Chapitre 23

Ecrit par Mayei

PARTIE 23

...Dominique Mélèdje-Agnero...

Cette rage qui m’habitait était énorme, étouffante. Pour qui me prenait -il ? J’avais fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui. C’est grâce à l’argent de mon père qu’il est où il est actuellement. Et monsieur se permet d’avoir une maîtresse ! Le comble il me demande à moi la fille de Albert Agnero de céder volontairement au divorce ? C’est mal me connaître ! Il m’aura dans le sang jusqu’à sa dernière heure. Je n’allais pas m’en aller. Je suis consciente qu’il a d’autres bien mis aux noms d’autre personnes mais cette société, il y tenait plus que tout ! Il avait travaillé pour ça et je le tenais par ce bout. Qu’il demande le divorce et nous verrons.

Si je n’étais pas heureuse alors lui non plus ne sera pas heureux encore moins cette conne qui lui sert de maîtresse. Pour tout le monde j’étais allée faire une formation aux États Unis. La famille Agnero possédait la société de transport la plus puissante du pays. Nous avions les meilleurs Cars dont le confort ne faisait qu’attirer la population. Nous faisions aussi dans l’acheminement des matières premières et avions des actions dans la compagnie aérienne du pays. En dehors de cette société, mon père avait été assez intelligents pour investir de son côté. C’était facile...je travaillais pour mon père. J’étais à la tête de l’une de ses nombreuses entreprises qu’il passait son temps à racheter. Il avait fait tous les papiers nécessaires pour faire croire à mon mari que j’allais en formation. Seulement je partais me traiter. Il manquait un enfant dans cette maison. Lorsque nous étions encore fou amoureux l’un de l’autre, nous avions tout essayé mais c’était impossible d’avoir un enfant.

Nous avions visité tous les hôpitaux dans ce pays. Rien n’y fit. Tous nos bilans étaient normaux. Même les tests génétiques. Rien ne nous empêchait d’avoir des enfants ensemble. Pourtant ça ne venait toujours pas. Dénis était présent pour moi même si je me montrais irritable. Puis mes humeurs commençaient à se déverser sur les employés de maison au point où Dénis avait fini par décider que nous n’aurions plus de servantes...il garda au moins le gardien. C’est après le départ des servantes qu’il découvrit que je ne savais pas cuisiner puisque je faisais venir cette sotte de Marlène pour faire la cuisine. Je pense que ça a été le premier fossé entre nous. 

Il y a ensuite eu l’épisode avec la belle famille. J’ai fait mes études en France et lorsque papa a insisté pour que je rentre, j’ai su convaincre Dénis surtout avec la promesse d’investissement dans son projet facilement réalisable sur Abidjan. Alors les choses des africains, je ne suis pas vraiment intéressée. Au début j’essayais mais j’avais fini par me lasser. Les fêtes je n’y allais plus. Me plier en quatre non plus...j’avais trop fait. Alors le jour où j’avais laissé ma belle-mère seule dans cette maison et sans nourriture, dénis avait failli faire une attaque lol. Je lui avais simplement répondu qu’il pouvait se prendre une servante lorsque ses parents seraient de passage car la fille de Agnero que j’étais n’allait pas servir de servante a sa famille.

Après le passage de Lisette, je ne pensais même pas qu’il aurait eu le courage de fricoter avec cette Windi. Ah Lisette ! Elle ne m’oubliera sûrement pas d’aussi tôt. Ça lui apprendra à vouloir le mari d’autrui. Elle n’aurait pas dû faire les yeux doux à mon mari alors que nous étions là pour une réservation de billet d’avion. Il m’avait suffi d’un seul coup de fil à mon père pour que cette petite agente de voyage soit renvoyée sur le champ avec une note très négative dans son dossier…de quoi faire passer l’envie à un autre employeur. J’avais passé le coup de file dans la voiture, près de dénis pour qu’il sache que je ne badinais pas. Je crois que ça l’a encore plus éloigné de moi. 

Je n’allais pas rester les bras croisés en tout cas...je pris mon sac avec rage et m’en allais de ma chambre. J’ai mis le contact de ma voiture pendant que le gardien accourait pour m’ouvrir le portail. Je mis le cap vers la maison de papa. Après la mort de maman et de celle de Huguette, il ne s’était plus remarié. Il vivait tout seul dans sa demeure. Souvent sa sœur Jeanne passait et c’était tout. Pas besoin de s’encombrer. Je me précipitais à l’intérieur et pris la route du salon. Je tombais sur la femme de ménage.

