Chapitre 22

Ecrit par Jennie390

⚜️Chapitre 22⚜️

Emile Biyoghe

—J'ai dit que je veux voir ma nièce, Emile! Gronde la tante de Yolande. Je sais que tu la traites mal, je suis au courant de tout ! 

Je suis extrêmement en colère, pour qui elle se prend pour venir vociférer dans mon cabinet ? Elle s'est crue dans un de ses bistrots de bas-quartier? Pendant qu'elle gronde, je récite intérieurement l'alphabet russe à l'envers, ça me permet de reprendre mon calme quand je suis parfois prêt à péter les plombs. 
Au bout d'une minute, j'arbore un air composé, indéchiffrable et serein. 

—Tata Bertille, je ne sais pas de quoi il s'agit exactement. Mais s'il vous plaît asseyez vous, pour qu'on discute calmement. 

—Je ne m'assois pas, ce n'est pas une visite de courtoisie ! 

—Même quand des gens ont de gros soucis qui les opposent, ils prennent d'abord la peine de s'assoir pour en discuter ; du moins les personnes civilisées. Donc je ne vois pas quel problème on peut avoir qui peut empêcher qu'on s'asseye en adultes pour en discuter.

—Je ne veux pas me... 

—Bertille, ce n'est pas en faisant un scandale que tu vas obtenir ce que tu veux, l'interrompt son mari. Asseyons nous premièrement, dit-il en prenant place. 

Elle jette un coup d'oeil à son mari avant de finalement s'assoir. 

—Vous voulez boire quelque chose ?, je demande. Un thé, un café ou peut être un jus? 

—Non merci, elle répond en croisant les bras. 

—On a marché sous une forte chaleur, donc je prendrais volontiers une boisson bien fraîche, une bonne bière peut être. 

Je le regarde avec une soudaine envie d'éclater de rire mais je me retiens. Madame Bertille Otando ne sait pas que son plan est tombé à l'eau dès le moment où elle a décidé de venir accompagné de son mari. Vu le regard en biais que sa femme lui lance, il se racle la gorge. 

—Je vais plutôt prendre un bon jus, un Fanta bien glacé, dit-il. 

—Et toi tante Bertille? je demande. 

—Je ne veux rien, elle me répond sèchement. 

Je hoche la tête et passe un rapide coup de fil à Linda qui débarque quelques minutes plus tard avec le jus bien frais de Monsieur avant de s'en aller. 

—Emile je sais que ma nièce n'est pas heureuse dans votre mariage, il y a quelque chose qui ne va pas avec elle, j'en suis convaincue. 

—Pourquoi tu penses que quelque chose ne va pas avec elle ? 

—Je le sais, je le ressens, ça fait plus de 4 mois que je rêve régulièrement de Yolande et elle n'y est jamais heureuse. Pourquoi est ce qu'on ne la voit plus? Elle ne répond plus au téléphone aussi. J'ai le sentiment que tu n'es pas celui que tu semblais être au début. 

—Tata Bertille, serais tu en train d'insinuer que je maltraite Yolande ? Que je la tiens délibérément éloignée de sa famille ?

— je n'insinue rien, je le dis et je suis convaincue d'avoir raison. 

—Et tu te bases sur quoi pour en être aussi sûre? Je lui demande. 

—Je peux rêver une fois, mais deux, trois fois, ça ne peux pas être une simple coïncidence. Et d'ailleurs un tradipraticien me l'a confirmé. Je suis donc venue te dire en face que je ne vais pas bouger d'ici tant que je ne vois pas Yolande. 

Et elle est même fière de dire qu'elle fréquente les féticheurs, ooh un tradipraticien, n'importe quoi. Pendant que Bertille déballe toute sa théorie, son mari est assis tranquillement, sirotant son jus et jettant régulièrement des coups d'oeil sur la montre que j'ai au poignet et à la chaîne en or que j'ai au cou. Comme si elle lisait dans mes pensées, Bertille se tourne vers son mari. 

