Partie 25
Ecrit par Djamila Diallo
Bonne lecture à vous ????????????????
Les mois sont passés. Ma belle-mère a découvert que j'étais dans l'incapacité de faire des enfants, Fanta a accouché d'un bébé mort-né et a décidé de sortir définitivement dans la vie de Djibril. Bakary quant à lui avait obtenu toutes les réponses au sujet de sa mère et a décidé de ne pas lui pardonner. Vous allez découvrir les autres détails dans les lignes qui suivent.
Mon incapacité de faire des enfants constituait un handicap auquel ma belle-mère voulait trouver remède et voyant que son fils ne voulait pas me quitter, elle le conseilla de prendre une seconde épouse capable de lui faire des enfants, mais en vain, Djibril ne voulait pas entendre parler de deuxième femme ce qui a amené sa mère à croire qu'il a été envoûté. Alors elle pensa qu'il serait mieux qu'elle fasse de même afin que son fils prenne une seconde épouse en faisant en sorte qu'il me haïsse, ce qui fut fait.

Au village.
- Mariam, qu'est-ce que tu fais encore là ? Tu ne viens pas manger ? Me dit ma tante d'un ton inquiet en plaquant ces deux mains sur les hanches.
Pas de réponse.
Elle s'approcha délicatement de moi puis elle s'adresse à moi en ces termes :
- qu'y a-t-il ? Dit-elle calmement en posant sa main sur mon épaule
- il ne se passe rien tante, ne t'inquiète pas, répondis-je en détournant le regard
- comment ça, il ne se passe rien ? Tu es trop pensive, tu ne parles pas et ne manges pas non plus, ajoute-telle.
Pas de réponse
- Mariam ma fille, tu as l'air de prendre ton problème très à la légère, dois-je comprendre que cette mise en garde ne te paraît pas sérieuse ?
Une larme furtive coule sur ma joue.
- j'ai reçu des nouvelles de Djibril, dis-je
Elle : il va bien, je suppose !
- il s'est remarié.
Elle : pardon ? Il a fait quoi ?
Moi : mon mari a pris une deuxième femme.
Elle : de qui tu tiens cette information ?
- Bintou me l'a dit sans savoir que je n'étais pas au courant.
- Djibril s'est remarié sans de te faire part ? Dit-elle visiblement étonner.
Je fais signe que oui.
- je savais au fond de moi que ça allait arriver, et cela depuis qu'il t'a interdit sa maison, mais je ne pensais pas s'il pouvait le faire sans te le dire, t'es sûre de n'avoir pas fait une bêtise ?
- bien sûr que non ! Je n'ai rien fait et ce n'est pas lui qui m'a interdit la maison mais plutôt sa mère, elle m'a mis à la porte parce qu'elle pensait que c'est moi qui était à la base du refus de son fils à se remarier
- comment ça ?
Moi : eh bien, elle pensait que j'avais envoûté son fils et que c'était pour ça qu'il refusait de prendre une autre femme comme si je n'avais rien à faire.
Elle : ta belle-mère te mets à la porte et toi comme une idiote, tu n'as pas pensé à attendre ton mari, tu as plié bagage puis tu es partie, hein !
Moi : qu'est-ce que cela servirait à l'attendre tante ? Depuis que ma belle-mère a découvert la vérité sur mon état, mon mari n'est plus le même, Djibril ne veut même pas me sentir encore moins me voir et ce n'est pas tout, je subissais tous les jours les insultes de sa mère, c'était trop dure à supporter alors j'ai préféré partir.
- pourquoi, c'est maintenant que tu me tiens au courant de tout ça ?
Moi : eh bien, je me disais que ça ne servait à rien de le dire à quelqu'un en plus je ne voulais pas t'embêter avec mes problèmes interminables.
Elle : non mais tu ne comprends pas que ta belle-mère a envoûté son fils et que c'est pour cela qu'il se comporte comme ça avec toi ?
Moi : quoi ???
Elle marque une pause.
- tante vous croyez que ma belle-mère à fait recours au marabout pour lui faire prendre une seconde épouse ? Dis-je en écarquillant les yeux
Elle : je ne sais pas si je me trompe, mais il y a un point qui me semble obscur dans cette histoire, ton mari savait pertinemment que tu ne pourras plus faire des enfants à cause du sort que t'as jeté ta mère, mais malgré cela, il a choisi de rester avec toi tout en refusant de se remarier, tu ne trouves pas ce changement soudain d'attitude bizarre ?
