Chapitre 26 : Keegan d'ALMEIDA
Ecrit par Fleurie
°°° Mourad °°°
J’ai conduit comme un fou lorsque Sheila m’a annoncé que Naima avait été admise d’urgence à l’hôpital. Elle est rentrée lui prendre quelques affaires, c’est la raison pour laquelle elle m’avait dit de passer chez elle, la pauvre.
Nous sommes arrivés à l’hôpital une vingtaine de minutes plus tard. Elle m’a emmené dans la chambre où on l’a mise, avant de me laisser, pour aller je ne sais où. Je l’ai trouvé endormie et elle est si pâle dans ce lit d’hôpital.
J’étais assis lorsqu’un docteur vêtu de sa blouse est apparu dans la chambre. Il est élancé et très mince. De teint noir, je peux dire qu’il est un bel homme. Je lui donnerais une trentaine d’années. Il m’a fixé un moment à travers ses lunettes avant de se racler la gorge et de s’avancer vers moi.
Docteur ( me regardant ) : C’est vous le père de l’enfant qu’elle porte ?
Moi ( confus ) : Non euh….enfin oui.
Lui : Suivez moi jeune homme.
Il nous a conduit dans son bureau. J’ai pris place en face de lui et j’ai croisé mes jambes.
Lui : Je tiens à vous dire, que cette jeune fille a une grossesse un peu compliquée. L’état dans lequel elle est arrivé ce matin, était très critique.
Moi ( perdu ) : Que voulez vous dire par là docteur?
J’ai décroisé les jambes avant de les recroiser. Ce docteur m’énerve déjà pfff, vivement qu’il finisse son discours.
Lui : Je veux dire que sa grossesse est à risque. Tout peut arriver à n’importe quel moment. Vous devez être patient avec elle. Et surtout éviter qu’elle se fâche. Ce ne serait ni bon pour elle et le bébé. Elle ne doit pas être en colère à aucun moment. Cela risque de lui donner un malaise. Si elle ne va pas bien son enfant serait en danger.
Moi : En un mot, on évite de dire ou de faire tout ce qui va l’énerver.
Lui : Voilà, vous avez bien compris. Je vais prescrire des médicaments que vous allez acheter à La pharmacie. Nous allons la garder en observation pour quelque temps avant de la libérer.
A mon retour, j’ai tiré une chaise pour m’asseoir auprès d’elle, lorsqu’elle a légèrement ouvert les yeux.
Moi : Comment te sens tu?
Elle ( d’une voix faible ) : Tu es là, je ne pensais pas que tu viendrais. ( Se tenant la gorge ) J’ai...J’ai soif.
J’ai rempli le verre qui était tout juste posé à côté d’eau. Je l’ai aidé à se lever pour lui faire boire l’eau.
Moi : Ça va mieux ?
Elle ( d’une petite voix ) : Oui, merci . Où est passé Sheila?
Moi : Elle ne doit pas être loin.
Au même moment elle a fait son entrée dans la chambre, avec une petite glacière dans une main et une bouteille d’eau dans l’autre. Elle a posé le tout avant de prendre place à son tour.
Elle ( me regardant ) : Mon amour le docteur a dit que nous attendons une fille. Je suis très contente, si tu savais combien je rêvais d’avoir une petite fille qui me ressemble rais.
Moi : Félicitations, mais je ne suis pas ton amour. Arrête de dire des sottises. Même sur le lit d’hôpital tu trouves la force de m’enquiquiner.
Elle : Mais c’est le cas, c’est notre enfant que tu le veuilles ou non.
Moi ( commençant à m’énerver ) : Nous allons continuer cette discussion plus tard. Je n’aimerais pas être la cause d’une crise.
Sheila ( intervenant sans permission ) : Je ne vois pas la raison pour laquelle tu doutes encore de la paternité de cette grossesse Mourad.
Moi ( me levant ) : Personne ne t’a sonné, tu ferais mieux de la fermer toi.
Sheila: Tu me parles sur un autre ton, je ne suis pas Naima la maboule sur qui tu cries comme ça t’enchantes. Tchip les conneries comme ça.
Moi : Madame sort ses griffes hihihihi.
Sheila : Ris bien, tu verras plus ces griffes si tu fais souffrir ma copine. ( Regardant Naima ) je reviendrai plus tard ma chérie. Je préfère m’en aller pour éviter de faire une bêtise.
Moi ( à Naima ) : Tu ferais mieux de bien te comporter si tu ne veux pas perdre ton bébé.
Elle m’a bien chipé avant de s’en aller.
Moi ( m’approchant d’elle ) : C’est de ta faute si elle a osé me manquer de respect.
Elle ( jouant à l’innocente ) : Si tu ne faisais pas d’histoires, rien de cela ne serait arrivé. Alors évite de tout me mettre dessus. Je n’ai pas pris mon pieds toute seule quand même. Assume merde.
