Chapitre 24
Ecrit par Annabelle Sara
Chapitre
24
« J’ai un peu exagérer tout à l’heure
avec ton frère… »
« Un peu ? Tu as sorti tes griffes et si Ron n’avait pas intervenu tu
lui aurais arraché les yeux ! », s’exclama Patricia qui faisait la
vaisselle de l’autre coté de la pièce, indignée par la réaction démesurée de Victoire.
« C’est bon, elle à réagit au quart de tour, mais il se trouve qu’elle
s’est excusée ! », la calma Cassie. « Et puis si tu
connaissais tout de Vicky, tu comprendrais pourquoi elle à réagit comme
cela. »
« Seulement tous les hommes ne sont pas comme son père… il se trouve que
mon père et Stéphane sont des bons gars… »
« Patricia… »
« Elle a raison et je dois avouer que… c’est bien mieux de recevoir des
reproches de sa bouche ! », affirma Victoire en riant et se
resservant du vin. « Je suis désolée Patricia ! »
Elle
se sentait un peu bête à cause de sa réaction et elle essayait de se donner de
la contenance.
« Parlons maintenant d’autre chose, ta sœur et toi ça
avance ? », s’enquit Cassie en lui lançant un regard inquisiteur.
« Non ! Je l’ai même provoquée hier en embrassant Stéphane devant
elle… elle était verte et rouge en même temps ! »
Elles
éclatèrent de rire en chœur. Mais Victoire n’avait pas le cœur à rire, elle
baissa la tête.
« Oh Vicky… »
« Pourquoi faut-il que nous nous battions après tout ce que nous avons traversés
toutes les deux. », dit-elle.
« Elle ne mérite pas tout ce que tu as fait pour elle ! »,
murmura Cassie en la serrant dans ses bras.
« Mais c’est ma sœur ! »
« Et que comptes-tu faire ? Choisir entre elle et Stéphane…tu ne peux
pas laisser ta sœur vous prendre ce que vous vivez en ce moment Victoire. Tu as
vu comment ses yeux brillent lorsqu’ils se posent sur toi ? Et ne me dit
pas que ce n’est qu’une passade, vous vous battez depuis assez longtemps que je
ne croirais pas à une trêve. »
« Et ma famille… »
« Nous sommes ta famille ! Chérie, nous serons toujours là pour toi
et je suis sure que cela vaut aussi pour toi ! Tu dois te donner une
chance, c’est peut être ton tour d’être heureuse, Vicky ! »
« Alors les filles on fait le Kongossa ? Sur qui ? »,
demanda Ronald en entrant dans la pièce suivit de près par ses comparses.
Victoire
se détourna pour nettoyer ses yeux, il ne fallait pas qu’on la voit comme cela.
« Nous parlions de politique avec le glissement de poste de Jean de Dieu
Momo ! », déclara Patricia.
Les
hommes éclatèrent de rire.
« Ah je vois… Vaut mieux ne pas commenter les commentaires ! »,
répondit Ronald en riant.
Deux
bras puissants qu’elle connaissait déjà l’empoignèrent par les hanches.
« Et toi que penses tu du glissement dont parle Pat ? », lui
demanda Stéphane dans le creux de l’oreille.
Être
dans ses bras si rassurants et si chauds, donnait une autre raison à Victoire
de ne pas laisser sa chance lui échapper. Elle lui sourit le souffle court et
lui fit face.
« Elle devrait faire des études en sciences politique »,
affirma-t-elle avec autant d’aplomb que possible.
« Non, je n’ai pas besoin de faire des études ! », certifia la
concernée au grand dame de son père.
« Non, mademoiselle tu vas faire des études et basta ! », lui
rappela celui-ci en la poussant hors de la cuisine qui avait déjà été désertée
par les autres occupants. « D’ailleurs tu vas d’abord faire tes devoirs
pour demain… »
« Mais… »
« Pas de discussion ! »
L’étreinte
de Stéphane se resserra sur les hanches de Victoire, tandis qu’elle cherchait à
s’écarter.
« D’accord qu’elle est le problème cette fois ? »,
l’interrogea-t-il en la lâchant.
« Rien… ! »
« Alors pourquoi tu me tiens à l’écart et surtout pourquoi est-ce que tu
t’es jetée sur moi tout à l’heure ? »
Elle
ne voulait surtout pas lui dire ce qui la tourmentait de la sorte, ils
risquaient de se disputer. Et en ce moment elle n’avait vraiment pas la force
pour se bagarrer.
