CHAPITRE 25: L'ÉVIDENCE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 25 : L’ÉVIDENCE.

**LESLIE OYAME ÉPOUSE MFOULA **

Arsène : (Garant) S'il y a quoique ce soit fait moi signe.

Moi : D'accord.

Il m'a embrassée sur la bouche et je suis descendue du véhicule. Je l'ai regardé démarrer et je me suis retournée pour regarder ce quartier dans lequel je n'ai plus mis les pieds depuis des années, la dernière fois remontant au décès de monsieur Euloge Obiang, l'un des rares hommes respectable de ce quartier.

Je regarde l'environnement et pas grand-chose n'a changé, les mêmes bars aux mêmes endroits remplis des mêmes gens qui étaient jeunes autrefois et qui aujourd'hui ont vieilli en gardant les mêmes mentalités. Je soupire et je prends la route de ce qui était mon ancien chemin à l'époque, rien n'a changé. Les maisons qui ressemblaient quand même à quelque chose avant, ressemblent maintenant à des trucs qui vont bientôt s'écrouler. D'où de l'extérieur tu peux voir des gens dans leurs maisons. Pour ne pas changer, les individus qui y habitent, ne savent pas c'est quoi faire la réparation. Quelques rares habitations se démarquent en ayant été refaites tantôt en planches, tantôt hybrides, tantôt en dur et d'autres encore ont vu le jour sur des zones non bâties à l'époque.

Je trace mon chemin et je reconnais la plupart des visages que je croise, aux murmures et gestes qui se font, je comprends qu'eux aussi me reconnaissent. Avec la sortie de Loyd à la télévision, bien que n'ayant jamais cité mon nom, ils ont bien sûr fait le lien à cause des photos de lui et Lucrèce qui avaient fait le tour des réseaux la première fois, donc je suis une identité remarquable.

 Je continue d'avancer en passant par la route qui conduit à mon ancienne maison au lieu d'emprunter celle qui va tout droit chez les parents de Lucrèce. Je veux voir si ma bailleresse qui était une femme quand même assez spéciale a su garder sa mentalité d'antan ou si elle s'est laissée happer par la mentalité du quartier, je le saurai par rapport à ce qu'est devenue la maison où j'habitais.

 J'arrive là et je suis agréablement surprise de voir que l'endroit a changé. La configuration est toujours la même mais toute la maison a été faite en dur, bien crépies, peinte et avec des grilles à la terrasse et aux fenêtres, exactement l'idée que je lui avais dit de faire quand j'avais fait tirer cette terrasse à l'époque. J'ai même été surprise de voir que le type de fleurs qui étaient dans la terrasse était le même que ce que je mettais, cela m'a arraché un petit sourire qui m'a été très vite retiré un peu plus loin quand j'ai aperçu 2 jeunes enfants en train de s'embrasser et se fouiller les habits, je ne leur donne pas plus de 13 ans. Je me suis avancée vers eux le visage fermé et quand ils m'ont vue, ils ont fui.

Moi : Malchance !

J'ai poursuivi mon chemin jusqu'à chez Benoît et là j'ai pu voir les changements que Lucrèce a opéré ici. Je le sais parce qu'elle m'en avait parlé avant de commencer le chantier et aussi parce que c'est Mfoula qui supervisait toutes les constructions mais je n'étais jamais venue voir. Même comme on dit que le porc ne change pas sa manière de vivre peu importe l'endroit où tu le mets et que les gens-là ne prennent pas soin de cette maison, mais mon enfant peut être fière d'elle, je n'ai pas perdu mon temps avec elle. Les gens peuvent raconter tout ce qu'ils veulent sur moi mais ce que j'ai investi sur cette petite, personne ne me l'enlèvera. Il y avait plusieurs personnes à la cour et des voix s'élevaient déjà dans la maison.

Moi : Bonjour.

