Chapitre 26: On ne se moque pas de Dieu.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 26: ON NE SE MOQUE PAS DE DIEU.

Excusez les éventuelles fautes, pas le temps de faire des corrections. Votre chro est tiraillée.

**ETHAN NDZAMBA**


Lorsque nous arrivions dans la ville de Francfort sur-la-main en Allemagne, l'horloge à l'aéroport affichait 2h 30. Nous avions marché avec mon père et moi en silence jusqu'à la sortie où nous attendait un chauffeur. Il nous avait appris et nous avait conduit dans le quartier diplomatique de la ville , Nordend. Il faisait peut-être nuit mais l'éclairage dans le coin me laissait voir que ce n'était pas un quartier populaire et que les pauvres ne pouvaient pas rester ici, je comprenais donc que ce n'était pas le quartier où habitait mon frère, il n'aurait pas pu se payer un appartement ici. De plus, il m'avait dit qu'il habitait et apprenait dans la ville de Berlin. On était certainement dans un quartier où logeaient mes parents. Nous étions arrivés devant une grande maison. Le chauffeur avait garé et nous étions descendus. Nous étions rentrés dans la maison où les deux autres nous attendaient. Après des salutations d'usage et la joie des retrouvailles pour mon frère et moi, nous étions allés dormir car il se faisait tard. Dès que j'avais posé ma tête sur l'oreiller, j'avais plongé dans un profond sommeil qui était peuplé du visage de Myrna, je la voyais être heureuse, rire, parler de Dieu, chanter à l'église, dans un stade devant des milliers des gens, c'étaient des visions très agréables puis soudain je me voyais apparaître dans ce rêve et j'allais vers elle avec un sourire sur les lèvres et mes mains cachées derrière mon dos. Myrna m'accueillait avec un énorme sourire dans sa maison, elle me fit entrer dans toutes les pièces et m'invita à dormir avec elle dans sa chambre. Je la voyais me regarder avec les yeux pleins d'amour, nous étions tous les deux allongés sur le lit et elle me caressait le visage avec un sourire radieux sur les lèvres avant de me dire qu'elle m'aimait. Puis elle avait fermé les yeux pour s'en dormir. C'était alors que je sortis ma main qui était cachée et je constatais que je tenais un couteau tranchant avec lequel je lui avais tranché la gorge. Je m'étais réveillé en sursaut de mon lit, c'était tellement violent que je m'étais retrouvé par terre en suant à grosse goutte. Mon cœur battait à se rompre dans ma poitrine et j'avais les mains qui tremblaient. Seigneur ! Quel était ce genre de rêve ? Je n'avais pas pu redormir ce jour et le matin j'avais rejoint la famille où nous avions passé la journée ensemble comme une famille plus ou moins normale sans que mes parents ne se prennent la tête. J'étais d'ailleurs assez surpris par ça mais Alex m'avait dit que depuis qu'ils étaient allés le voir, pendant qu'il avait fait son malaise et ce jusqu'à maintenant, ils ne s'étaient pas pris la tête une seule fois.


Au bout d'une semaine et demie de vacances, qui je devais l'avouer étaient très agréables en famille, mon père avait dû partir pour l'Afrique du Sud, une urgence de ce côté l'y avait contraint. Nous étions restés avec ma mère qui faisait l'effort de prêter attention à nous. Aussi, elle m'avait demandé un jour si j'allais bien car j'avais énormément l'air fatigué , j'avais perdu du poids et mes yeux étaient cernés. C'était dû au manque de sommeil, depuis que nous étions là, je n'avais pas dormi à chaque fois que je me couchais, je me voyais la tuer d'une façon différente et je me réveillais en sursaut. Toutefois, j'avais dit à ma mère que j'allais bien. Par contre j'avais expliqué la situation à Alex qui m'avait dit .


Alex : En effet, tu as commis trop d'erreurs dans cette affaire et la première est que tu t'es livré à elle, cela a en quelque sorte créé un lien entre vous deux. En plus tu lui fais l'amour à la maison dans ta chambre en la gardant toute la nuit dans tes bras ? (Me cognant un livre sur la tête) Mais qu'est ce qui t'est passé par la tête toi? C'est ce que je t'avais appris ?

Moi: (baissant les yeux) Non. 

Alex : Et tu t'étonnes que tu sois affecté par ce qui arrive à cette fille ? Pas de câlins ni de gestes affectueux, je t'avais dit. (Me fixant dans les yeux) Tu es amoureux de cette fille ?


Si je répondais par l'affirmative, il m'aurait beaucoup gueulé dessus car il m'avait toujours répété que "l'amour ça n'existait pas et nos parents en étaient la preuve" . Alors pour ne pas enfoncer le clou dans la longue liste des choses que j'avais mal faite, j'avais préféré mentir et dire.


Moi: Non. 

