Chapitre 24
Ecrit par Djamila Diallo
Bonne lecture à vous bisous
Tout mon courage s'est évanoui depuis ma dernière entrevue avec ma mère, J'étais absolument atterrée, je n'arrivais plus à fermé l'œil, car je passais la plus grande partie de mes nuits à imaginer comment je vais annoncer cette nouvelle à mon mari, comment lui dire en face que je ne pourrai plus jamais faire d'enfant ? Pour tout vous dire, je vivais dans une inquiétude mortelle.
Après une semaine passé au village, je décide finalement de rentrer chez moi, mais avant je suis allée voir ma mère pour une dernière fois.
Au domicile de ma mère :
- Bonjour, dis-je sèchement
Elle : bonjour !
- alors t'es venue me faire part de ta décision ou devrais-je dire votre décision ta tante et toi ? me dit-elle froidement
Je ne réponds pas.
Elle : quel jour avez-vous choisi pour me sacrifier afin que tu puisses rejoindre ton foyer ?
pas de réponse.
Elle : mais c'est à toi je m'adresse ou t'as perdu ta langue ?
- tu te trompes lourdement si tu penses que j'ai envisagé de te sacrifier, dis-je en la regardant droit dans les yeux
- pourtant, le seul moyen pour toi de devenir mère est de me sacrifier, le sais-tu ? Ajoute-t-elle
Moi : tu sais maman entre toi et moi il y a une grande différence.
Elle : ah bon ?
Moi : oui, parce que contrairement à toi, moi je ne pourrai jamais faire du mal à mes proches encore moins à des gens que j'aime.
Elle ne dit rien.
Moi : j'aime mon mari et tu ne peux pas savoir à quel point, mais l'amour que j'ai pour toi n'es pas comparable à celui que j'éprouve pour lui... je me suis sacrifiée pour toi pour éviter que ce psychopathe ternisse ton image en me remettant avec lui tout en sachant qui il était
Elle : ...
- ce type passait son temps à m'insulter, à me tabasser, à m'humilier en me rappelant sans cesse que ma famille dépendait de lui... cet homme me faisait vivre l'enfer de façon permanente et quotidienne chez lui pendant que toi tu faisais ta belle vie ici avec les miettes qu'il t'envoyait, dis-je à chaudes larmes
Elle : ...
Moi : j'ignore ce que j'ai bien pu faire pour que tu m'infliges une telle punition, mais si ça se trouve que je ne t'ai rien fait maman pour mériter ce que tu m'as fait, le très haut rendra justice, je ne vais pas salir mes mains en te sacrifiant, je ne vais rien faire, car je ne possède pas une âme noire pour vivre avec la mort de quelqu'un sur la conscience encore moins celle de ma propre mère, je prends Dieu mon seul juge et le met entre nous, lui, il te payera selon tes mérites, j'ai surmonté beaucoup de difficulté et je continuerai dans ce sens-là
Elle : ...
- j'espère que t'es satisfaite à présent, puisque t'es arrivée à tes fins, car Djibril ne tardera certainement pas à mettre fin à notre mariage quand il découvrira que je ne pourrai plus jamais faire d'enfant, dis-je sur un ton dur en la fixant droit dans les yeux
Elle est restée bouche bée à me regarder incapable de me dire un mot, j'ai essuyé mes larmes puis je suis partie.
En ville :
Au domicile de Bakary
- ça va mec ? Je suis venu dès que j'ai vu ton message, dit Samir à Bakary en entrant, mais ce dernier était perdu dans ses pensées.
- eh, c'est à toi je m'adresse ! Ajoute-t-il en sortant son ami de ses pensées.
Bakary : désolé, j'étais perdu dans mes pensées, ça va ?
Samir : à quoi pensais-tu ?
Il ne répond pas.
Samir : ça va au moins ?
Bakary : oui ça va, t'inquiète
Samir : alors c'est quoi ce message que tu m'as envoyé ?
