Chapitre 25: Mon foyer mon combat.

Ecrit par Rhema 241

**Chapitre 25 : Mon foyer, mon combat**


**Ségolène MOUYIBA**


En rentrant du travail, épuisée, une idée me trotte dans la tête : il est temps que je m’inscrive à l’auto-école. Jacques possède déjà deux voitures, alors si je pouvais conduire, cela serait un réel avantage. Une amie m’a d’ailleurs conseillé d’acheter le permis. Bon, pourquoi pas ? C’est une voiture automatique, donc je pense que je pourrais m’y habituer rapidement. Même si cela devait engloutir tout mon argent du mois, ce serait un investissement utile.


À peine arrivée à la maison, je trouve Jacques devant la télé, mais il a l’air complètement ailleurs.


Moi :Bébé ?


Jacques :…


Moi :Bébé ?


Je me poste devant lui, et il finit par revenir à lui.


Moi : Ça va ?


Jacques (soupirant) : Oui, ça va mieux. Alphie est tirée d’affaires.


Moi :J’espère que vous aurez une discussion sérieuse avec elle.


Jacques :Je pense qu’elle a assez subi pour le moment.


Moi (pensant) : N’importe quoi.


Je file dans la chambre pour me changer, puis je me dirige directement vers la cuisine pour chauffer le repas et dresser la table.


Moi : Bébé, tu viens ? On va manger.


Jacques : Je n’ai pas très faim. Les filles ont préparé pour moi, il y a plein de nourriture au réfrigérateur.


Moi : Et pourquoi l’ont-elles fait ?


Jacques : Ce sont mes sœurs, elles ont voulu me faire plaisir.


Moi : Te faire plaisir ? Elles ne savent pas que tu as quelqu’un dans ta vie ?


Jacques :Ségolène, s’il te plaît, ma petite sœur a essayé de se suicider, ma génitrice me sort par les pores, et mon frère fait des choses bizarres, je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toi.


Moi :Bref, je vais emmener tout ça chez mes parents, ils vont manger ça là-bas. Si tu penses que je ne vois pas clair dans ce que font tes sœurs, tu te trompes. Si elles pensent qu’elles sont folles, qu’elles cherchent des places VIP à Melen.


Jacques : Fais comme tu veux, Ségolène. De toute façon, tu fais toujours comme tu veux.


Il se lève et se dirige vers la chambre, tandis que je termine de manger avant de le rejoindre.


Il est allongé sur le ventre, et je grimpe sur lui pour commencer à le masser. Je sais qu’il adore ça. D’abord tendu, il finit par se détendre au fil du massage.


Moi :Je suis sûre que tout va s’arranger. Ta sœur a juste besoin de temps. Tu devrais l’inviter ici, elle a besoin de se vider l’esprit, de sentir que son grand frère l’aime. Je sais que tu culpabilises un peu.


Jacques (redressant la tête) :Mais elle va s’ennuyer ici.


Moi : On peut organiser des sorties, à la Baie des Tortues, au Cap. On essaiera vraiment de l’aider à s’évader.


Jacques : C’est une bonne idée, mais elle ne te connaît pas trop.


Moi : Prends une amie avec qui elle s’entend bien, on ira tous les quatre.


Jacques :Merci, c’est une très bonne idée.


Moi :Et pour ta mère, le mieux serait de l’ignorer. Prends tes distances, reste loin d’elle et de ton frère. Je vois comment tu pries chaque jour. Si elle veut te faire du mal, éloigne-toi.


Il m’oblige à descendre de son dos pour se retourner, puis me place à califourchon sur lui.


On finit par se mettre bien.


J’ai rapidement compris comment Jacques fonctionne : il aime qu’on établisse des plans d’action, il aime le dialogue, et surtout, être écouté et conseillé. Alors je le fais. Une fois que tout est clair dans sa tête, son cœur est apaisé.


Moi : Je veux que mon fils vienne ici pour le week-end. Jouer avec lui te fera du bien, ça te changera les idées. On ira à la Baie et on dînera tous les trois. Ça te détendra un peu.


Jacques :Ok, il peut venir.


**Moi :** Je veux apprendre à conduire. On peut commencer dans la cité, à faire des tours ici. S’il te plaît, bébé.


Jacques : Pas avec moi, je ne suis pas très patient. Je vais te trouver quelqu’un pour ça. Mais le mieux, c’est de commencer avec la manuelle. Mes voitures sont automatiques, tu ne feras pratiquement aucun effort, donc conduire une manuelle sera difficile pour toi.