—Tu es sensé m'épauler, toi aussi. Tu me laisses parler seule et tu ne réagis pas? 

Il soupire d'exaspération et pose ses yeux sur moi. 

—Écoute Emile, c'est normal qu'on se fasse du soucis pour Yolande, dit-il, elle est comme notre fille. Donc rester plus d'une année sans la voir, ce n'est pas normal. Pas d'appel, pas de message, plus de visite à la maison. La fois où Bertille est allée à OASIS pour voir Mélissa, la directrice a refusé en disant que Yolande a donné des instructions très strictes comme quoi personne n'a le droit de venir voir Mélissa sans son accord. Du jour au lendemain, nos filles sont sorties de nos vies, comme il y a maintenant l'argent? La Yolande que nous connaissons ne peut pas nous savoir dans la misère et ne pas nous aider, voilà pourquoi on pense qu'il y a un problème avec elle. 

Je le regarde en silence faire son monologue, raconter ses bêtises. Il a commencé à parler normalement, comme un père qui cherche sa fille perdue et bam!, ses vraies intentions sont sorties, il a commencé à parler d'argent. Pathétique! 

—Yolande ma fille, ne s'eloignerai jamais de moi, de nous à cause de l'argent, dit Bertille en me regardant avec dédain. 

Bon elle commence sérieusement à 
me taper sur les nerfs! 

— Vous savez Yolande m’a parlé en long et en large de sa vie, de son enfance, je sais tout d’elle. Elle m’a raconté comment elle s’est retrouvée livrée à elle-même avec Mélissa quand elles sont devenues orphelines. Elles ne viennent pas d’une famille nombreuse mais il y a toujours eu toi tata Bertille, le vrai dernier membre de leur famille.

— Pourquoi tu me dis tout ça Emile? Me demande t-elle.

— Quand elles se sont retrouvées sans nulle part où aller, vous ne les avez pas accueillies chez vous sous pretexte qu’il n’y avait pas assez de places. Que vous avez du mal à joindre les deux bouts. Yolande n’avait que 19 ans,elle se retrouvait ta la rue, sans argent, sans toit sur sa tête, sans boulot et avec une petite soeur de 7 ans attardée dont il fallait s’occuper. 

Les deux se jettent des coups d'oeil rapides mais je continue à développer. 

—Toi tonton Germain tu travaillais encore à cette époque. Tata Bertille, tu faisais le ménage chez les gens. En ce moment là vous n'aviez qu'une fille. Vous êtes sûrs que vous ne pouviez pas mettre un matelas au sol dans votre salon pour que vos nièces dorment? Vous êtes sûrs que vous ne pouviez pas dans vos rations quotidiennes, trouver une assiette de nourriture que Yolande pouvait partager avec Mélissa? Trouver un morceau de pain qu'elles auraient partagé en deux ? 

—Bon je ne vois pas trop où tu veux en venir avec tout ce que tu racontes, intervient Germain. On t'a dit qu'on veut voir Yolande. 

—Je veux juste vous rappeler que quand ces filles là étaient abandonnées, vous leur avez tournés le dos. Yolande a dû trouver un boulot de nounou à l'époque pour pouvoir se louer une chambre avec Mélissa. En parallèle elle faisait un commerce de crêpes dans le quartier où elles vivaient pour pouvoir s'en sortir. Quand toi Tata Bertille, tu refuses d'aider ta petite nièce de 19ans, tu étais même en train de l'envoyer implicitement se prostituer. C'est une chance que c'est une fille intègre, qui n'est pas tombée dans la facilité. 

Bertille a les yeux humides, elle retient ses larmes. 

—C'est tout simplement parce que vous estimiez ne pas vouloir une charge en plus chez vous. Mais la vérité aussi c'est que ton mari n'a jamais aimé Mélissa, il la considérait comme une mongole, comme un sous-enfant qui n'a aucune valeur. Toi pour faire plaisir à ton mari tu as gardées tes nièces éloignées. Malgré ça elles venaient vous rendre visite, en partant c'est 2000f que vous leur donniez souvent. 

