Chapitre 24
Ecrit par Auby88
NB : Coucou chers Tous. Désormais je publierai de courts chapitres pour pouvoir satisfaire plus régulièrement votre envie de connaître la suite. Merci pour la compréhension et pour l'intérêt que vous portez à l'histoire. Bonne lecture et bonne journée !
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"Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. (Jean de La Fontaine)"
Maëlly FREITAS
- Cette situation entre nous a trop duré, Eliad ! Il est temps que tu consultes un spécialiste !
Il enfile son pantalon sans même prendre la peine de me répondre.
- Eliad ! Aie au moins la décence de me répondre quand je te parle d'un sujet aussi sérieux !
- Je te le répète, Maëlly. Je n'ai aucun problème.
- Ah ! Parce que tu trouves normal que tu n'aies pas d'érection ou qu'elle dure à peine quelques secondes, ou pire encore que tu éjacules précocement en étant en moi ?
- Ce sont des choses qui peuvent arriver à tous les hommes ! me lance-t-il sans même prêter attention à moi.
- Aussi fréquemment ? Mon cher, j'en doute !
- Je suis resté sobre pendant des années. C'est donc normal que sexuellement parlant, je connaisse quelques ratés. Ce n'est pas pour autant que je doive voir un docteur !
- Ça fait deux mois que cela dure, Eliad ! C'en est trop pour moi. Je ne suis quand même pas restée chaste durant tant d'années pour en arriver à ça.
- Je ne t'ai pas obligée à te préserver pour moi. Et si tu ne peux être patiente avec moi, alors tu sais ce qu'il te reste à faire.
- Non, Eliad. Je ne veux pas qu'on se sépare. Pour rien au monde. C'est d'ailleurs pour cela que je recherche des solutions.
- D'accord. Alors, je te le répète, Maëlly, sois patiente avec moi.
Je hoche juste la tête et réplique en aparté :
- Je parie que si tu es bloqué, c'est parce que tu penses encore à ta morte et à l'autre garce. Maudites soient-elles !
- Que dis-tu ?
- Rien, mon cœur ! dis-je en souriant comme si de rien n'était.
- Bien. Je vais prendre une douche dans ma chambre puis je conduirai ma fille à l'école, avant de me rendre au boulot... Au fait, j'aurai une semaine très chargée, alors on ne pourra pas se voir régulièrement. Tu ne le prends pas mal, j'espère !
- Non.
Il vient déposer un bisou sur ma joue.
- Je sais que c'est frustrant pour toi, mais je te promets que nos prochains moments intimes seront différents.
- D'accord, mon cœur ! dis-je, même si je sais qu'il ment.
Il m'a répété ce même refrain tant de fois, sans suite favorable. J'attends qu'il soit parti pour jeter avec rage les coussins contre le mur.
Ma vie sexuelle avec Eliad est nulle. En plus, quand je passe la nuit dans sa maison, moi la grande Maëlly FREITAS, je suis réduite à rester dans cette chambre d'amie qui fait à peine le cinquième de mon duplex. Pourquoi ? Parce qu'Eliad le veut ainsi. Parce qu'Eliad ne veut pas que je dorme avec lui dans sa chambre :
" Maëlly ! Comprends-moi. C'est la chambre de mon épouse. Aucune autre femme ne peut y dormir. Ce serait comme lui manquer de respect".
Voilà ce qu'il m'a servi comme excuse. Mais sérieux ! Comment peut-on manquer de respect à une personne décédée depuis des années et dont le corps enfoui six pieds sous terre est certainement entièrement rongé par les vers ?
De toutes façons, si Eliad pense se débarrasser de moi, il se trompe. Maintenant que je suis dans la barque, je ne compte pas en sortir ! Je m'accrocherai qu'elle balance ou qu'elle soit stable. Point barre !
Je me lève du lit, enfile mes vêtements puis quitte cette maison. Tandis que je roule, mes yeux tombent sur une demeure assez familière. Finalement, je compte modifier un peu mon programme. Je ferai un petit arrêt chez le propriétaire de ladite maison avant de rentrer chez moi.
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Edric MARIANO
J'ai passé la nuit, éveillé. Ma tasse de café vide traîne sur la table basse près de moi. Ai-je encore perdu mon temps à tenter d'écrire quelque chose d'assez potable à mes yeux ?
Non, j'ai plutôt fait de la lecture. Oui, depuis un certain temps, j'ai appuyé le bouton pause sur l'écriture.
Je suis devenu un lecteur assidu, tous genres littéraires compris. Je n'ai rien d'autre à faire, alors je passe ma journée à lire des tonnes de bouquins et à faire des critiques littéraires pour mon propre plaisir ou pour certains sites qui me sollicitent. Cela me permet non seulement d'aérer mon esprit, mais aussi de me rendre progressivement compte de combien je suis meilleur que d'autres auteurs.
Ecriture et lecture, c'est du pareil au même ! Littérature et toujours littérature ! me dirait-on. Mais toi, t'as pas autre chose à faire que ça ?
