Chapitre 25

Ecrit par Mayei

Partie 25

...Windi Agnero...

Moi : tu devrais t’en prendre à ton mari et non à moi. Je n’ai rien demandé moi ! Je n’étais pas présente le jour de votre mariage. Il m’a assuré que sa femme était morte. 

Dominique : et madame a la grande gueule...je vais te faire passer l’envie de parler. 

Elle fit signe au loubard qui se tenait près d’elle et ce dernier me cogna au visage avec toute la force qu’il possédait. Une douleur vive me traversa le corps puis je senti le goût de mon sang dans la bouche. Je recrachais immédiatement pendant que Dominique riait comme une folle. Je commençais à avoir de plus en plus peur. Je ne savais pas jusqu’où elle pouvait aller. On aurait dit qu’un boulon avait sauté. Pour ne pas l’énerver encore plus, je décidais de me taire et de la regarder faire. Ce n’était pas ici que j’allais venir faire ma grande gueule comme elle l’avait dit.

Dominique : cet homme avec qui tu t’affiches ainsi, c’est grâce à moi qu’il dégage tout ce charisme. S’il était resté pauvre comme je l’avais trouvé, tu n’allais même pas t’arrêter sur sa personne tant il serait insignifiant...c’est moi qui l’ai fabriqué. Et tu penses venir me l’attacher ?

Moi : ... ...

Dominique : je vois que tu as perdu ta langue ! Je te pose une question et tu ne réponds pas ? (Regardant son loubard) fais la répondre 

Je reçu un autre coup encore plus violent que le premier, ce qui m’arracha un cri de douleur. J’en avais marre...marre d’être séquestrée comme ça à cause des mensonges d’un homme. Je n’en pouvais plus...une colère sourde montait en moi et était sur le point d’éclater ! Je ne pouvais plus me retenir. 

Moi (criant) : mais c’est quoi ton problème ? Tu me gardes ici à cause d’un homme ? S’il ne veut plus de toi est-ce qu’il en est obligé ? Par reconnaissance, il devrait rester ? C’est comme si tu quémandais...mais celle qui souffre le plus c’est toi puisque tu te retrouves à kidnapper des personnes qui ne savent rien de votre relation, des personnes qui n’en savait même pas l’existence. Pendant que les femmes sont dans le monde à essayer de se battre afin que leurs semblables puissent jouir de l’accès à l’école, d’une égalité sur le lieu de travail et j’en passe toi tu es ici en train de me faire mal pour un homme. Tu penses que si je meurs aujourd’hui, il n’y aura pas une nouvelle demain ? 

Dominique plongea son regard dans le mien sans pour autant parler. Elle resta dans cette position pendant un bon moment. Ma poitrine se soulevait au rythme de ma respiration. Je me sentais fatiguée, complètement faible. Puis elle se mit à sourire toujours en me regardant...elle avait approché son visage tout près de moi. On aurait dit une psychopathe. Son sourire s’élargissait au fur et à mesure quand tout à coup elle me gifla du revers de sa main ce qui poussa mon visage sur le côté. Au point où j’en étais, c’était devenu commun. Elle me saisit par le cou et m’obligea à la regarder de nouveau.

Dominique : je ne sais pas d’où te sont sorties ces ailes pour que tu puisses me parler ainsi mais plus jamais tu ne le feras. Essaie et c’est ton voyage dans la tombe que tu précipiteras. Tu penses peut-être que tout ceci n’est qu’un jeu mais rassures toi Windi, je ne suis pas encore pressée. Lorsque tu auras vu mon vrai visage, tu supplieras toi même que je mette fin à ton calvaire. 

Elle me cracha en plein visage. C’était dégoûtant et le comble était que j’avais les mains attachées dans le dos, je ne pouvais donc pas me nettoyer le visage. Je devais supporter que sa salive me coule sur la figure. J’avais sérieusement envie de vomir en ce moment. Merde ! Tout ça pourquoi. 

Dominique (au loubard) : je reviens ! Pour le moment montre lui de quoi tu es capable.

Lui : bien madame 

Je savais déjà que j’allais passer un sale quart d’heure. Dominique n’était pas encore sortie qu’il commença à me battre. Elle le félicitât du bon travail qu’il avait commencé à faire puis s’en alla, nous laissant seuls.