« Laisses moi deviner… tu te demande si tu dois choisir entre ta sœur et
moi ? »
« Non… »
« Ecoutes Victoire je sais qu’entre nous au départ ce n’était pas ça, mais
j’ai appris à te connaitre et de jour en jour tu me donnes une nouvelle raison
pour ne pas te laisser me glisser entre les doigts. Je sais que tu mets en
péril ta relation avec ta sœur et je te le redis encore cette fois… fais
ce que tu penses être bien pour toi, pas seulement pour elle… toutefois je
ferais tout pour t’avoir à mes cotés ! »
Il
se tourna pour quitter la cuisine.
Tout.
Il avait tout fait pour laver son nom déshonoré, il l’avait protégé, grondé
quand elle déprimait et il la voulait pour lui tout seul. Et qu’est-ce qu’il
lui demandait, rien d’autre qu’une chance, qu’il méritait plus que tous
d’ailleurs. Elle le rattrapa, passa devant lui et en lui saisissant les mains
se rapprocha de lui.
« Attends… je voulais m’excuser pour ce qui s’est passé tout à l’heure à
table, je me suis emportée et… je ne veux pas prendre le risque de ne pas être
à tes cotés Stéphane ! », fit-elle en passant ses mains autour de son
cou et elle signa ce témoignage par un baiser.
Elle
le sentit se détendre sous ses bras et fut satisfaite de cette réaction, elle
voulait se donner une chance, elle voulait pour cela qu’il l’aide à affronter
tous les obstacles qu’ils devront défier. Les bras qui la serrèrent avec une
vigueur mal contenu lui prouvèrent qu’elle pouvait faire confiance à cet homme.
Celui qu’elle aimait, et dont elle rêvait toutes les nuits. Priant pour que
l’amour qu’elle éprouvait soit réciproque.
Elle
se retourna pour voir ses craintes se matérialiser. Ses fils se tenaient tous
deux derrière elle. Stéphane un verre de scotch à la main se tenait sur une
jambe balançant avec désinvolture l’autre, et Ronald lui se dirigea vers sa
mère et lui donna un baiser sur la joue.
« Bonjour maman, comment vas-tu ? »
« Tu veux vraiment le savoir ? », murmura avec amertume en se
tournant vers l’homme qui venait de lui planter un pieu dans le dos.
« Comment as-tu osé Etienne ? »
« Je travail avec eux Pulchérie et un jour, qui risque se rapprocher plus
vite que nous ne le pensons tous les deux, cette entreprise sera la leur, alors
je les informe de tout… je dis bien tout ! »
Elle
comprenait sa position, ils savaient tous qu’il ne faisait qu’assurer l’intérim.
Mais cela n’empêche pas qu’il lui a menti et qu’il a délibérément impliqué ses
enfants dans une histoire qu’elle ne voulait pas leur raconter.
« Toi par contre maman tu as des tonnes de choses à éclaircir… »
« Je ne dois à aucun de vous des explications ! C’est mon
argent…», s’emporta-t-elle en se retournant vers son fils ainé qui ne fut
visiblement pas surpris par cette réaction de sa part. « Je n’ai jamais
donné d’explications à quiconque sur ma conduite, je suis une grande
fille… »
« Personne ici ne le conteste ! Seulement lorsqu’il s’agit de
l’entreprise tu nous dois des explications ! Et oui c’est ton argent mais
nous aimerions comprendre où tu l’envoies et pourquoi ? », lança
calmement Ronald qui ne voulait aucune confrontation avec sa mère.
Pulchérie
se sentait cernée de toutes par mais la meilleure défense c’est et reste
l’attaque.
« L’entreprise ! Ne me fait pas rire Ronald, tu ne t’es jamais
intéressé à l’entreprise de ton père, même lorsqu’il te suppliait sur son lit
de mort de revenir pour soutenir ton frère tu n’as pas daigné te déplacer. La
seule chose qui compte à tes yeux est et reste ta propre petite personne, ne me
dis pas que tu as changé d’avis par rapport à ta famille au point de vouloir
assurer la bonne marche des affaires de ton père à présent. »
« La famille à toujours compté pour moi maman, et tu es bien la seule à ne
pas l’avoir comprit jusqu’ici ! », s’enflamma Ronald blessé par les
propos de sa mère.
