chapitre 23 : sauver les Khan
Ecrit par leilaji
Chapitre 23
****Lorelei****
Je me précipite dehors avant de me rendre compte que je ne connais pas de numéro d’urgence. Seigneur dans les films américains même les enfants savent qu’il faut appeler le 911 mais ici au Gabon qui peut dire qu’il a déjà enregistré le numéro de la police dans son téléphone. Je ne sais même pas s’il y a un numéro public sur lequel on peut joindre les forces de l’ordre ! La plupart du temps quand on appelle les keufs (flics) c’est qu’on a un parent dans ce corps et qu’il vient à notre rescousse. Sinon, ils disent à chaque fois : « désolé mais on n’a pas de carburant dans la voiture ! ». Même quand il y a des accidents, il faut payer leur carburant pour qu’ils viennent faire un simple constat. Je n’accuse personne en particulier, c’est juste que ce sont des idées qui me viennent alors que je suis en pleine panique, complètement déboussolée par ce qui se passe et en colère. Je sais bien que l’Etat ne les dote jamais d’assez de fonds pour fonctionner de manière autonome.
On pense toujours que c’est le genre de situation qui n’arrive qu’aux autres et PAN sans même s’en rendre compte, on y est plongé jusqu’au cou. Pourvu que tout le monde s’en sorte indemne.
Je cours chez le voisin le plus proche qui est à plus de 10 minutes de marche de la résidence des Khan. J’ai jeté mes talons au loin depuis longtemps et les gravillons sur la route me font un mal de chien. J’essaie de ne pas y penser. J’ai envie de revoir Gabriel et Mickaël, sain et sauf.
Mickaël ! J’ai été agréablement surprise de le voir à la soirée en costume. Même quand Monsieur Khan lui parlait, il ne me quittait pas des yeux. C’était… hum. Puis quand les choses ont commencé à tourner au vinaigre, il est venu me mettre en lieu sûr. Sans lui… je n’ose même pas pensé à ce que cet homme aurait fait de moi.
Quand j’arrive enfin, je tombe sur le gardien des voisins. Il sent à ma vue que quelque chose ne va pas.
—Bonsoir !
— Excusez moi, il y a des voleurs à côté chez les Khan, aidez moi s’il vous plait, aidez moi…
Je suis en panique totale à l’idée que le fait que je ne puisse pas contacter des policiers mette la vie de personnes qui me sont devenues chères en danger. Le gardien se lève et commence à appeler les autres gardiens aux alentours et ils s’apprêtent à aller vers la résidence des Khan en groupe. Heureusement que ce sont des personnes qui ont l’habitude d’être solidaires. Ca fait du bien de savoir que la vie n’a pas changé au point où les gens ne s’entraident plus.
Dieu merci.
J’envoie un message à Raphael pour lui résumer la situation. Il saura quoi faire pour rassurer maman et papa au cas où la nouvelle s’ébruite. Il sait toujours quoi faire ce petit malin.
Je cours derrière les gardiens qui se sont armés de machettes et de pieux.
Je ne sais pas si ça fera l’affaire devant des personnes armées de fusils, mais je sais qu’on y retourne en nombre. Par ailleurs, un des gardiens s’est proposé d’en parler à son patron qui est colonel dans la police. Je suppose qu’il pourra envoyer des éléments pour venir à notre secours.
C’est déjà ça.
****Mickaël****
Gabriel qui tente de prendre la défense de Madame Khan se prend un coup de cross.
Et je ne sais pas pourquoi, je plie le poing de rage et je dois vraiment me contenir pour rester calme. Ma propre réaction m’étonne et je tente de la camoufler au plus profond de moi.
Putain c’est à mon petit frère qu’il s’en prend ainsi ! Je vais lui fracasser le crane.
