Chapitre 25

Ecrit par Les Chroniques de Naty

Chapitre 25

 

****Akabla****

 

On ne peut arrêter pas calmer la tempête, alors il faut arrêter de tenter. Ce que l’on doit faire, c’est de se calmer. La tempête passera.

Elle passe toujours la tempête ; elle s’en va comme elle est venue. Brusquement, de manière intempestive elle s’en ira et les gens se calmeront. Ils retourneront à leur occupation comme si de rien n’était. Mieux, ils vous oublieront.

C’est à ce stade que nous sommes avec Moctar. Les gens nous ont oubliées et nous vivons notre relation loin des regards et des langues fourchues. Je savais que ce moment de calme arrivera et je patientais juste le temps que cela arrive. Je suis le genre de personne tenace et têtu. Qui sait ce qu’elle veut et qui sait ce qu’elle mérite en tant qu’être humain. J’ai fini par comprendre depuis longtemps que la seule solution pour avoir ce qu’on veut c’est d’aller le chercher. Il ne suffit pas de le vouloir et de prier pour l’avoir ; il faut aussi se lever et bouger son cul du confort dans lequel on est. C'est la seule solution : avancer pas à pas...Et quand on s'obstine à mettre un pied devant l'autre...On finit toujours par arriver quelque part.

Et quant à moi, je suis arrivée quelque part. Disons que j’y suis arrivée. Je suis madame Asseu, l’épouse de monsieur Asseu Moctar.

Suis-je heureuse ?

Bien sûr que je le suis !

Je suis plus qu’heureuse. Je suis satisfaite de mon parcours et je m’en félicite. Ma ténacité à payer ; en fait elle paie toujours.

La vie n'est pas une ligne droite parfaite et sans dérapages, celle-là est pour les imbéciles qui            pensent que tout peut être parfait. La vie c’est une émotion impossible dans une chaude nuit d'été, c’est l’adrénaline qui vous coupe le souffle pour  une passion tortueuse. La vie c’est pleurer et sourire, c’est des baisers et des coups de bâton, des incompréhensions et des éclaircissements, des déceptions et des récompenses. Il faut que dans cette vie, certains pleurent et que d’autres rient. J’ai pleuré pendant longtemps ; j’ai même trop pleuré.

Est-ce je ne mérite pas de sourire moi aussi ? Ne mérite-je pas l’amour ? Ne mérite pas un homme qui m’aime et qui ne veut que moi et moi seule ?

SI JE LE MERITE.

Et ce au même titre que les autres femmes. Je suis une femme au même titre que Martine ; avait-elle le droit d’être heureuse et moi non ?

Non elle n’avait pas ce droit. Alors je ne regrette pas de lui avoir arraché son bonheur. Et si c’était à refaire, je le referai sans hésitation. Savoir ce qu’on veut est le début de la réussite selon moi ; au moins nous savons à quoi nous attendre lorsque nous aurons ce que nous voulons.

Le mariage a un gout assez spécial pour moi. Je l’ai fait par amour, mais aussi par ambition. On ne vit pas que d’amour et d’eau fraiche, alors j’ai le droit de vouloir mon bien être avant tout. Aussi la vie à deux demandes des sacrifices que je ne pense pas pouvoir toujours faire. Comme quoi faire passer les désirs et besoins de l’autre avant les siens. Tout ça est bien trop compliquée ; comme le dit les gens de mon pays, « c’est quand tu voles là que c’est doux ». Comme quoi lorsque je « volais » Moctar j’y trouvais un plaisir inouï de prendre ce qui n’est pas mien. Je le voulais coûte que coûte et j’ai tout mit en œuvre pour l’avoir.

Mais comment je me sens maintenant que je l’ai eu ?

Je me sens juste bien. Un peu comme un enfant qui voulait un jouet ; pas parce qu’il en a besoin, mais juste par caprice. Et maintenant que j’ai eu le jouet, que je l’ai pris, toucher et modeler à ma façon, je n’en veux presque plus. Je vise autre chose de plus grand. Moctar était un tremplin pour moi. C’est grâce à lui que je devais faire mon entrée dans la haute sphère et maintenant que j’y suis, pourquoi me contenter de lui, quand je peux avoir tout ce que je veux.  