Elle : bonjour madame !

Moi : on ne te paie pas pour saluer. Dis-moi ou se trouve mon père ?

Elle : il est dans son bureau Madame.

Moi : ok 

Je le rejoignis. Lorsqu’il me vit, un large sourire illumina son visage. Il se leva et vint vers moi les bras ouvert. Lorsqu’il voulut me faire un bisou, je détournais la joue. 

Papa : qu’est-ce qui arrive à ma princesse ? Tu sais que je n’aime pas te voir ainsi.

Moi : dans ce cas tu vas tout faire pour que je change d’humeur n’est-ce pas ?

Papa (souriant) : tout ce qui est en mon pouvoir ma princesse. Que veux-tu ?

J’ouvris mon sac avec le sourire et fit sortir la photo de cette Windi. 

Moi : je veux voir cette fille au sol…qu’on ferme sa société...que sa maison prenne feu...je veux qu’elle morde la poussière. On peut même geler ses comptes pour ajouter à la liste. 

Je vis mon père blêmir en prenant la photo de cette fille. Il se servit un verre d’eau puis reporta de nouveau son attention sur cette photo. Je ne sais pas pourquoi mais j’avais l’impression qu’il y portait une attention particulière. Il ne parla pas pendant un moment et moi non plus. Il reposa la photo puis me regarda dans les yeux.

Papa : qu’est-ce que cette jeune fille à bien pu te faire ?

Moi : cet imbécile de Dénis s’est entiché d’elle.

Papa : et si tu te séparais de Dénis une bonne fois pour toute ? Tu ne manques de rien et nous savons tous les deux que sa société ne t’intéresse pas le moins du monde. Tu te rends malheureuse alors que tu es encore toute jeune. Tu peux refaire ta vie avec un autre au lieu de perdre ton temps et ton énergie dans ce mariage. Même si je règle cette histoire, demain il y aura une autre fille qui la remplacera.

Moi : je m’en fiche. Pour le moment c’est d’elle qu’il faut s’occuper papa. Tu le feras n’est-ce pas ?

Papa : c’est ta cousine !

Moi : PARDON ???

Papa : si tu as toutes les informations sur elle, tu dois également savoir que son nom de famille c’est Agnero.

Moi : qu’est-ce que j’en ai à foutre moi ? Il y a combien Agnero dans ce pays ? Sommes-nous tous de la même famille ? Merde ! De toutes les façons ce n’est pas mon problème. Je veux que tu la fasses couler.

Papa : mais...

Moi : IL N’Y A PAS DE MAIS PAPA ! JAI DIT QUE TU LA FASSES COULER

Papa : ne te fâche pas ma princesse ! Je verrai ce que je peux faire 

Ma cousine puis quoi encore ? je n’en ai que faire du fait qu’elle soit de ma famille. Je dirai que c’est une motivation de plus. Comment quelqu’un de ma famille pouvait se permettre d’être avec mon homme ? je ne pouvais tolérer ça. Je sortis de la maison le cœur léger. Mon père allait s’en occuper et je savais que lorsqu’il le faisait, il le faisait proprement. Cette fille qu’elle soit ma cousine ou pas saura qu’on ne marche pas sur le même terrain que Dominique Agnero. Je n’étais pas présente sur le territoire pendant seulement trois mois, elle a donc dû se croire puissante en se baladant accrochée aux mains de mon mari...mais plus maintenant. Elle saura de quoi je suis faite. 

...Windi Agnero...

« Le mari de ta cousine »

Cet ensemble de mots ne quittaient pas mon esprit. Je m’étais complètement trompée sur le compte de cet homme. Il m’avait regardée dans les yeux et m’avait fait croire qu’il avait perdu sa femme. Comment quelqu’un pouvait s’inventer une vie et mentir de la sorte ? J’aurais dû me fier à mon intuition après avoir vu la trace laissée par cette bague. Maintenant qu’il avait eu ce qu’il voulait de moi, il était retourné chez sa femme sans penser à l’impact de ses actes sur ma petite personne. Pleurer ? Je n’avais plus de forces pour ça. Je n’avais fait que ça tout ce week-end. J’étais à bout. Je n’aurais jamais dû me laisser emporter dans cette histoire. Voilà que j’en payais les pots cassés. Le seul problème était que je l’aimais comme une folle et ces sentiments étaient toujours présents. Comment se débarrasser de ces sentiments du jour au lendemain ?