Eux : (Me regardant avec insistance) Bonsoir/bonsoir tantine Leslie/ bonsoir la mère de tantine Lucrèce.

Un des enfants d'Alicia est rentré dans la maison pour dire à l'intérieur que “la mère de tantine Lucrèce est là.” Benoît s'est présenté devant la porte et est sorti de la maison. On s'est serré la main avant de se faire la bise. Oui, nos rapports ont beaucoup évolué avec le temps non seulement à cause de Lucrèce mais aussi les changements qui se sont opérés dans nos vies respectives ces dernières années. De plus, on se voit souvent à l'église et on se parle de temps en temps pour se saluer et prendre des nouvelles.

 Il m'invite à rentrer dans la maison où je salue ceux qui s'y trouvent et je prends place sur la chaise qu'il me propose. C'est la chaise la plus propre de la pièce et elle est différente de toutes celles qui sont là. Le modèle est identique à celles qui sont chez Lucrèce, je comprends donc que c'est elle qui l'a achetée et cela doit certainement rester dans la chambre de Benoît pour être encore jolie et présentable comme ça. Ce fut d'ailleurs le premier sujet de discussion.

Un homme : Donc cette chaise-là tu as refusé de nous la donner parce que tu la réservais pour elle ?

Benoît : (Silence)

Un homme : Nous sommes quoi ? Des chiens pour être reçus sur des chaises sales et les autres non ? C'est quoi ce manque de respect envers les membres de ta propre famille ?

Les autres : Hum !

Benoît : (Silence)

Lui : Comment on va te respecter quand tu ne te respectes pas toi-même ? Quand tu viens chez moi c'est sur ce genre de chaise que tu t'assois?

Benoît : On est venu parler des chaises ou on est là pour un autre sujet ?

Lui : Et tu ne me réponds pas comme ça, je ne suis pas ton égal.

Benoît : (Silence)

J'ai pris le temps de regarder l'individu qui parlait et je me suis rendue compte que c'était le même qui vociférait à l'époque du décès de Denise sur la garde de Lucrèce, il est là serré dans sa chemise qui a l'air en souffrance sur son corps avec son gros ventre on dirait une femme enceinte dans son dernier trimestre. Les cheveux et la barbe teints en jaune, lunettes au sommet du crâne, et les doigts remplis de plusieurs bagues qu'il agite dans tous les sens. Montres, bracelets et chaînette ostentatoires uniquement pour se faire voir comme la première fois que je l'avais remarqué. Il n'a visiblement pas changé et il a crié quelques minutes pour rien sur cette affaire de la chaise. Après cette histoire de la chaise, il est rentré dans les tournures à gauche à droite en faisant allusion à Lucrèce et à moi sans vraiment dire de quoi il est question et comme il n'arrêtait pas de crier c'était insupportable, je commençais petit à petit à perdre patience.

Benoît : Tu n'as pas besoin de crier Blaise.

Lui : Je crie si je veux et si tu as peur de cette femme parce qu'elle te nourrit, ce n'est pas moi. Si tu acceptes les bêtises, ce n'est pas tout le monde.

Benoît : Personne n'a peur de qui que ce soit ici. Je dis juste que tu n'as pas besoin de crier comme si c'était un problème.

Blaise : (Criant davantage) Parce que pour toi ça n'en est pas un Benoît ? Que cette femme ait traité l'enfant de la sorte ce n'est pas un problème ?

Je les regarde en étant calme. Depuis que je suis rentrée dans cette maison, je ne sais toujours pas pourquoi je suis là mais je ne dis rien. Les autres murmurent dans des coins et ça fait beaucoup de bruits pour rien. Au bout d'un certain moment, lassée par tout cela, je finis par prendre la parole.

Moi : Je peux savoir pourquoi je suis ici et ce qu'on me reproche ?

Lui : (Se tournant vers moi en colère) Quand tu réclamais notre enfant ici il y a plusieurs années, ton plan était de la distribuer sexuellement auprès des hommes de ta famille ?

