Chapitre 24

Ecrit par Jennie390

⚜️Chapitre 24⚜️

Hortense Ratanga épouse Izangault

—Tu m’as parfaitement entendu, me dit Sabine. Le gars avait des relations sex*uelles avec des patientes de l’hopital. 

Je suis sans voix pendant près d’une minute.Je ne sais vraiment pas quoi dire face à une telle révélation.

—Tu es sûre de ça ? Je demande. C’est vraiment une chose invraisemblable Sabine. Tu es sûre qu’on parle du même Emile Biyoghe ? 

—Je parle d’Émile Biyoghe l’architecte,je t’assure que c’est vrai. 

—Et comment cette histoire s’est-elle terminée ? Il n’a jamais été découvert ? 

—Honnêtement je ne sais pas comment ça s’est terminé Hortense parce qu’environ 6mois après mon gars et moi, nous nous sommes séparés. Mais de ce que je sais, Emile s’était arrangé avec mon type pour venir à l’hôpital pendant les jours où il n’y avait pas de visite et ce, très tard dans la nuit. Et ce n’était pas tout le temps mais environs tous les trois mois. 

—Franchement je suis choquée par ce que tu me racontes. 

—Ça m’avait choqué aussi à l’époque mais avec tout ce qu’on entend de nos jours, ça ne me choque plus. Les gens font des pratiques bizarres pour l’argent donc moi plus rien ne m’etonne. 

—Tu penses que ce sont des pratiques ? Je demande. Que le gars est dans une secte ? 

—Moi je ne vois que ça hein parce que je ne comprends pas comment une personne en pleine possession de ses capacités psychologiques coucheraient délibérément avec une folle. Bon il faut que je te laisse, mais s’il te plaît, je ne veux pas que mon nom soit cité où que ce soit. Je ne veux pas recevoir une quelconque plainte pour diffamation. Je n’ai pas les moyens pour payer à ce gars des millions de dommage et intérêts lors d’un procès. 

—Non ne t’inquiète pas, je ne vais citer ton nom nulle part. Merci encore pour ton appel passe une bonne fin de journée, bye. 

—Allez bye, dit-elle avant de raccrocher. 

Je suis tellement sonnée par ce que je viens d’apprendre que je m’assois. Quelle histoire sordide !!! 
À cet instant, Landry entre dans la cuisine. 

—Bonsoir Horty. 

—Bonsoir toi, comment vas-tu ? 

—Oh super hein ! J’ai finalement vu la connaissance de Richard, on a longtemps discuté et il m’a donné le job. 

—Ah bon ? Mais c’est génial ça ! 

—Je t’assure ! Et comme Richard lui avait déjà passé mon CV, il a vu à l’intérieur qu’après mon diplôme j’ai travaillé au ST’ THOMAS HOSPITAL de Londres pendant 1 an et demi. Quand il les a appelés, ils lui ont dit beaucoup de bien de moi. Donc avant qu'on ne discute aujourd’hui il avait déjà décidé de m’embaucher. 

—Je suis trop contente pour toi, lui dis-je en le serrant dans mes bras. Tu le mérites, tu as tellement travaillé dur pour y arriver. 

—Ce sont mes efforts et mon dur labeur, mais Richard et toi y êtes pour beaucoup. Merci infiniment Horty. 

—Allez arrête de me remercier. 

Je me remet à découper mes légumes pendant que Landry récupère une brique de jus dans le frigo et se sert un verre. 

—Alors et ta journée ? Tu m’avais l’air contrariée quand je suis entré dans la cuisine. Il y a un soucis ? 

—J’ai passé une belle journée en somme mais on m’a parlé de quelque chose d’assez troublant qui me laisse sans voix. 

—Comment ça ? 

Je lui raconte en détail ma conversation avec Dora puis celle avec Sabine. Le moins qu’on puisse dire c’est que Landry a l’air tout aussi sonné que moi. 

—C’est un truc de fou, fait Landry. Comme on dit ces derniers temps, c’est une dinguerie ! 

—Je t’assure ! 

—Mais est ce que ce sont des infos fiables ? Ou alors, ce n’est que le kongossa ? 

— Dora c’est une amie et ce n’est pas le genre à inventer des trucs sur les gens. 
Bon la Sabine en question je ne la connais pas trop bien mais en vrai je ne sais pas quoi penser. 

—Et tu vas en parler à Richard ? 

— Non je ne le ferai pas, je réponds. Tu sais que Richard a horreur des accusations sans preuve. Si je vais lui dire des trucs pareils sur son ami sans présenter la moindre évidence, il peut se fâcher contre moi. Surtout si je lui dis que je tiens ça de Dora, il ne va vraiment pas aimé. Les deux ne s’apprécient pas beaucoup. 

—Ouais je comprends. Et c’est mieux de prendre une telle info avec des pincettes c’est très facile de se retrouver avec un procès au dos pour diffamation. 

—Ouais tu as raison, dis-je. 

