Chapitre 23

Ecrit par MalvinaEsmeralda

Régis : Dieu tout puissant…

 

Coralie : Il y a encore des femmes désespérées à ce point dans ce monde ?

 

Aurélie : On doit retirer ça de là

 

Moi : Comment ça ?

 

Aurélie : Maintenant qu’on a découvert le pot au rose on ne peut pas laisser ça là Nicole, Charles doit être libéré et ça commence par ça même si c’est possible qu’elle lui ait fait bouffer des choses aussi

 

Moi : Et qu’est-ce qu’on va faire de ça ?

 

Régis : Garde ça dans ta voiture

 

Moi : Quoi ?! Mais ça ne va pas ou quoi

 

Régis : Nicole ça ne te fera rien, tu sais très bien qu’on ne peut pas laisser ça là une seconde de plus, ça fait quatre long mois que ça dure. N’aie pas peur

 

Moi : Parfois je me demande qui est le plus grand entre toi et moi

 

Régis : Ce sont mes talents de séducteur. Si tu ne veux plus de mon frère moi je suis là

 

Coralie (riant) : La ferme Régis

 

Régis : Ahah ! Bon je vais mettre ça dans un sac poubelle et on s’en va

 

Moi : Double-le avec un deuxième c’est mieux

 

Régis : Bon on doit faire vite. Coralie on en parle aux parents ce soir et j’ai pris des photos, heureusement demain c’est samedi et tout ça sera fini

 

Moi : Tu as ton plan bien tracé on dirait

 

Régis : Ah ça oui ! On va les enfermer ici et maman va venir avec son pasteur

 

Aurélie : Le feu va la brûler bien bon celle-là

 

Moi : Ahahah ! Aurélie arrête de me faire rire

 

Coralie : Nicole tu pourras venir nous chercher ?

 

Moi : Je vous rejoindrai ici, j’ai une échographie en début de matinée

Ils me regardent tous surpris et je me contente juste de leur faire un clin d’œil pas besoin de commentaires.

 

On termine notre escapade d’espion et je les raccompagne chez eux avant de retourner au boulot avec Aurélie. Oh mon Dieu c’est juste une histoire de fous ça ! Quand je pense que j’ai cru qu’il s’était foutu de moi alors qu’il se faisait juste manipuler l’esprit. Autant d’atrocités pour un homme qui ne t’aime pas, à quel point est-ce qu’elle est désespérée pour le traiter comme une marionnette ou un pauvre pantin. Je me demande bien comme il se sent mais bon bref…

 

Aurélie (entrant dans mon bureau) : Nicole ?

 

Moi : Oui vas-y entre

 

Aurélie : Je voulais te poser une question

 

Moi : Je t’écoute

 

Aurélie : Si les choses rentrent dans l’ordre et que Charles veut revenir vers toi qu’est-ce que tu vas faire ?

 

Moi : Pour te dire vrai je n’en ai aucune idée, je ne sais même pas ce qu’on est. On est ensemble ou pas je n’en sais rien, on n’a pas rompu officiellement. Je suis juste partie de chez lui et il y a installé Tressy

 

Aurélie : Il sait que tu es enceinte ?

 

Moi : Non il ne le sait pas

 

Aurélie : Tu comptes le lui dire ?

 

Moi : Il a le droit de savoir mais je ne sais pas on verra

 

*Dans la tête de Charles*

 

Je rentre du boulot et je suis juste épuisé ! J’ouvre la porte et Tressy n’est pas encore là. Je me demande bien ce qu’elle fait de ses journées elle qui ne travaille pas. Je me réchauffe une assiette et me pose devant la télé. Une vingtaine de minutes plus tard, Tressy rentre à la maison et a l’air stressée limite paniquée.

 

Moi : Ça va ? Tu as l’air bizarre

 

Tressy : Oui ne t’en fait pas

Elle me regarde à peine et fonce dans la chambre. Elle ressort aussi vite qu’elle est entrée et est en sueur et à bout de souffle.

 

Moi : Tressy ! Qu’est-ce que tu as bon sang ?!

 

Tressy (toute tremblante) : Rien ! Je reviens dans quelques minutes

 

Elle prend ses jambes à son cou et ressort. Décidemment je ne comprends rien.

  

*Dans la tête de Nicole*

 

J’ai été réveillée par l’appel de Régis qui me disait qu’il m’attendait devant chez Charles et que tous les autres y étaient. Je suppose que tous les parents se sont déportés là-bas. Je me prépare pour aller faire mon échographie et tout le tralala, je décide de mettre une djellaba pour cacher mon ventre qui s’est arrondi au fil des jours.

 

Le médecin : Vous voulez connaitre le sexe ?