Moi : maintenant qu'on en parle, je me souviens de l'avoir entendu dire à sa mère au salon qu'il était heureux avec sa femme et qu'il ne souhaitait pas être ce mari qui ne trouve pas la paix à la maison quand il rentre du boulot, qu'il voudrait une vie paisible.
- sa mère lui avait certainement demandé de se remarier et il a refusé en lui disant cela, c'est pour cette raison elle t'accusait de l'avoir envoûté.
Moi : elle est folle cette femme, moi, je n'ai jamais mis les pieds chez un marabout, j'ai toujours mis mes problèmes en prière.
- je suis intimement convaincue que c'est l'effet de l'envoûtement qui le fait agir de la sorte envers toi sinon il ne t'aurait pas gardé pendant tout ce temps s'il te haïssait.
Moi : je me demande ce que j'ai bien pu faire pour que ces gens me détestent autant ! D'abord Bakary ensuite ma mère et maintenant ma belle-mère, ils sont tous décidés à me pourrir la vie pour des raisons que j'ignore.
Elle : ta maman elle, ce qui la dérange, c'est le fait que Djibril soit l'ami de ton ex mari
Moi : mais moi, je suis qu'une victime dans cette histoire tante, c'est Bakary lui-même qui m'a forcé à épouser son ami pour se débarrasser de moi, je ne suis pour rien.
- je le sais, mais ne t'en fais pas, les gens qui s'interposent entre ton mari et toi arrêteront de le faire, je t'en fais la promesse, dit ma tante.
Moi : moi, je suis complètement découragée, je suis fatiguée de tout ça.
Elle me prit les mains et dit :
- écoute ma fille, il y a des circonstances ou une femme doit avoir le courage d'aller jusqu'au bout de ses convictions, tu dois te battre pour sauver ton foyer ne laisse personne obtenir satisfaction de te voir malheureuse particulièrement ta mère et Bakary.
- je comprends bien ton inquiétude tante, mais je pense que c'est mieux ainsi... Si j'avais su que les choses se passeraient comme ça, je ne me serais pas remariée.
Elle : tu ne pouvais pas prévoir cela.
- Bakary avait finalement raison, j'ai une malédiction.
- comment ? Cet idiot a osé te dire que t'as une malédiction après ce qu'il t'a fait ?
Moi : il a raison tante, j'ai une malédiction.
- Mariam, serais-tu en train de me dire à demi-mot que t'es en contact avec ce type ?
Moi : bien sûr que non !
Elle : alors explique-moi comment il a pu te dire que tu as une malédiction si tu ne lui as pas parlé.
- y a pas longtemps, il est venu me voir ici accompagner de son ami Samir pour me demander deux trois choses au sujet de sa mère.
Elle : pourquoi il n'est pas allé demander à son père ?
- je ne sais pas, il voulait savoir comment je l'ai connue, etc. Et comme d'habitude on s'est disputé, mais cette fois je lui ai dit en face que je maudissais le jour où il est entré dans ma vie, car il est responsable de tous mes malheurs, il m'a répondu en disant qu'il n'était responsable de rien et que si je suis malheureuse c'est parce que j'avais une malédiction.
- il t'a dit ça ?
Moi : oui... Moi, je pense qu'il serait préférable de laisser les choses comme elles sont, puisque je n'ai aucune utilité là-bas.
- tu te trompes lourdement si tu penses que mes efforts tomberont à l'eau, tu ne quitteras pas ce foyer tant que je vis, conclut-elle sur un ton dur puis elle rentre dans la maison
- il faut que je fasse quelque chose avant qu'il ne soit trop tard, je ne peux pas permettre que Mariam divorce une seconde fois, murmure-t-elle assise sur son lit les bras croisés.
- Bakary, je n'avais pas projeté de te faire du mal, mais comme tu es fière de ce que tu as fait, tu vas payer pour tes actes, je vais t'apprendre à respecter une femme ensuite, je me chargerai de cette sorcière qui la sert de mère, tous les deux vous allez payer pour vos actes, dit-elle avec fermeté les bras croisés.
