Chapitre 25 : La surprise
Ecrit par Fleurie
°°° Tom °°°
J’ai eu la frayeur de toute ma vie, même un criminel ne m’avait jamais autant foutu la trouille. Je ne l’ai pas du tout reconnu pendant un instant. Elle était si effrayante dans un état indescriptible. Je l’ai fixé pendant deux minutes avant de me rapprocher d’elle. Ses yeux sont si sombres, et son regard est perçant. Si un regard pouvait tuer, je pense que je serais déjà mort.
Je lui ai touché l’épaule, mais elle n’a pas réagi. Je l’ai par la suite un peu secoué, puis soudainement elle s’est évanouie dans mes bras après un long cri. Paniqué, je l’ai porté jusqu’à notre chambre. J’ai attendu une dizaine de minutes, mais elle ne réagissait toujours pas. Je lui ai aspergé de l’eau sur le visage. Petit à petit elle est revenue en elle. Je l’ai aidé à se lever et je lui ai fait boire de l’eau qu’elle a bu d’un trait. Elle n’a plus affiché la même expression qui m’a fait peur tout à l’heure.
Elle ( se tenant le front ) : Que s’est il passé Tom ?
Moi ( inquiet ) : Tu as eu un malaise Maïna. Ne serais tu pas enceinte par hasard ?
Elle ( regardant autour d’elle ) : Je ne me souviens de rien. Non je suis pilules mon cher.
Moi : Tu es sûre que tu vas bien? Dois je t’amener chez le docteur ?
Elle : Non ma tête cogne grave j’ai besoin de me reposer.
Moi : Okay bonne nuit.
Je lui ai donné de l’aspirine, ensuite je l’ai aidé à s’allonger. Je lui ai mis la couverture. Je me suis couché à mon tour la prenant dans mes bras. Elle a résisté un instant avant de se laisser aller.
Apparemment madame ne se souvient de rien. C’est une opportunité pour moi de découvrir plus tard ce qu’elle me cache. Et ça ne saurait tarder. Je dois juste m’assurer qu’elle ne sera pas dans les parages. J’ai éteint la petite veilleuse qui éclairait légèrement la chambre, avant de tirer la couverture vers moi. Je me suis endormi la tête pleine d’idées.
°°° Maïna °°°
Je suis ravie que Tom aie gobé le fait que je ne me souvienne de rien. Tant mieux. Quel intérêt a t-il à fouiner dans mes affaires. Qu’il gère les siennes, et moi les miennes.
C’était la première chose qui m’est venue à l’idée de lui dire. Sinon je serais foutue. Personne ne doit mettre pied dans cette chambre secrète. Si c’était le cas je vais tout perdre. Ce pourquoi je me suis battue. Je ne laisserai personne foutre tout en l’air d’un coup. Mais comment faire ? Et cet e histoire de grossesse, il doit être fou lui krkrkrkrkr. Ce sont sur ces pensées que le sommeil m’a pris.
~~~ Trois mois plus tard ~~~
°°° Louna °°°
Je suis descendue de l’avion en disant aurevoir à Keegan. Vous vous souvenez de lui non, ( le frère à l’ami de Bryan ). Nous sommes devenus de bons amis avec le temps. Et voilà que je me suis encore retrouvée près de lui dans l’avion ( lol ). Il était assis près de l’hublot et moi à ses côtés. Nous avions papoté durant tout le trajet. C’est un gars très sympa, je l’apprécie bien. Il m’avait donné l’impression d’un player mais au fond il a un grand coeur. Comme on le dit, ben les apparences sont parfois trompeuses.
Après avoir passé le contrôle, j’ai récupéré ma valise. J’ai parcouru mon regard dans toute la salle à la recherche de ma mère. Elle a promis passer me chercher. La chaleur qui m’a accueilie est vraiment accablante. Tous ces mois passés loin d’eux m’ont manqué, mais pas cette chaleur bref.
Ne la voyant pas, j’ai sorti mon téléphone pour l’appeler, elle n’a pas oublié quand même. En lançant l’appel, j’ai levé les yeux pour l’apercevoir un peu loin. Un sourire s’est affiché sur mon visage. Ma mère je la reconnaîtrais parmi des milliers de personnes. Elle n’a pas changée. Elle porte un ensemble en pagne qui lui va parfaitement bien. Elle est seule et ne cesse de regarder autour d’elle, sûrement me cherchant. Elle est si rayonnante et souriante. On sent que tout baigne chez elle. Je ne suis au pays que pour trois mois maxi, donc je n’ai pas apporté grande chose à part une petite valise. En plus maman a gardé certaines de mes affaires chez elle, donc ce n’était pas si nécessaire. Je me suis précipitée pour aller à sa rencontre. Elle m’a prise dans ses bras, qu’elle m’a manquée ma petite mom.
