Chapitre 23 : rédemption

Ecrit par Nifêmi


Quelques heures après

Je vais retrouver chez moi, ma villa ! Mon havre de paix ! J’ai m’arrêter dans un fastfood, j’avais une envie de steak et de mozzarella fondant. Mon burger piquant m’a bien rassasié. Je klaxonne depuis l’entrée de la rue pour que le gardien puisse ouvrir. A mon étonnement je constate qu’il était en train à peine de refermer quand il m’ouvre encore. Ah !! Je vois Rokan descendre de sa voiture. Apparemment il est venu aussi. Heureusement et Tant mieux pour lui.

Monsieur avait le visage très froissé. Il me regarde venir vers lui. Plus je m’approche plus je vois que mon mari était en train de couler des larmes, en silence. Je panique, qu’a-t-il fait ? Avant que je ne lui pose la question il m’a devancé à l’intérieur de la maison. Je le rejoins dans ma chambre.

Moi : qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu fais cette tête ?

Lui : rien

Moi : rien comment ? Et tu fais cette tête !

Lui : depuis que tu es partie de la maison, je t’appelais tu ne décroches pas, tu disparais dans la nature. Ça fait la deuxième fois que je viens ici. J’ai dû appeler Shalewa et Abdel, alors que madame était en ballade. Tu viens d’où ?

Moi : pourquoi tu me parles comme ça ? J’avais faim et je suis allée manger dans un fastfood.

Lui : j’ai eu peur pour toi, et tu sais très bien que tu dois faire attention vue ton état.

Moi : je le sais très bien, j’en suis consciente, mais j’avais faim. Après ton départ j’ai voulu me faire à manger et Sheyi et ta mère m’ont prises pour leur cuisinière. Sans complexe je leur fis la cuisine et leur servis à manger. J’étais aussi un peu en colère et j’ai perdu l’appétit. C’est en prenant la direction d’ici que l’appétit me soit revenu.

Lui : quand je t’avais vu partir et que tu ne décrochais pas, je suis rentrée pour savoir ce que se passait et connaître la raison de ta fuite. J’ai vu ma mère et ta bonne à table,  elles m’ont dit que tu es sortie pour leur acheter à boire. Je suis rentrée dans une vive colère et j’ai tiré la nappe de table par terre. Tout ce qu’elle mangeait s’est retrouvé au sol. Et j’ai dit à Sheyi de se lever  immédiatement et de tout ramasser. Qu’elle se prend pour qui pour oser t’envoyer chercher des boissons ? Ma mère a voulu la défendre et j’ai demandé à ce qu’elles sortent immédiatement et ce n’était pas facile. Elles ont commencé à crier et à hurler. Je leur ai laissé la maison pour te retrouver. Et sans te mentir je souhaite qu’on reste ici jusqu’à ton accouchement. Chez toi c’est chez moi.

Il parlait, je l’écoutais émerveiller. Finalement je retrouve mon mari. J’aurais dû avoir la patience et attendre le miracle de Dieu. L’Homme est toujours impatient en ce qui concerne le plan de Dieu.

Trois mois plus tard,

Depuis que j’ai quitté la maison de mon mari, je ne sors pratiquement plus. Je reste beaucoup à la villa pour me reposer. Je vais faires mes visites régulièrement pour vérifier mes enfants. Je respecte à la lettre les conseils du gynécologue. Shalewa est d’un grand soutient. Elle est avec moi à chaque rendez-vous, et elle s’occupe aussi bien de nos affaires à l’entreprise. Régulièrement je faisais les aumônes et les sacrifices dans les mosquées. Rokan n’a plus jamais mis pied dans la maison aussi. Il n’a plus jamais payé les charges d’électricités et d’eau dans la maison. Seul l’agent de sécurité recevait son salaire. La maison est restée dans le noir, et il n’y a ^lus d’eau de robinet. Actuellement les habitants de la maison, ma belle-mère et Sheyi, ont déménagé chez ma belle-mère à Porto-Novo. Je n’ai plus eu de leur nouvelle. Elle va au soin ou pas, cela ne me concerne plus. Non mais franchement elle m’a vraiment marquée. J’avoue qu’il y a un mois, Sheyi m’a souvent appelé j’ignorais ses appels. Je lui ai coupé les vivres aussi. Que sa nouvelle maman ou protectrice s’occupe d’elle. Ou soit j’abats le chien qui m’a mordu ou soit je ne le nourris plus. Je ne cherche non plus à savoir la relation entre Rokan et son fils.

Mon téléphone sonne et c’est Rokan :

Moi : allo chéri ?

Lui, voix inquiète: je viens te chercher, on va à Porto-Novo

Moi : qu’est-ce qui se passe

Lui : ma mère est paralysée, je viens te chercher et je t’explique tout.

Moi choquée : aaaaaaaaaah ! Ok ok !