...Dénis Mélèdje...

Je n’avais jamais été aussi paniqué de toute ma vie. J’avais été contacté par la tante de Windi. Elle souhaitait savoir si je n’étais pas avec cette dernière. Windi avait disparu dans la soirée. Mon passage à la police n’avait servi à rien. J’avais eu droit à la même rengaine « attendre 48 heures ». J’avais rappelé la tante de Windi, la encore personne d’autre n’avait de ses nouvelles. Marlène avait joint toutes ses amies, elles n’étaient pas nombreuses de toutes les façons.

J’étais abattu ! Je commençais à imaginer le pire...s’il lui arrivait quelque chose, je ne serai pas sûr de m’en remettre. Je l’aime comme un fou et vivre loin d’elle est déjà un supplice alors vivre sans elle me rendra tout simplement fou. J’étais rentré chez moi à la maison avec cette douleur-là dans le cœur. Je redoutais même le fait de rentrer. J’allais encore tomber sur Dominique et elle allait me prendre la tête alors que mon moral était vraiment au plus bas. Je ne souhaitais pas du tout me heurter à elle en ce moment.

Cependant, Dominique n’était nulle part dans la maison, sa voiture n’était même pas garée. Mon sang ne fit qu’un tour et tout était clair dans mon esprit. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. J’étais persuadé que Dominique était derrière tout ça. J’appelais rapidement leur tante pour l’avertir de ce que je pensais. J’étais persuadé, je le savais au fond de moi que Dominique était derrière cette affaire, surtout qu’elle tardait à rentrer.

Je défis ma cravate et laissais tomber ma veste au sol. Je me dirigeais vers mon bar et me servit un premier verre que je descendis en un coup. Lorsque Dominique rentra enfin à la maison, il était 5 heures du matin et je ne savais plus à mon qu’énième verre j’étais. Elle sursauta en me voyait assis là, le regard sur elle. 

Dominique : tu m’as fait peur ! Qu’est-ce que tu fais assis ici comme ça ?

Moi : pourquoi avoir peur ? C’est chez moi n’est-ce pas ? Je peux m’asseoir où et comme je le désire

Dominique : je n’ai pas dit le contraire mais...

Moi (la coupant) : où se trouve-t-elle ?

Dominique : qui ?

Moi : je suis très calme Dominique...ne fais pas en sorte que je m’énerve. Tu sais très bien de qui je veux parler. Pour une seconde fois Dominique, où se trouve-t-elle ?

Dominique : tu veux que je te donne quelle réponse au fait ? Je ne sais pas de qui tu parles. Je ne peux pas deviner si tu n’es pas précis.

D’un coup, j’envoyais mon verre dans les airs qui se brisa juste à ses pieds. Elle eut un mouvement de recul puis se mit à crier. 

Dominique : non mais ça ne va pas chez toi ? Tu veux me tuer ou quoi ?

Moi (me levant) : c’est ce que je risque de faire si tu ne me dis pas où se trouve Windi 

Dominique : oh ! Je vois ! C’est à cause de sa catin que monsieur se trouve dans cet état. Tu veux me tuer à cause de cette pute ?

A chaque fois qu’elle attribuait un de ces mots à Windi, je voyais flou. Je m’approchais d’elle dangereusement et sans qu’elle ne s’y attende, la saisis par le cou et la plaquai contre le mur derrière elle. Elle se mit à se débattre dans tous les sens mais cela ne me décourageait pas. Je n’en avais que faire. Elle me sortait par les pores. J’en avais plus que marre d’elle…de ce foutu mariage et toutes les contraintes. Elle avait osé s’en prendre à la personne que j’aimais par-dessus tout. Même si elle ne l’avait pas encore avoué, j’étais persuadé qu’elle était derrière cette disparition. De ses mains, elle essayait de retirer les miennes mais c'était peine perdue. Je la sentais faiblir et ses yeux tourner dans tous les sens. Ce fut seulement à ce moment que je la relâchais. Elle tomba au sol comme un sac de patates. Elle toussait en essayant de reprendre son souffle.

Dominique : tu as voulu me tuer Denis ! Tu veux me tuer pourquoi ? à cause de ta maitresse.