Moi : (Arquant un sourcil) Pardon ?

Lui : Tu ne dis pas pardon à moi. J'avais dit ici qu'il était hors de question que Lucrèce aille chez une inconnue car ce n'était pas prudent mais je ne sais pas par quelle sorcellerie tu avais convaincu cette famille pour la prendre et on entend quoi aujourd'hui ? Que ton frère abuse d'elle depuis des années au point de lui avoir fait des enfants ? Sur quelle base ?

Moi : (Silence)

Lui : Comme si cela ne suffisait pas, vous vous êtes permis de donner vos noms à nos enfants ? En vertu de quoi ? Qui vous a donné ce droit ?

Moi : (Silence)

Lui : Était-ce ce que nous avions convenu quand tu partais d'ici avec notre fille ? C'était ça ?

Moi : (Silence)

Lui : (Élevant la voix, devant moi)Réponds moi quand je te parle.

Moi : (Calme) Vous savez monsieur euhh Blaise si je ne me trompes pas

Une femme assise en face de moi a acquiescé pour confirmer.

Moi : (Poursuivant) Nous ne sommes pas des animaux ou des sourds pour que vous ayez besoin de crier pour nous parler. Je ne sais pas ce qu'il en est de votre famille mais pour moi ça ne passe pas.

Lui : Et tu

Moi : (Levant ma main et mon doigt) Oh je n'ai pas fini de parler et donc vous vous taisez et vous écoutez, vous m'avez posé des questions je vais vous répondre.

Les murmures ont commencé dans la salle et cela l'a enflammé.

Lui : Tu te prends pour qui pour me parler de la sorte ? Tu sais qui je suis ?

Moi : Je n'ai absolument rien à foutre de qui vous êtes et vous ne me connaissez pas non plus. Si on se retrouve là aujourd'hui c'est pour parler de Lucrèce. Qui vous êtes ou non ne m'intéresse pas du tout et je le répète, je n'ai absolument rien à foutre de ça.

Lui : Vous voyez le genre de personne chez qui vous avez envoyé l'enfant ? C'est avec ce genre d'impolitesse qu'elle a prétendu l'avoir éduquée ? Vous vous étonnez d'apprendre le comportement de Lucrèce aujourd'hui ? Comment elle est irrespectueuse et méprisante envers ses aînés!

Moi : Présentez-moi l'enfant que vous avez éduqué et je verrai s'il peut se positionner devant mon enfant.

Lui : (Silence)

Moi : Montrez-le-moi, je vais le voir et je mets quiconque ici au défi de me dire le jour et l'heure où Lucrèce lui a manqué de respect et je verrai. Vous pourrez tout dire sur cette enfant mais jamais je n'accepterai que l'on dise des mensonges sur elle ni sur aucun membre de ma famille. Je dis bien jamais.

Des murmures se sont élevées et ceux qui étaient un peu plus âgés que celui qui parlait ont fini par tempérer le jeu.

Un papa : Ma fille il faut apprendre à parler devant les gens, tu n'as pas besoin de crier en présence de tes aînés et de mélanger les enfants.

Moi : (Redevenant calme) Je m'excuse auprès de vous papa et ainsi que tous les autres. Je le répète nous n'avons aucun problème vous et moi, du moins pas à ce que je le sache et quand je suis arrivée ici je ne pense pas avoir manqué de respect à quelqu'un. Je n'ai pas l'habitude d'attaquer les gens sans raison et Benoît est là il peut le témoigner, ça fait presque 20 ans que l'on se connaît, jamais je ne suis quittée de ma maison pour provoquer quelqu'un mais celui qui me cherche me trouvera sur son chemin. Ou nous sommes là pour parler d'un sujet ou c'est pour autre chose mais je ne laisserai personne me crier dessus ou m'insulter car on n'achète pas ça au marché. S'il faut être impolie et sauvage, je sais parfaitement le faire et je ne pense pas que quelqu'un ici peut me dépasser pour ça alors qu'on se respecte et qu'on se parle comme des adultes.