« Comprendre quoi ? Que mon fils ne supporte pas vivre auprès des
siens pour aller se rouler dans la boue de l’autre coté là-bas, au péril de sa
vie ? D’ailleurs pour qu’elle raison ne retourne tu pas d’où tu
viens… »
« Ça suffit ! », cria Stéphane en déposant son verre.
« Ah… nous y voila je croyais que tu ne le ferais jamais ! »,
reprit Ronald en ignorant l’air menaçant de son frère que leur oncle retint
d’intervenir. « Tu peux à présent arrêter de jouer et me dire que tu ne
veux pas de moi ici, ce ne sera pas la première fois que tu le fais…non, tu te
rends compte qu’à mon retour tu ne m’as même pas souhaité la bienvenue
maman ! »
« Pardon… le pauvre chéri… comme il a été malheureux ! Ton cinéma ne
fonctionne pas sur moi, ton père a peut être utilisé cette piètre excuse de ta
part pour te pardonner ta lâcheté, mais pas moi ! »
Cette
scène ressemblait tellement au quotidien entre la veuve et son fils cadet que
rien n’étonnait personne.
« Tu as abandonné ta famille et en même temps ton droit de regard sur
elle… »
« Désolé de te décevoir maman, mais même de l’autre coté j’étais surement
encore plus proche de papa et de mes frères que toi… »
Pulchérie
ne comprenait pas, elle n’était pas au courant d’une quelconque correspondance
entre son époux et son soldat de fils.
« Cela t’étonne ?! Et pourtant ça ne devrait pas, tu étais surement
plus occupée à faire des intrigues avec tante Inès, que de t’occuper de
ta famille. Et si elle t’importait autant, comment cela se fait-il que tu ne
saches rien de cette dernière ? Hein ! Ta fille a eu une relation
difficile avec un parfait inconnu sur lequel tu ne pourrais pas mettre un
visage et encore moins un nom, ton fils s’est laissé embobiner par une riche
arriviste psychopathe et tu ne t’en es même pas rendu compte, et ton mari… peut
tu affirmer à cent pour cent que tu sais ce qui va se passer ou que tu ne seras
pas désagréablement surprise le jour de la lecture de son testament… laisses
moi répondre à ta place… NON ! »
La
mère resta bouche bée, elle n’avait jamais vu son fils dans cette état. Il y avait
comme une aura maléfique qui l’entourait, il était visiblement furieux.
« Si jamais, ta famille compte autant pour toi que tu le dis, tu nous
donneras des explications sans attendre que les choses se
compliquent…maman ! », fit-il en recouvrant rapidement son calme, tout
en maintenant dans sa voix la dureté nécessaire pour menacer sa mère.
La
mère reconnaissait bien là sa progéniture, mais il devait savoir que personne
ne lui forçait la main. Ils s’étaient mis à trois pour réaliser cette épreuve
de force, ils seront déçus de constater que ça ne marche pas, pas sur Pulchérie
Medou.
« Il est une chose que vous devez aussi savoir ce que je fais je le fais
aussi pour le bien de tous ! Mes méthodes sont différentes des votre mais
ne soins pas, moins louables… Et ne nécessitaient pas ce chapitrage ! »,
déclara-t-elle en prenant son sac pour quitter les hommes de sa famille.
Stéphane
la rattrapa doucement par le bras et la fixa droit dans les yeux.
« Ce que tu caches… nous le découvrirons tôt ou tard… sans vouloir te
manquer de respect …Maman… tu vas t’en mordre les doigts cette fois…sois en
sure ! »
Ses
paroles étaient hachées, il la menaçait de ne pas supporter encore une fois les
secrets que sa mère, transformait en satellites autour de leur famille. Elle
tremblait légèrement en sortant, elle ne s’attendait pas à cela de son fils
ainé. D’une certaine manière il avait toujours été celui qui la supportait et
la protégeait. Alors pourquoi changeait-il de camp cette fois ? Inès avait
raison, elle s’était ramollie.
