Chapitre 23 : Panique à bord.

Ecrit par Dalyanabil

Mongwé : grande sœur en bamoum.


Chapitre 23 : Panique à bord.

Fadia

Je me suis laissé convaincre par une May extatique, sur le visage de laquelle se mêlait larme et rire de ne pas attendre dans ma chambre qu’il ait finit de parle avec A. Je sais que je ne devrais pas mais j’aimerais beaucoup savoir ce qu’elle en pense, je jette un énième coup d’œil à la pendule avant de marmonne tout bas sur le temps que ça prend. « Je me demande bien ce qui peut prendre aussi longtemps. »

May me jette un coup d’œil rapide avant de suivre mon regard « tu as autre chose à faire ? Ou peut-être que je t’ennui ? » Malick est retourné à son poste, avec l’équipe qu’il a il aurait pu rester encore un peu mais je crois que la présence de May l’affecte plus qu’il ne le laisse paraitre.

« Non ce n’est pas le cas et tu le sais bien c’est juste que mon rdv avec la thérapeute commence dans dix minutes et ça lui prends mille ans pour convaincre A et je suis morte de trouille à l’idée qu’elle lui dise non. »

« Si elle dit non, tu l’épouseras quand même ? » Elle a jeté le torchon qu’elle avait en main sur son épaule droite, s’est adossé sur le comptoir de la cuisine et m’observe.

« Non. » Ma réponse à fusé, au même moment mes yeux se remplisse de larmes, si A dit non je ne pourrais pas l’épouser. Jamais je ne ferais quelque chose sans son approbation, elle n’est pas seulement mon amie mais aussi ma famille.

« Vas-y sinon tu vas être en retard. » Je lui jette un regard complètement ahurie, en temps normale elle aurait un commentaire rassurant pour moi mais son silence me dit que en effet ça pourrait être une possibilité. A pourrait refusé que j’épouse Farid. « Le fait de faire les cent pas ici ne vas rien changer à ce qui est dit en ce moment même dans le bureau de Mongwé. » Elle s’approche de moi pose sa main sur mon épaule « dis-toi que tu pourras toujours plaide ta cause auprès d’elle parce qu’elle fera ce qui y’a de mieux pour toi. Toujours, maintenant vas-y. »

Je quitte la cuisine le cœur lourd, plus anxieuse que jamais quand je me log pour commencer ma séance j’ai toujours la tête ailleurs. Assise en face de mon écran je fais la connaissance du docteur Yasmine Rachid, elle doit être dans la quarantaine, elle s’est spécialisé dans le soutien aux femmes de tout âge ayant subis des abus de toutes sorte et à tous les niveaux de l’échelle sociale. Dès la première minute, elle met à l’aise par sa douceur, son aura mais surtout parce qu’elle prend le temps de se présenter, de me parle de son parcours professionnel. Elle a fait ses études au Canada ou elle exercé avant d’ emménagé à Bruxelles pour se rapproche de sa famille. Elle m’a parlé de ces années d’expérience, de son mari qui est entrepreneur, de ces deux filles adolescentes qui sont à un et deux ans de la fac. Je souris en l’écoutant plaisanter sur la technologie qui permet que deux personnes sur deux continent diffèrent puisse faire connaissance. Enfin nous passons aux choses sérieuses, nous parlerons une fois par semaine, nous convenons que le jeudi juste après la prière de asr chez moi serais idéal. 

Maintenant que les détails sont réglé du quand, comment, on doit parler du pourquoi. « Je sais que ça ne vas pas être facile mais on ferras les choses à ton rythme, parle-moi de tes parents. »

« Ils sont morts. » Je suis froide quand je fais cette déclaration, je ne veux pas y penser encore moins en parler. Le silence entre nous est pesant mais il est absolument hors de question que je lui parle de mes parents.

« Et tes frères et sœurs ? »

« Eux aussi. » Maintenant il n’y a plus de tristesse dans ma voix juste de l’indifférence.

D’une voix hésitante « et les autres membres de ta famille ? Oncles ? Tantes ? Cousins ? »

La colère m’envahit « si vous parlez de famille de sang, tous mort je suis la seule survivante. » Les bras croisés sur ma poitrine, les pieds replis sous moi, je la défié du regard d’ose me sortir une de ces platitudes que disent généralement les gens dans ce genre de situations ou encore de faire preuve de pitié face à la petite orpheline. Je refuse de parler de cette partie-là de ma vie car je me souviens encore comme si c’était hier des regards de pitié, d’horreur des autres villageois. 

Non plus jamais, elle ferais mieux de me demander autre chose, les minutes s’étirent je crois qu’elle finit par comprendre car elle change d’approche. « J’ai cru comprendre que ça fait quelques mois que tu vis sur l’île, qu’est-ce qui t’y plait le plus ? »

Je me détends un peu, j’ai promis d’essayé alors c’est exactement ce que je vais faire, je commence à lui raconter mon quotidien, je lui parle des jumeaux, de May, de A, de Malick, un peu de Farid mais j’évite d’en dire trop. Finalement la séance dure plus de trois heures au lieu des deux prévu à l’avance. À la fin de celle-ci nous prenons rdv pour la prochaine et elle conclut notre entretien par ces mots avant de donner le salam « je peux comprendre que me parler puisse être difficile mais tu dois pourvoir en discuter avec quelqu’un alors trouve cette personne de confiance dans ton entourage et ouvre-toi à elle. »

Quand je sors de ma chambre, la maison est bien calme, ces derniers paroles me trottent encore et encore dans la tête quand mes pas me dirigent naturellement vers le bureau de A. Je donne le salam quand elle répond j’entre et vas directement m’affale sur son canapé face à la mer, ce qu’elle ne sait pas c’est que c’est mon coin favoris de son bureau. Certains matins quand je sais qu’elle est encore avec les jumeaux je me glisse sur le hamac du balcon face à la mer et me laissé bercé par le ronronnement de la mer en rêvant qu’elle est vraiment ma grande sœur et que j’ai eu un parcours normal.