Moi : et laisse-moi te dire, s’il leur arrive quoi que ce soit à elle ou à mon enfant, je ne répondrai plus de moi. Même si je finirai mes jours en prison, je te tuerai de mes propres mains. 

…Dominique Mélèdje-Agnero…

Son enfant…il venait de dire son enfant ! De quel enfant parlait-il ? Je n’étais pas au courant du fait qu’il ait un enfant. C’est Windi seulement que j’avais en ma possession. À moins que…Non ! Non ce n’est pas possible. Je refusais de comprendre ce qu’il venait de dire. Ce n’est pas possible ! Elle ne peut pas être enceinte. Tout sauf ça. 

Moi : ton enfant ?

Denis : oui tu as bien entendu. Elle a été capable de me donner ce que depuis tout ce temps tu n’as pas pu.

Il s’en alla après m’avoir lancé cette réplique monstrueuse. J’avais toujours mal au cou. Aussi faible que je fusse, j’arrivais à me lever tout doucement et pris les escaliers une marche à la fois jusqu’à rejoindre ma chambre. Je me suis débarrassée des vêtements crasseux que j’avais sur le dos et pris une longue douche avant de me glisser sous mes draps. J’étais allée pour seulement trois mois…trois petits mois et une autre femme, ma cousine avait réussi à réaliser ce que j’avais de plus cher comme rêve : porter un enfant en mon sein, porter l’enfant de mon mari. 

“Elle a été capable de me donner ce que depuis tout ce temps tu n’as pas pu.” 

Cette réplique de dénis tournait en rond dans mon esprit. J’avais terriblement mal. Mon cœur souffrait. Pourquoi moi ? Je n’avais rien fait…je n’avais jamais eu recourt à l’avortement. Selon les examens toutes mes facultés étaient en place alors comment expliquer que je ne puisse faire d’enfants. Je mourrais d’envie d’entendre quelqu’un, un bout de chou, m’appeler maman. Hélas ! J’avais fini par rester dans mon coin et fuir toutes ces amies qui ne cessaient de me convier aux anniversaires ou baptême de leurs enfants. Je restais seule dans cette maison à subir ma douleur. Il ne me restait plus que mon mariage…mon mari. Si ça aussi s’effondrait, je ne tiendrai pas…

Je ne me rendis pas compte que mes larmes s’étaient mises à couler. J’avais promis ne plus pleurer à cause de cette histoire si bien que tout mon ressenti avait fini par s’emmagasiner en moi et me rendre aussi amère. Je me mis à pleurer comme pour rattraper ce temps ou je n’avais plus pleuré. J’avais mal, terriblement mal. Je pleurais au point de crier…je souffrais dans ma chair…il fallait que j’extériorise cette douleur. Je criais et pleurais à la fois. Ce n’était pas juste. Je n’avais rien fait pour mériter ça. 

J’avais réussi à dormir seulement trois voire quatre heures. À mon réveil, je n’avais trouvé Denis nulle part dans la maison. Je sortis rapidement afin de rejoindre l’endroit où se trouvait Windi et ce loubard que j’avais engagé pour s’occuper d’elle. Le fait qu’elle était enceinte changeait tout. Je ne savais plus si la torturer autant était une bonne idée. J’arrivais enfin dans notre cachette. C’est avec une grande surprise que je remarquais que l’endroit était complément vide. Il n’y avait plus personne, ni Windi ni ce vaut rien. Il n’y avait absolument personne. Je regardais dans tous les sens. Le coin était vide. Je pris mon téléphone et composait le numéro du contact qui m’avait conseillé ce type.

Moi : je te dis que je les ai laissés ici quelques heures…juste quelques heures. Elle était bien attachée et amochée. Je lui ai moi-même dit de s’occuper d’elle. 

Elle : ils n’ont pas pu aller bien loin essaie de voir dans les environs. 

Moi : je crois que c’est ce que je vais faire.

Je raccrochais et sortis de cet endroit. 

“tu comptes aller où comme ça ?”

Je sursautais en reconnaissant la voix de Denis ! Merde ! Il m’avait suivie jusqu’ici. J’avais pourtant fait attention. Dans le rétroviseur, il n’y avait aucune autre voiture qui me suivait à moins qu’il ait utilisé un transport en commun. Je ne pouvais plus cacher le fait que j’étais mêlée à tout ça.