—Mais je... 

—Je n'ai pas fini, dis je en coupant ce rigolo de Germain. Yolande s'est battue seule, pour faire rentrer sa soeur à Oasis, elle s'est débrouillée seule pour monter son institut. Voilà pourquoi Yolande a toujours estimée que sa sœur et elle n'ont personne.

La Tata Bertille essuie avec son pagne les larmes qui coulent de ses yeux. Petite joueuse! 

—Je n'étais pas dans la vie de Yolande à cette époque alors vous comprenez que si je sais tout ça ça veut dire que c'est elle même qui le l'a raconté. Quand je suis venu vous demander sa main, j'ai vu comment toi Germain tu regardais Mélissa avec dégout. Quand on a terminé de manger tu as dit en langue à ta femme de directement jeter les couverts, l'assiette et le verre que Mélissa a utilisé. Yolande n'a pas compris parce que tu as parlé en Nzebi.
Vrai ou faux ? 

—À ce que je sache tu es fang, donc comment tu comprends le Nzebi? , me demande Germain. 

—Ça ce n'est pas important, je répond à ce rigolo. Quand vous avez vu qu'elle a trouvé un homme riche, vous avez commencé à être une famille très présente. Vous appeliez régulièrement, vous demandiez de l'argent par Airtel money. Oh il n'y a plus de gaz, oh le riz est fini. Tata Bertille, tu es allée l'aider à s'habiller le jour du mariage comme une tante aimante et tout. Arrivée à la mairie, toi tonton Germain, tu lui as même donner la bénédiction pour son futur mariage avec beaucoup de conseils. Mais tu as été incapable de lui donner un toit quand elle était à la rue. 

Germain avale nerveusement son fameux Fanta. 

—Donc pour résumer tout ça, honnêtement, ça vous étonne que Yolande ait coupé les ponts avec vous? Pourquoi ça vous surprend qu'elle vous ait mis de côté de sa vie? Une famille qui n'a jamais été là pour elle mais qui subitement la connait et l'estime quand elle a trouvé la richesse? Soyez honnêtes avec vous-mêmes et arrêtez de vous ridiculiser. 

—Peu importe ce qui a pu se passer, ça reste ma nièce et je suis très inquiète pour elle, fait Bertille en larmes. 

—Ta nièce va parfaitement bien, elle voyage de temps à autre vers l'étranger. Mais elle a personnellement pris la décision de s'éloigner des parasites. Sa supposée tante et ses copines arrivistes. Yolande est dans ce pays, elle ne veut juste pas vous voir. Elle n'a pas envie que vous voyiez Mélissa tout simplement parce que vous n'avez jamais voulu la voir. Aujourd'hui c'est "nos filles", vous n'avez pas honte ? Vous croyez que Yolande a oublié ? 

Silence de mort, je sais que j'ai fait mouche. Bertille a les larmes qui ne cessent de couler. C'est toi qui vient m'attaquer sans être prête. 
J'éteins mon ordinateur et je referme mes dossiers que je range minutieusement. Je prend quelques notes dans mon calepin que je referme avant de me lever. 

—Je pense qu'on a fini, dis-je. Elle ne veut pas vous voir. 

—On n'a pas fini, me répond Bertille. 

—Ok je reviens. 

Depuis qu'ils sont là j'ai une envie de me soulager, je me suis trop retenu. Je vais au toilette et je reviens quelques minutes plus tard. Ils sont toujours là assis. 

—Je ne peux pas vous emmener à la maison, je ne vais pas risquer de me créer des problèmes avec ma femme à cause de vous. Excusez moi mais vous n'en valez pas la peine. 

—Emile je veux juste avoir la certitude qu'elle va bien, me supplie Bertille. 

—Bon écoutez je sais qu'elle avait beaucoup de chose à faire aujourd'hui en ville et je ne sais pas où elle se trouve à l'heure où nous parlons. Mais elle ne va rentrer que le soir à la maison. Je lui dirai que vous êtes passés, que vous voulez la voir, que vous vous inquiétez. Si elle est d'accord on pourra organiser une rencontre, on verra bien. 