Angèle
se planta au beau milieu de la salle pour admirer le travail des décorateurs,
les banderoles, les lumières, les ballons, mais surtout les immenses écrans
diffusant les clichés de Victoire portant les œuvres de divers clients qui
avaient joués les stylistes amateurs, étaient parsemés ça et là de la grande
galerie qui allait abritée La Crête, dès la semaine prochaine à son ouverture
solennelle.
Angèle
était très fière de son travail, elle avait donné beaucoup d’elle pour que ce
projet voit le jour. Ses efforts seraient payés en ce jour à juste titre. Même
si elle n’avait pas gagné sur tous les tableaux, elle pouvait se vanter d’être
la maman de ce bijou de la mode Camerounaise, parce que La Crête avait pris une
envergure nationale et même internationale. Le concept ayant été approuvé par
un grand nombre de tête du milieu, il ne restait plus qu’à leur prouver que ça
marche et que c’est vendeur. Cette partie du travail, Victoire l’avait accompli
en acceptant de donner son image, même si pour le prix que cela coute tout
autre mannequin aurait fait l’affaire.
Angèle
refusait d’admettre que l’image de sa sœur ainée avait galvanisé l’évènement de
ce soir et que ce sera grâce à ses prouesses que le publique aimera la
collection de La Crête. Elle ne pouvait pas pardonner à sa sœur l’affront
qu’elle lui a fait en embrassant Stéphane sous ses yeux. Elle avait eu envie de
leur crier ce qu’elle pensait d’eux, mais son patron lui avait clairement fait
comprendre que la prochaine fois qu’elle lèverait le ton face à lui elle en
paiera le prix fort. Sans être vraiment effrayée par cette menace, elle avait
capitulé, mais n’avait pas dit son dernier mot. Ils allaient vite entendre
parler d’elle, ce soir était sous l’égide de la frivolité. Elle allait
couvrir ses ressentiments derrière un masque de jubilation.
Victoire
tournait sur elle-même, le défilé allait débuter et elle ne se sentait pas très
à l’aise. Depuis le scandale qu’elle avait subi elle n’avait plus défilé devant
ses compatriotes. Elle était remontée sur des plateaux dans le monde mais avait
gentiment repoussé toutes les invitations sur le sinus. L’idée de marcher avec
cette désinvolture naturelle qu’on lui connaissait ne l’enchantait pas
vraiment. Hors la cérémonie avait commencé et dans un instant à l’autre on fera
appel à elle. Elle sentait que son entré allait être une vrai catastrophe. Il
fallait qu’elle voie quelqu’un avant d’entré, sa sœur.
Justement
elle traversait en ce moment les coulisses. De son pas de charges, Victoire
pouvait lire l’anxiété qu’elle essayait vainement de camoufler. Elle parlait avec
son assistant et donnait des ordres par rapport à ce qui allait devoir être
fait tout au long de la soirée. En la regardant ainsi mener de front cette
petite armée de personne qui la suivait au doigt et à l’œil, Victoire comprit
qu’elle n’avait jamais vraiment connue sa sœur et que cette copie sexy du
diable n’était pas la jeune fille avec qui elle avait partagé des jeux, des
secrets.
Les
sœurs Esso’o étaient trop différentes, cela sauterait aux yeux de
n’importe qui, elle avait hérité de sa mère, la frivolité, la candeur, la
ferveur et même cette petite faiblesse dont beaucoup profitait pour abuser d’elle.
Mais Ange elle était, inébranlable, intransigeante même avec sa fille, elle
faisait parfois penser à une lionne indomptable. Elle comprenait à présent
pourquoi elle s’entendait si bien avec leur père et pourquoi elle prêchait ses
prouesses, il n’y a que lui qui avait de l’ascendant sur elle. Même son mari
avait toujours occupé une place inférieur dans leur foyer, elle lui donnait
toujours tort et s’assurait qu’ils prenaient des décisions en fonctions des ses
propres opinions.
Même
avec elle, cela à toujours été ainsi, Victoire cédait à tous les caprices de sa
benjamine, mais à partir de ce jour cela allait changer, elle ferait les choses
comme elle l’entend.
Pour
le moment il lui fallait trouver du réconfort, mais pourquoi Stéphane
n’était-il pas encore venu lui souhaiter bonne chance ? Elle sentit une
main se poser sur son épaule et se retourna brusquement.