Bakary : j'ai besoin de ton aide pour avoir des réponses par rapport à ce que m'a dit mon père à propos de ma mère.
Samir : ah, t'a fait la paix avec lui ?
Bakary : oui, il m'a pardonné, parce que j'ai juré de ne plus approcher Mariam.
Samir : super ! Je suis content pour toi, alors je peux savoir ce qu'il t'a dit à propos de ta mère enfin si je peux me permettre bien sûr.
Bakary : il faut que tu m'aides à avoir un tête-à-tête avec Mariam.
Samir : pardon ?
Bakary : oui, il faut absolument que je parle à Mariam et tu dois m'aider.
Samir : attends, je rêve ou quoi ? Ce n'est pas toi qui viens de me dire que t'as juré à ton père de ne plus approcher cette femme ? Et là, tu me dis qu'il faut que tu lui parles ?
Bakary : je l'ai dit, j'avoue, mais je n'ai pas le choix, parce qu'elle est la seule personne qui peut répondre à mes questions.
Samir : quelles questions ?
Bakary : mon père m'a dit que ma mère était à ma recherche et quand je l'ai demandé de qui il tenait cette information, il m'a répondu que c'était de Mariam.
Samir : Mariam connaît ta véritable mère ?
Bakary : apparemment oui
Samir : mais comment ça ce fait ? Ton père ne t'a pas dit où elle l'a connu ?
Bakary : non, il n'a pas voulu me donner beaucoup de détail.
Samir : ça alors, mais après toutes ces années pourquoi, c'est maintenant qu'elle cherche à te retrouver ?
Bakary : c'est la grosse question que je me pose aussi, c'est pour cette raison que je veux avoir une conversation avec Mariam.
Samir : tu penses qu'elle en sait plus que ton père ?
Bakary : je ne sais pas trop, mais une chose est sûre, elle sait quelque chose.
Samir : d'accord, mais tu crois que Mariam acceptera un tête-à-tête avec toi après ce que tu l'as fait dernièrement ?
Bakary : je sais qu'elle n'acceptera pas de me voir, mais toi oui.
Samir : moi ? Ah ça, non, ne me mêle pas à ça, car je ne veux aucun problème avec Djibril.
Bakary : tu ne peux pas me refuser ton aide, il faut que je lui parle.
Il ne dit rien.
- dit quelque chose, ajoute-t-il
- excuse moi de te dire cela, mais je ne peux pas prendre le risque de mettre une seconde fois la vie de cette jeune femme en danger, car je te connais t'as un tempérament impulsif, il suffit qu'elle te parle mal pour que tu lui donnes un coup-de-poing dans le visage, dit Samir avec tout son sérieux.
Bakary : je te promets que je ne lui ferai aucun mal, je te donne ma parole.
Samir : parce que t'as une parole toi ?
Bakary : je sais que je t'ai déçu, mais je te promets que j'essayerai cette fois de contrôler ma colère.
Samir : et si tu me laissais lui parler à ta place ?
Bakary : t'es sérieux là ?
Samir : oui, je pense que l'idéal serait que tu me laisses lui parler, parce que je doute qu'elle accepte d'avoir un tête-à-tête avec toi.
Bakary : eh bien, c'est d'accord, tu peux lui parler, mais s'il te plait fait en sorte qu'elle te dise tout ce qu'elle sait sur cette femme à savoir comment elle a fait sa connaissance, comment elle a su que j'étais son fils, pourquoi me cherche-t-elle et où je peux la trouver, bref je veux avoir tous les détails.
Samir : tu veux savoir où tu peux la trouver ? Mais je pensais que tu détestais cette femme.
Bakary : comment peut-on détester quelqu'un qu'on ne connaît pas, Samir ?
Samir : à qui tu essayes de faire avaler que tu ne la détestes pas hein ?
Bakary : ...
Samir : d'accord, je ne dis plus rien, je passerai dans la semaine voir Mariam.
Bakary : merci !