S’il est une chose qu’on apprend à faire à l’armée c’est à toujours analyser la situation avant d’agir. Avoir un plan d’attaque vaut mieux que compter sur la chance. Je n’ai pas d’arme, je ne vais pas jouer au super héros et me jeter sur eux. Si je me fais tuer, je ne vois pas qui je sauverai en étant mort. Quand je pense que j’imaginais que ce serait un boulot pépère ! Quitter l’armée et ses missions suicides pour me retrouver dans un braquage amateur ! Il n’y a rien de pire que les bandits amateurs. Quand ils paniquent, et ce qui est sûr c’est qu’ils paniquent vite, ils tirent sur tout et n’importe comment. Leurs réactions sont des plus imprévisibles.
Il est temps que je réagisse. Maintenant que Lola est hors de danger, mes idées sont plus claires et mon champ d’action plus large. Je regarde une nouvelle fois la scène : Okeu et un deuxième larron portent une arme. Le grand type baraqué quand à lui n’en porte pas. Il n’en a pas besoin, son corps à lui tout seul est une arme et une sacrée arme ! A vue d’œil, il doit faire au bas mot 2 mètres pour au moins 140 kilos. Je souffle tout doucement pour évacuer la tension qui m’habite.
Le groupe de Karisma ne pose pas de problème. Elles sont assises par terre, un peu à l’écart de la scène, leurs vies ne sont donc pas immédiatement exposées. Par contre les Khan, c’est une autre histoire. Monsieur Khan a été tabassé mais il peu encore se défendre. C’est un homme plutôt robuste et assez athlétique alors il supporte bien les coups. Je vois de la colère bouillir en lui à mesure qu’Okeu invective sa femme. Il ne va pas rester impassible encore longtemps, je le sens d’ici. Peut-être pourrai-je me servir de lui comme d’une diversion. Madame khan n’a reçu qu’un coup. Elle va bien. Le souci c’est qu’elle tarde à donner le bracelet qu’Okeu demande. Ce n’est pourtant qu’un bracelet, je ne comprends pas qu’elle y soit plus attaché qu’au diamant qu’elle vient de céder.
Bon, je vais commencer par éliminer un pion dans le jeu de l’adversaire. Je sais d’avance que le chef de la bande ne va pas bouger, ni le grand baraqué. Okeu va envoyer l’imbécile à ses côtés. Si je me débarrasse de lui, ça fera une arme en moins à combattre. La salle dans laquelle je suis est sombre. Je cherche à tâtons un objet cassable et un autre contendant. Je trouve un vase décoratif et un pot de fleur intérieur. Ces conneries que les femmes adorent tant pèsent des tonnes. Ca fera l’affaire.
Etape numéro 1 : Elimination de l’imbécile
Je brise le vase contre le mur de manière à ce qu’il fasse le plus de bruit possible. Le fracas attire leur attention. Okeu fait signe à l’autre d’aller voir ce qui se passe. Le mec se déplace avec son arme à la main. Il doit se croire invincible avec ce joujou. Je me place juste derrière la porte, dans son angle mort. J’entends des pas se rapprocher. La porte s’ouvre, en homme avance la tête, je vois le bout du canon. J’arrête de respirer pour ne faire aucun bruit. Il ouvre la porte un peu plus grand et cherche l’interrupteur de la main. Je ne veux pas qu’il puisse alarmer les autres, alors tout doucement, je referme la porte derrière lui et profite de la surprise occasionnée pour le déstabiliser et le faire tomber d’un ashi guruma (technique d’enroulement sur la jambe. En un seul coup de poing précis et violent, je le mets K.O. je ramasse l’arme qu’il a laissé tomber et l’examine malgré la pénombre. Je connais bon nombre d’arme par cœur et rien que la prise en main de celle-ci m’indique qu’il s’agit d’un vieux fusil de chasse qui en tire qu’une balle à la fois. C’est donc lui qui a tiré le coup de semonce que j’ai entendu quand j’étais avec Lola. Je fouille ses poches à la recherche de balles. Il n’y a rien sauf des bijoux. Ceux là, je suppose qu’il ne voulait pas les partager avec ses complices. Qu’à cela ne tienne, je vais me débrouiller sans arme. Je regarde une dernière fois le branleur endormi par terre. Je calcule selon la force du coup asséné et sa condition physique que j’en ai pour 4 à 8 minutes avant qu’il ne se réveille.
