CHAPITRE 23
Ecrit par kony ariane
Chapitre 23
Romain Derick
Je viens d’être informé de ce que les choses ont
commencé à bouger. Mon Directeur des informations m'a porté une information
comme quoi une petite société affiliée à l’entreprise de BTP de Evra Bello
aurait ouvert un nouveau compte qui s'occuperait de la logistique. Le montant
du dépôt est tout de même incroyable pour une telle entreprise. Quelque chose
me dit qu’il faut creuser du côté de ce jeune homme. Il n’a que 35 ans. Il
pourrait être lié à l’organisation, mais n’est certainement pas être le furet.
Je me charge personnellement de suivre toutes les
transactions financières car je ne dois pas éveiller les soupçons de quiconque.
Le dernier tournant de la guerre a commencé. Je
n’aurais de relâche que lorsque j’aurais vengé mon frère et sa femme, et que je
saurai Sarah libre et en sécurité.
Sophie Quenum
Evra et moi ça piétine un peu. Avec lui c'est un peu
trop romantique. Je ne suis pas une rêveuse. Il y a longtemps que je le suis
faite une raison. Il a comment à avoir la main large. Il m'a laissé une carte
de crédit et prévoit me trouver un poste au sein de son entreprise. J’ai
d’ailleurs rencontré le Responsable du service des ressources humaines qui
recherche une assistante. L'entretien a été une réussite, mais je ne pense
pas donner suite car il l'a demandé de
déposer au secrétariat, mon CV et copie des diplômes obtenus… Je ne sais même
pas à quoi ça pourrait ressembler.
Moi ce que je veux, c'est avoir une boutique de
chaussures. J’adore les chaussures. Je ne vais pas y passer toutes les journées
non plus, je vais engager des gens pour ça. Je prendrai conseils chez Sarah
pour savoir comment l’organiser.
Ce que moi je recherche, c'est une prise en charge
totale. En discutant avec Evra j’ai compris que pour lui une femme doit en plus
de travailler, jouer le rôle de la parfaite femme d’intérieur. Moi ce n’est pas
dans mon programme. Je ne sais même pas cuisiner et je n’ai franchement pas
l’intention de le faire. J’ai les mains les plus délicates de la terre sans
vouloir me vanter. Les hommes que je rencontre sont certains que j’ai été reine
de beauté.
Flashback6 ans plus tôt
Je venais de passer une année préparatoire en anglais à
Accra après un énième échec au baccalauréat.
Papa avait finalement cédé à ce que je fasse une
formation en secrétariat bilingue.
J’étais revenue à Cotonou pour les vacances avant le
début de la formation.
A 20 ans on a
les rêves pleins la tête surtout quand, les hommes les plus riches et les plus raffinés
te flattent et sont à tes pieds.
Cette admiration qu'ils avaient pour moi, m’était un peu
trop montée à la tête.
Mes parents étaient très vieux jeu.
Ayant réussi à convaincre l’unique petite sœur de mon
père, à plaider la cause pour que mes parents m’accordent la permission de
participer à ce concours de beauté. Ceux-ci avaient fixés des conditions à n’en
point finir.
Mais malgré ou plutôt avec tous ces gardes fous, je me
suis laissée embobinée par un vendeur d'illusions.
Il m'avait convaincu de son amour. Quelque temps avant le concours, il m’avait une
fois de plus convaincu à m’offrir à lui.
Ce jour là, nous étions soit disant allé en répétition
à Lomé avec le comité d’organisation, mais c’était censé être qu’un weekend en amoureux.
Je me suis retrouvée à coucher avec trois hommes à la
fois pour soit disant assuré mon élection. J’étais naïve.
Une vidéo avait
été tournée à mon insu et avait atterri je ne sais comment chez ma tante qui
avait été choquée. Elle n'avait eu d'autres choix que d'en informer les
parents.
-une traînée parmi mes enfants je dis non. Qu'elle n’ait
rien dans la tête, je peux comprendre, mais ça jamais.
Maman avait pleuré toutes les larmes de son corps.
-tu arrêtes ça toute suite où tu la suis. Sophie, prend
tes bagages et sort de chez moi
Sur le coup je ne me suis pas inquiétée. J’avais foi
que mon homme s'occuperait de moi.
J’ai vite déchanté quand il m'a jeté à la figure,
qu'une reine de beauté n’était pas une pute de beauté.
Fin du flashback
Aujourd’hui je fais avec ce que j’ai, je n'ai jamais eu
le choix. Je me dois de survivre et papa l'a dit, je n’ai rien dans la tête.
Nasser et moi nous nous voyons toujours. Il a quelque
chose au fond de lui que je n'ai pas réussi à percer. Une culpabilité, une douleur, un regret ? Nous avons ça en commun.