J’étais couchée dans l’obscurité de ma chambre. Je n’avais pas eu la force de me lever ce matin pour me rendre au boulot. J’avais besoin de temps pour moi-même. J’avais besoin de faire le deuil de cette situation et aller de l’avant. Je ne pouvais pas me présenter au boulot en étant l’ombre de moi-même. Je ne pourrai même pas accomplir le maximum de taches.

Toc toc !

Je n’avais même pas la force de répondre. Je crois que ma tante a compris et qu’elle a fini par rentrer sans attendre que je ne lui dise. Oui ! J’étais chez ma tante depuis toute cette histoire. Elle ne voulait pas que je rentre chez moi puisque la Dominique en question a placé des loubards non loin de ma maison. Ma tante avait donc peur pour ma sécurité. Marlène par contre était chez moi et se chargeait de regarder s’il n’y avait pas de mouvement suspect. 

Tante Jeanne : tu vas te laver avant de manger ou manger d’abord ?

Moi : je n’ai pas tellement faim. 

Tante Jeanne : dans ce cas va te laver nous devons aller à l’hôpital...sur le chemin du retour nous allons te prendre à manger. 

Moi : tu ne te sens pas bien ?

Tante Jeanne : on part pour voir ton état.

Moi (confuse) : mon état ? Je ne comprends pas. 

Tante Jeanne : tu es passée à côté du fait que tu sois enceinte Windi. Il faut prendre soin de toi et du bébé qui grandi en toi. 

Moi (riant) : je ne suis pas enceinte maman 

Tante Jeanne : je n’ai peut-être pas eu la chance de porter la vie en moi mais j’ai assisté plusieurs et je m’y connais. Je t’attends au salon. J’ai déjà pris rendez cous. 

Mon cœur se mit à battre tout à coup. Je me levais du lit et partais dans la douche lorsque je m’arrêtais devant le miroir. Je soulevais mon t-shirt et regardais mon ventre complètement plat. Je n’avais toujours pas eu mes règles et n’avais jamais eu de retard sans raisons au paravent. La probabilité qu’il y ait un enfant là dans mon ventre n’était pas nulle. Je me caressais le ventre. Étais-je prête pour un enfant en ce moment ? Aurais-je le temps à lui accorder alors que ma carrière était ma priorité. Pouvais-je assumer le fait que je sois enceinte du mari d’une autre ! Les questions se bousculaient dans mon esprit et mon cœur commençait à s’affoler. Je fus prise d’une peur venue de nulle part. J’essayais de me calmer en me parlant à moi-même. Ce n’est peut-être pas une grossesse mais une conséquence d’autant de stress. 

Je pris ma douche et une fois prête, je retrouvais ma tante. Elle insista pour que je ne conduise pas. Nous avons donc pris le taxi jusqu’à l’hôpital. Il m’a fallu boire près d’une demi bouteille d’eau afin de collecter mon urine. 

J’attendais patiemment qu’on nous reçoive. J’étais présente physiquement mais absente mentalement. Tout ce que je souhaitais savoir c’était si oui ou non j’étais enceinte. Toute la procédure ne faisait que me stresser. Je voulais juste savoir...

Dr : alors vous êtes à 4 semaines et deux jours 

...Dénis Mélèdje...

Dominique savait tout alors pourquoi rester caché en voulant protéger Windi ? Elle me manquait terriblement ! c’était un supplice de rester loin d’elle durant tout ce temps. Je n’aurais même pas dû d’ailleurs. Ce matin j’avais fait un tour chez le fleuriste et avais pris ses fleurs préférées. Je m’étais présenté à son bureau mais son assistante m’a fait savoir qu’elle n’y était pas passée depuis deux jours déjà. Ce n’est pas du genre de Windi à abandonner son boulot. Elle ne vivait que pour ça. Puisqu’elle n’y était pas, j’allais donc me rendre chez elle. J’avais énormément réfléchi à ce que j’allais lui dire. Elle m’en voulait certainement d’avoir disparu comme ça sans laisser de trace. A sa place j’allais sortir de mes gongs alors je m’apprêtais au pire. 