Je me reconcentre sur Okeu et les autres. Ça y est Khan est en rogne. L’homme qui fait deux fois son poids essaie de le contenir mais y arrive difficilement. C’est un vrai lion cet indien !
Etape 2 : Éliminer la deuxième personne avec une arme.
Ils me tournent le dos. J’ouvre la porte tout doucement de sorte de ne pas faire de bruit. Je compte sur ma rapidité et le silence de mes pas pour surprendre Okeu pendant que Khan déstabilise « musclor ». Il me faut juste cinq pas et je pourrai le frapper de toutes mes forces. Voir sa cervelle se répandre sur le sol, ne me dérangerait pas vraiment.
J’essaie pourtant d’en finir avec cette partie de moi. Hors de question que j’élimine l’un d’eux tant que ma vie ou celle d’une autre personne n’est pas en danger. J’ai quitté l’armée pour cela. Pour avoir le libre arbitre et pouvoir enfin décider que chaque vie à une valeur.
Il ne me faut que cinq pas ! Cinq petits pas ! A condition bien sûr qu’il ne se retourne pas.
Je m’élance.
Premier pas.
Je ne le quitte pas un seul instant des yeux. Il vise Khan qui lutte contre 140 kilos de muscles.
Deuxième pas.
Le perdre de vue serait signer mon arrêt de mort. Khan s’est tourné de manière à ce qu’il ne soit plus dans le champ de mire d’Okeu. Très bonne chose.
Troisième pas.
Ma respiration s’accélère.
Quatrième pas.
En une nano seconde, je sens qu’il a à son tour senti ma présence et va se retourner.
Cinquième pas.
Je fonds sur lui mais il a eu le temps de se retourner complètement. Il tire pendant que je le percute violemment.
Je me palpe mentalement. Pour le moment, je ne sens aucune douleur. Je crois que je ne suis pas blessé. C’est passé à un cheveu.
Je sens une brûlure dans mes côtes mais rien de bien inquiétant. Un filet de sang coule sur ma peau. Putain, je le tiens ce fils de p***. Le choc l’a déstabilisé. Je lui assène un bon coup dans le plexus solaire, ce qui lui coupe la respiration. J’attrape sa tête et la cogne contre le sol avec pour idée de briser son crane mais à la dernière minute je me retiens un peu. Il est K.O.
Etape 3 :
Il ne reste que musclor. Je prends une nouvelle fois mon élan, et me jette vers eux. Je grimpe sur son dos de manière agile et m’appuyant sur la gravité pour peser de tout mon poids et j’enserre son cou de mon bras pour lui faire une clef d’étranglement. Je passe mon avant bras droit levé et place le dos de ma main gauche sur l’épaule musclée du grand baraqué. Je rejoins mes deux mains, paume face à face. L’étranglement se fait en déséquilibrant Musclor un peu vers l’arrière et en tirant mon avant bras droit dans la même direction.
Maintenant, il s’agit de résister à celui-là, qui essaie à tout prix de se débarrasser de moi. Je presse encore plus fort malgré les coups qu’il me donne dans les côtes avec ses coudes pour me faire tomber. Concentré sur moi, il lâche Khan qui s’effondre en face de moi mais je ne m’inquiète pas pour lui, il est juste sonné. Ok. Tout le monde est hors de danger. Petit à petit Musclor commence à manquer d’oxygène, je le sens parce que ses gestes sont plus lents, moins précis. Pourvu qu’il lâche prise bientôt parce que moi non plus je n’en peux plus. Les muscles de mon bras sont tétanisés par l’effort fourni.
Encore quelques secondes… Déjà ses genoux fléchissent. Je mets mes dernières forces dans la prise. Il tombe sur le sol. Je suis moi-même essoufflé. Aucun homme aussi musclé soit-il ne peut résister à cette prise. Il finit toujours par s’endormir.