Denis : j’ai entendu toute ta conversation…tu vas gentiment me remettre tes clés si tu ne veux pas que j’appelle la police.

Moi : mais !

Denis (criant) : j’ai dit que tu me remets tes clés tout de suite.

Je jetais la clé de ma voiture à ses pieds. Il se baissa pour les prendre et me tira jusqu’à mon véhicule. Il m’installa du côté passager et prit lui-même le volant.

Denis : je t’envoie au commissariat comme ça ! C’est avec eux que tu vas t’expliquer.

Je pris peur sur le champ. Je ne pouvais pas aller en prison. Pendant un instant je pensais à sauter hors de la voiture mais il roulait à vive allure. C’était une mission suicide si je prenais le risque. Je me tus ne sachant que dire. Il était très remonté contre moi. Son téléphone se mit à sonner. Enfin il ralenti. Je pouvais sauter à ce moment mais souhaitais tout de même écouter sa conversation.

Denis : tante Jeanne ?

En entendant ce nom, je dressais les oreilles pour mieux suivre la conversation.

Denis : comment ça elle est à la maison ?

… …

Denis : ok j’arrive comme ça alors !

… … 

Denis (air découragé) : si c’est ce qu’elle veut ok…mais je t’en prie prend soin d’elle ! 

Il raccrocha. Après cet appel, il roula de façon descente mais cet air triste ne quitta pas son visage. Moi qui pensais me retrouver au commissariat, c’est dans notre maison que se termina notre course. Il descendait sans prêter attention à moi et marcha vers le salon. Je restais un moment dans la voiture à me demander ce qui se passait. Et si je rentrais dans la maison et que les policiers m’y attendaient ? Non ! Ce n’est pas possible puisqu’il n’y avait pas de voitures de policiers dans les encrons. Je descendis à mon tour et fermais la portière derrière moi.

…Windi Agnero…

[Quelques heures plus tôt ]

Dominique (au loubard) : je reviens ! Pour le moment montre lui de quoi tu es capable.

Lui : bien madame 

Je savais déjà que j’allais passer un sale quart d’heure. Dominique n’était pas encore sortie qu’il commença à me battre. Elle le félicitât tu bon travail qu’il avait commencé à faire puis s’en alla, nous laissant seuls. Elle venait de s’en aller quand le loubard arrêta de me frapper. Il resta immobile un instant puis avança vers la porte. Il l’ouvrit tout doucement et sorti à son tour. Je commençais à regarder dans tous les sens, à réfléchir dans tous les sens dans l’espoir de trouver une solution pour me sortit d’ici avant qu’il ne revienne me tuer me bonne fois pour toute. 

Cependant avec mes mains attachées, je ne pouvais nettement rien. Voilà que le type en question revenait. Je me mis à le supplier pour ne pas qu’il me touche encore une fois. Tout à coup il se baissa et se mit à couper les cordes autour de mes chevilles. Il passa dans mon dos et libéra aussi mes mains. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait, du coup je restais assise sans bouger alors que j’étais libre.

Lui (me brutalisant) : on y va ! 

La seule idée qui me vint à l’esprit était qu’il me trainait loin d’ici pour m’achever une bonne fois pour toute. Je me mis à pleurer en suppliant. Je ne pouvais pas mourir comme ça. Ma vie ne pouvait pas prendre fin. Je continuais de pleurer pendant qu’il me passait le bandeau sur les yeux. Je ne voyais plus rien. Il avait vraiment serré. Moi qui me pensais libre, il m’attacha les mains encore une fois.

Lui : allez !

Moi : ne me faites pas de mal s’il vous plait. Je peux vous donner de l’argent, tout ce que vous voulez. Vous n’avez qu’à me le demander.

Je n’eus pas de réponses de sa part. Il me tint par le bras. Il marcha avec moi pendant quelques temps puis me fit baisser la tête. Quelques secondes après je me senti bouger comme si nous étions dans une voiture. Le trajet dura une éternité selon moi puis tout à coup s’immobilisa. Il vint me sortir de là. Je ne cessais de pleurer. Je sentais le vent comme si nous étions dans un environnement ouvert. J’avais vraiment peur. Il m’avait conduite surement au milieu de nulle part. Il allait me tuer et personne n’allait retrouver mon corps. 