Des gens ont repris à murmurer

Le papa : Tu as raison ma fille. Blaise, assieds-toi pour qu'on règle le problème que tu as soulevé. Depuis là je commence déjà à avoir des maux de tête à cause des cris.

Ce dernier a fait ses grimaces avant d'aller s'asseoir, n'importe quoi. Le silence est revenu dans la salle et j'ai même pu voir à certaines réactions que les gens étaient soulagés.

Moi : (Reprenant la parole, beaucoup plus calme) On m'a posé des questions, je ne sais pas si j'ai le droit d'y répondre.

Le papa : Vas-y.

Moi : Merci. Quand j'avais demandé à prendre Lucrèce à l'époque, personne ne m'avait forcée à le faire. Cette enfant était à mon service en tant que nounou de mes fils. Parce que je l'appréciais beaucoup et j'avais à cœur son bien-être, j'ai décidé de la prendre avec moi en partant d'ici et j'étais venue parler avec Benoît ici présent et feu Denise qui n'est plus avec nous, paix à son âme. Ils m'ont écouté et ont été d'accord de ce que j'emmène Lucrèce avec moi pour que je m'occupe d'elle comme mon propre enfant. Chose que j'ai grand pris soin de faire et ceux qui fréquentent Lucrèce aujourd'hui peuvent en témoigner.

Certaines têtes ont acquiescé.

Moi : Cette enfant je l'ai traitée comme la chair de ma chair et je me suis efforcée autant que je le pouvais de la protéger comme il se devait. Dans ma maison Lucrèce n'a connu qu'un seul homme et si vous avez tous regardé le passage de mon petit frère à la télévision, vous savez donc que je n'étais pas au courant de cette histoire et que quand je l'ai sue, j'ai personnellement fait enfermer mon petit frère de sang (levant mon doigt vers le ciel, appuyant sur les mots) même père, même mère parce que je n'étais pas d'accord avec ce qu'il avait fait à mon enfant. Il vous l'a dit à la télévision, mon enfant je me suis battue pour elle jusqu'au bout sans chercher à comprendre qui avait tort ou non parce que je me suis dit que c'était mon enfant et lui en tant que mon petit frère, il ne pouvait pas faire une telle chose. C'est Lucrèce qui est allée au commissariat faire annuler cette plainte pour le faire sortir, il l'a dit et Benoît ici présent le sait. Je ne vais pas dire ici tout ce que cette histoire a causé dans ma vie mais je suis surprise d'entendre que moi OYAME j'ai fait prostituer Lucrèce auprès des hommes de ma famille. En vertu de qui ou de quoi ? D'où sort ce mensonge et où sont les preuves de ces accusations ?

Silence.

Moi : Mon petit frère a eu une relation avec Lucrèce à mon insu pendant des années, je le reconnais mais c'était une relation voulue et entretenue par les deux, nous avons tous entendu l'histoire personne n'a été forcée. Autant il allait la voir en Belgique où elle faisait ses études, autant elle prenait ses pieds pour le rejoindre dans les pays où il se trouvait pour son travail jusqu'à ils ont tous les deux fait le tour du monde dans leur relation. Moi OYAME j'étais posée dans la maison de mon mari et je n'étais au courant de rien. Leurs enfants sont nés dans les mêmes conditions et on est venu me les présenter. On me reproche quoi?

Blaise : Et sur quelle base vous vous êtes permis de donner vos noms à nos petits enfants ? Avez-vous épousé notre fille ? Tu viens faire des longs discours, tu crois que tu influences qui ? Toi et ton rigolo de frère vous vous prenez pour qui ?