Je ne peux vraiment pas me plaindre de mon mari, car c’est un homme bon et adorable. Il me gâte comme cela n’est pas permis et me passe toutes mes envies. Mais ce n’est pas suffisant, rien n’est suffisant pour les gens comme moi. Alors j’en veux toujours plus, parce que je pense que je mérite toujours plus.

Il pense m’avoir contenté en m’épousant sous le régime de la communauté de bien. Mais ce n’est pas vraiment ce que je voulais le plus. Je voulais qu’il mette ses biens à mon nom, et c’est ce qu’il a fait. N’est-il pas le meilleur des hommes ?

Après notre mariage, qui s’est fait en toute simplicité, j’ai pu jeter les bases de notre vie à deux. Déjà je ne voulais plus voir sa mère chez nous ; alors j’ai commencé par le monter contre cette dernière. Et ce n’était pas vraiment difficile vue que je l’avais déjà à ma merci. Je devais être juste plus rusé et maligne pour aboutir à mes fins. Et aujourd’hui je me suis débarrassée d’elle et de tous ceux qui se sont mis en travers de mon chemin. Son ami et collègue y est passé également. Et quant à ses sœurs, je n’ai pas eu tant à faire, car la benjamine ne me supportait pas du tout. Et à cause de moi, il n’a pas pu assister à son mariage. Je n’en aie pas été offusquée outre mesure. Je ne suis pas là pour me faire aimer d’elles ou d’une autre personne. C’est Moctar que je voulais depuis le début et je l’ai eu, le reste, je peux m’en passer sans problème.

Pour notre lune de miel, nous avons été au Maroc. C’était magique et le mot est peu pour décrire ce que nous y avons vécus. J’ai été heureuse dans les débuts de notre mariage, je le suis encore certes, mais j’ai besoin de nouveauté. Je veux changer d’air et là il ne s’agit pas de voyage.

À notre retour, nous habitions dans sa garçonnière, mais après il a préféré la vendre et à acheter une nouvelle maison qu’il a mis en mon nom. J’ai plusieurs magasins que je gère, j’ai aussi un commerce ou je revends en détails mais aussi en gros des articles de femmes. Je me suis même converti en vendeuse de « secrets ». Je me sers de mon histoire pour vendre mes produits. Comme quoi, je suis un témoignage vivant que tout ce que je vends est de bonne qualité. Je n’ai plus de nouvelle de Mame Dia ; apparemment elle est retournée dans son pays. Et quant à mon amie Sophie, elle a perdu tout ce qu’elle avait gagné par l’intermédiaire de son homme. Aussi quand le marché a brulé, son commerce a pris un coup.

Je lui viens en aide e temps à autre. Mais je ne peux pas toujours être là pour elle. J’ai aussi ma vie à gérer. Par ailleurs je n’ai pas confiance en elle. Et je ne veux en aucun faire un rapprochement entre ma vie passée et présente. Je suis une nouvelle Akabla. Celle que toutes envie, parce qu’elle a la vie qu’elles rêvent toutes d’avoir.

Les affaires de Moctar marchent bien également ; car durant notre lune de miel, il a pris contact avec un de ses anciens clients marocains avec qui il traite maintenant. Yasser, c’est son nom est le nouveau partenaire d’affaire de mon mari. Il est tombé amoureux de la Côte d’Ivoire et y passe assez de temps. Moctar gère la partie ivoirienne et lui gère la partie marocaine. C’est un bon compromis ; et surtout ça m’arrange moi. Je peux maintenant voyager comme je l’entends.

La vie ne pouvait pas être plus belle que ça.

Mais une chose me tracasse, comment pourrais-je avoir plus d’argent ? Moctar est riche certes, mais Yasser lui est multimillionnaire et il faut absolument que Moctar soit comme ce dernier. Je l’ai dit, je ne sais pas me contenter de peu ; j’en veux toujours plus et je vais devoir parler à Moctar pour qu’il puisse trouver une solution afin de fructifier son argent. Par ailleurs je voudrais qu’on puisse aller s’installer à Yamoussoukro. Je ne supporte plus la vie d’Abidjan. Je suis plus attachée à cette ville qu’à toute autre. C’est vrai que j’y aie des antécédents vus que c’est là-bas que je travaillais avant de venir à Abidjan. En plus, elle n’est pas aussi éloignée d’Abidjan, alors Moctar pourra faire des allers retour sans que cela ne puisse être un frein à son activité. J’espère qu’il acceptera, dans le cas contraire, je trouverai un moyen de pouvoir arriver à mes fins. J’arrive toujours à mes fins, j’obtiens toujours ce que je veux.