Lui : je suis vraiment désolé

Moi (pleurant de plus bel) : ne me tuez pas pardon…je suis enceinte ne me tuez pas.

Je le sentis couper les cordes de ma main puis plus rien. Des minutes s’écoulaient mais rien, il ne se passait rien. 

J’hésitais un moment avant de porter mes mains sur ce bandeau qui me cachait la vue. Fébrilement, je le retirais enfin. C’était incroyable, je me retrouvais exactement où j’étais lorsque j’avais été prise, c’est à dire non loin de ma maison. Je regardais dans tous les sens, il n’y avait ni le loubard ni cette folle de Dominique. La joie qui m’habitait en ce moment était à son paroxysme même si je ne le montrais pas. J’étais non loin de chez moi. Merci seigneur...je n’étais pas une fervente chrétienne mais si ce qui s’était passé aujourd’hui n’était pas un miracle, je ne savais ce que c’était. J’ai marché tout doucement jusqu’à ma maison. Mon gardien vint ouvrir avec l’incompréhension sur son visage. 

Lui : madame ! Madame c’est vous ! On vous cherchait partout ! 

Moi : ... ...

Il remarqua mon sale état et me porta jusqu’au salon. Il y avait tout le monde c’est à dire Marlène, tante Jeanne et même Alida et son mari. Même Marlène avait coulé les larmes en me voyant. J’étais simplement soulagée d’être à la maison. Je pensais mourir il y’a quelques heures. Je n’avais jamais eu aussi peur de la vie. Tout ça pour une histoire d’homme. Je ne finirai jamais d’être surprise par ce dont les femmes sont capables. Comme on le dit « si tu n’as pas peur de Dieu, aies peur de la femme »

Tante Jeanne : il faut qu’on aille à l’hôpital 

Moi : je n’en ai pas envie...

Tante Jeanne : mais regarde l’état dans lequel tu te trouves ? Il faut qu’on sache si tout va bien. Si tu ne veux pas aller à l’hôpital je vais joindre le docteur pour qu’il se déplace au moins 

Moi : hum...

Tante Jeanne : il fait aussi que je joigne Dénis...il était très inquiet lorsque je lui ai annoncé que tu avais disparu. 

Moi : fais comme tu veux mais je ne veux surtout pas le voir 

Tante Jeanne : c’est comme tu veux !

Marlène : viens, je t’aide à monter dans ta chambre. Il faut que tu te débarrasses de ces vêtements. 

Ma tante était au téléphone avec Dénis lorsque je montais avec Marlène. Alida était rentrée chez elle avec son mari. Elle était enceinte et tout ce stress n’était pas bon pour elle. Marlène m’avait déshabillée et était restée près de moi tout le temps de ma douche. Je me suis étendue sur le lit. Elle a insisté pour me masser le corps à l’aide d’une serviette qu’elle trempait dans de l’eau chaude. Elle y avait ajouté le menthol. Même si je me plaignais au début, je pouvais constater que cela me faisait un grand bien. Ça avait permis de relâcher toutes les zones où j’avais mal. Puis le docteur est arrivé. Il m’a auscultée comme il le pouvait. Tout allait bien selon lui. Il m’a prescrit des cachets contre la douleur. 

J’avais demandé à Marlène de joindre mon boulot pour avertir que j’étais malade et que je ne serai pas là pendant au moins une semaine. Je me suis endormie après avoir ingurgité une bonne soupe bien pimentée que Marlène avait fait pour moi. Tante Jeanne et elle avaient décidé de passer la nuit avec moi dans ma chambre. 