Moi : Mon frère n'est pas un rigolo, ne l'insultez pas. Il a posé des actes qu'on peut lui reprocher mais je ne vous permets pas de l'insulter. Vous ne connaissez pas mon frère et vous ne pouvez pas lui arriver à la cheville.

Lui : (Se levant) Vous vous prenez pour qui ?

Moi : Pour celle qui vous remettra à votre place toutes les fois où vous dépasserez les bornes.

Voix grave : Bonsoir !

Nous avons tous tourné nos têtes vers la porte d'entrée où se tenait Arsène.

Eux : (Après un moment) Bonsoir.

Arsène : Excusez-moi pour le retard, je devais prendre part à cette réunion avec ma femme mais j'ai été retenu plus que prévu.

Benoît : Il n'y a pas de problème Arsène, entre. Je vais t'apporter une chaise.

Arsène s'est approché de moi et Benoît est allé dans sa chambre pour revenir après avec une chaise semblable à la mienne qu'il lui a remise.

Arsène : Merci.

Il s'est installé à mes côtés et Benoît a pris la parole.

Benoît : (Faisant les présentations) C'est monsieur Arsène Mfoula, le mari de Leslie et le deuxième papa de Lucrèce.

Les autres : Ah.

L'autre rigolo là s'est assis.

Arsène : (Regardant l'assemblée) Je sais que je vous prends certainement avec beaucoup de retard mais si quelqu'un peut rapidement me faire le point sur l'objet de cette rencontre afin que nous soyons au même niveau d'information.

Ils se sont tous regardés et c'est Benoît qui l'a fait.

Benoît : Il n'y a pas de problème en tant que tel, c'est juste au niveau des noms des enfants de Lucrèce.

Arsène : Quel est le souci avec leurs noms ?

Benoît : Le problème est que nous sommes fang et chez nous, les enfants que nos filles font ne peuvent pas porter des noms étrangers tant qu'il n'y a pas eu de mariage.

Arsène : Je comprends. Maintenant que voulez-vous qu'on fasse puisque tel est le cas ?

Blaise : Ces noms leur seront retirés dans les plus brefs délais.

J'ai commencé à m'agiter sur ma chaise mais Arsène a posé sa main sur ma cuisse.

Arsène : Je ne pense pas que nous aurions besoin d'arriver jusque-là parce que mon beau-frère a l'intention de prendre ses responsabilités à leur endroit et à celui de Lucrèce auprès de vous. Tout ce que nous voulons est une date et la liste de la dot.

Ils se regardent tous avec les grands yeux et moi aussi je suis surprise même si je ne le montre pas. Très vite des voix s'élèvent en murmures et ils sortent pour aller se concerter dehors. Je regarde Arsène et il bouge la tête comme pour me dire de rester tranquille et qu'il va m'expliquer les choses après. Ils reviennent quelques minutes après avec plusieurs personnes ayant des visages comme si ce qu'ils avaient décidé n'était pas raisonnable et l'autre grenouille là a pris la parole.

Blaise : Les noms de ces enfants seront changés si au plus tard le 20 Mai vous n'êtes pas venus nous voir.

Moi : (Surprise)Le 20 Mai c'est dans 2 mois.

Les gens ont murmuré comme pour confirmer que c'est le cas et ce n'est pas raisonnable.

Blaise : (Méprisant)Demain soir nous voulons vous voir ici à la même heure avec votre frère et nous allons vous remettre la liste de la dot. Si vous n'êtes pas prêts le 20 Mai, nous changerons ces noms étrangers et récupérerons notre fille et ses enfants.

Arsène : (Calme) Ok.

Ils étaient tous visiblement choqués qu'Arsène ne cherche pas à négocier, même celui qui semble-t-il a pris la décision.

Le papa du début : (À Arsène) Mon fils le 20 là c'est trop juste, tu ne veux pas qu'on ajoute un peu ?

Arsène : Non papa, cette date nous convient.

Ils se regardent.

