
Chapitre 26 : La reconnaissance d’un combat
Ecrit par Ellie chou
Élise était assise dans son bureau, perchée au sommet de l’un des plus grands immeubles d’Abidjan. De la jeune fille qui avait grandi dans l’adversité, elle était devenue une femme influente, une figure respectée dans le monde des affaires.
Son parcours n’avait pas été facile. Elle avait dû se battre, affronter le scepticisme de ceux qui ne voyaient en elle qu’une fille modeste, issue d’un passé difficile. Mais elle avait prouvé à tous
– et surtout à elle-même – qu’elle était bien plus que son histoire.
Ce matin-là, alors qu’elle parcourait son agenda, son assistante frappa à la porte.
— Madame Kouassi, le ministre du Commerce est en ligne. Il souhaiterait vous parler.
Élise haussa un sourcil.
Un ministre qui l’appelait directement ?
Elle décrocha.
— Monsieur le Ministre, quel honneur de vous entendre.
— C’est moi qui suis honoré, Mademoiselle Kouassi.
Il marqua une pause avant d’ajouter :
— J’appelle pour vous annoncer une grande nouvelle. Le gouvernement a décidé de vous décerner un prix pour votre contribution au développement économique du pays.
Élise sentit son cœur rater un battement.
— Un… prix ?
— Oui. Une distinction honorifique pour récompenser votre parcours exceptionnel, votre engagement, et l’inspiration que vous représentez pour la jeunesse ivoirienne.
Un silence s’installa.
Élise était sous le choc.
Jamais elle n’aurait imaginé recevoir une telle reconnaissance.
— Je… je ne sais quoi dire, Monsieur le Ministre. C’est un immense honneur.
— Vous le méritez amplement.
La cérémonie aura lieu dans deux semaines. Nous espérons que vous serez présente.
Élise raccrocha, le regard fixé sur la baie vitrée. Elle revoyait le visage de sa mère, les années de lutte, les sacrifices, les nuits sans sommeil… Tout cela n’avait pas été vain.
Le jour de la cérémonie, la salle était pleine à craquer. Des personnalités du monde des affaires, des membres du gouvernement, des journalistes, mais surtout, sa famille.
Julien et Isabelle étaient là, fiers, le regard brillant. Et au premier rang, Marguerite Kouassi, élégamment habillée dans un pagne traditionnel, regardait sa fille avec une immense fierté.
Quand le ministre prononça son nom, Élise s’avança sur l’estrade sous un tonnerre d’applaudissements.
On lui remit une médaille et un diplôme d’honneur.
Elle prit une grande inspiration et s’approcha du micro.
— Si je suis ici aujourd’hui, c’est grâce à une femme. Une femme forte, une femme qui a tout sacrifié pour que ses enfants puissent rêver plus grand qu’elle n’en avait eu l’opportunité.
Elle se tourna vers sa mère.
— Maman, ce prix est autant le tien que le mien. C’est le symbole de ton combat, de ta résilience.
Marguerite ne put retenir ses larmes.
— Et à tous ceux qui doutent d’eux-mêmes, qui pensent que leur passé les condamne à l’échec… Sachez une chose : la seule limite à vos rêves, c’est vous-même.
La salle éclata en applaudissements.
Ce jour-là, Élise ne recevait pas seulement un prix.
Elle recevait la reconnaissance d’un combat qu’elle n’avait jamais mené seule.