Je fus réveillée plus tard par une forte douleur au bas ventre. Tout était noir autour de moi. J’allumais ma lampe de chevet et avisais l’heure sur mon réveil. Il était minuit passé de quelques minutes. J’avais dormi bien longtemps. C’est à croire que j’étais vraiment fatigué ce qui était compréhensible. Je me levais et constatais que ma tante était dans mon lit. Marlène avait transporté son matelas qu’elle avait mis à même le sol et dormait profondément. Je marchais à lourd pas jusqu’à ma douche afin d’uriner. J’avais les yeux carrément clos lorsque je baissais mon pantalon de nuit. À l’instant où j’ouvris les yeux, ce fut un choc de voir tout ce sang et dans ma culotte et dans mon pantalon. Je ne sus que faire sur l’instant. J’étais prise d’effroi, j’aurais aimé crier mais aucun son ne sorti de ma bouche. Comme un robot, je me levais sans remonter ma tenue et allait dans la chambre. J’allumais la lumière et allait du côté du lit où se trouvait tante Jeanne.

Moi (la bousculant) : maman...(pleurant) maman !!!

Tante Jeanne (ouvrant les yeux) : Windi ? Que fais-tu debout ? Il est quelle heure ?

Moi (baissant la tête) : regarde ! 

Tante Jeanne (se levant d’un coup) : non mon DIEU ! Pas ça ! 

Elle se leva d’un coup et retira ce que j’avais porté ! Je restais passive ! Spectatrice de tout ce qui se passait. Je voyais comment Marlène qui avait été réveillée par nos bruits me passa une nouvelle culotte avec une serviette. Elle avait pris ma main jusqu’à la voiture. Le chauffeur paniqué avait aidé à m’installer. Nous étions arrivés aux urgences dans la panique mais l’on s’était très vite occupé de moi. Comme on s’y attendait toutes, il s’agissait d’une fausse couche...je venais de perdre mon enfant. Pas besoin d’expulsion mécanique puisque mon corps expulsait naturellement. Il était donc possible que je saigne sur les deux prochaines semaines. Cependant j’allais passer la nuit à l’hôpital. 

Tante Jeanne (pleurant) : je suis vraiment désolée ma chérie...

Moi : ... ...

Marlène : ça va aller DIEU est grand ! 

Elles ont essayé de me consoler du mieux qu’elles le pouvaient. Puis la porte de ma chambre d’hôpital s’est ouverte sur lui...sur dénis. Je devinais que ma tante l’avait prévenu de ce qui se passait. 

Tante Jeanne : Marlène, viens ! Laissons-les un moment !

Elles sont sorties...

Dénis : je suis venu dès que j’ai su...

Il s’approcha de moi et posa un baiser sur mon front.

Dénis : je suis désolé mon amour. Si tu savais à quel point je m’en veux. Tout ça, c’est de ma faute. Je n’aurais pas dû t’exposer autant. 

Moi : ... ...

Dénis : mon cœur s’est déchiré lorsque ta tante me l’a annoncé alors je n’imagine même pas ta peine à toi puisque cet enfant grandissait en toi. Je n’ai pas su être là pour toi. Je n’ai pas su vous protéger et voilà où nous en sommes. (Se mettant à genou) je t’en prie pardonne moi. Je sais que ça va être difficile mais je te demande sincèrement pardon. Ça ne ramènera sûrement pas notre esprit ange mais même s’il faille qu’on porte plainte contre Dominique on le fera. Si tu n’avais pas subi tous ces coups et ce stress nous n’en serions pas là.

Moi : ... ... 

Dénis : dis quelque chose s’il te plaît...

Je le regardais avec peine...je puisais dans la réserve de forces qu’il me restait et ouvris la bouche.

Moi : cet enfant était la seule chose qui nous liait encore. Comme ma tante a du te le dire, je viens de le perdre. Plus rien ne te retient auprès de moi...plus rien ne me rattache à toi. Alors je vais te demander gentiment de sortir de cette chambre. Sors dénis et ne cherche plus jamais à me voir. Oublie que tu as une fois eu une relation avec une certaine Windi Agnero. Oublie tous ces moments qu’on a partagé. Oublie mon adresse ainsi que mon numéro. Oublie tout simplement que j’existe. J’en ferai de même. Je ne veux plus entendre parler de toi. A partir d’aujourd’hui tu es mort pour moi.

Dénis (se levant) : tu es encore sous le choc Windi...tu ne te rends sûrement pas compte de ce que tu dis !

Moi : je viens de faire une fausse couche, ce n’est pas mon cerveau qui est atteint. Je t’ai demandé de sortir d’ici. Ne m’oblige pas à appeler le personnel.