« Ma chérie ça va ? » Je ne l’ai pas entendue se levé tellement je suis épuisée, qui aurait pu croire que trois heure à parler à une inconnue de son quotidien pouvait être aussi fatigant ?

« La psy veut que je parle de ma famille à quelqu’un de mon entourage » je tourne vers elle un regard angoissé avant de murmure « mon autre famille, celle d’avant vous. »

Elle se lève vas à son bureau ensuite reviens avec un dossier « avant que tu ne te lance je voudrais que tu sache que j’ai fait faire une enquête sur toi. »

« C’est quoi ? »

« Bah c’est quand on veut en savoir plus sur quelqu’un ce qu’il a fait avant, sa famille, son passé ce genre de chose. »

« Pour savoir si on peut lui faire confiance ? » Je ne me sens pas en colère qu’elle ait voulu en savoir plus sur moi, après tout elle allait m’accueillir chez elle en sachant ce que je sais aujourd’hui j’en aurais fait pareil.

« Je n’en avais pas besoin pour te faire confiance Fadia mais pour te venir et vivre légalement ici. »

« Hum ! » Ma gorge se noue d’émotions il y’a tellement de choses pour lesquelles je n’ai pas eu à m’inquiéter. Bien sûr je suis les nouvelles comme tout le monde les problèmes d’immigrations à travers le monde est alarmant surtout la manière dont une question aussi humaine est politisé par les hommes de pourvoir.

« Tout ce que je sais est que tu es orpheline, j’ai pu récupère ton acte de naissance la preuve que » elle s’arrête pendant quelques secondes, elle semble pesé ces mots avant de reprendre « la preuve que tu n’avais plus de famille. »

« Tu veux dire qu’ils sont tous morts ? » Les mots ont quittés mes lèvres dans un souffle.

Elle me touche le bras avec douceur, avec tellement de compassion que ces yeux se remplissent de larmes.

« Les mots de Yasmine n’ont pas arrêtés de tourner encore et encore dans ma tête et je me suis rendue compte que si je dois parler avec quelqu’un » je me tourne vers elle « je veux que ça soit toi, pas seulement parce que je te le dois mais aussi je veux que tu saches à quel point je t’admire, que je t’aime. Ce que tu m’as offert c’est quelque chose que j’ai cru que je n’aurais plus jamais. »

Elle passe sa main sur mes cheveux comme je l’ai vu faire mainte fois avec les jumeaux, May, c’est un geste à la fois tendre et affectif. « Awww ma chérie tu ne me dois rien du tout, je ne veux pas que tu penses ça, jamais. Tu comprends ? On est ta famille aujourd’hui et à jamais et s’aimer, se soutenir, se protéger, se serrer les coudes c’est normal. C’est ce que font les familles. »

Je ne me suis pas rendue compte que je pleurais jusqu’à ce qu’elle commence à essuyer mes larmes « la bouillie. » J’inspire profondément tellement j’ai la gorge nouée, Ya Allah ça fait tellement mal « c’est mon plat favori, ma mère ne faisait tous les matins, assise à côté sur une pierre je la regardais tamisé, lavé, laissé reposer cette eau blanchâtre. Ensuite prépare la farine de mil, le jus de citron, la louche avec laquelle elle mesurait le sucre tout me fascinait. On aurait dit qu’elle faisait de la magie, avec précision et amour, nous vivions dans une grande concession mais elle cuisinait toujours au moins pour une cinquantaine de personne voir plus. Et il n’y a pas eu un matin ou l’un deux à raté le petit déjeuner quand c’est elle qui était en charge de le préparer. Dés fois j’ai encore des flash du rire de mon père, la forme de son nez, les pitreries de mon petit frère. » Je respire difficilement un hoquet m’échappe ou peut-être est-ce un sanglot « ce jour-là j’ai été sauvé parce qu’elle m’avait envoyé au marigot chercher de l’eau, sur le chemin de retour j’ai vu de loin deux grosses jeep s’éloigné, de la fumé dans le ciel j’ai couru me cacher comme une lâche j’ai attendu qu’il soit partis pour m’élancé dans notre concession là ce que j’ai vu… » Mon souffle se bloque, j’halète tellement que j’ai du mal à respire.

Elle me tiens dans ces bras « ma chérie tu n’étais qu’une enfant. » Mais je ne l’écoute pas car je sais que j’ai été lâche si au lieu de me cacher j’avais agis il serais vivant aujourd’hui entre deux sanglots je le lui dit. Je suis comme sourde à ces protestations alors elle continue de me tenir contre elle et ensemble nous pleurons.

Survivre à l’enfer d...