—Tu as besoin d’aide avec la cuisine? 

—Non je m’en sors bien, t’inquiète, merci. 

—D’accord, je vais donc monter dans ma chambre, à plus. 

—À plus tard. 

Il s’apprête à sortir de la cuisine, puis se retourne finalement. 

— On a aucune preuve que ce soit vrai, dit Landry. Mais il faut avouer que la tête de psychopathe qu’il a collerait bien avec une histoire aussi sordide. Bizarrement, ça ne m’étonnerait même pas qu’un type comme lui ait de tels squelettes dans son placard. 

—C’est tout simplement parce que je pense exactement comme toi que cette histoire me dérange. Tu imagines bien que je ne veux pas d’un tel personnage dans mon entourage. 

—Clairement. Donc pour en avoir le cœur net, peut être qu’il te faut un peu creuser pour voir si c’est vrai ou pas. 

—Je gratterai plus tard pour voir, on ne sait jamais peut-être que je vais trouver quelque chose, je lui répond après un moment de silence. 

—Mais fais gaffe Horty, Vas-y Molo. 

—T’inquiète ! 

Il hoche la tête et me sourit avant de sortir de la cuisine. Je continue à préparer mon repas la tête pleine d’interrogations. 

            ♤~~~~~~~♤     

Germain Makaya

L’ambiance est morose dans la maison depuis ce matin. Premièrement pour l’incendie qui a ravagé le box de Bertille et deuxièmement à cause de toutes nos affaires qui ont été volées. 

Bertille a envoyé les filles demander au boutiquier du quartier de nous donner du pain au beurre et des boîtes de sardines à crédit pour qu’on puisse se mettre quelque chose dans le ventre. Vu que nous n'avons même plus de gazinière où cuisiner quoi que ce soit. 

Je termine de me doucher puis j’enfile un short, un tee shirt et les babouches. Je sors de la chambre et je trouve Bertille assise par terre en larmes. 

—Tu vas te rendre malade Bertille, je lui dis. Si ta tension monte là comment on va faire ? Déjà que nous aurons du mal à nous nourrir. 

—Germain, je t’ai déjà dit que quand tu n’as rien d’intelligent à dire, il faut fermer ta gueule ? 

—Donc tu veux dire par là que je ne raconte que des bêtises ? Je suis bête alors ? 

—Un véritable idiot ! Vocifère t-elle. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour terminer avec un type comme toi. 

—Je ne vais pas te répondre aujourd’hui, mais si tu veux crier sur quelqu’un, il faut aller voir celle qui prend la tontine ce mois ci. Quand elle va te menacer pour demander son argent, là tu pourras crier, tchuip ! 

Je m'apprête à sortir lorsqu’elle m’interpelle. 

—Et là tu vas où comme ça, me demande t-elle ? 

—Je vais aller manger le bouillon de sanglier au bar du carrefour avec mes amis. Ils m'ont invité. Après je vais aller jouer une partie de damier avec les gars et peut-être partager un verre de vin de palme. 

—Tu ne cherches pas une solution à nos problèmes, non tu vas jouer au damier et boire le vin de palme. Tu n’es qu’un irresponsable Germain. 

—Je dois faire quoi Bertille ? Quelle est cette solution que je dois trouver ? 

—Tu n’es qu’une déception ! 

—Je ne vais pas te répondre ma chère. Mais de toutes les façons je vais aller retrouver mes amis, je vais leur demander de me faire un petit prêt pour qu’on puisse se maintenir un moment, ça te va ? 

Elle bouscule la tête et ne me répond plus. Je sors de la maison sans plus rien ajouter, je n’ai pas envie de me disputer avec elle aujourd’hui. Pourtant le malheur qui la fait pleurer aujourd’hui va se transformer en joie demain. Ça ne sert à rien de le lui expliquer, elle ne comprendrait pas. Elle ne comprendrait pas que j’ai dû prendre certaines décisions pour le bien de la famille, aussi dures soient-elles. 

           ~~~Flash back~~~

Hier matin dans le Bureau d’Émile Biyoghe

Finalement Emile se met d’accord avec Bertille de la rappeler demain matin après qu’il ait discuté avec Yolande. Il propose de nous déposer mais mon idiote de femme refuse. Elle-même ne voit pas qu’on a déjà beaucoup marché sous le soleil ? 
Emile se lève pour la saluer mais elle ignore sa main tendue, puis se met à marcher vers la sortie. Quelle sauvage ! 

Dès que je me lève à mon tour, Emile me tend la main en me regardant droit dans les yeux. 

—Au revoir Tonton Germain, me dit-il. 

Je me rend compte qu’il y a un petit bout de papier dans sa paume de main. Je lui serre la main et je recupere discrètement le papier. 

—Au revoir Emile, je répond en glissant la main dans ma poche. 

Nous sortons et pendant que nous attendons le taxi, je vois Emile qui monte dans une Audi R8 GT de couleur noire chromée. Cette voiture coûte au minimum 250.000 euros donc plus de 100 millions de FCFA. Putain ! Il y a vraiment des gens qui vivent bien dans ce monde pendant que d'autres se battent pour essayer de manger convenablement. 