Dénis : Windi, ne nous fait pas ça s’il te plaît !

Je tendis la main vers le bouton à appuyer pour solliciter une infirmière. 

Dénis : ce n’est pas la peine...je m’en irai mais sache que mon amour pour toi est toujours aussi fort et présent. Je t’aime tellement Windi...

Il ouvrit la porte et s’en alla. Une larme s’échappa de mon œil et s’écrasa sur la joue. Je m’empressais de l’essuyer. Je ne devais pas pleurer pour lui. Je m’interdisais dès ce moment de pleurer pour lui. Il ne le méritait pas. Je devais rester loin de lui. C’était la bonne chose à faire. Il était marié et à ma cousine en plus. C’était la meilleure décision à prendre dans cette affaire. 

... ... ...

Nous étions de retour à la maison depuis deux jours déjà. Malgré tous les efforts de ma tante et Marlène, je restais très silencieuse. J’avais besoin de ce silence. J’avais besoin de rester complètement seule. J’avais besoin de silence pour arriver à surmonter tout ça. Alida était passée me voir et les hormones en œuvre, nous avions fini par pleurer ensemble. Je restais tout le temps dans ma chambre. Même la nourriture, Marlène me montait un plateau. 

Toc toc !

Moi (faiblement) : oui ?

Marlène : c’est moi...tu as de la visite Windi. Un certain monsieur Abouo

Moi (surprise) : monsieur Abouo ? Qu’est-ce qu’il fait ici ?

Marlène : il a rapporté des fleurs, des pots de yaourt, des fruits et plein d’autres choses que tu aimeras. 

Moi : je me change et je descends 

Marlène : ok 

Effectivement, monsieur Abouo se trouvait dans mon salon échangeant avec ma tante. Il se leva dès qu’il me vit. Tante Jeanne nous laissa tous les deux.

Moi : comment allez-vous monsieur Abouo ?

Mr Abouo : je vous en prie appelez-moi Williams et ce serait plutôt à moi de demander comment vous vous portez. J’ai appris par votre secrétaire que vous étiez en convalescence. Je l’ai presque menacée de renvoie si elle ne me remettait pas votre adresse alors ne lui en tenez pas rigueur. 

Moi : c’est vraiment gentil de votre part de vous êtes déplacé et rassurez-vous, elle n’aura pas de soucis.

Mr Abouo : j’espère au moins sur ce n’est rien de grâce et que vous serez sur pieds très bientôt.

Moi : rien de bien grave...juste une fausse couche 

Il se figea sur le coup. On aurait dit qu’il venait de recevoir la nouvelle comme un coup de massue. Il semblait tout à coup mal à l’aise et se confondait en excuse. Il semblait ne s’être pas apprêté pour une telle nouvelle et ne savait ni comment réagir ni que me dire. Il m’arracha un rire qui détendit tout de suite l’atmosphère. Nous échangions pendant un long moment. 

Mr Abouo : je vais devoir demander la route. Prenez soin de vous Mademoiselle Agnero (grondant) je ne veux pas vous voir de retour si vous n’êtes pas pleinement rétablie.

Moi (souriante) : c’est compris ! 

Je le raccompagnais jusqu’à sa voiture puis revins à l’intérieur. 

Moi : je veux porter plainte contre Dominique maman !

Tante Jeanne : quoi ??

Moi : j’ai dit que je voulais porter plainte contre elle...je ne compte pas laisser tomber cette affaire. 

Tante Jeanne : s’il te plaît Windi...ne fait pas ça !

Moi : tous ces coups que j’ai reçus ? Mon enfant que j’ai perdu et tu me demandes de ne rien faire. Tu es donc d’accord avec ce qu’elle m’a fait endurer ?

Tante Jeanne : pas le moindre du monde. Mais c’est la famille ! Tu ne peux pas porter plainte contre elle. Elle a agi sur un coup de tête. Dominique à souvent des travers. Elle a trop été gâtée par son père. Je suis sure qu’elle s’en mord les doigts en ce moment.

Moi : ce n’est pas ça qui me ramènera mon enfant...

Tante Jeanne : donne-moi juste une semaine et passé ce temps, si tu veux toujours porter plainte tu le feras.


C’est compliqué