Pour la première fois de ma vie, je roulais pratiquement à 20 kilomètres heure tant je redoutais cette rencontre avec elle. Je fini tout de même à y arriver. Je garais devant et après avoir respiré plus de deux fois, je me lançais et signalais ma présence en appuyant sur la sonnerie. C’est son gardien qui m’ouvrit. Il m’indiqua qu’elle n’y était pas mais sa sœur si. Je ne savais pas que Windi avait une seule. Je la pensais enfant unique. Je demandais à rentrer afin de rencontrer sa sœur et savoir où se trouvait Windi. 

Je tombais des nues lorsque je découvris que la sœur en question était Marlène que je connaissais parfaitement...la cousine de Dominique. C’était elle qui souvent passait faire la cuisine car Dominique ne savait pratiquement rien faire. 

Moi : Marlène ?

Marlène : oui Dénis c’est moi. Si c’est Windi que tu cherches elle n’est pas ici. Et de grâce laisse la tranquille avant que Dominique me décide de la tuer. Déjà qu’elle a dit mettre des gros bras devant chez elle. Comment peux-tu jouer à ça ? Sortir avec deux filles de la même famille. Tu as fait fort hein !

Moi : je t’assure que je ne savais pas !

Marlène : Windi se nomme Agnero bon sang ! 

Moi : donc tous les Agnero sont de la même famille ?

Marlène : ... ... ce qui est sûr laisse la tranquille. Elle n’a pas besoin de la folie de Dominique.

Moi : Marlène ! Je comprends que c’est délicat mais je ne peux pas la laisser. J’ai besoin de la voir...c’est presque vital. Je t’en prie dis-moi ou la trouver. 

Marlène : hum franchement je ne peux pas. Tu connais son numéro tu peux la joindre. Peut-être qu’elle te dira l’endroit où elle se trouve.

Moi : Marlène on ne discute pas de ce genre de chose au téléphone. Aie pitié de moi pardon 

Elle m’analysa pendant un moment, me regarda de haut en bas puis décida de m’aider. Elle me donna une adresse où je pouvais retrouver Windi. Je la remerciais vivement, elle venait de m’être d’une très grande aide. C’était chez une tante avait-elle dit. Je la remerciais puis sortie de la maison. Elle avait bien précisé que si l’on demandait, nous ne nous étions jamais croisés. « Je ne cherche pas les problèmes » avait-elle dit. 

Dénis ! De toutes les femmes de ce pays, il fallait que tu tombes sur la cousine de Dominique ! C’est à croire que les problèmes me poursuivent. La vie me pouvait-elle pas être simple pour une fois ? Je me garais devant le portail ou m’avait mené cette adresse lorsqu’un taxi devant moi fit de même. Rapidement je reconnu Windi accompagnée de la tante de Dominique que je connaissais très bien puisque c’était son unique Tantine directe. Mais où était donc Windi dans cette famille puisqu’elle côtoie tous ceux que je connaissais déjà. Je descendis rapidement de la voiture en allant vers elles. Je vis Windi écarquiller les yeux et reculer en me voyant.

Moi : bonjour tante jeanne !

Tu : oh Denis ! Comme ça fait longtemps. Quel bon vent t’emmène chez moi ? (Regardant un peu partout) sans ta femme !

Elle avait appuyé sur la fin de sa phrase comme pour me rappeler que j’étais marié. Comment l’oublier ? Il ne passait pas un jour sans que je ne sache que j’étais marié. 

Moi : en fait je désirais m’entretenir avec Windi 

Windi : maman je suis dedans...

Elle passa devant moi sans même un regard. Ce fut plus fort que moi et je ne pus m’empêcher de la retenir délicatement 

Windi (se dégageant vivement) : LACHE MOI ! NE ME TOUCHE PLUS JAMAIS

Tante Jeanne : Windi ! Calme-toi !

Windi : NE ME DEMANDE PAS ÇA ! NE ME DEMANDE PAS DE ME CLAMER. QU’IL RETOURNE D’OÙ IL VIENT. VA T’OCCUPER DE TA FEMME DÉNIS ET FOUS MOI LA PAIX. 

Bon ! elle le savait. Je pris de nouveau son bras et elle se dégagea encore violement au point de faire tomber son sac. Tout ce qui était à l’intérieur de retrouva à même le sol. Je me précipitais pour tout ramasser et c’est ainsi que mon regard s’attarda sur ce carnet...c’était un carnet de visite prénatale. Sur le coup, je ne faisais plus attention à ce qui se disait autour de moi. J’avais même laissé toutes les autres affaires qui étaient au sol. Il y avait des échographies à l’intérieur...6 semaines et deux jours...elle était enceinte...elle portait mon enfant sans aucun doute. Je n’avais pas fini de procéder l’information que Windi m’arracha le carnet des mains. 