Moi ( très contente ) : Maman tu es très belle, ( la faisant tourner ) en plus tu t’es faite une coupe, elle te va bien plus que tes longs cheveux. On aurait dit une adolescente. A cette allure, tu ne vieilliras pas hein, façon tu prends soin de toi là. Waouh Madame AGOSSA à quoi doit-on ce changement!
Elle ( les yeux brillant de mille feux ) : Quitte là bas krkrkrkr , on ne peut plus se faire belle chez vous tchip. Merci pour le compliment quand même. Tu n’es pas en reste ma princesse.
Moi ( la taquinant ) : Quel est ton secret maman ?
Elle: Euh rien d’extraordinaire, je prend juste la vie du bon côté, et j’évite au maximum le stress.
Moi: Merci ou bien je rate quelque chose, crache déjà le morceau mom.
Elle ( me tirant le nez ) : Tu es trop curieuse, avec toutes tes questions j’ai même oublié de te demander si tu as fait un bon voyage. Ta bouche et ta curiosité vont te tuer un jour ( rires ).
Moi ( gênée ) : Mom arrête les gens nous regardent.
Elle : Et puis quoi, j’exprime juste ma joie de revoir ma fille, qu’y a t-il de mal dans ça. Si ça les pique qu’ils boivent de l’eau ( rire ).
Moi : Hahahaha Très drôle, on y va j’ai une de ses faims. J’espère que tu m’as déjà préparée quelque chose.
Elle ( souriant ) : Je n’ai pas oublié que ma gourmande est de retour. ( Me regardant ) on y va.
Voix d’homme ( derrière nous ) : Chérie je vous cherchais, pourrais tu…
Moi ( me retournant ) : Bonjour Monsieur.
Lui ( me tendant la main ) : Bonjour je suis Armand. Tu dois être Louna, ta mère m’a beaucoup parlé de toi. Je suis ravi de te voir.
Moi ( un peu perdue ) : Euh ( prenant sa main ) enchantée de faire votre connaissance monsieur Armand.
Armand : Bienvenue ( regardant ma mère ) elle est très belle Yas.
Elle ( souriant ) : Il n’y a rien d’étonnant mon cher, le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre ( lol ). Allons y maintenant.
Armand ( près de moi ) : Laisse moi t’aider.
Moi : Euh…Merci.
Il a pris ma valise et l’a chargé à l’arrière de sa belle Toyota blanche avant qu’on ne s’installe à l’intérieur. Maman a des choses à m’expliquer avec son histoire de chérie hum, ça dépasse une simple amitié, mieux j’attend, sinon après elle dira encore que je suis trop curieuse.
Ils se sont mis à parler de je ne sais quoi. Je me suis exclue de leur conversation et je me suis contentée de contempler avec admiration, le beau paysage qui se défile sous mes yeux à travers la vitre. Cette ville n’a changée, mais elle toujours aussi belle et chaleureuse. J’ai vu des changements par endroit. Je peux dire que j’aime plus ce que je que l’aspect qu’elle avait avant. J’espère juste ne pas me perdre ( lol ).
Une vingtaine de minutes plus tard, il a garé devant notre maison. Je suis restée la bouche ébahie. Maman a refait la maison, elle est juste magnifique.
Moi : Mom Waouh tu as fait un bon boulot par ici. Félicitations.
Elle : Merci princesse. Rentrons.
Je vois que non seulement la ville a changée, mais aussi la maison et ma mère y compris. On aurait dit une autre personne. Mais pour l’instant tout ce dont j’ai besoin est de me remplir le ventre et ensuite prendre une douche bien froide, avec cette chaleur. Ça fait quand même un bien fou d’être chez soi. J’adore le Gabon, mais mon pays est mieux, home sweet home. Je me suis débarrassée de mes vêtements et j’ai enroulée un pagne autour de ma poitrine.
Maman ( sur le seuil de la porte ) : Ça va toi?
Moi : Oui maman, je prend une douche rapidement et je te rejoins, ( soupire ) enfin je vous rejoins.
Elle ( se rapprochant de moi ) : Si tu fais allusion à Armand, tu n’as rien à craindre c’est un homme bien. Je vais tout expliquer Lou. Je te connais assez bien pour savoir que tu te poses déjà des tas de questions.
Moi ( découverte ) : Je n’ai rien dit.
Elle: Tu n’as pas besoin, je vais te laisser. Apprête toi et nous allons passer à table. Ensuite on en parlera.