« Seigneur ! Ron tu m’as fait peur ! »
« Désolée ma belle je ne voulais pas t’effrayer ! », lui
répondit-il en souriant, ce sourire qu’il arborait généralement lorsqu’il lui
demandait des conseils par rapport à sa mystérieuse petite amie. « Je
voulais juste te présenter quelqu’un. »
Derrière
lui se tenait une petite demoiselle brune, son visage en forme de cœur lui
conférait un air de petite poupée noire. Victoire comprenait mieux pourquoi
Ronald tenait tant à cette fille. C’était une vraie beauté, et en plus elle
avait beaucoup de gout cela se voyait dans le choix de ses vêtements, un style classique
et chic. Son visage, lui fit penser à une personne qu’elle aurait déjà vue,
quelqu’un qu’elle connaissait, mais de qui cela pouvait-il s’agir ?
« Chérie, je te présente Victoire Esso’o ! », annonça-t-il
solennellement en poussant la jeune femme vers le mannequin.
« Justine je suppose ! », fit Victoire en prenant la jeune femme
dans ses bras tandis que celle-ci lui tendait respectueusement la main.
« Je suis heureuse de pouvoir enfin mettre un visage aussi doux sur ce
beau prénom ! »
« Moi… aussi je suis contente de faire votre connaissance… Mlle Esso’o ! »
« Vicky… sinon je me fâche et je crois qu’il vaut mieux que je ne me fâche
pas de peur de faire capoter la soirée entière. », déclara-t-elle feignant
l’énervement.
« Alors … ce sera Vicky ! Je suis heureuse de pouvoir enfin voir la
bienfaitrice des familles déplacées du NOSO… »
« Attends toi aussi tu y as participé ? »
« Elle est une de nos plus généreux donateurs ! », répondit
Justine en serrant la main de Victoire. « C’était un élan que beaucoup
n’oublieront pas! »
« Oh…
Ce n’était pas grand-chose et puis ces familles avaient besoin d’aide alors !
Si nous sommes Un comment ne pas penser à eux ? », murmura-t-elle en
souriant.
Elles
éclatèrent de rire sous le regard de Ronald qui était satisfait de voir la
petite amie de son frère s’entendre aussi instantanément avec la sienne. Elles
feraient des belles sœurs très complices, un peu comme Cassie et Victoire, il
espérait voir Justine incluse dans le clan.
« Ne me dites pas que vous êtes… anxieuse… non ! », fit la
nouvelle venue avec sa petite voix et son accent, apparemment interloquée de
voir un mannequin effrayé par un podium. « Ne penser pas à ce qui s’est
passé dernièrement, dites vous que cela aurait pu être pire et d’après ce que
je sais il y’a là dehors une tonne de personne qui vous aime... »
La
ferveur que Victoire lisait dans les yeux de cette jeune personne, lui
rappelait ses débuts et cela la galvanisait, elle allait affronter les rapaces
qui avaient crié sa perte un peu trop tôt.
« Vicky, chérie il faut y aller ! », lança une voix aigue qu’elle
reconnut.
« J’arrive Marcus ! Je suis heureuse d’avoir fait ta connaissance
Justine, j’espère que tu seras toujours dans les parages pour me remonter le
morale, et surtout pour me dire comment va votre association… à tout à
l’heure ! »
Elle
les quitta après leur avoir donné à chacun un bisou résonnant qui traduisait
son allégresse. Se tenant derrière les écrans devant les autres mannequins qui
avaient été conviées pour l’occasion, elle les salua du regard et se retourna
en entendant l’impresario prononcer son nom et la demander. Elle soupira leva
les yeux et se lança, ils ne pouvaient pas l’atteindre, elle était forte et
invincible.
Un
immense sourire mutin aux lèvres elle pénétra au devant de la scène, défiant
les regards sur elle, elle marcha la tête haute et donna son plus beau profil
aux photographes qui la submergeaient d’éclairs de leurs appareils. Elle balaya
la salle du regard, ils pendaient tous à ses pieds, elle aurait pu faire de
tous ses gens ses soufifres mais cela ne l’avait jamais intéressée, elle savait
garder la tête froide. Même adulée par des millions de personne. Son retour en
coulisses se fit sur un tonnerre d’applaudissement. Elle avait utilisé son arme
favorite, sa fierté, pour leur rappeler qu’elle était et restait la meilleure
dans son domaine et qu’ils n’auront pas aussi facilement raison d’elle.