Windi : reste loin de moi...

Je me jetais automatiquement au sol et la tenais par les pieds. Au point où j’en étais, me mettre à genoux devant la femme que j’aime et la supplier n’était d’aucune honte.

Moi : je sais que j’ai merdé Windi...je sais que je n’ai pas été correcte. J’ai menti...je t’ai dit que j’étais veuf alors que je suis présentement marié. Je t’aime tellement si tu le savais. Je n’ai jamais aimé, je n’ai jamais ressenti ce que je ressens pour toi pour quelqu’un d’autre. Tu es la femme de la vie. Donne-moi juste le temps, donné moi le temps de régler ce qui se passe dans ma vie en ce moment et je serai entièrement à toi...je serai entièrement à vous...au bébé et à toi. 

Windi (riant) : tu penses peut-être que nous sommes dans un film ? Tu vas venir là, te jeter à mes pieds, faire semblant de pleurer et je vais t’accueillir les bras ouverts ? Tu te trompes Dénis. Si tu veux vas même régler les problèmes de L’ONU mais jamais je ne reviendrai avec toi. Jamais tu m’entends...je n’ai pas besoin de menteurs dans ma vie. C’est tout ce que tu es ! un menteur, un bin à rien ! Tes je t’aime je n’y crois même plus alors tu peux les garder pour toi et te les foutre là où je pense.

Moi (resserrant mon étreinte) : je t’en prie ne dis pas ça...je ne suis rien sans toi Windi. Regarde-moi en train de m’humilier comme ça devant toi...devant ta tante...devant toutes ces personnes qui passent. Je m’en fou de ce qu’ils peuvent penser. C’est toi que j’aime et c’est avec toi que je veux être. Tu es ma vie Windi...tu es mon tout. De plus cet enfant qui va naître doit avoir ses deux parents autour de lui.

Windi : ne t’inquiète pas pour ça car dès demain je me ferai retirer cette grossesse. Je ne me vois pas porter l’enfant du mari d’une autre.

Cette phrase m’était tombée là-dessus comme un coup de massue. Je me relevais automatiquement. Depuis combien de temps j’attendais de vivre cette expérience. Nous avions tout essayé avec Dominique mais rien n’y fit. Elle portait mon enfant et parlait d’avortement. Jamais ! Nous avons peut-être nos problèmes mais pourquoi mettre cet innocent en danger ?

Moi : Windi ne fait pas ça !

Windi (me narguant) : je vais me gêner ! Tu n’es personne dans ma vie pour m’imposer quoi que ce soit.

Moi (tonnant) : je suis le père de cet enfant et j’ai mon mot à dire ! Si tu t’amuses à toucher à cette grossesse Windi, tu ne me reconnaîtras plus. L’avortement est illégal dans ce pays...si tu t’amuses, c’est en prison que tu finiras.

Windi : dans ce cas j’attends ta plainte. 

Elle rentra dans la maison et referma le portail dans un bruit assourdissant. Merde ! Je me passais frénétiquement les mains sur le visage. Ça s’annonçait difficile. C’était bien compliqué. Je croisais le regard de tante Jeanne. J’avais complètement oublié qu’elle se trouvait là. Elle avait été si silencieuse alors qu’on ne faisait que crier Windi et moi. 

Tu : rentres chez toi dénis !

Moi : s’il te plaît empêche la de commettre cette erreur...

Tu : vas retrouver ta femme dénis...je saurai m’occuper de Windi.

Ma femme ! Ma femme ! Il y’a bien longtemps que Dominique ne remplissait plus de Rôle. Ça m’irritait vraiment. Tante Jeanne disparu à son tour derrière le portail de la maison. Je restais donc tout seul comme un con, la chemise déboutonnée et les fleurs au sol. Je regagnais ma voiture. J’y restais un bon moment sans bouger. J’avais besoin de respirer un instant, je n’arrivais toujours pas à croire que Windi portait mon enfant. Trois moi ! Trois mois seulement passés avec elle et nous avions accompli cet exploit. Je serai l’homme le plus heureux de la terre si cette grossesse allait jusqu’à terme. Il fallait que je m’assure qu’elle ne fasse pas comme ce qu’elle avait dit. Et si je faisais confiance à tante Jeanne ? Elle saura la convaincre de ne pas poursuivre cette idée folle. 