Moi : Okay.
Elle est sortie et a fermé la porte derrière elle. Je suis restée debout au milieu de la pièce pendant cinq minutes, avant de me décider à enfin prendre cette douche. J’espère que je n’ai pas été dure avec elle dans mes propos.
Je suis descendue quinze minutes après. Je les ai vu assis dans la salle de séjour devant la télévision suivant une émission sur Canal 3. Maman s’est levée, je l’ai aidé à dresser la table. Nous avons commencé par manger. J’ai senti que ma mère était un peu gênée mais essayait de ne laisser rien de tel paraître. J’espérais que j’allais passer à un interrogatoire par ce Monsieur, mais il n’avait ri dit. Tant mieux.
Nous avons fini et j’ai débarrassé la table.
Je me suis mise à faire la vaisselle, lorsque j’ai senti les mains de ma mère sur mes épaules.
Elle : Ma princesse est fâchée ?
Moi : Non pas du tout, pourquoi le serais-je? Le vin a d’échafaudage été tiré maman.
Elle ( prenant place ) : Viens là ( tirant une chaise pour moi ).
Moi : Excuse moi d’être directe, tu sors avec lui ?
Elle ( gênée ) : Oui Lou, pardonne moi de vous l’avoir caché, je suis désolée. J’avais préféré que tu le rencontre toi-même
Moi : Je suis au contraire contente que tu ne sois plus seule. La vérité est que j’ai été un peu surprise de me retrouver dans le fait déjà accompli voilà. Je ne t’en veux pas. Tu as le droit de refaire ta vie et d’être heureuse.
Elle : Armand est un homme bien, tu auras le temps de le connaître. Et tu seras surpris de voir aussi sa fille elle est adorable.
Moi : Ah oui il a une fille déjà ?
Elle : Malheureusement il a perdu sa femme le jour de son accouchement.
Moi : Je suis désolée pour lui.
Elle : Fais moi confiance Lou.
Moi : J’ai confiance en toi maman. Je sais que tu as pris la bonne décision, et tu sais ce que tu fais. Je n’ai connu aucun autre homme que mon père, mais ça ira ne t’en fais pas. Je vois qu’il te rend heureuse. Il y a longtemps que je t’ai vu si épanouie comme tu l’étais à l’aéroport. Je vous souhaite d’être heureux maman si c’est lui que tu aimes. Tu le mérites vraiment. Mais si jamais il te fait du mal, il aura affaire à moi.
Elle ( en larmes ) : Merci ma fille, ( sniff ) tu ne sais pas comment ( sniff ) ça me fait plaisir de t’entendre dire ces choses. Je vois aime et ne veux que votre bien à toutes les trois.
Moi ( essuyant ses larmes ) : Ne pleure pas, tout ira bien.
Raclement de gorge derrière nous.
Armand : Excusez moi mesdames, je n’ai pas voulu écouter votre conversation, je voulais me servir un verre d’eau.
Moi : Ne le soyez pas.
Armand: J’ai entendu ce que vous avez dit. ( Me regardant ) Lou tu n’as pas de soucis à te faire. J’aime ta mère et c’est mon devoir de la protéger. C’est à moi de veiller à ce qu’elle ne coule que des larmes de joie.
Moi : Dans ce cas je vous souhaite d’être heureux. Dans le cas échéant, vous savez la suite.
Armand ( souriant ) : Fais moi confiance.
J’ai regardé ma mère qui ne cessait de sourire entre ses renflements. Son regard est toujours rempli de bonheur lorsqu’il lui sourit. Ça se voit à quel point ils sont dingues l’un de l’autre.
Moi ( essuyant les mains ) : Je vais vous laisser. Je suis fatiguée, je vais dormir.
Je suis allée dans ma chambre, en me jetant sur ce lit douillet qui m’a tant manqué. Je me suis endormie sans le savoir.
~~ Le lendemain ~~
°°° Mourad °°°
Nous sommes en vacances. L’année s’est bien passée de mon côté, rien à signaler.
Je viens de reçevoir un appel de Sheila, m’informant que ma présence était nécessaire, pour quoi elle n’a pas voulu le dire. Donc je suis supposé passer la prendre chez elle, comme si j’étais son chauffeur, les bêtises comme ça. Je ne vous ai pas dit, mais votre parente est à ses cinq mois de sa grossesse. Je vois déjà vos grands yeux, j’attend impatiemment qu’elle accouche pour savoir si je suis vraiment le père. Je ne suis pas en couple avec elle, mais je me sens juste responsable de ce qui peut lui arriver.