Moi : Je veux juste conduire.


Jacques : Comme tu veux.


On reste un moment allongés, puis je décide de me rendre chez mes parents pour déposer la nourriture.


Mon frère ne me parle plus depuis que sa copine est partie, sous prétexte que j’ai divisé sa famille. Mais est-ce que j’ai le temps pour ça ? S’il est trop fâché, qu’il construise sa propre maison. C’est à ce moment que je saurai que monsieur est vraiment en colère, lui, ce fainéant.


Je dépose la nourriture et remets un peu d’argent à ma petite sœur.


Maman n’est pas là, elle est à l’église comme d’habitude. J’ai même peur de faire les courses ici, car la bonne dame pourrait tout prendre pour aller faire l’action de grâce. Ma mère me fatigue l’esprit.


Je reste quelques minutes, puis retourne à la maison, où l’embouteillage m’a pris près d’une heure.


J’ai trouvé Jacques devant la Playstation.


J’en profite pour faire tourner la machine, retirer les vêtements à la corde puis les repasser.


Jacques : Je vais recommencer les cours lundi.


Moi :Tu arrêtes le travail ?


Jacques :Oui, je vais juste suivre les cours.


Moi :Ah… d’accord.


Mais comment allons-nous vivre ici maintenant ? C’est vrai qu’il va très rarement au travail, mais s’il arrête de travailler, il n’aura plus de salaire. 


En tout cas, je suis là, je ne pars pas. Si je dois galérer avec lui un an pour ensuite avoir le gros lot, je reste là, je ne pars pas.


Jacques : Je vais me coucher.


Moi : J’ai mis l’eau à chauffer, comme tu disais avoir mal au pied.


Jacques (soufflant) : Oui, j’ai très mal.


Moi : Voilà, on fera un massage, mon cœur.


Jacques : Merci beaucoup.


Il reste allongé sur le fauteuil et je le rejoins peu de temps après pour un bon massage des pieds. Ça se voit qu’il aime ça.


Après, on part dormir. Je le réveille avec mes mains à 4 h du matin. Si c’est le sexe qu’il veut, je lui en donne en quantité industrielle, il n’a même pas besoin de demander.


Il referme les yeux peu de temps après, et moi aussi.


C’est lui qui me réveille à 6 h. Je m’apprête puis prépare le petit déjeuner. On mange ensemble, il me dépose au travail et continue à l’hôpital. Sa sœur doit rester encore trois semaines à l’hôpital, malgré les jours qu’elle a déjà passés là-bas.


Cette clinique est la plus chère du pays, et elle est dans une chambre VIP, où on mange quatre fois par jour. Tu as même la possibilité de commander une pizza au choix chaque soir, et pas dans n’importe quel restaurant.


Je ne comprends pas. Une personne fait une bêtise, mais ils tremblent tous pour elle. Je suis seulement choquée. Hier, j’y étais, elle voulait du yaourt nature, et il fallait voir comment ses sœurs ont couru. Même son père est aux petits soins. Chez moi, si ma mère ne t’a pas emmené à l’église au moins sept jours pour un jeûne forcé, c’est qu’elle ne s’appelle pas la diaconesse MANDOUGOU Marie Neige, ex-épouse MOUYIBA.


Mais bon, ce n’est pas mon problème. Elle viendra ici, et je ferai avec. Si je veux être bien vue dans cette famille, mieux vaut que je fasse comme les autres.


Nouveau message DL 


C’est la mère de jacques.


Elle : bonsoir ma fille , tu as réussi à parler avec ton mari ?


Moi : Oui maman , bonsoir , j’ai parlé avec lui ,je lui ai fait comprendre qu’on a qu’une seule mère dans le monde là , qu’il doit faire la paix avec vous , laissez lui un peu de temps et il va changer .


Elle : merci beaucoup ma fille , tu es un amour .


Moi : De rien maman , c’est normal .


Elle pense que moi je suis de son côté , moi je ne suis du côté de personne d’autre que celui de jacques .


La journée se passe normalement , c’est jacques qui me récupère à la sortie car il avait une course à faire à côté pour sa petite sœur , elle avait besoin d’un autre coussin car celui qu’elle avait faisait mal au cou , donc il a tourné la ville pour avoir le meilleur cousin pour sa petite sœur chérie .