Je fini par mettre le contact de ma voiture et démarrer avec l’envie de me retrouver dans ce lieu spécifique. J’avais besoin d’y être alors c’est devant le portail de la maison de ma mère que j’atterris. J’avais besoin des conseils de ma mère... de lui parler. Elle savait me conseiller...si seulement je l’avais écoutée, je n’aurais jamais épousé Dominique. L’une comme l’autre ne se portait pas dans le cœur. Maman était dans sa chambre lorsque j’arrivais. Je me suis débarrassé de mes chaussures et l’ai rejoint. Elle faisait ses comptes. Sans parler je me suis avancé et assis à même le sol en posant la tête sur ses genoux. Je suis certes un homme mais je reste l’enfant de ma mère et en ce moment j’avais besoin de réconfort...Windi me rejetait. 

Maman : qu’est-ce que tu as ?

Moi : elle est enceinte !

Maman : Dominique ?

Moi : non ! Windi...

Maman : dis-lui la vérité dénis. Parle lui,

Moi : elle sait maman...elle sait pour Dominique ! Elles sont cousines

Maman : etchiii ! Les problèmes. Qu’est-ce que tu comptes faire alors ?

Moi : c’est pour ça que je suis ici. J’ai besoin de te conseils maman.

Maman : je t’avais bien dit de ne pas jouer à ce jeu. Cette fille semblait trop bien pour que tu l’entraînes dans cette histoire avec ta folle de femme. Tu devais faire les choses bien...divorcer et ensuite chercher une autre femme mais tu n’en fais qu’à ta tête. Nous voilà maintenant. Il ne te reste plus qu’à divorcer.

Moi : je vais perdre ma société maman !

Maman : alors je suppose qu’une société est plus importante que ton enfant, ta descendance 

Moi : ne mets pas ça ainsi... cette société peut être un héritage pour ma descendance. 

Maman : Mélèdje, si elle te prend cette société tu ne peux pas ouvrir une autre ? Je pense que tu peux leur faire comprendre que la société change de local et de nom. Je ne sais pas moi trouve une solution pour contourner cette situation puisque tu y tiens tellement. Mais de grâce j’ai besoin de mon petit enfant...

Moi (lui faisant les yeux doux) : tu ne peux pas entrer en jeu pour moi la ? Pour ton fils adoré. Je me suis jeté à ses pieds elle ne m’a même pas considéré. Elle prétend vouloir se débarrasser de la grossesse.

Maman : elle t’a raté. Pour le moment, elle parle sous l’effet de la colère. Mais laisse-moi son numéro je vais voir. 

Moi : je t’aime tu sais !

Maman : c’est ça ! Lève-toi ! J’ai fait du foufou.

...Jeanne Agnero...

Moi : tu es calme ?

Windi (pleurant) : comment peux t’il débarquer ici comme si de rien n’était ? Qui lui a dit que j’étais ici ? 

Moi : calme-toi s’il te plaît...ce n’est pas bon pour ton état.

Windi : de toutes les manières je compte me débarrasser de cette grossesse alors que je sois calme ou pas je m’en fiche de ce que ça peut faire à cette grossesse.

Moi : ce n’est pas en étant dans ma maison que tu commettras cet acte abominable. Sois en sure ! Si tu ne débarrasses de cet enfant...ne me considères plus comme ta mère. Je ne te reconnaîtrai plus. Je te donne le temps de te calmer, je suis dans la chambre. 

Certaines personnes ne se rendent pas compte de la chance qu’elles ont de porter un enfant et pour des querelles veulent s’en débarrasser. Si elle ne veut pas de cet enfant qu’elle soit patiente durant neuf mois et me le remette après l’accouchement. Je saurais en prendre soin. J’ai su très tôt que jamais je n’aurais d’enfants. J’avais espéré en cachette mais l’évidence était là. Jamais je n’ai eu d’enfants alors tout cet amour je l’ai reporté sur mes enfants de mes frères Pierre et Albert les jumeaux et Emeric le père de Marlène. Sans compter mes cousins et cousines. Aujourd’hui pierre me faisait plus partir de ce monde mais il demeurait là dans mon cœur. Windi ne savait sûrement pas comment elle aurait pu manquer ce bonheur d’être mère...elle l’avait manqué de justesse grâce à l’espièglerie de son père...ce que Albert n’avait pas pu pardonner. 