J’attends juste qu’il rentre du boulot et je lui ferrai part de ce que je pense.

Il est 18 heures quand j’entends la clé tourner dans la serrure. Mon cher époux est programmé comme une horloge. Il ne rentre jamais après 20 heures. J’ai su m’imposer et je m’assure qu’il respecte mes règles. Je sais m’imposer sans réellement obliger les gens qui m’entourent à se soumettre. J’exerce mon contrôle de manière invisible, je ne suis pas indispensable ; je suis plutôt utile. Et en ce qui concerne Moctar, il ne peut se passer de moi. Je veille à cela alors c’est soit ça, soit la folie.

—Bienvenue chéri. Dis-je en l’embrassant d’emblée.

Pour avoir ce qu’on veut, il faut toujours savoir prendre l’autre en face. On n’obtient rien de personne avec le bras de fer ; et ça je l’ai compris depuis toujours. Alors je sais user de malice pour obtenir ce que je veux.

—Merci Akan chérie.

Je me demande pourquoi il m’a trouvé ce petit nom que je trouve à la limite ridicule. Mais je ne peux pas le dire au risque de le frustrer.

—As-tu passé une belle journée ? Demandais-je en le débarrassant de ses affaires. Ce sont ces petites attentions qui m’ont fait conquérir son cœur.

Toutes femmes devraient savoir s’occuper de son homme, le connaitre par cœur et savoir ce qu’aime ce dernier. Tant qu’il y aura des femmes comme Martine, il y aura des nounous comme Akabla qui seront heureuses. La négligence des premières fait le bonheur des secondes.

—C’était éreintant.

—J’imagine.

Je lui sers un verre d’eau citronnée pour lui donner un peu de force.

—Merci ma chérie.

Il dépose son verre pendant que je pose ses pieds dans une cuvette d’eau tiède dans laquelle j’ai fait infusée deux sachets de thé. Cela chassera les gaz et les odeurs de pieds. Je commence mon petit massage. Je sens ses orteils se détendre sous mes doigts experts.

—Comment ne pas t’aimer ma chérie ?

Je souris.

—Comment regretter de t’avoir épousé ? C’est impossible qu’un homme puisse avoir une femme comme toi et regarder ailleurs.

—Mais vous les hommes êtes si difficile à contenter.  Tu es sûr que tu ne seras jamais tenté par une autre femme ?

—Jamais de la vie ma douce. Je ne suis pas fou pour te laisser m’échapper. Toi et moi ce n’est pas pour demain la fin.

—Je l’espère.

—Mais ce que je veux le plus, c’est que tu puisses me donner enfin un enfant. Déjà trois ans que nous sommes mariés, et je veux des enfants de toi ma chérie. Ce seront eux mes vrais enfants.

—Je veux être sûre de ton amour pour moi avant de pouvoir te donner des enfants Moctar.

— De quel amour veux-tu être sûre encore ? Ne sais-tu pas que je t’aime d’un amour que tu ne saurais imaginer. Je t’aime ma chérie, je t’aime très fort. Et de ça n’en doute pas.

—Je ne veux pas que tu me laisse comme tu l’as fait avec Martine.

—Ne te compare pas à celle-là. S’énerva-t-il. Vous êtes très différente ; je t’ai toujours dit que tu n’es pas comme elle. Tu es précieuse, tu es MA précieuse Akabla.

Comme chaque fois que je parle de son ex-femme, Moctar s’énerve. C’est comme si elle n’avait jamais existé ; comme s’il n’avait jamais été mariée à une femme qui se nomme Martine. C’est fou comme l’esprit humain est sélectif ; qui eut cru que cet homme fou amoureux de sa femme aurait pu la quitter non seulement pour une autre, mais mieux, l’oublier au profit de cette dernière. Il n’a pas seulement oublié Martine, il l’a rayé, effacer de sa vie. Elle et ses enfants font partie d’un passé lointain. Il ne parle pratiquement jamais d’eux ; à la rigueur il me répond quand je lui parle du petit Orphée. Je pari qu’il a grandi et doit beaucoup ressembler à son père. Pour ce qui est du dernier, à peine s’il fait allusion à lui. C’est comme s’il n’avait plus d’enfant. Et moi je ne peux demander mieux.