On arrive à l’hôpital et comme d’habitude ils sont tous là , chance que la salle et comme une suite avec un salon à l’intérieur , et qu’ils sentent tous bon sinon je n’imagine même pas les odeurs .


Anna est encore là , franchement je vais finir par en toucher un mot à qui de droit .


Alphie : Je veux la télécommande .


Une veut se lever mais Anna l’attrape par le bras .


Anna : Alphie tu m’arrêtes ça , c’est comment avec toi , tu ne peux pas tendre ta main ? C’est quoi ton problème pour faire travailler les gens comme ça .


Alphie a pris la télécommande elle-même pour changer la chaîne .


Moi : vraiment .


Tout le monde s’est tourné vers moi comme pour le dire qui t’a sonné ?


On a même plus fait 5 minutes là-bas .


Jacques est fâché, mais est-ce que je mens .


Une fois dans la voiture il a commencé à parler .


Jacques ( en colère) : ça ne va pas chez toi ?


Moi( Piquée) : Quand Anna parle ce n’est pas un problème mais quand c’est moi ça devient grave.


Jacques : Anna est là tous les jours, on l’envoie , elle aide énormément , si elle fait un reproche à Aphie , ça peut se comprendre mais toi , toi tu fais quoi au point de parler dans une histoire qui ne te concerne pas ? 


Je n’ai rien ajouté, il est déjà en colère , le mieux pour moi c’est de me taire .


En plus c’est bien que nous soyons rentrés plus tôt , j’ai dis au père de mon fils de passer déposer l’enfant à 18 h , et il est 17 h 52 .


On arrive à 18h 20 à cause de l’embouteillage .


Je prépare un truc rapide puis je prends ma douche , Quand je reviens dans le salon le Split est déjà allumé et monsieur est fâché devant la télé .


Je reçois un appel et sors de la maison, j’indique la maison à monsieur le père de mon fils , et une fois devant le portail , mon amour descend et saute sur moi .


Moi : Ma vie en miniature, mon amour .


Moi( à son père ) : bonsoir .


Lui : Bonsoir Ségolène , son sac est dans la voiture .


Moi : Donne le moi s’il-te-plaît .


Il me donne le sac mais reste tout de même debout comme s’il attendait quelque chose .


Moi : c’est comment ?


Lui : Je veux voir où mon fils passera le week-end, je veux rentrer voir l’homme qui gardera mon enfant.


Moi( amusée ) : tu penses que tu fais ça à qui ? Toi tu vas voir mon homme que moi j’ai l’habitude de parler avec ta femme ? De la même manière et c’est toujours avec toi que je m’entends concernant l’enfant, c’est ainsi qu’on va continuer , ne viens même pas m’énerver avec les histoires bêtes , tu vas rentrer chez mon gars genre c’est ton camarade ? Fou moi le camp .


Lui : Il sait même ce qu’il est allé ramasser ?


Moi : Joue bien , joue bien avec moi .


Je rentre chez moi avec mon enfant , une fois au salon je fais les présentations .


Jacques est très gentil et aime beaucoup les enfants ,en moins d’une heure ils sont devant les PlayStation en train de jouer tous les deux .


Je décide de prendre une photo pour immortaliser ça .


En légende je mets : <<mon foyer mon combat >>.


**Anna semira NDEMBI**


Mon oncle : On te cherche, mais tu n’es jamais chez toi.


Moi : Tonton, s’il te plaît, que faites-vous ici ?


Mon oncle :Ton père là-bas, ça ne va pas. Il n’arrive plus à manger. On sait que c’est ta mère et sa sorcellerie. Elle doit venir avec nous soigner notre frère.


Moi : Votre père est pasteur, n’est-ce pas ? Pourquoi ne prie-t-il pas ? Ma mère ne bouge pas d’ici.


Mon oncle : Je comprends maintenant que tu es toi aussi une sorcière.


Moi :Enfin, enfin vous avez compris. Maintenant, quittez tous ma maison.


Ils partent finalement après avoir déversé leur venin.


Mon père n’a rien, je le sais, car on a parlé ensemble ce matin.


Ce matin, tout semble un peu trop calme, presque factice. Je sais que cette histoire est montée de toutes pièces, mais je n’arrive pas à comprendre ce qu’ils veulent de maman. Elle, de son côté, refuse de dire un mot, ce qui me laisse avec un mal de tête constant. Psychologiquement, je me sens épuisée. Rien ne va, absolument rien.