Arsène : Y a-t-il un autre sujet ou pouvons-nous nous retirer ?

Ils se regardent.

Benoît : Il n'y a plus d'autres sujets.

Arsène : Dans ce cas nous allons nous retirer.

Benoît : D'accord. Merci d'être venus.

Arsène : Je vous en prie. Bonne soirée et à demain 15h.

Nous nous sommes levés et sommes partis de là sans plus rien ajouter jusqu'à la voiture. Arsène m'a dit qu'il a écouté les disputes entre moi et l'homme qui a ses minces pieds là quand il s'approchait de la maison. Je lui ai expliqué son attitude dès mon arrivée et comment il s'est mis à nous insulter sans raison. Mfoula me connaît assez pour savoir que je ne peux pas laisser passer des choses comme ça. Loyd c'est mon petit frère et je l'insulte comme je veux, ça me regarde. Lui il va venir l'insulter en tant que qui ? Il le connaît où ? Bref, il a eu la chance que Mfoula est arrivé. Et puis c'est quoi cette affaire de mariage ? Je demande à Arsène.

Moi : C'est quoi cette affaire de mariage ?

Arsène : Il n'est pas question de mariage ici Leslie.

Moi : Alors il est question de quoi?

Arsène : Des enfants et leurs noms. Je ne sais pas si tu as vu l'insistance qu'il a mise sur la question quand il parlait. Ces enfants ont été attaqués une fois par on ne sait qui ? Comme ça a raté et ils ne sont plus visibles, on vient soulever le problème de nom qui aujourd'hui est un faux problème.

Moi : (Réalisant) Seigneur. Donc ce sont mes petits-enfants qu'ils veulent tuer?

Arsène : (Silence)

Moi : (Tapant dans mes mains) Les gens là me connaissent ? Oh mais ils sont mal tombés et ils mourront un à un comme des rats s'ils tentent ce qu'ils veulent faire là. Mon téléphone est où ?

Je fouille mon sac et le sors pour lancer l'appel sur le numéro de Lucrèce.

« Lucrèce : Allô maman ? »

« Moi : Passe rapidement au fromager et tu m'appelles ton parent qui est parti salir mon nom à la télévision là »

Clic !

Moi : (Mettant ma ceinture) Allons-y. On va aller régler ce problème tout de suite.

Il a démarré et nous sommes arrivés à la maison. 5 minutes après, Salif est venu nous dire que Loyd était au portail, je lui ai demandé de le laisser rentrer, Lucrèce aussi n'a pas tardé à arriver et ils sont rentrés dans la maison. Nous étions assis dans le grand salon quand ils sont venus nous retrouver. J'ai pris le temps de regarder Loyd comme pour confirmer mes propos tout à l'heure chez les parents de Lucrèce. Même si je ne veux ni lui parler ni le voir l'autre rigolo-là ne peut pas parler de mon frère, il ne peut pas avoir un débat entre eux, jamais de la vie.

Eux : Bonsoir !

Arsène : Bonsoir. Venez vous asseoir.

Ils se sont exécutés.

Arsène : Vous avez dit que vous voulez vous marier non ?

Lucrèce : Hein ?

Loyd : (Silence)

Arsène : Je vous ai posé une question.

Loyd : Oui.

Lucrèce : (Silence)

Moi : Madame, il faut nous répondre hein.

Lucrèce : (Avalant difficilement sa salive, petite voix) Oui.

Arsène : Tant mieux. Demain soir à 15h je veux tous les deux vous voir chez Benoît pour aller récupérer la liste de la dot, votre mariage est prévu pour le 20 Mai.

Eux : (Les grands yeux) Hein ?

Regardez-les ? Je jure devant Dieu je ne sais pas comment on a fait pour ne pas voir que les 2 enfants là se foutaient de nous depuis longtemps alors que c'était évident……


 
L'AMOUR SUFFIT IL ?...