Quelques jours plus tard
À mon domicile conjugal
- Ça va Mariam, je te sens un peu distraite, me dit Bintou peu inquiète pour moi
- ça va t'inquiète, répondis-je timidement en regardant de travers
Elle : Mariam, ne me dis pas que tu n'as toujours pas dit la vérité à Djibril !
Moi : Bintou, c'est tellement trop dans ma tête que je ne sais pas comment agir d'un côté, je veux lui dire la vérité pour avoir la conscience tranquille d'un autre, j'ai peur qu'il me quitte
Bintou : écoute ma chérie, du moment où il est informé de cette histoire, tu dois lui dire la vérité, il sait que tu n'es responsable de ton sort donc, il ne va pas t'en vouloir pour cela encore moins te quitter Mariam
Moi : je sais, mais j'ai très peur parce que tu sais ma belle-mère ne m'aime pas et connaissant mon mari, je sais que si je lui dis que je suis désormais dans l'incapacité de faire un enfant, il va toute suite aller le dire à sa mère.
Bintou : je comprends ton inquiétude, mais ce n'est pas une raison pour lui cacher la vérité, parce que tôt ou tard, il finira par le découvrir donc autant lui dire maintenant, je sais que ce n'est pas facile, mais tu dois le faire, prends ton courage à deux mains et parle à ton mari, je suis sûre qu'il te comprendra.
Moi : d'accord, je vais lui en parler
Bintou : fait le dès ce soir quand il rentre du boulot
Moi : dès ce soir ?
Bintou : oui, parle lui dès ce soir compris
Moi : d'accord, je le ferais ce soir promis
Bintou : d'accord, tu verras tout va bien ce passer
Moi : ...
Le soir vers 18h Djibril est rentré du boulot et après les salutations et tout, il me demande en ces termes :
Lui : tu as passé une mauvaise journée ?
Moi : non, pourquoi ?
Lui : depuis ton retour, je te trouve un peu bizarre.
Moi : comment ça, tu me trouves bizarre ?
Lui : oui, tu es tout le temps perdue dans tes pensées, tu parles moins, tu manges peu bref, tu te comportes comme quelqu'un qui avait des soucis ou bien y a quelque chose que tu ne me dis pas ?
Je ne réponds pas.
- Mariam, t'es sûre que ça va ? Ajoute-t-il ?
J'ai tenté de rester forte, mais je suis meurtrie à l'intérieur et dès que nos regards se sont croisés, j'ai commencé à couler les larmes.
Lui : qui y a-t-il ? J'ai dit quelque chose de mal ?
Je secoue la tête pour dire que non en essuyant mes larmes, il se pointe devant moi et me dit en ces termes :
Lui : tu peux tout me dire, tu sais !
- pardonne-moi, dis-je en pleurant
- que je te pardonne ? m'interroge-t-il étonné
Je fais signe que oui en hochant la tête.
Lui : excuse-moi, mais je ne te suis pas
En fait, je ne voulais rien lui dire par peur de le perdre, mais j'ai repensé à ce que m'a dit Bintou du coup, j'ai pris mon courage à deux pour tout lui dire.
- il faut que je te dise quelque chose.
Lui : d'accord, je t'écoute.
Moi : mais avant tu dois me promettre de ne rien dire à maman.
Lui : pourquoi ?
pas de réponse
Lui : pourquoi je ne devrais rien dire à ma mère alors que tu sais que je ne lui cache jamais rien.
pas de réponse
- c'est à toi, je m'adresse Mariam, ajoute-t-il sur un ton sec
Moi : parce que... parce que...
- Parce que quoi ? Parle... D'abord, tu me demandes de te pardonner et là, tu veux que je te promets de ne rien dire à ma mère, ça veut dire quoi tout ça ?
Moi : c'est un peu délicat ce que je vais te dire, c'est pourquoi.
Lui : ah ouais ?
Moi : oui, c'est quelque chose qui ne me laisse pas dormir depuis des jours.