Mais pour l’instant, je ne peux m’hasarder à lui faire un enfant ; car j’ai d’autres projets plus importants. Sauf que ça je ne peux le dire à Moctar. Il ne sait pas que je prends des contraceptifs, sinon c’est sûr qu’il pétera un câble.

—Je ne me compare pas à elle ; finis-je par répondre. Mais essaie de comprendre que je ne peux faire semblant de ne pas savoir d’où nous venons toi et moi.

—Mais tout ça c’est du passé ; elle fait partie de ce passé auquel je ne reviendrai jamais. Et toi tu es mon présent et mon futur. Tu es celle qui fait battre mon cœur, la seule et unique femme que je puisse désirer.

Tu n’as d’autre choix que de m’aimer mon cher. Pensais-je intérieurement. Tu es un peu comme une marionnette entre mes mains.

—Je le sais. Et sache que je t’en suis reconnaissant. Je vais y penser. Tu sais qu’un enfant ça demande beaucoup de sacrifice.

—Ne m’aimes-tu pas assez pour faire ce sacrifice pour moi ?

—Bien sûr que si mon chéri. Ce que je voulais dire, c’est que nous devons être prêts avant de le faire.

—Mais moi je suis prêt Akabla.

—Alors moi aussi. Mais un enfant ne se fait pas à la commande ; alors ne t’attends pas à ce que je sois enceinte du jour au lendemain.

—Je le sais très bien. Je vais donc m’atteler à bien te remuer afin que tu sois rapidement enceinte ; je connais les bonnes positions pour faire un bébé.

Je me mets à rire.

—Tu es fou.

—Oui fou de toi ma chérie. C’est toi qui me rends aussi fou, mais un fou heureux.

Je lui caresse doucement la tête. Et nous restons silencieux un bon moment. Chacun savourant la présence de l’autre. Je n’ai peut-être pas gagné son amour à la loyale, ni même de manière naturelle ; mais j’aime sa façon de m’aimer. Il me rend spéciale, et aucun homme ne m’avait fait me sentir aussi bien que lui. Il Ya ce genre d’homme qui sait vous rendre unique et idéale. À leurs yeux vous êtes la reine de Saba. Il n'est pas vrai que les hommes     sont tous pareils. Il y a des hommes et des Hommes. Il Ya des hommes forts, mais extrêmement faibles. Ce sont ceux qui ont besoin de montrer quelque chose. Il y a des hommes faibles qui au contraire, pourraient faire tourner le monde s'ils le voulaient. Il Ya des hommes qui aiment les routes faciles. Il y a des hommes qui préfèrent choisir des routes plus difficiles pour une plus grande satisfaction finale. Moctar fait partir des Hommes ; ces hommes tellement forts qui pourrait déplacer des montagnes pour vous et vous rendre particulière, spéciale.

Même si cet homme n’était pas mien à la base, il l’est maintenant.

—Tu sais qui j’ai vue aujourd’hui ? demanda-t-il.

—Non.

—Yannick.

—Ton ami ?

—Ex-ami tu veux dire. Ce traitre n’est plus rien pour moi.  

—Tu ne lui as toujours pas pardonné ?

—Je ne peux le faire chérie. Il a osé prendre parti pour Martine, alors que c’est moi son ami et non elle.

L’un des défauts de Moctar est qu’il a la rancune très tenace. Il ne pardonne pas vite d’une part, mais pire, il n’oublie pas du tout. Je me rappelle qu’à l’époque de son divorce d’avec Martine, son ami Yannick a fait un commentaire déplacé sur notre relation. Il m’a même traité de profiteuse et opportuniste ; ce qui a eu le don de mettre Moctar dans tous ses états, ils en sont même venus aux mains. Mais cela ne s’est pas fait tout seul, j’ai un peu encensé cette histoire en faisant croire à Moctar que son ami m’avait fait des avances. Il a voulu coucher avec moi, parce que selon lui je suis avec Moctar pour de l’argent et en m’en proposant plus, je pourrai accepter sa proposition.