J’ai pris les clés de ma voiture en m’assurant de bien fermer les portes avant de sortir. Mes parents sont en vacances pour deux semaines aux Caraïbes. J’ai fait signe au gardien qui m’a ouvert le portail. Une fois installé dans la voiture, j’ai mis un morceau qui va me détendre durant le trajet.
°°° Louna °°°
J’ai gardé mon numéro du Gabon en faisant un roaming. Jusque là je n’ai pas encore appelé Mourad. Je n’ai pas voulu qu’il sache que je suis au pays. Ce sera une surprise pour lui. Je suis assise sur la terrasse en prenant mon café. J’ai lancé l’appel, mais ça ne fait que sonner en vain. Déçue j’ai déposé le portable sur la table.
[ Sonnerie téléphone ]
Le voilà qui me rappelle.
Moi ( décrochant avec un sourire colgate ) : Allô mon beau on dit quoi.
Lui : C’est comment Louna, tu ne salues pas ton chéri, sinon Bonjour madame.
Moi : Excuse moi bonjour mon beau. J’étais si excitée en entendant ta voix, sinon comment vont les choses de ton côté ?
Moi : J’étais au volant voilà pourquoi je ne pouvais pas décrocher ton appel. Tu sais il n’y a rien de spécial à part le fait que tu me manques.
Moi : Si c’était le cas, tu aurais dû m’appeler pour me le dire, tu ne penses pas. Ou bien tu m’as déjà trouvé une remplaçante, on ne sait jamais.
Lui ( pouffant de rire ) : Que vas tu chercher là bas, pardon arrête ton délire Lou. Tu rentres quand ?
La question que je redoutais le plus vient de sortir.
Moi : Euh je sais pas encore. N’es tu pas censé venir ?
Lui : Oui mais je t’avais déjà expliqué les raisons pour lesquelles je ne pourrai plus honorer ma promesse. Et pourquoi tu remets ça sur le tapis ?
Moi : Désolée, mais depuis un certain temps tu te conduis différemment avec moi. Tu deviens de plus en plus distant. Des fois je ne te sens plus. Tu as un souci?
Lui : Je ne sais pas de quoi tu parles ma belle. Je dois y aller, j’ai une urgence. On se rappelle plus tard. Bisous.
Il ne m’as pas laissé le temps de répondre. C’est le bip du téléphone accroché à mon oreille, qui m’a fait savoir qu’il vient de raccrocher. Peut être que je me fais des films, bref.
Je me suis rendue dans la chambre de Lilou pour voir comment elle va. En entrant, je l’ai trouvé allongée sur le lit. Je me suis approchée d’elle pour lui faire un bisou sur le front, lorsque j’ai été prise de panique. J’ai touché les autres parties de son corps pour constater qu’elle a de la fièvre, et est si brûlante. Je suis allée dans la salle de bain mouiller une petite serviette que je lui ai mis sur le front.
J’espère que maman est à la maison. Je l’ai trouvée assise au bord de son lit pensive.
Moi ( paniquée ) : Maman viens vite Lilou est très brûlante.
Elle ( inquiète ) : Ah!
Nous nous sommes dirigées dans sa chambre. Au moment de l’aider à se lever, elle s’est commencé par vomir sur le sol et transpirais également.
Maman : Nous devons la conduire à l’hôpital. ( Me regardant ) Lou aide moi à la changer. Fais vite s’il te plaît.
Moi ( à Lilou ) : Ne t’en fais pas, tu iras mieux ma princesse.
Nous l’avons conduit à l’hôpital. Les infirmiers n’ont pas pris du temps avant de s’occuper d’elle. Ma mère est en congé, donc elle ne travaille pas. J’aurais appris qu’Armand fais partie du domaine aussi. Il est docteur, tant mieux. Maman l’a appelé sur le chemin. Nous avons pris place dans la salle d’attente pendant qu’ils avaient emmené Lilou.
J’espère que rien de grave ne lui arrivera. J’avais mon regard fixé sur ma mère. Elle est assise et cogne nerveusement ses jambes l’une contre l’autre, tout en gardant sa tête entre les mains. Armand s’est approché d’elle. Il a pris place à ses côtés, il lui caressait lentement l’épaule tout en lui chuchotant des phrases inaudibles à l’oreille. Ce geste a arraché un sourire à ma mère. Ca me fait plaisir que ma mère aie rencontré un tel homme.
Je me suis éloignée d’eux pour respirer un bol d’air frais au dehors. En passant dans le couloir, un couple a attiré mon attention. La porte était entre-ouverte, ce qui m’a permis de voir une femme allitée et un homme qui était debout et penché sur elle. J’ai voulu continuer mon chemin lorsque la voix de ce dernier m’a stoppée net.