Pour préserver mon mariage et réalisé mon rêve de devenir mère ma tante décida de sacrifier ma mère et de jeté un sort à Bakary en guise de punition pour ce qu'il a osé me faire, mais comme elle savait que je n'approuverai pas l'idée, elle jugea de le faire toute seule.
Mais avant de recourir aux services du Marabout, elle réfléchit aux précautions à prendre pour agir le plus discrètement possible.
Le jour suivant, elle attendit jusqu'à l'approche du crépuscule et sortit sans préciser où elle allait.
Arrivée chez le marabout, elle s'assoit sur une natte et après les salutations, elle commence en ces termes :
- après une longue réflexion, j'ai décidé de faire ce que vous m'aviez demandé pour délivrer ma nièce, a-t-elle dit au marabout assis devant lui
- vous êtes prête à payer le prix ? Dit le marabout
Elle : oui, je suis prête et je voulais aussi que vous retourniez son sort à son ex mari, mais j'ai réfléchi, je vais lui jeter un sort que je pourrais enlever plus tard.
- d'accord et comment s'appelle-t-il ?
- il s'appelle Bakary ! Voici sa photo. Dit-elle en lui donnant la photo.

- c'est tout ?
Elle : oui, ce sera tout pour l'instant.
- d'accord, Allez cherché votre nièce, on va commencer le travaille
Elle : comment ?? Pour la délivrer du sort, il faudrait que je l'amène ici ?
- oui, sans elle, je ne pourrais pas travailler.
Ma tante fronce les sourcils et dit :
- en fait, elle ne sait pas que je suis venue vous voir pour la délivrer, parce qu'elle sait quel est le prix à payer pour ça donc cela va être compliqué de la faire venir.
Le marabout : trouvez une excuse pour la faire venir ici, car j'ai besoin de sa présence pour le sacrifice.
Ma tante : mais je pensais que c'est de sa mère dont vous avez besoin pour le sacrifice et non elle !
Le marabout : pour atteindre sa mère, il faudrait qu'elle soit là donc faite la venir.
Ma tante : d'accord, mais s'il vous plaît elle ne doit rien savoir, parce que si jamais elle découvre ce que je suis venue faire ici, elle pourrait avoir une mauvaise opinion de moi, or je fais tout ça pour qu'elle ait une vie heureuse donc je vous prie à part nous deux personne ne doit le savoir.
Le marabout : ne vous en faites pas pour ça, tout ce qui se passe ici reste ici
Ma tante : ça me rassure, je vais la chercher à la maison
Le marabout : d'accord, je vous attends.
Elle est partie me chercher à la maison puis on est venue ensemble.
- tante, qu'est-ce qu'on vient faire ici ? dis-je
- Tchut ! Tais-toi, ce n'est pas le moment, je t'explique plus tard, me murmure-t-elle
- mais tante...
- regarde-moi, dit-elle d'une voix imposante, tu veux finir malheureuse ?
- bien sûr que non, mais...
- n'aie pas peur ma fille, il ne t'arrivera rien, m'interrompt le marabout.
Un étrange frisson me parcourt de la tête aux pieds.
Ma tante : fais-moi confiance, je suis là pour t'aider.
- déshabille-toi jeune femme, me dit le marabout.
Moi : quoi ???
- déshabille-toi, répète-t-il
Moi : et pourquoi devrais-je me déshabiller ?
- ne pose pas de question fait ce qu'il te demande, me dit ma tante.
Moi : non mais tante vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ?
Ma tante : fait ce qu'il te demande, on va quitter ici, je te dirai tout ce que tu veux savoir à la maison
- je viens égorger la poule et tu dois te laver avec son sang, ajoute le marabout d'un air grave.
- vas-y chérie enlève tes habits on va partir, m'encourage ma tante.
Sans protester, je me déshabille ignorant que la poule qu'il s'apprêtait à égorger possédait l'âme de ma mère, il a sacrifié ma maman en égorgeant la poule puis il me délivre en me passant le sang sur le corps.
- C'est fini ma fille, rhabille-toi, dit ma tante contente.
- que je me rhabille avec toute cette horreur sur le corps ???
- tu peux aller te laver derrière la case si tu veux, dit le marabout.
J'ai pris mes habits puis je suis allée me laver derrière la case. Et juste après mon départ le marabout dit ceci à ma tante :
- la victime a obtenu réparation et l'auteur à payer le prix.
- attendez le sacrifice a été fait ? Demande-t-elle en écarquillant les yeux.