Bien sûr que c’était du pipo. Mais mon objectif était de séparer Moctar de tout le monde. L’isoler afin de mieux m’imposer dans sa vie. J’y suis arrivé. Mais mon jeu d’hypocrite nécessite que je me joue aux offusquées. Un peu comme le pyromane qui se joue aux pompiers après avoir allumé le feu.

J’en profite pour lui glisser le sujet sur sa mère.

—Tu devrais essayer de te réconcilier avec eux tous. Ton ami, tes sœurs, y compris ta mère.

—Mais comment veux-tu que je me réconcilie avec des personnes qui ne veulent pas accepter mon choix.

—Ils accepteront avec le temps. C’est à toi de leur montrer le bienfondé de ce choix chéri.

—Non je ne peux pas me justifier devant eux.

—Pour les autres je peux comprendre. Mais essaie de faire un effort pour ta mère ; n’oublie pas qu’elle a été avec nous au début quand ils nous ont tous tourné le dos.

—surtout pas elle. Réponds-t-il en fulminant. Après t’avoir accepté, elle a commencé à me monter la tête, comme quoi je me suis trop vite précipiter pour t’épouser. Après le mariage, elle me dit que tu n’en veux qu’à mon argent et qu’elle t’a vu m’envouter. Je crois que ma mère perd la tête. La fatigue et les nombreuses maladies ont eu raison d’elle.

—Ne parle pas ainsi de ta mère. Ne t’attire pas la malédiction de Dieu. Dis-je faussement indigné.

Au fond je jubile. Oui ! Je suis enchanté par ce qu’il dit. Parce que je ne veux surtout pas avoir sa mère dans les pattes ; je me demande comment Martine la supportais, elle est envahissante et se mêle de tout. J’en avais surtout marre. Alors j’ai fait exprès qu’elle me surprenne en train de mettre l’une de mes nombreuses poudres dans la nourriture de son fils. Il s’en ais suivi une violente altercation. Et je lui ais dis que même si elle en parlait à son fils, jamais il ne la croira d’une part ; et d’autre part elle sera la perdante. Dommage pour elle, j’ai eu raison. Elle aurait dû se taire, car lorsqu’elle en parla à Moctar, ce dernier éclata de rire et la traita à la limite de folle. Comme quoi, elle a sûrement dû confondre une épice avec ce qu’elle appelle « glass ». Elle a insisté, persister, mais son fils ne l’a jamais cru.

Je ne pouvais pas rêver mieux. Elle a vite compris que c’est moi qui commandait, et qu’elle ne devait surtout pas jouer avec mon pouvoir.

—Je sais que c’est ma mère ; mais reconnais qu’elle exagère. J’ai fini par comprendre qu’elle est tout simplement jalouse de mes compagnes. Et puis je n’ai plus confiance en elle ; surtout pas après que j’ai eu l’impression qu’elle voulait me tuer.

—Tu crois ça ?

Demandais-je faussement surprise. Or c’est moi qui ai mis cette idée dans sa tête. Je lui ais dis que j’ai fait un songe dans lequel je voyais sa mère qui voulais en finir avec sa vie. Il m’a cru. Il n’avait pas d’autres choix, car j’ai su m’y prendre pour le faire gober ça.

—Oui je te dis toujours chérie que je soupçonne ma mère de sorcellerie. Et je me dis que les songes que tu avais faits à l’époque ne pouvaient pas être fortuits.

— Non tu ne peux pas dire ça.

—Oh que si je peux le dire. C’est peut-être elle qui a tué mon père.

—Je ne voulais pas te le dire, mais j’ai plusieurs fois surpris ta mère en train de faire des trucs assez bizarres quand j’étais chez elle. Elle se réveillait dans la nuit et se mettais à genoux pour réciter des trucs, je crois que c’était comme des incantations.

—Ça ne m’étonne pas du tout. En tout cas moi elle ne m’aura pas ; je ne veux plus la revoir. Et c’est mieux ainsi.

—Si tu le dis chéri.

—Oui je le dis et restera ainsi. N’insiste pas ma chérie. Elle ne t’aime pas, et je ne vois pas pourquoi tu la défends ? Tu es bien trop gentille, après tout ce qu’elle a dit sur toi, tu devrais la laisser comme ça.

—Parce que c’est mère mon bébé. On a qu’une seule mère, et il faut la vénérer avant qu’il ne soit trop tard.

—Il est déjà trop tard pour moi. Je la considère comme morte. Et s’il te plait parlons d’autres choses.