Qu'est-ce que j'y peux, moi, si tout ce qui tourne autour des livres constitue ma seule passion ?
Je ne peux m'imaginer faire autre chose. Encore moins m'imaginer derrière un bureau dans l'entreprise de mon père ou toute autre entité…
Bref, ça ne sert à rien d'expliquer pourquoi je ne fais que ça. On ne me comprendrait pas. De toutes façons, j'ai hérité d'assez d'argent de ma défunte mère pour pouvoir vivre chichement pendant de nombreuses années.
Ce n'était qu'une parenthèse que je clos aussitôt. Ma lecture, je la continue. J'ai besoin de garder mon esprit occupé pour ne pas penser à Maëlly, lovée dans les bras d'Eliad, pour ne pas les imaginer en train de …
Putain ! Oublie-la. Oublie-les.
Et surtout rappelle-toi que Maëlly est une peste.
Oui, je l'admets. Mais qu'est-ce que j'y peux, si je l'ai dans la peau ?
On vient de sonner à ma porte. Qui peut bien me rendre visite ce matin ? Je n'ai même pas encore rangé tout le bazar qu'il y a ici. Je déplace une ou deux choses rapidement, puis vais ouvrir.
- Qu'est-ce que tu fais ici, toi ?
- Bonjour Edric, je peux entrer ?
- Tu as le toupet de venir chez moi après ce que tu m'as fait !
- Bah voyons, Edric. C'est du passé tout cela. Tu devrais l'avoir déjà oublié !
- Va-t'en, Maëlly !
- Tu ne chasserais quand même pas une amie de longue date !
- Ah ! Maintenant on est amis ?
- Ça a toujours été le cas, Edric. Tu…
- Qu'est-ce que tu veux concrètement ?
- Juste discuter avec toi. Allez, laisse-moi entrer... Juste quelques minutes...
Sa voix est si suppliante que "je baisse ma garde". Elle en profite pour se faufiler à l'intérieur de ma demeure. Je ne l'en empêche pas.
- Le désordre et toi, vous êtes des compagnons inséparables ! Il est temps que tu te prennes une femme et que tu arrêtes de fréquenter les putes.
Qui lui a même dit que je continue de fréquenter les bordels ?
- Au fait, tu as revu Nadia ? poursuit-elle. Je suppose que vous êtes en couple à présent.
Quelle femme exécrable que Maëlly !
- Tu crois que tout le monde doit suivre l'exemple d'Eliad et toi !
- Oh, les nouvelles vont vite par ici. Tu vois, contrairement à toi, j'atteins toujours mes objectifs.
- Félicitations donc, Maëlly FREITAS. Tu veux que je te serve quelque chose ?
- Non. Ce n'est pas la peine. Je parie que tu n'as aucun verre propre actuellement.
- Tu n'es pas prête de changer toi. Tu me détestes ouvertement, mais tu trouves toujours le moyen de venir chez moi. Qu'est-ce que tu me veux à la fin ?
- Rien. Je ne peux juste pas m'empêcher de passer te taquiner de temps en temps. Tellement, t'es idiot !
Elle se marre. Je la fixe, puis avance vers elle.
- Maëlly, je commence à voir clair dans ton jeu.
- De quoi tu parles ? Tu…
Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase. Je la plaque contre le mur et immobilise ses bras. Je sens son coeur battre fortement.
- Lâche-moi, sale con !
- Avoue que c'est ce que tu as toujours voulu, depuis toutes ces années !
- Pour rien au monde, je ne voudrais coucher avec toi !
J'émets un rire des plus sonores.
- Tu mens.
- Je n'aime qu'un seul homme, Eliad et c'est lui seul que mon corps désire. Toi, tu ne lui arrives pas à la cheville !
- Peut-être, mais cela se sent qu'il ne te satisfait pas au lit.
- Tu te trompes. Eliad est un dieu au lit. Et tu ne peux imaginer combien je crie de plaisir quand il est en moi ! En moi, tu entends !
A nouveau, je ricane.
- Vraiment ?
- Oui ! A présent, lâche-moi, sale pervers.
- A vos ordres, miss Hypocrite ! répliqué-je en relâchant ses bras. De toutes façons, tu ne fais aucun effet au mâle que je suis, tellement tu me dégoûtes. Et puis, des restes d'Eliad, je n'en veux pas.
- Imbécile ! hurle-t-elle en approchant sa main de mon visage.
Je l'arrête à temps et serre fortement son bras.
- Aïe ! Tu me fais mal !
Je ne l'écoute même pas. Je maintiens son bras et la jette hors de chez moi.
Dehors, je l'entends vociférer contre moi. J'inspire encore et encore pour calmer le mâle en moi, qui s'est réveillé tout à l'heure. Je me demande encore comment j'ai pu me retenir de l'embrasser alors que tout mon être ne voulait que ça, alors que tout mon être la désirait tant !
Arrête Edric ! Arrête ! Maëlly est un poison que tu te dois de sortir impérativement de ton coeur avant que cela te tue !