Je décide de prendre une douche pour me préparer à aller à l’église. Depuis l’incident avec Alphie, j’ai été accaparée par mille tâches : gérer la pâtisserie moi-même, y aller chaque soir, et m’occuper de maman qui ne me laisse aucun répit.


Alphie est comme une petite sœur pour moi. Elle nous a vraiment fait peur, mais maintenant qu’elle est hors de danger, il va falloir qu’on ait une vraie discussion avec elle. Pour l’instant, elle se repose, on ne veut pas la brusquer.


Moi : « Maman, je vais à l’église. »


Maman (sur son fauteuil roulant) : « D’accord, apporte-moi les fruits avant de partir. »


Moi : « Je m’en charge. »


Je sors de la maison après avoir donné des consignes à la nounou de maman. Une fois dans la cour, je remarque la voiture de Jacques. Mon cœur se serre. Que fait-il ici ? Il a une copine, alors pourquoi vient-il chez moi ?


Il se rapproche, les bras chargés de sacs, me dépasse sans un mot, et entre dans la maison.


Maman : « Oh ! Poutine. »


Moi : (en soupirant) « Pfffff… »


Jacques (souriant) : « Ça fait longtemps, maman. »


Maman : « Ça va un peu, j’attends seulement la mort, mon fils. »


Jacques : « Mais non, tu ne vas pas mourir. On a encore besoin de toi. »


Maman : « Tu es venu me voir ? »


Jacques : « Oui, et je t’ai apporté des fruits, et plein d’autres bonnes choses. J’ai même pris une nouvelle Bible pour toi. »


Maman : « Que Dieu te bénisse. Snifff… Je ne mérite pas tout ça, que Dieu te bénisse, mon fils. »


Jacques : « Amen, maman. »


Ils discutent ensemble pendant un moment, et moi, je me décide à sortir. Mais que fait-il ici ?


Alors que je m’apprête à partir, je sens une main saisir mon bras. Je me retourne.


Il est là, trop près de moi, bien trop près. Je suis près de sa voiture, car je me mirais dans la vitre. Je n’avais pas imaginé qu’il sortirait à ce moment précis.


Moi : « Va chez ta copine et fiche-moi la paix. »


Jacques s’approche encore plus près, me saisissant les lèvres avec ses doigts, les tirant avec une telle force que je dois me mettre sur la pointe des pieds pour ne pas perdre l’équilibre.


Jacques : « J’ai dit : monte dans cette voiture, maintenant. »


Moi (grimaçant) : « Laisse-moi tranquille. Je ne veux plus de ce genre de choses. Moi, c’est Dieu et… »


Je suis adossée contre la voiture, et Jacques me colle encore plus. Non, il me pèse de tout son poids.


Moi (le cœur battant) : « Jacques, laisse-moi. Laisse-moi, c’est moi qui dirige la prière aujourd’hui à l’église. »


Jacques : « Alors rentrons, on va discuter. »


Moi : « Je n’ai rien à discuter avec toi. »


Jacques : « Et pourtant, tu le feras. Tu m’as quitté du jour au lendemain alors qu’on venait de perdre un enfant. Tu m’as largué avec des raisons bidon et aujourd’hui, je te vois avec des hommes au restaurant ? »


Moi : « Un homme. »


Jacques : « Tu montes dans la voiture ou on rentre. »


Je préfère rester sur mon territoire.


Je rentre dans la maison, et il me suit. 


Maman regarde la télé au salon avec sa nounou. Nous ne sommes plus chez papa, mais chez moi. Ici, tout est modeste : un salon avec un coin cuisine, une chambre et une salle de bain.


Le salon étant occupé, Jacques ouvre la porte de la chambre, et je le suis, le cœur serré. Quand la porte se referme et qu’il pose son regard sur moi, je comprends que rien de bon ne va se passer.


Moi : « Le mieux, c’est qu’on discute dans la voiture. Allons dans la voiture. »


Il s’assoit sur le lit, me scrutant.


Jacques : « Viens t’asseoir, on va discuter. »


Moi (voix tremblante) : « Je ne veux pas discuter. »


Il se rapproche de moi, sans hésitation.


Jacques : « Tu nous fais perdre du temps, Anna. Tu nous fais perdre du temps. »

SAVEUR GABONAISE TOM...