—Je pense que c'est raisonnable, intervient Germain. 

—D'accord prend mon numéro de téléphone, me répond Bertille. 

Je prend mon téléphone et j'enregistre son numéro. Elle se lève en prenant son sac. 

—Moi aussi je sors, je peux vous raccompagner, je propose. 

—Non merci on va prendre un taxi, elle me répond sèchement. Germain on y va. 

—D'accord rentrez bien, je dis en lui tendant la main. 

—Au revoir Emile, me répond t-elle en ignorant ma main tendue. 

Quelle sauvage ! 

Elle se dirige vers la porte pendant que je dis au revoir à son mari qui lui au moins me serre la main. 

—Rentrez bien. 

—Merci Emile, fais vraiment un effort de parler avec Yolande, me dit-il. 

—Je le ferai. 

Ils sortent du bureau et je sors 2 minutes après eux. Ils attendent le taxi, je déverouille mon véhicule. Au moment où je m'apprête à monter, Bertille me parle. 

—Emile je veux recevoir ton appel au plus tard demain matin, me dit-elle très sérieusement. 

—J'ai compris Tata. 

On te dit que l'enfant ne veut pas te voir, tu forces, tchuip! 

Je monte dans mon véhicule et je démarre. Je commence à réfléchir à ce que je dois faire pour qu'ils comprennent que Yolande ne veut pas les voir. Je pourrai peut-être l'appeler et lui passer sa nièce. Mais est ce que cette sauvage de Yolande va accepter de jouer le jeu ? Dire à sa tante qu'elle va bien et qu'elle ne veut juste pas la voir ? Elle ne va jamais accepter sauf si je la menace avec une arme. Ou alors je vais utiliser Mélissa. Bon je verrai comment la convaincre. 

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    Bertille Otando épouse Makaya

Nous sommes dans le taxi en route pour la maison. Je repense à notre conversation avec Emile. Il a vraiment réussi à m'éteindre quand il a commencé à parler de notre passé avec les filles. Je ne suis pas fière de moi. 

Si ça n'avait tenu qu'a moi, j'aurais recueilli les filles. Mais non seulement mon mari ne voulait pas d'elles chez nous et en plus j'avais à l'époque beaucoup de problèmes avec ma belle famille. J'étais obligée de faire profil bas. 

C'est vrai que Yolande a été très brave, elle s'est débrouillée seule pour s'en sortir. Mais ça n'enlève pas que je suis quand même la soeur de sa mère et je m'inquiète réellement pour elle. 
Donc si vraiment elle ne veut plus nous voir, qu'elle m'appelle et qu'elle me le dise elle même ou mieux qu'elle me le dise en personne, je veux la voir de mes yeux pour être rassurée que tout va bien. 

             ♤~~~~~~~♤     

         3heures du matin

Je me lève en sursaut en poussant un grand cri. Je viens de faire un nouveau rêve sur Yolande, plutôt un cauchemar. Son mari la poussait au dessus d'une rivière pleine de crocodiles. J'ai le coeur qui bat très fort, les oreilles qui sifflent et les mains moites. 
On va me dire ce qu'on veut, mais la fille là ne va pas bien ! Qu'est ce que je fais? 
Je repense soudain à notre entrevue de ce matin avec Emile quand nous étions dans son Bureau, lorsqu'il est allé au toilette et qu'ils nous a laissé seuls, Germain et moi.

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Quelques heures plus tôt...

Emile a déballé tout ce qu'il a voulu sur notre passé, je ne cesse de pleurer. Mais j'observe beaucoup devant moi et je remarque qu'il y a sur son bureau son téléphone, ses clés de voiture et un calepin, le genre dans lequel on note les numéros de téléphone. 

Puis il se lève pour aller au toilette. 

—Je reviens, dit-il avant d'entrer et de fermer la porte à clé. 