Moi : Non pas maintenant

 

Il me fait le bilan et tout le tralala et ensuite je vais chez Charles. J’essaye de ne pas stresser mais j’angoisse pas mal sur ce qui va se passer.

Dès que j’arrive, je trouve Régis dehors et il récupère cette atrocité qui était dans mon coffre.

 

Moi : Y a qui à l’intérieur ?

 

Régis : Tes parents, les miens, le pasteur, Coralie, Nayah, les parents de Tressy aussi, Charles et Tressy

 

Moi : Ça risque d’être intéressant tout ça

 

Dès qu’on entre, tout le monde est assis sauf Tressy assise à même le sol et qui n’arrête pas de se gratter la tête, je me demande dans quoi est-ce qu’elle a bien pu se fourrer.

 

Moi : Où est Charles ?

 

Coralie : Avec maman et le pasteur dans la salle de bain, elle a avoué lui avoir fait bouffer de la nourriture remplie de fétiches

Moi : Mon Dieu…

 

Régis s’approche d’elle et la saisit par la gorge : Je te jure que tu vas payer à mort pour ce que tu as fait à mon frère

 

Son père se lève et l’écarte d’elle. Je m’approche un petit peu de la salle de bain et je les entends prier et Charles vomir toutes ses tripes. Je ferme les yeux tellement c’est insoutenable d’entendre ça. Quelle horreur, je n’ose même pas imaginer ce qu’elle lui a donné à manger.

Je me sens prendre par le bras et je vois maman m’emmener à l’extérieur.

 

Maman : Ce n’est pas le moment de pleurer Nicole

 

J’essuie mes larmes sans même m’être rendu compte que je pleurais.

 

Maman : Tu es arrivée au bout et maintenant c’est terminé. La vérité ne reste jamais cachée longtemps tu sais

 

Moi : C’est ma faute maman je n’aurais jamais dû le laisser

 

Maman : Ne dis pas ça. Tu sais très bien qu’elle n’a pas eu besoin d’entrer dans cette maison quand elle a commencé ce qu’elle a fait et tu ne pouvais pas non plus imaginer qu’il était sous contrôle de ces choses

 

Moi : Peut-être qu’il est temps de réaliser qu’on n’est pas fait pour être ensemble

 

Maman : Au contraire. C’est justement parce que vous êtes fait l’un pour l’autre que tout ça vous arrive mais vous devez rester soudés et vous aimez. Tu as compris ?

 

Moi : Oui maman

 

Maman : Et dépêche-toi de lui dire pour ta grossesse

 

Moi : Comment… ?

 

Maman : Je suis ta mère Nicole tu penses vraiment que tu aurais pu me cacher ça ?

 

Moi : Bien sûr que non chère mère

 

On est retourné à l’intérieur et le père de Tressy était en train de crier sur elle comme un enfant. La porte de la salle de bain s’ouvre avec fracas et Charles sort de là le visage déformé par la colère. Il se rue sur Tressy et lui assène un coup de poing, ça doit faire mal ça.

 

Charles : Tu as gâché ma vie espèce de sorcière ! Sale féticheuse !

 

Tressy : Tu…tu me fais mal !

 

Charles : Ah bon je te fais mal ?! Et toi ce que tu as fait ne fait pas mal peut-être ?!!

 

Le père de Charles se lève et le fais assoir loin d’elle.

 

Maman Agathe : Tu es dégueulasse Tressy ! Un homme ne veut pas de toi, tu le laisses tranquille au lieu de lui faire bouffer des saletés pour le mettre à tes pieds. Tu as intérêt à parler et vite

 

Tressy : …

 

Charles : DEPECHE TOI !

Tressy : Ok…ok. J’ai toujours regretté de t’avoir trompé mais pendant toutes ces années tu n’as rien voulu entendre et tu as déménagé ici. Je me suis dit que je devais te laisser un peu d’espace mais quand je suis revenue te voir et que j’ai su que tu avais quelqu’un à nouveau j’ai vu rouge et je voulais à tout prix vous séparer

 

Charles : Bien sûr et c’est pour ça que tu as essayé de tuer Nicole n’est-ce pas ?

 

Papa (se levant) : QUOI ?!

 

Oh non…

 

Papa : C’est quoi cette histoire ?

 

Moi : Il y a quelques mois je me suis faite renversée et plus tard Tressy n’a eu aucun mal à m’avouer que c’était elle

 

Je vois mon père essayer de contenir sa colère tant bien que mal et se rassoir.