Lui : c'est si grave que ça ?
Moi : oui.
- d'accord, je te promets de ne rien lui dire, tu peux tout me dire et surtout n'ait pas peur d'accord, me dit-il en m'installant sur le canapé.
je hoche la tête pour dire ok
- alors parle moi, me dit-il
Et sans plus attendre, je lui raconte les faits
- tu ne parles pas sérieusement, je suppose ?
Moi : je suis sérieuse...
Lui : donc ta mère était au village quand tu es allée la voir ?
Moi : oui, et nous avons parlé.
Lui : dans ce cas, pourquoi tu m'as menti ?
pas de réponse
- réponds ! Pourquoi m'as-tu caché la vérité ? Dit-il sur un ton coléreux ?
Moi : calme toi s'il te plaît !
Lui : que je me calme ?
Moi : j'avais peur, j'avais très peur Djibril, c'est pourquoi je n'ai pas osé te dire la vérité.
Il ne dit rien.
Moi : dit quelque chose s'il te plaît
Lui : quand comptais-tu me le dire ?
Moi : aujourd'hui
Lui : tu te fous de ma gueule ?
Moi : non, je te jure que j'allais te le dire au dîner.
Il soupire fort avant de reprendre en ces termes :
- elle a dit quoi ta tante à ce sujet ?
Moi : ma tante m'a proposé de faire ce que le marabout a demandé pour me délivrer.
- et que l'as-tu répondu me coupe-t-il sur un ton dur en me fixant dans les yeux
Moi : c'est ma mère Djibril !
- excuse-moi Mariam, mais cette femme n'est pas ta mère, je suis sûr que ce n'est pas elle qui t'a donné la vie, parce qu'aucune mère ne ferait une chose pareille à sa progéniture... Aucune mère ne priverait sa fille le bonheur de devenir parent, elle ne t'a pas seulement rendu stérile elle a aussi interrompue ta grossesse, Dit-il.
Il n'avait pas élevé la voix, mais sa fureur était tangible.
Moi : calme toi Djibril, je t'en supplie !
Lui : donne-moi une seule raison qui t'empêche de châtier cette femme qui te sert de mère.
Moi : je l'aime Djibril en plus, c'est le seul parent qui me reste dans ce bas monde.
Il ne dit rien.
Moi : elle compte énormément pour moi, et cela, malgré ce qu'elle m'a fait.
Il me regarde désoler et dit :
- écoute, ne désespère pas, on va remettre ton sort à Dieu d'accord ? Je suis sûr qu'il interviendra en notre faveur, me dit-il en posant sa main sur mon épaule.
Moi : tu ne vas pas me demander le divorce ?
Lui : non, pourquoi je ferais cela ?
Moi : mais tu avais dit à ma tante que tu ne garderais pas une femme stérile !
- oui, je l'avoue, sauf que tu n'es pas stérile, t'es sous l'emprise maléfique, m'intercepte-t-il
- ne perds pas la foi en Dieu, on va mettre ton sort en prière tout en cherchant un guérisseur, tu verras tout va s'arranger Dieu répond toujours quand on se tourne sincèrement vers luitu n'es pas seule, je suis avec toi. me dit-il en me serrant dans ses bras
J'étais désespérée, mais les paroles de mon mari m'ont redonné espoir.
Au début, je me croyais dans un rêve, parce que je ne m'attendais pas à ça au fait, je pensais qu'il allait mal réagir voire même me demander de quitter sa maison, mais quand il a fini de me parler, je me suis dit waou ! Quelle chance !
Moi : tu ne diras rien à maman ?
Lui : elle n'a pas besoin de le savoir et en ce qui concerne mon enfant, il sera avec nous dès sa naissance, je suis sûr qu'il recevra de toi une éducation convenable.
Toutes mes excuses pour le retard, l'histoire est presque finie, il ne reste plus qu'un seul Chapitre.
Alors on se dit à la semaine prochaine pour la fin bisous et merci de m'avoir lu.