Une fois seuls, je me lève rapidement et je passe derrière le bureau d'Emile. 

—Qu'est ce que tu fais? me demande Germain. 

Je lui fais le signe de se faire avec le doigt sur ma bouche. J'appuie sur le bouton de côté du téléphone d'Emile, il est verrouillé par un mot de passe. J'ouvre le calepin et effectivement il y a beaucoup de numéros de téléphone. Je tourne les pages en lisant aussi vite que je peux, le coeur battant. 

Puis j'entend le bruit de la chasse d'eau qu'on tire dans les toilettes, je commence à paniquer sérieusement puis je vois le numéro "Numéro fixe de ma maison".

Je n'ai pas le temps de noter le numéro, je prends une photo de la page, je referme le calepin et je retourne m'assoir.

—Tu joues à quoi? Me demande Germain. 

—Tais-toi! 

Emile sort des toilettes environs 5 secondes plus tard. 

Fin du flashback... 

Germain se réveille et s'assoit. 

—Bertille ne me dis pas que tu as encore rêvé. Emile a dit de patienter. 

—Pardon dors si tu n'as rien à dire. 

Je quitte le lit et je fouille dans mon sac pour récupérer mon téléphone. 

—Passe moi ton téléphone je vais passer un coup de fil. 

—Je n'ai pas de crédit, me répond Germain. 

Tchuip ! 

Je sors de la chambre et je vais dans celles de nos filles. Je récupère le téléphone de ma fille aînée, elle a toujours du crédit celle lat. Je retourne dans ma chambre et m'assois sur le lit. 

—Tu es sérieuse que tu vas appeler à cette heure ci ? Me dit Germain. 

Je ne répond pas, je compose le numéro de téléphone et je lance l'appel. Ça sonne deux fois dans le vide puis quand j'essaye une troisième fois, c'est une voix ensommeillée qui me répond. Je reconnais la voix d'Emile. 

—Allo... 

—Oui bonjour Emile, c'est Bertille ! 

—Quelle Bertille ? 

—La tante de Yolande. 

Il reste silencieux quelques secondes avant de reprendre la parole. 

—Comment tu as eu le numéro de ma maison ? 

—C'est pas important. J'appelle parce que je veux parler à Yolande tout de suite. Même si elle dort tu me la réveilles. 

—Ce n'est pas une heure pour appeller chez les gens, c'est quoi ces mauvaises manières ? 

—Ça c'est ton problème pas le mien, je gronde. 

—À ce que je sache, on s'est entendu sur le fait que vous devriez attendre mon appel dans la matinée. Donc qu'est ce que tu es en train de me faire là Tata Bertille? 

—Écoute moi bien, il est bientôt quatre heures du matin. À six heures je vais arriver chez vous, donc en réalité je n'ai pas appelé pour parler à Yolande mais pour que tu me donnes l'adresse de votre maison. J'ai demandé ça en partant à ta secrétaire mais elle a refusé de me donner. 

Il a l'air d'être très organisé mais là je le prend au dépourvu. 

—Tata Bertille écoute, demain matin à 7heures, je vais passer vous chercher chez vous et je vais vous emmener voir la maison. Je sais où vous habitez. 

—Ça fait déja 7 mois qu'on a déménagé donc tu ne sais pas où on vit Emile. 

—Indique moi votre maison et le quartier, je passerai vous chercher. 

—Tu n'as pas besoin de débarquer chez nous Emile, toi donne moi l'adresse de votre maison je vais arriver là bas. Même si quand j'arrive Yolande me chasse, ce n'est pas grave, l'essentiel c'est que je l'aurai vu de mes propres yeux, en vie et en bonne santé. 

—Je ne peux... 

—Emile ne perd pas mon temps, j'ai un papier et un stylo donne l'adresse. Sinon dans le cas contraire je vais revenir à ton bureau faire un vrai tapage, on va nous voir au Journal de 20h et sur Facebook, ça va chauffer ! 
Dépêche toi, j'attends ! 

Bonne lecture...
Dans le secret