Moi ( penché au dessus d’elle ) : Tu as intérêt à ce que l’enfant soit le mien, sinon tu me méconnaitras.
J’ai levé les yeux pour regarder à travers la porte. En sortant Sheila a laissé la porte ouverte, j’ai cru voir une silhouette ressemblant à Louna. Je suis sorti vérifier et j’ai vu une jeune fille qui portait une robe exactement comme celle que portait Louna. Elle est de dos. À pas de loups, je me suis rapproché d’elle.
Moi ( me raclant la gorge ) : Excuse moi
Elle s’est retournée et je n’ai pas caché ma surprise.
Moi : Oh Louna…toi ici….Mais depuis quand ?
Elle: Depuis hier, je voulais te faire la surprise aujourd’hui mais comme tu avais une urgence, je n’ai pas insisté.
Moi ( la prenant dans mes bras ) : Tu vas bien , tu as l’air inquiète.
Elle ( se dégageant tout doucement de moi ) : Ça peut aller, Lilou est malade.
Moi : Je suis désolée, elle ira mieux, tu verras.
Elle : C’est qui la fille avec laquelle tu étais dans cette chambre?
Moi ( un peu nerveux ) : Juste une amie à qui j’ai rendu visite.
Elle : Mais on ne dirait pas, vous avez l’air plus intimes.
Moi : Toi et tes insinuations. Nous sommes juste amis, je viens de te le dire.
Elle : Une amie et vous êtes collés comme ça ? Tu me prends pour une idiote ou quoi ?
Moi : Tu aimes les histoires Lou, je n’ai rien à faire avec elle pour ton information.
Elle ( soutenant mon regard ) : Mais on ne dirait pas Mourad. Je suis ta petite amie, il y a des choses que même de loin je peux ressentir, alors tu as intérêt à me dire la vérité.
Moi ( gardant mon calme ) : Je n’ai rien à te cacher, je te jure ma chérie.
Voix de femme ( derrière elle ) : Louna, viens s’il te plaît.
Elle ( haussant les épaules ) : Bon j’y vais, nous avons une conversation inachevée .
Moi : Okay je passerai plus tard.
J’ai salué sa mère et elles sont parties. Ouufff je l’ai échappé belle.
°°° Yasmine °°°
Ma petite princesse est malade. Je déteste quand les enfants souffrent de cette manière. Si c’était possible, je l’aurais déjà remplacée dans ce lit. Armand est vraiment un amour. Il est toujours présent à mes côtés dans toutes les circonstances. Il me console depuis un bon moment déjà. Je vois Louna qui se dirige vers nous l’air inquiète. Au même moment le docteur est apparu dans la salle. Il est pédiatre.
Lui : Yasmine, ta fille souffre du palu. Elle est un peu faible car elle a un manque d’appétit. Tu n’as rien à craindre. Nous avons déjà fait le nécessaire, et tout ira bien. Elle est sous perfusion. Je vais vous prescrire des vitamines et des antibiotiques que vous devez lui acheter, et si possible du fer car elle est nous fait de l’anémie.
Moi : Merci docteur Pouvons nous la voir ?
Lui : Oui, suivez moi.
Nous avons suivi de près le docteur jusque dans la chambre où ils ont installé Lilou. Je me suis rapprochée d’elle. Louna lui a apporté à manger. Nous sommes restés une trentaine de minutes avant qu’Armand et Lou ne me laissent.
Jai insisté pour rester à son chevet. Du moment qu’elle est sous perfusion, elle restera à l’hôpital pendant trois jours.
~~~ Une semaine plus tard ~~~
Lilou va très bien à présent. Nous nous préparons pour aller chez Armand. Enfin il va nous présenter Tania sa fille. Depuis je n’ai pas pu la voir. En plus j’ai voulu prendre mon temps. Avec les petites de son âge, vous savez.
Après le déjeuner chez Armand, nous sommes allés faire une promenade dans la ville.
°°° Keegan °°°
Il fait une chaleur terrible, c’est l’une des raisons pour lesquelles je déteste la saison sèche. Je suis allé dans la salle de bains me rafraîchir le corps. Je suis sorti quinze minutes plus tard en nouant la serviette à ma taille. J’ai laissé l’eau se sécher.
J’ai pris place sur la chaise auprès de la fenêtre, pour profiter de l’air qui pénètre dans la chambre, malgré le climatiseur qui est en marche. J’ai besoin d’entendre la voix cette fille qui me fait tant d’effet depuis un certain moment. J’ai lancé l’appel et elle a décroché à la troisième sonnerie.
Moi ( sourire aux lèvres ) : Allô ma belle comment vas tu?
Elle ( d’une voix ensommeillée ) : Keegan, c’est comment tu déranges le sommeil des gens cet après midi.