[...]

Ce matin, je m’étais attelée à faire un petit déjeuner copieux pour Windi. Il fallait qu’elle mange pour prendre des forces. Je rentrais dans sa chambre avec le plateau et la trouvais complètement apprêtée. Surprise, je déposais tout de même le plateau sur le lit puis me tournais vers elle. 

Moi : ou vas-tu comme ça ?

Windi : au boulot, j’ai été trop absente alors qu’ils sont actuellement en train de faire des enquêtes qualité.

Moi : mange au moins avant d’y aller.

Windi : je n’ai pas vraiment le temps pour ça...je dois rattraper beaucoup.

Moi : manger ne te prendra pas assez de temps. 

Windi : ok 

À contre cœur elle s’assit et entama le plateau. Elle qui était pourtant rétissante, finit tout ce que j’avais envoyé. Je la regardais d’un air amusé. Elle avait bien honte. Comme je l’aimais ! Comme ma propre fille. Peut-être parce que je m’étais occupée d’elle depuis toute petite lorsque sa mère nous avait quitté. Pierre ne pouvait pas s’en sortir tout seul avec un bébé. Comme le temps passait vite...elle allait à son tour avoir un enfant. Avant qu’elle ne sorte, je pris sa main et lui parlais tout doucement. 

Moi : Windi, avant de commettre une quelconque erreur, pense à toutes ces femmes pour qui c’est si difficile de concevoir...pense surtout à moi ma fille.

Windi : ... ...

Moi : passe une belle journée 

Après un merci, elle me posa un bisou sur le front. Je m’enfermais dans ma chambre. Ma vie était bien monotone. J’avais fini par l’accepter. Souvent le bonheur des autres devrait passer avec le nôtre. Je m’apprêtais à me coucher un peu lorsque Marie, ma femme de ménage me signala que mon frère était là pour me voir. Je devinais aisément qu’il s’agissait de Albert. Emeric n’était pas du genre à rendre visite. Je passais une tenue convenable et le rejoignis au salon. Il se leva en me voyant et me baisa la main avant de m’installer dans l’un des fauteuils. Il s’assura que je n’ai besoin de rien avant de s’asseoir à son tour

Albert : comment tu vas reine ?

Moi ; je vais bien Albert mais toi ça n’a pas l’air d’aller fort. Je sens l’inquiétude sur ton visage.

Albert : je suis dans un dilemme ma reine. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit tant je ne sais pas comment gérer cette situation. 

Moi : parle je t’écoute 

Albert : elle veut que Windi paie...

Moi : et tu ne peux ni lui dire non ni toucher à ton sang.

Albert : exactement. 

Moi : pousse-la à changer d’avis ! Elle reste ta fille tout de même. Qu’elle change d’avis sinon tu y resteras. 

Albert : elle n’est pas prête à changer d’avis ! Elle le veut vraiment même en sachant le fait qu’elles soient cousines. Je ne sais vraiment pas comment m’y prendre pour qu’elle se défasse de ce Dénis.

Moi : trouves lui un autre homme...

Albert (toussant) : c’est difficile ma reine ! Dominique sait se montrer têtue. J’ai besoin d’aide.

Moi : si ça avait été quelqu’un d’autre j’aurais apporté mon aide avec joie mais il s’agit de Dominique. Dominique c’est moi et moi c’est Dominique. Je ne peux absolument rien dans cette histoire. Trouve vite une solution. 

Albert : c’est compliqué...

Moi : dans ce cas dis le lui...explique lui peut-être qu’elle comprendra plus facilement

Albert : je ne peux pas...elle m’en voudra terriblement. Elle ne s’en remettra pas. 

Moi : tu l’as trop gâtée

Albert : n’est-ce pas là mon devoir ?

Moi : non ! tu aurais dû lui montrer le bon chemin lorsqu’elle commençait à dévier.

Dominique était bien trop capricieuse et n’avait pas le cœur aussi pur. En effet c’était compliqué pour mon frère qui se trouvait dans une situation plus que délicate. Notre famille était connue depuis la nuit des temps pour être digne, mais surtout riche. Il se racontait au village qu’aucune famille n’avait réussi à rivaliser ou se frotter à nous. Une richesse qui avait tenu chaque génération. Une richesse qui se perpétuait. Cependant…


C’est compliqué