Le marabout : oui, c'est ce qu'on vient à peine de faire, la poule représentait sa mère.
Ma tante : quoi ? La poule que vous avez égorgé tout à l'heure représentait sa maman ?
Le marabout : oui, elle possédait son âme.
Ma tante : ...
Le marabout : ne me dites pas que vous regrettez déjà !
Ma tante : mais non, pourquoi je regretterai ? Moi, je n'ai fait que délivrer ma nièce afin qu'elle puisse faire des enfants
Je suis arrivée dans cet intervalle de temps, mais je ne les avais pas entendues.
- on y va tante, j'ai fini, dis-je
- d'accord, on n'y va, a-t-elle dit en se levant
- vraiment merci beaucoup, merci du fond du cœur et je compte sur vous pour garder le secret.
- ne vous en faites pas pour ça votre secret sera bien garder, répond il.
Elle : je suis rassurée. À très bientôt.
C'est sous un choc terrible que je me suis réveillée le lendemain matin. Le corps sans vie de ma mère a été retrouvé dans son lit, ma douleur était indescriptible. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps en repensant au dernier événement. C'était trop dure pour moi.
Ma tante : Mariam ! Arrête de pleurer, tu vas tomber malade.
- je l'aimais tante, je l'aimais beaucoup sniff ! Dis-je en pleurant.
Ma tante : je le sais, mais son heure était arrivée et nulle ne peut contre la volonté de Dieu prends courage et prie pour le repos de son âme.
- je ne la reverrai plus snifff ! Je ne reverrai plus jamais ma maman snifff !!! Dis-je en pleurant à chaude larme
- Thut ! Ça suffit ! Pardonne-la pour ses actes d'accord ?
Je hoche la tête pour dire ok.
Djibril, dès qu'il a appris le décès, il est venu accompagné de sa mère et de son ami Bachir.
- elle avait quoi ta mère ? Me demande Bachir.
- elle a été retrouvé morte dans son lit.
Bachir : je suis navré que son âme repose en paix.
Moi : amen ! Et merci beaucoup
Lui : je t'en prie.
La vérité, elle me l'a raconté quatre ans plus tard. Dehors sur le seuil de la porte.
- tu ne parles pas sérieusement, je suppose ? Dis-je en affichant un air grave.
- je m'excuse de ne t'en avoir pas parlé, mais si je t'ai caché la vérité, c'est pour une bonne raison.
- tante, tu as sacrifié ma mère et tu as laissé ce mécréant me passer son sang sur le corps ???
- j'ignorais que la poule possédait son âme, je l'ai su après.
- peu importe, tu n'aurais pas dû la sacrifier, je t'avais interdit de le faire, je te l'avais interdit tante sniff, dis-je en pleurant.
- oui, mais je ne pouvais pas rester sans rien faire, ton mariage allait de mal en pire à cause de ta stérilité et tu étais toi-même très malheureuse alors j'ai décidé de mettre un terme à tout ça et je ne regrette pas ce que j'ai fait au contraire, j'en suis fière.
Moi : tante, tu oses me regarder droit dans les yeux et me dire que tu ne regrettes pas d'avoir tué ma mère ?
Ma tante : je n'ai pas tué ta mère, je t'ai délivré de son sort, elle a payé le prix de ses propres actes moi, je ne suis responsable de rien.
Moi : Bakary est venu accompagner des sages à la maison pour nous demander Djibril et moi pardon pour tout le mal qu'il nous a fait subir et après l'avoir accordé notre pardon, les sages se sont tournés vers moi pour me supplier d'enlever le sort que j'ai jeté à Bakary d'après lui.
Elle ne dit rien.
- tante, Bakary n'arrive plus à avoir un rapport sexuel avec une femme. il s'est remarié pour une troisième fois il y'a de cela huit mois, mais il n'arrive pas à faire l'amour à sa femme. On lui a dit que c'est quelqu'un qui est responsable de son sort et lui, il pense que c'est moi, mais je te jure tante que je ne suis pour rien, tu me connais toi ! Et tu sais que je ne serais jamais capable de faire du mal à quelqu'un. dis-je sans savoir que c'était elle qui était responsable de son sort.