Une trentaine de minutes après, Rokan est venu me prendre pour Porto-Novo. Je rentre dans la voiture, je vois un Rokan tremblant désemparé, la peur se lit sur son visage.

Moi compatissant : mais comment cela s’est produit et quand ?

Lui : de tout ce que je dirai je souhaite que tu gardes ton calme, je ne veux pas que tu stresses.

Moi pressée de savoir : oui oui oui

Lui : ça fait trois jours que Sheyi est en travail, elle a perdu les eaux et l’accouchement ne se passe pas bien. Le bébé refuse de sortir. Ma mère a refusé qu’on lui fasse une césarienne.

Moi : quoi ?

Lui : je t’ai dit de garder ton calme. Dans le stress et la peur ma mère a fait une attaque et elle est paralysée.

Moi : tout ça c’est de ma faute, j’aurai dû continuer à m’occuper de Sheyi, je l’ai mis dans une situation terrible et je l’ai abandonné.

Lui : ne te blâme pas, tu as fait tout ce que tu pouvais, c’est elle qui a outre passé sa position. Ne te blâme pas, étant responsable de sa grossesse, j’envoyais régulièrement de l’argent à ma mère pour qu’elle puisse suivre les soins de la petite.

Moi, soulagée : Dieu merci, tu as bien fait. La déception et la colère ont fermé mon cœur.

Il nous conduit vers l’hôpital où les deux sont internées. On va d’abord dans la chambre de sa mère. Elle est allongée sur un lit couvert de drap blanc. Elle est calme, le visage dans le vide. Franchement, on dirait quelqu’un d’inoffensif. Un démon oui. Notre présence la sort de son absence. Elle pose ses yeux sur mon ventre et me regarde. Elle commence par pleurer et à me demander pardon et pour l’amour de Dieu de délivrer la petite. Je suis restée ébahie ! La dame là est folle, les infirmières penseront que je suis une sorcière. Son fils se rapproche d’elle pour la faire taire. Mais elle criait de plus belle

BM : c’est la punition Divine. Woumi, libère-nous, pardonne-moi et pardonne à Sheyi. J’ai entrainé la petite dans la bataille contre toi. Elle devrait accoucher depuis mais elle n’arrive pas. Chez mon féticheur, j’ai tout fait pour vous séparer. Impossible ! J’ai utilisé Sheyi pour vous nuire, cela n’a pas marché. Ce matin tôt chez le féticheur, il m’a dit que ton esprit est fort et que je ne peux rien contre toi. Tu es la seule et unique femme destinée à mon fils. J’étais aveugle, j’ voulais avoir le control sur mon fils et ses biens. J’ai impliqué Sheyi car elle était facilement manipulable. Il m’a dit que tant que Sheyi ne va pas demander pardon elle perdra la vie et son enfant. Tu es enceinte aussi tu sais ce que c’est. Pardonne-lui ooooh, c’est ma faute. C’est en quittant chez le féticheur que je me suis retrouvée dans ce lit avec les quatre membres paralysés. Pardonne-moi pour tout le mal que je t’ai causé.

Je n’attends pas qu’elle finisse. C’en était trop, je suis choquée. Elle divague, elle dit du n’importe quoi. Je sors de la chambre en larmes, la laissant avec son fils ; je suis à la recherche de Sheyi. Je suis fautive. Je suis la seule responsable de ce qui se passe dans cette famille et dans la vie de Sheyi.

Une infirmière me conduit une chambre où Sheyi était. Je trouve une Sheyi méconnaissable amaigrie, noire, avec des allergies pas possibles sur la peau. Elle allait très mal.

 Mon Dieu !! J’ai gâché la vie de cette petite. J’avance vers le lit de Sheyi, elle dormait. Je ne pouvais pas retenir mes larmes. Je tire une chaise pour m’assoir à son chevet. Le bruit de la chaise la tira de son sommeil. Elle était paniquée, et en même temps elle sauta de son lit. Elle vient se mettre à genou et se mets à me supplier.

Sheyi : maman pardonne-moi, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je te demande pardon. Au nom de Dieu pardonnez-moi. J’ai été envieuse et ambitieuse. J’ai séduit papa depuis le déménagement, ce n’était pas de sa faute. J’avais tout planifié. Maman pardonnez-moi. J’ai rêvé de votre vie, j’ai voulu profité de vos problèmes pour me faire une place dans votre monde. La mère de papa était ma bonne alliée. Et je l’ai suivi aveuglement. Elle ne m’a jamais conduit à l’hôpital pour mes soins comme vous le faisiez, on allait chez un herboriste qui me faisait boire des tisanes et des mixtures de tout genre. Il disait que c’était pour mon bien…

Je pleure avec elle, la mère de mon mari est tellement égoïste et mauvaise. La pauvre petite. Je n’arrive même plus à l’en vouloir. Je culpabilisais. Je l’aide à se relever, au même moment Rokan rentre dans la chambre :

Rokan : ma mère a rendu l’âme.

La Fissure