Lui ( pouffant de rire ) : Petite paresseuse, tu dors encore à cette heure? La honte sur toi, sinon bonsoir madame.
Elle : Tu sais déjà que je suis folle non. Alors je ne suis pas obligée de te saluer tchip.
Moi : Qui ne te connais pas, ça bouge ?
Elle : Je m’ennuie à mourir. Depuis que tu as promis me faire signe, tu ne l’as plus fait. J’attends seulement.
Lui ( soupirant ) : Ça m’est complètement sorti de la tête. Excuse moi ma fofolle adorée, j’étais très occupé, raison pour laquelle j’ai oublié.
Elle ( me taquinant ) : À peine arrivé et les filles de Cotonou te dérangent comme ça ?
Moi : Nah c’est le boulot. Pour me faire pardonner, je t’invite ce soir, qu’en dis tu?
Elle ( réfléchissant ) : Euh…je ne sors pas ce soir, alors c’est oui.
Moi ( content ) : Tu m’envoies ton adresse et je passe te chercher à 20h.
Moi : Okay bisous.
Clic.
Je me suis levé pour chercher quoi mettre ce soir.
Je suis Keegan d’ALMEIDA d’origine bénino-gabonaise. Je viens précisément de la commune de Ouidah. Mon père est un homme d’affaires qui voyage beaucoup. Il a rencontré ma mère au Gabon lors d’un de ses voyages. Le courant est passé entre eux, et cette rencontre a évoluée jusqu’au mariage.
Nous sommes juste trois garçons dans la famille. Il y a Alan l’aîné ( 35 ans ) avocat en France, Ronald le cadet ( 28 ans ) architecte au Gabon et moi ( 22 ans ) un agent commercial dans l’une des entreprises de la place au Bénin. Mes parents ont préféré s’installer au Gabon, contrairement à moi qui aime trop mon pays paternel pour l’abandonner. Je vais souvent rendre visite à Ronald au Gabon. Depuis que j’ai rencontré Louna j’ai voulu la faire mienne. Je m’étais promis ne plus jamais tomber amoureux de toute ma vie. Mais malheureusement on ne commande pas son coeur, de la même manière on ne choisit pas non plus qui aimer.
J’ai toujours voulu avoir d’enfant, car je suis à mon propre compte et je suis prêt à fonder une famille. J’ai les moyens pour cela alors pourquoi attendre. J’ai été déçu il y a un an par une fille arriviste. Nous nous aimions intensément, mais elle s’est débarrassé de la grossesse à mon insu. J’étais déprimé pendant des mois à cause de cette perte. Louna est une fille que j’apprécie énormément malgré sa folie. Je sais qu’elle est en couple, mais cela ne m’a pas empêché de tomber amoureux d’elle. Je ne compte pas lui dire pour le moment. Je préfère laisser les choses se faire d’elles – mêmes.
~~ Quelques heures plus tard ~~
°°° Mourad °°°
Cette fille me sort vraiment par les pores. Depuis qu’elle est enceinte, elle me prend pour son toutou. Elle vient de m’appeler, madame a envie d’aller au restaurant, les femmes enceintes et leurs envies.
[ Bip message]
《 Où es tu ? 》
《 Descend je suis garé devant toi》
Elle est descendue cinq minutes plus tard avec son ventre qui se pointe déjà. Elle est vêtue d’un boubou de couleur orange avec des escarpins noirs.
Une fois installés, j’ai mis le contact et nous sommes partis en direction le Berlin.
Ce soir l’endroit est un peu grouillé de monde car c’est le week-end. Nous sommes assis autour d’une table pour deux. Le serveur est venu et nous avons passé nos commandes. Je n’ai rien dit de plus. Je garde le visage bien froissé pour qu’elle sache que je suis fâché.
Moi ( la mine bien attachée ) : Tu me crois à ta disposition ou quoi ?
Elle ( m’ignorant royalement ) : …
Moi : Je m’adresse à toi madame la gourmande.
Le serveur a apporté nos plats et elle a commencé par manger.
Elle : C’est le devoir de tout père de prendre soin de sa femme enceinte, alors je ne vois pas en quoi cela te gêne autant chéri.
Moi ( énervé ) : Je tolère tes attitudes puériles à cause de ce que m’a dit le docteur. Et ce n’est pas une raison pour exagérer. Tu me pousses à bout. Continue si tu veux avoir un AVC.
Elle ( se penchant vers moi ) : Attends ( m’essuyant je ne sais quoi du coin de la bouche ).
J’ai voulu retirer sa main lorsqu’elle m’ a embrassé par surprise.
Voix de femme : Mourad !
Je me suis rapidement dégagé d’elle en tournant les yeux vers Louna qui vient de faire son apparition dans le restaurant, accompagnée d’un bel jeune homme.
L’expression de son visage n’augure rien de bon.
Je suis un homme mort.