Je porte enfin secours à Monsieur Khan. Sa femme me rejoint et le prend dans ses bras tandis que leur nièce se précipite vers nous ainsi que les autres personnes de l’assistance.
— Tu rêvais déjà d’être une veuve heureuse avec mes milliards ! taquine-t-il.
— Gros imbécile, tu ne pouvais pas te tenir tranquille ! J’ai bien cru qu’il allait te tuer. Dit-elle en pleurant de plus bel à la vue de son visage désormais tuméfié et en le serrant fort dans ses bras
— Et toi tu ne pouvais pas simplement lui donner ton bracelet… (il grimace de douleur sous l’étreinte de sa femme mais ne s’en plaint pas) Je t’en ferai un autre.
Il se lève, aidé par Madame Khan et sa nièce.
— Je suis vraiment désolée Leilaji. Murmure cette dernière à l’intention de sa tante. C’est moi qui lui ai dit que tu avais le code. Je suis vraiment désolée.
Leila la serre dans ses bras sans rien dire.
Elle est émue et heureuse d’avoir les siens près d’elle.
Je regarde mon frère. Il se relève aidé par son assistante qui a fait preuve de beaucoup de sang froid durant cette soirée qui a dû être cauchemardesque pour eux. Il a l’air d’aller bien. Je suis soulagé bien malgré moi.
Des personnes entrent en groupe dans la maison. On peut les voir depuis les porte-fenêtre. Je crois voir Lola parmi eux. Il est temps que je m’en aille.
— Merci Mickaël ! dit Khan en se rapprochant de moi en claudiquant. Quand je pense que vous étiez censé commencer la semaine prochaine et qu’aujourd’hui ne devait être qu’une simple visite des lieux. Merci encore. Pour tout.
— Pas de quoi.
Je me mets à chercher les espèces d’enc… qui ont fait foirer cette soirée. Musclor est toujours avachi par terre. Je cherche le chef de la bande des yeux. Merde, il n’est plus là ! Je me mets à réfléchir à toute allure. Son oncle était surement celui qui devait les aider à fuir rapidement. La voiture prévue pour leur fuite doit être garée là où ce con se dirigeait avec Lola.
— Faut que j’y aille, dis-je en partant.
Je cours à sa poursuite. Je ne peux pas le laisser s’échapper. Pas après ce qu’il a essayé de faire.
****Leila Khan****
Quelle soirée ! On a été dévalisé. Ils ont emporté tous mes bijoux. Et j’en avais beaucoup. C’est le bon côté des choses quand on est marié à un indien. L’Inde a une grande culture de fabrication et de port de bijoux en or paré de pierres précieuses. Et j’en ai reçu en grande quantité comme dot de la part d’Alexander. Par respect pour ta culture togolaise disait-il. Et aujourd’hui ils ont tout emporté. Mais ce qui me fait le plus mal c’est que cet imbécile d’Okeu ait pris le bracelet qui représentait mes débuts avec Alexander.
Ce bijou est irremplaçable dans mon cœur.
Je ne sais pas ce qui se passe dans ce pays. Seront nous toujours des étrangers malgré tout ? J’ai vu tant de haine dans les yeux d’Okeu. Pourtant je suis aussi d’ici, pourquoi ne veulent-ils pas le reconnaître. Quand j’aurai des enfants avec Xander, dois-je aussi craindre pour eux ? Je ne sais pas, mes pensées sont confuses.
Quitter le pays ?
Je ne sais pas.
J’estime avoir tant à y faire.
Aller en Angleterre ? Xander et Karisma s’y sentiraient bien, il y a une forte communauté indienne là-bas.
Je prendrais la décision plus tard avec Xander et Karisma.
****Lorelei ****
Tout le monde va bien Dieu soit loué. Je suis tellement heureuse du dénouement de la soirée que je sens mes jambes fléchir. Dès que Gabriel me voit, il court vers moi et me serre dans ses bras. Je me remets à pleurer. Décidément, c’est la soirée des larmes. Mais cette fois-ci ce sont des larmes de joie.