Elle affiche un faible sourire avant de déclarer ceci :
- pourquoi lorsqu'il était venu te demander pardon, tu ne l'as pas répondu en lui disant que personne n'est responsable de son sort et que s'il se trouve dans cette situation, c'est parce qu'il a aussi une malédiction, m'a-t-elle dit en me regardant droit dans les yeux exactement comme l'avait fait Bakary.
J'ai directement compris que c'était son œuvre.
Moi : Tante, ne me dit pas que c'est toi qui l'as infligé ce sort !
Pas de réponse
- c'est toi n'est-ce pas ? Répétais-je en criant
- oui, je l'avoue, c'est bien moi et puis quoi ? Et surtout ne me demande pas de le délivrer, parce que je ne compte pas le faire, je vais apprendre à cet abruti comment traiter une femme, dit-elle en évitant mon regard.
Moi : mais tante il souffre !
Elle : Pardon ?? Après tout ce que ce démon t'as fait subir, tu oses le défendre ?
Moi : je sais que personne ne mérite d'être traité comme il l'a fait avec moi, mais il a compris la leçon, Je pense qu'il ne refera plus ça
Elle : tu perds ton temps, parce que je n'enlèvera pas, il va souffrir encore et encore
Moi : ...
Quelques jours après je me suis retournée en ville :
A mon domicile conjugale :
- je suis désolée pour ta mère, mais je pense que les intentions de ta tante n'étaient pas mauvaises, elle voulait que tu sois heureuse. Dit Djibril
Moi : en tuant ma mère ??
Djibril : elle ne voulait certainement pas sa mort, mais qu'est-ce que tu veux ? C'était le seul moyen pour te délivrer de son sort et si cela lui a coûté la vie, je pense que ta tante n'est pas responsable.
Moi : je le sais mais tu ne penses pas qu'elle aurait pu me demander mon accord avant ?
Djibril : oui, mais si elle ne l'a pas fait, c'est parce qu'elle savait que tu n'allais pas accepté, c'est pour cela elle te l'a caché
Je ne dis rien.
- en ce qui concerne Bakary appelle-le et dit lui que c'est ta tante qui l'a jeté le sort, il n'a qu'à ce faire accompagner des sages pour aller demander pardon à la famille particulièrement à ta tante afin qu'elle le délivre, ajoute-t-il
Moi : non, toi appelle-le, je t'en prie
Djibril : d'accord
Sans plus attendre, il a appelé Bakary, il lui a dit que son sort était l'œuvre de ma tante puis il l'a conseillé de se faire accompagner des sages pour aller demander pardon à la famille.
Le week-end qui a suivi, on s'est tous rendu chez ma tante. Djibril, les sages, Bakary, et moi.
Son père lui, n'avait pas accepté de l'accompagner donc on est parti sans lui.
On est arrivés aux alentours de quatorze heures chez ma tante.
On était au nombre de six personnes trois sages religieux, Bakary, Djibril et moi.
Et après les salutations et tout, les sages ont prit la parole et ont dit le but de leur visite.
- Il regrette beaucoup ces actes et s'il est vraiment possible d'enlever le sort, nous vous prions les deux mains sur le dos de lui pardonner, dit le porte-parole des sages après avoir dit tout ce qu'il avait à dire.
Ma tante a regardé Bakary droit dans les yeux et a dit :
- donc tu sais demander pardon Bakary ?
Bakary : ...
- maintenant que tu te trouves dans une situation où ton argent ne peut rien faire pour toi, tu viens demander pardon n'est-ce pas ?
Bakary : ...
- tu nous as insultés en mariant notre fille à ton ami et pas une seule fois, tu n'es venu demander pardon tout parce que pour toi, quand on est pauvre on ne signifie rien du coup, on ne mérite aucun respect. Ajoute-t-elle en colère
Le silence s'est introduit.
- Et comme cela ne suffisait pas, poursuit-t-elle, tu vas jusqu'à dire que si elle est malheureuse, c'est parce qu'elle avait une malédiction. Alors que tu sais très bien que c'est toi qui est responsable de tous ses malheurs.
Elle : Pour qui est-ce que tu te prends Bakary ? Tu penses qu'avoir beaucoup d'argent te donne le droit de traiter les autres comme bon te semble ?
Bakary : ...
Elle : je ne suis pas responsable de ton sort Bakary, t'as aussi une malédiction tout comme ma nièce, n'est-ce pas ce tu l'as dit ? Qu'elle avait une malédiction, hein ?