 

Charles : On t’écoute

Tressy : J’ai bien vu comment il la regardait et à quel point il l’aime et donc je savais que quoi que je fasse il n’allait jamais se ré-intéresser à moi même si elle mourrait. Une amie m’a donc parlé d’un marabout qu’elle connaissait et qui était capable de m’aider

 

Sa mère : Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

 

Tressy : Je lui ai expliqué ce que je voulais et il a commencé à travailler avec une photo de lui que j’avais gardé et m’a dit que chaque fois qu’on se croiserait il commencera à s’intéresser à moi mais pour que ce soit totale il m’a donné une poudre à mettre sur la langue avant de l’embrasser et chaque fois que je l’embrasserais il m’aimerait plus et éprouverait de la haine pour Nicole. Alors je l’ai attiré chez moi pour le piéger

 

Charles : Quand je pense que Coralie m’avait déconseillé d’y aller…

 

Papa Georges (père de Charles) : Qu’est-ce que tu as fait ?

 

Tressy : Je l’ai appelé et je lui ai fait croire que je faisais un malaise et que j’avais besoin qu’il m’emmène à l’hôpital parce que j’étais seule. Quand il est arrivé, je me suis juste jetée sur lui et je l’ai embrassé et je m’arrangeais à le voir souvent pour que le travail fait sur la photo continue d’agir sur lui et je m’arrangeais à l’embrasser à chaque fois. Le marabout a fini par me donner des calebasses sur lesquelles il avait travaillé pour que Charles reste à moi et je devais les mettre sous le lit

 

Régis : Justement en parlant de ça (déposant le sac à côté de Tressy) …désolé grand frère mais on a été obligé de s’introduire chez toi pour retirer ses merdes que voici

 

Charles : Toi ! Si tu ne veux pas que je te tue, tu vas ramasser tes saletés et foutre le camp de chez moi !

  

Je profite de l’ambiance agité pour m’éclipser et rentrer à la maison. Je ne pense pas pouvoir affronter Charles aujourd’hui et je ne pense pas non plus que ce soit le moment.

Je prends rapidement une douche et mange un morceau devant la télé. Mon téléphone sonne et mon cœur rate un battement en voyant que c’est Charles. Je laisse sonner sans répondre et je vais me coucher. Bizarrement je n’ai ressenti pendant mon premier trimestre mais maintenant la fatigue se fait de plus en plus sentir.

 

Le lendemain matin, je me fais un bon petit déjeuner comme tous les dimanches et je me pose devant la télé.

Je me réveille de ma mini sieste par des coups frappés à la porte. Je me lève et ouvre la porte sans être surprise de voir Charles. Ses yeux se promènent sur mon visage avant d’atterrir sur mon ventre.

 

Charles : Tu es enceinte…

 

Moi : Entre

 

Il entre et je referme la porte me préparant à cette discussion ultime.

 

Moi : Assieds-toi…

 

Charles : Ça fait combien de temps que tu es enceinte ?

 

Moi : Bientôt 5 mois...

 

Charles : Mais…tu étais enceinte pendant l’accident ?

 

Moi : Je crois que oui et c’est bien un miracle qu’il soit en bonne santé

Charles (me prenant les mains) : Bébé je suis tellement, tellement désolé tout ce qui s’est passé et tout ce que tu as dû subir par ma faute

 

Moi : Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? J’ai bien conscience que tu n’étais pas maitre de tes actes mais ça n’enlève pas l’humiliation, ni le mépris que j’ai dû supporter, ni la douleur de te voir avec elle

 

Charles : Je ne sais pas quoi dire d’autre que de te dire que je suis désolé et que je t’aime et je t’aime encore plus, rien qu’à l’idée de penser que j’aurais pu te perdre

 

Moi : Tu as couché avec elle ?

 

Charles : Quoi ?

 

Moi : Tu as bien entendu

 

Charles : Ne te fais pas du mal pour rien tu sais très bien que je ne contrôlais pas mes actes

 

Moi : Oh je t’en prie ne te cache pas derrière ça !

Charles : J’essaye juste de t’éviter de souffrir plus que ce que tu as déjà subi et oui j’ai couché avec elle mais je le regrette du fond de mes entrailles !

 

Moi : Je ne veux plus parler de cette histoire

 

Charles (me prenant dans ses bras) : Merci de me supporter et surtout de me donner une seconde chance

 

Moi : Qui a dit que je te donnais une seconde chance ?

 

Charles : Ah bon ? Tu es sûre ?

 

Moi : Tu peux me faire changer d’avis ?

 

Charles : Peut-être bien

 

Il m’attire contre lui et pose ses lèvres sur les miennes autant avec douceur qu’avec sauvagerie pendant des minutes interminables.

 

Charles : Alors ?


Moi : Tu peux etre plus convainquant que ça ?

 

Charles : Avec plaisir

  

Bon pas besoin de vous faire un dessin ! On se dit à plus tard la compagnie ! 

Un Amour Ephémère