Deux heures plus tard, je suis sous le manguier près de la maison. Bertille est en train de vendre sa marchandise au carrefour et nos filles sont à l'école. Je téléphone à Emile. 

—Allo, dit-il. 

—Bonsoir Emile c’est Germain Makaya. Euh comment vas-tu mon fils ? Tu… 

—Épargne moi tes simagrées, ça va nous faire gagner du temps, me dit-il sèchement. 

Quel impoli ! 

—Tu m’as donné ton numéro, voilà pourquoi je t’appelle. 

—Je ne vais pas passer par quatre chemins, je ne veux pas voir ta femme, ni chez moi ni à mon bureau. Je ne veux même pas la voir à moins d’un mètre de ma personne. 

—Nous avons le droit de nous inquiéter pour Yolande, dis-je. Elle comme notre fille et… 

—Tu te fiches de Yolande comme de l’an 40 Germain donc arrête ta comédie et fais nous gagner un temps précieux. Je t’assure que si je raccroche, tu vas passer à côté d’une opportunité en or que tu n’auras plus la grâce de voir dans toute ta misérable vie de pouilleux. 

Il est tellement arrogant ce petit, il se croit vraiment au dessus des gens à cause de l’argent qu’il a. Mais ce n’est pas de sa faute, il roule sur l’or, il peut donc se permettre tout et n’importe quoi. Et ce n’est clairement pas moi qui vais lui faire le reproche pour lui montrer comment bien se comporter. Quand on a le ventre vide on ne donne pas des cours de politesse aux gens qui mangent 3 fois par jour. En ce qui me concerne, il peut me parler comme il veut, du moment où il me sort de la misère. 

—Ne te fâche pas, je comprends ce que tu dis. Je suis prêt à garder Bertille hors de tes plates bandes mais il faut que tu y mettes le prix. 

—Pour que je te montre que je ne rigole pas du tout, envoie moi ton numéro Airtel money. 

C’est tout empressé que je donne mon Airtel money et dès que je reçois la notification, je regarde combien il m’a envoyé. J’ai la mâchoire qui tombe presque lorsque je me rends compte qu’il m’a envoyé 1 million de FCFA. Je cligne des yeux tellement j’ai l’impression de rêver. 

—Ça ce n’est rien comparé à tout ce que je pourrais te donner si tu joues bien ta partie. 

—D’accord dis moi ce que tu veux que je fasse, je le ferai sans hésitation. 

—Très bien, me répond t-il. Je suis convaincue que ta femme ne lâchera pas l’affaire donc je veux que tu prennes les devant. Tu fais exactement ce que je vais te demander de faire. 

          ~~~Dans la nuit~~~

Je me lève en sursaut en entendant Bertille crier, elle a apparemment fait un nouveau mauvais rêve. J’essaye de la dissuader d’appeler Emile mais elle m’envoie balader. Je la vois très décidée à aller le voir, rien ne va l’arrêter, je n’ai donc pas le choix que de mettre à exécution les instructions d’Émile que j’ai préparé pendant l’après midi. 

Trois jeunes du quartier ont déjà été engagés, ils ont reçu de très grosses sommes d’argent, le matériel pour mettre le feu est prêt. Il ne manque que mon feu vert. Pendant que Bertille est au téléphone avec Emile, je prends mon téléphone et j’envoie un texto aux gars pour leur dire de passer à l’acte tout de suite. C’est un box en planches, ça va brûler rapidement. 

Puis je reçois un texto d’Émile. 

« Je suppose que tu sais qu’à l’instant même je suis en train de parler avec ta femme depuis mon numéro fixe, j’espère que le travail a déjà débuté. Ne joue pas au plus malin, c’est toi qui sera perdant ».

Quelques minutes plus tard, nous courons vers le carrefour pour aller éteindre le feu. En chemin j’envoie un texto aux gars pour la deuxième partie du plan. Sortir les choses de ma maison en passant par la porte arrière. Ils vont aller tout vendre et garder l’argent qu’ils obtiendront. 

J’envoie ensuite un message à Emile pour lui dire que tout a été fait convenablement. 

             ~~~Fin du Flashback~~~

Je suis en route pour le bar lorsque je vois un transfert de 4 millions sur mon téléphone. Mon cœur bondit dans ma poitrine. Je suis tout de même convaincu que s’il est prêt à dépenser autant pour ne pas qu’on voit Yolande, ça veut dire que les soupçons de Bertille sont fondées. Est-ce que cette petite est même encore en vie ? 
Bon moi je m’en fou, du moment où je gagne gros le reste m’importe peu. 

 Emile m’envoie ensuite un texto. 

« Voici ta récompense pour le moment, reste à l’écoute. Je n’en ai pas fini avec ta femme, à plus ! « 

Bonne lecture.
Dans le secret