Bakary : ...
- Puisque tu n'as aucun respect pour la femme, je me suis chargée de te la priver comme ça, tu comprendras la valeur d'une femme dans la vie d'un homme. Et crois-moi si ce n'est pas à cause de ton père qui est un homme bon et ces sages qui se sont déplacés pour t'accompagner, je te jure Bakary que tu allais rester comme ça pour le restant de tes jours comme ça, tu apprendras à respecter les gens particulièrement la femme, conclut-elle ensuite elle est allée déterrer la bouteille derrière la maison.

Et peu de temps après elle est réapparue avec la bouteille en main et juste avant de la casser elle a dit ceci :
- tu t'en es bien sorti cette fois parce que t'es tombé sur quelqu'un qui craint Dieu, mais mets-toi en tête qu'il y a des gens qui nie l'existence de Dieu, a-t-elle dit puis elle cassa la bouteille.
- on remercie beaucoup que Dieu vous paye, ont dit les sages
- après tout ce que vous venez de dire, on voit clairement que vous n'êtes pas une mauvaise personne, au fond vous êtes quelqu'un de bien. Vous ne l'avez certainement pas jeté le sort dans le but de lui faire mal, mais pour lui donner une leçon de vie et j'espère qu'il a compris la leçon et qu'il reverra sa conduite envers les autres désormais. Puisse Allah vous bénir abondamment, complète les sages.
Jusque-là, Bakary n'a pas dit un mot. Il a attendu que tout le monde finisse de parler pour venir demander pardon à son tour.
- merci beaucoup et je vous demande pardon pour mes actes, j'étais aveuglé par l'argent, je pensais pouvoir tout obtenir et faire avec, mais j'ai compris la leçon, je vous promets de revoir ma conduite envers les gens particulièrement envers les femmes. J'ai déjà présenté mes excuses à Mariam et à son mari, je reviendrai avec mon père demander pardon à toute la famille.
Elle hoche la tête pour dire d'accord.
Le jour suivant :
- pourquoi pleures-tu tante ? Lui demandais-je en allant m'asseoir auprès d'elle.
- je suis désolée ma fille, je te demande de me pardonner pour ce que j'ai fait à ta mère snifff ! La tuer ne faisait pas partie de mes intentions, tout ce que je voulais était de réparer ses actes afin que tu aies une vie heureuse. Je suis sincèrement désolée, Dit elle en pleurant à chaude larmes
- ne me fais pas pleurer tante s'il te plaît, je sais que tu as fait tout ça pour moi et je t'en suis entièrement reconnaissante parce que sans ton aide, je ne serais certainement pas devenue maman aujourd'hui.
Elle : je voulais attendre une fois devenue maman pour te révéler la vérité.
Moi : ne t'inquiète pas, je te comprends et je te promets que si Dieu me donne encore une fille, je l'appellerai Marouwane comme toi.
Elle : je vois que t'es heureuse.
Moi : oui, je suis très heureuse.
Elle : j'espère que ça va maintenant entre Djibril et ta coépouse ?
Moi : non, ils ont fini par ce séparer tante
Elle : ah bon ? Et c'est maintenant tu me dis ça ?
Moi : ça fait juste une semaine et je voulais être ici pour te le dire en face
Elle : Alhamdoulilah, Dieu t'a rendu ton mari
Moi : oui tante, je suis très heureuse
Elle : oui, ça je le vois. Tu peux aller à présent rejoindre ton mari vous allez partir, il doit être fatigué d'attendre
Moi : d'accord, je viendrai prendre mes petits frères pour prendre bien soin d'eux
Elle : ne t'inquiète pas pour tes frères, ils sont entre de bonnes-mains.
Moi : de cela j'en suis sûre et merci beaucoup pour tout et à très bientôt
Elle : prends bien soin de toi mon enfant au revoir
Moi : merci au revoir.
Quelques mois plus tard, je suis allée prendre mes petits frères au village avec l'accord de Djibril bien sûr pour qu'ils viennent rester avec moi en ville, l'année suivante je les ai envoyé à l'école.
Moi je n'ai pas puis continuer mes études par manque de moyen, j'ai donc décidé de donner chance à mes petits frères.
Fin
Merci beaucoup de m'avoir lu, mais surtout merci pour votre patience, j'espère que l'histoire vous a plu Bisous