Je ne me fais prier ; car moi aussi j’en avais un peu marre de parler de sa maman. Cette vieille s’est fait une raison et nous a laissé tranquille. Elle a bien fait de me foutre la paix. Je viens me mettre entre ses jambes et commence à caresser son sexe que je sens durcir entre mes mains. C’est le moment de lui parler de mon idée de déménagement. Quoi de mieux que de commencer par une petite fellation ? Il adore ça et je sais que la réponse sera oui. Je sais m’y prendre.

Alors je descends sa braguette et fais sortir son « arsenal de guerre » comme j’aime l’appeler. Je commence par embrasser ses gonades doucement ; il se met à se tordre tel un ver de terre. Je sais ce qu’il aime, alors je compte bien le lui donner pour obtenir ce que je veux. Mes coups de langue sont doux et rapide. Quand je l’enfonce dans ma bouche, ses gémissements se font de plus en plus rythmiques. Il siffle tel un serpent. J’accélère mes mouvements et tout d’un coup je stop.

—Je … veux… commençais avec une voix sensuelle et des regards qui en disait long sur mes pensées ; mais je n’avais pas arrêté de le caresser de bout en bout.

—Tout ce que tu veux ma chérie, mais ne t’arrête surtout pas.

—Tu ne sais même pas ce que je veux.

—Dis… le… alors… il n’arrivait pas à bien se concentrer sur ce que je disais. Mes doigts de fée opéraient une danse endiablée sur son sexe.

Sa respiration était de plus en plus saccadée. C’est ça une femme ! C’est comme ça qu’une femme doit rendre un homme. FOU ! Fou à en perdre son latin. Je soupire bruyamment pour ne pas rire.

—Je veux que nous emménagions à Yamoussoukro.

Il me stoppa net.

—Pourquoi ? Tu n’aimes plus la vie à Abidjan ?

—Si chéri. Mais je ne veux plus rester ici.

—Mais comment vais-je faire pour mes affaires ? Tu sais qu’Abidjan est le pôle d’affaire de notre pays. Yamoussoukro est certes la capitale politique, mais il n’y a pas grande chose là-bas. Alors je ne sais pas si je pourrais accéder à ta demande ma chérie.

—Tu peux y réfléchir au moins non ?

—Je ne te promets rien. Par ailleurs, je veux bien mettre fin à ma collaboration avec Yasser.

—Ah bon ? Pourquoi cela ?

—J’ai eu mieux ailleurs bébé. Tu sais que le business se sont les opportunités, et il faut savoir les saisir car elles ne se présentent pas deux fois dans la vie. Je suis sur un gros coup ; et si jamais ça marche, je vais vendre mes parts et passer à autre choses. J’ai envie et besoin de nouveauté.

—Tu penses qu’il te laissera parti aussi facilement ?

—Bien sûr que oui ! Il n’a pas son mot à dire. Nous sommes en affaires, alors on va là où ça nous arrange ma chérie.

—D’accord.

Au fond je ne voulais pas qu’il arrête son affaire avec le marocain. Ça voudra dire qu’il voudra rester à Abidjan. Chose que je ne veux pas du tout. Il m’a dit que Yasser n’en sait rien. Pour l’instant, car dès demain je l’appellerai pour en parler avec lui. Je sais que lui peux convaincre Moctar d’aller à Yamoussoukro. Il n’aura qu’à l’y inciter en élargissant leur champ de commerce c’est tout. Rester ici ne fait pas partir de mes plans. Pour ce faire je dois mettre tout en œuvre pour convaincre Moctar de partir.

Je compte sur Yasser pour y arriver. Je n’aurai pas des difficultés à le convaincre ; vue la manière dont il me dévore du regard, je sais déjà quel moyen utilisé pour arriver à mes fins.

Je remets son « arsenal de guerre » dans ma bouche et le besogne comme un dingue. Sa jouissance ne tarde pas non plus, abondante et chaude. Je termine en m’asseyant sur lui ; je l’empale dans toute sa longueur en émettant un long grognement. Il raffole de cette prise, et moi aussi.

Les femmes détiennent le monde ! Elles ont le pouvoir, elles sont le pouvoir. Je suis Akabla, je suis une femme et j’obtiens toujours ce que je désire. Et pour ça je pourrais même tuer.

La nounou de mon fil...