— Bébé, tu vas bien ? Je suis tellement soulagé de te voire saine et sauve.
Je souris doucement. Trop d’émotions du coup. Gabriel en oublie même notre pacte. Il m’appelle bébé, devant tout le monde ?
— Oui, je vais bien.
Mais ma phrase ne le rassure pas. Il me touche, remet mes cheveux en place, me scrute de ses yeux noirs. Oh Monsieur Chocolat, je vais bien ! Nadine se rapproche de nous, les yeux rouges d’avoir ressenti tant d’angoisse. Je quitte les bras de Gabriel pour ceux de Nadine.
— Dieu merci tu vas bien.
— Oui. Je suis contente que tu ailles bien aussi.
On ne sait plus quoi se dire d’autre. Des policiers sont enfin là et commencent à circuler parmi nous pour recueillir des renseignements.
Il manque quelqu’un ! Mickaël !
— Et Mickaël, où est-il ?
Les traits de Gabriel se crispent immédiatement. Je le supplie des yeux de me répondre. Il a tant fait pour moi, pour nous. Est-ce encore le moment de lui en vouloir ?
— Gabriel où est ton frère ?
— Son frère ? s’exclame Nadine qui découvre leur lien de parenté.
La vie est vraiment étrange. Car quand on y pense bien, sans moi, ils ne se seraient peut-être pas retrouvés. C’est parce que Gabriel est parti à ma recherche qu’il est venu au dojo du GENA et a vu Mickaël. C’est moi qui les ai liés la première fois. Et c’est ce que je vais continuer à faire.
— Gabriel où est ton frère ? j’insiste d’une voix plus forte.
— Je n’en sais rien. Il est parti, finit-il par répondre.
— Comment ça parti ?
— Pourquoi tu t’inquiètes autant. Il va bien.
La porte centrale de la salle de réception s’ouvre de nouveau. Mickaël apparaît la moitié de sa chemise ensanglantée. Il traîne un homme par terre par le col de sa chemise comme s’il traînait un sac de patates. Je reconnais immédiatement Okeu, le visage en sang.
Mickaël avance d’un pas chancelant. Un pied après l’autre, il sent qu’il tire sur ses dernières forces. Tout le monde s’écarte à son passage. Une fois arrivé devant les Khan, comme si l’homme ne pesait rien, il en jette le corps non loin du couple.
Puis il regarde Madame Khan et lève sa main pour y dévoiler un bijou. Un bracelet ?
— Je vais vous facturer un petit supplément pour cette journée qui est venue bien trop tôt à mon gout. Dit-il pince sans rire. Je ne travaille même pas encore pour vous et … je joue déjà ma peau…
Monsieur Khan lui prend le bracelet dans la paume et le rend à sa femme qui n’en croit pas ses yeux.
— Votre prix sera le mien.
— Le … reste …est dehors.
Il finit par tomber sur ses genoux, épuisé d’avoir bataillé seul contre tous. Sa respiration est de plus en plus sifflante.
— Je suis un peu … je crois que je suis … blessé, dit-il en tentant de comprimer la blessure faite à ses côtes qui saignent abondamment.
Une énorme tache rouge l’auréole, son regard devient de plus en plus vitreux. Il est en train de perdre du sang. Je veux aller lui porter secours mais Gabriel me retient par la main. Très fort. Je le regarde. Il n’a d’yeux que pour son frère. Son visage qui habituellement trahit le moindre de ses sentiments est de marbre. Finalement, c’est Nadine qui se rapproche de Mickaël pour voir ce qu’elle peut faire pour lui venir en aide. Madame Khan s’est déjà rapprochée du poste fixe pour appeler une ambulance.
Je tente une nouvelle fois de dégager ma main mais Gabriel accentue la pression sur mes doigts m’intimant de rester à ma place.
Je ne sais à quel moment je me suis dégagée de sa poigne pour m’éloigner de lui…