était ce genre de vie que tu menais dehors ? Aujourd’hui tu viens me
dire que tu es désolé, DESOLE DE QUOI OBAH ? HEIN ? (dit-elle en
hurlant)
Moi :
(pleurant de plus belle) je suis vraiment désolé maman, je te le jure
(reniflant) je n’ai jamais voulu que les choses se passent de cette façon,
jamais …
Maman :
(ouvrant ces bras de façon théâtrale) mais maintenant regarde… (Se mettant en
genoux et me secouant le bras) regarde ou nous en sommes aujourd’hui (en
pleurs) regarde ou ta vie de débauche nous a mener… Tu penses pouvoir donner
quel genre de conseil à Irène ? HEIN ? Je refuse de croire que la
fille que j’ai élevée puisse devenir ce genre de femme, je refuse… JE DIS
NON… !!! (dit-elle en me secouant)
Moi :
(envahi par la honte) je te demande pardon maman, je regrette tellement si tu
savais… (Dis-je en pleures)
Maman :
(la voix lasse) c’est un peu trop tard pour ça… (Dit-elle en se levant)
Je
reste à genoux ne sachant pas quoi dire d’autres, j’ai honte de moi, de mes
choix, de mes actes et de leurs conséquences. Je ne savais pas que les choses
se passeraient comme ça…
Maman :
(la voix rauque) Obah sort de ma maison… (Dit-elle en reniflant)
Moi :
(en pleurs) maman… (Dis-je la voix suppliante)
Maman :
je t’ai demandé de sortir de chez moi, vas t’en… (dit-elle la voix rauque)
Moi :
s’il te plait maman…
Maman :
(me tirant hors de la maison en hurlant) je t’ai demandé de sortir de ma
maison, SORT !! Vas vivre ta vie te prostituer hors de ma maison…
Moi :
(pleurant) stp maman, pardonne-moi…
Maman :
(se plaçant devant la porte en pleurant) va-t’en… Et à partir d’aujourd’hui
oublie la route qui mène chez moi, oublie que tu as une mère, que tu es une
famille parce que tu es devenu orpheline de mère, tout comme tu as enterré ton
père il y’a deux mois, tu viens aussi d’enterrer ta mère et tes frères à cet
instant… (Dit-elle la main sur le cœur) (Regardant mes frères qui viennent de
rentré) J’espère que vous m’avez tous écouté (dit-elle en pointant mes frères du
doigt) et que celui qui n’est pas d’accord avec moi peut quitter ma maison en
sachant également qu’il vient d’enterrer sa mère… (Essuyant ces larmes) entrer
rapidement parce que je veux fermer ma porte (dit-elle à mes frères)
Irène est la première a entré, Yvan et
Kevin se tournent vers moi, me lancent des regards désolé et finissent par
entré suivi de maman qui claque la porte bien fort derrière elle. Je ne sais
pas combien de temps je suis resté à pleurer, c’est en me relavant que je me
suis rendu compte qu’il y’avait des gens autours de la maison qui me
regardaient avec pitié, je fini de balayer mon jean et je marche jusqu’à ma
voiture…
J’ai essayé de rester ici mais c’était devenu impossible surtout en sachant que ma famille m’avait tourné le dos. Je ne dis pas que j’ai bien agis mais je ne pensais pas que les choses se passeraient de cette façon. Si je suis resté un peu plus longtemps c’est à cause d’Isabelle, j’attendais qu’elle accouche, et quand ce fut le cas j’ai dû attendre le baptême parce que je suis la marraine du petit. Pour être honnête avec vous j’envie un peu sa famille, sa tranquillité, peut être si j’avais fait les choses différemment j’aurais eu la mienne, si je n’avais pas voulu pété plus haut que mon cul Martin et Papa serait peut-être encore en vie, dans tous les cas je ne le saurais jamais… Isabelle à essayer comme elle pouvait de me dissuader de partir mais c’était peine perdu, Douala ne me réussit plus, j’ai besoin d’aller ailleurs, me reconstruire, explorer de nouveaux horizons et essayer de recommencer à vivre…