Alex : Heureusement, là tu me rassures. Car si tu m'avais dit le contraire, crois moi je t'aurais cogné sauvagement et j'allais personnellement t'ouvrir la poitrine et t'arracher le cœur. Bien maintenant tu vas m'écouter attentivement. (Mettant une main sur mon épaule et me fixant dans les yeux) Premièrement, tu n'es pour rien à ce que cette fille se soit retrouvée toute nue dans les réseaux , ce n'est pas toi qui les a publiées et tu n'es pas non plus responsable de la réaction des gens. Deuxièmement, ses parents sont peut-être fâchés aujourd'hui et c'est tout à fait normal de l'être pour des parents mais ça va finir par leur passé et reviendront à de meilleurs sentiments. Après tout c'est leur unique fille et ils sont chrétiens, donc ils lui pardonneront tôt ou tard et oublieront cette histoire. Troisièmement, tu n'as pas forcé cette fille à dire où faire quoi que ce soit, si elle a couché avec toi et a menti à tout le monde, c'était parce qu'elle le voulait dans le fond, c'était une petite sournoise qui avait envie de se libérer de toutes les contraintes liées à la religion et dès que l'occasion s'est présentée, elle l'a saisi. Je d'ailleurs la comprendre la pauvre, qui résisterait à la beauté et au charme d'Ethan NDZAMBA, le TIGRE ? ( Nous avions souri tous les deux) Personne et cette petite, ne pouvait pas faire une exception. Quatrièmement, ce que les amis de cette fille pensent ou disent de toi, ne te concernent pas et cela devrait te glisser sur le corps. Et enfin cinquièmement, ta bande et l'autre pute là, tu en prends tes distances, des gars qui ne sont pas capables de respecter un engagement aussi minimes que celui là, ne sont capables de rien du tout et ce seront des boulets pour toi à l'avenir. Je suis d'ailleurs prêt à parier que l'un d'entre eux couche avec la pute qui a publié les vidéos. Et c'est bien dommage, j'aimais bien le petit Sébastien, de tous tes amis, il m'avait l'air d'être quelqu'un de confiance par rapport aux trois autres et surtout Rick et l'autre là, comment ils s'appellent déjà ?

Moi: Eddy et Donnel.

Alex : Donnel c'est le clair n'est-ce pas ?

Moi: Oui.

Alex : Donc c'est Eddy. Eddy et Rick. Ces deux gars ont toujours eu les yeux brillants et ils convoitent ta place. Je ne les ai jamais kiffés ces deux gars. Et je suis presque sûr qu'ils sont pour quelque chose dans la publication de ces vidéos, méfie toi. Quand tu rentreras d'ailleurs au Gabon, assure-toi de récupérer ces images avec eux au plus vite car ils pourraient te nuire à l'avenir en postant des scènes où tu apparais.

Moi: C'est fait. J'avais récupéré la clé dans laquelle ils avaient fait le transfert avec Eddy le lendemain.

Alex : Bien. Éloigne-toi d'eux. Tout ça pour dire que tu n'es en rien responsable de ce qui s'est passé. Vous avez tous joué à un jeu et le meilleur l'a remporté, que chacun assume sa participation. Tu devrais tout simplement oublier cette fille. Tu as une photo d'elle ? (Je fouille dans mon téléphone et je lui montre) Tu as dit qu'elle s'appelle comment ? 

Moi: Myrna.

Alex : (sifflant) Je comprends pourquoi tu as fait toutes ces bêtises. Myrna est vraiment très belle, à cause de ça, tu es pardonné. Tu as dit qu'elle était vierge c'est ça ?

Moi: Oui.

Alex : Putain de merde. Mais toi tu es né sous une bonne étoile petit. Qu'est-ce que tu as dû kiffer d'être son premier. Tous ces gestes et ses cris étaient sincères, c'est une aubaine. J'espère que tu as bien travaillé ce dossier hein. (J'ai esquissé un faible sourire) mon petit (me saisissant par les épaules en riant) Tu es un 10, je suis très fier de toi petit. Bravo. Maintenant j'ai un remède pour t'aider à oublier cette fille.

Moi: Et c'est quoi?

Alex : Un clou en chasse un autre, tu connais ?

Moi: (Le regardant sans comprendre)

Alex : Tu vas prendre ton pied avec une autre vierge. Toi et moi, nous montons à Berlin ce soir pour deux jours , je te ferai visiter tous les coins branchés de la ville, on te délivrera de l'esprit de cette fille qui veut te coller et ce sera aussi l'occasion de fêter ton anniversaire en différé.


Je n'étais pas partant mais j'avais accepté. Le soir même nous informions notre mère et étions partis pour Berlin. Les trois mois que j'avais fait aux côtés de Myr m'avaient éloigné de tous les endroits bizarres et bruyants. Mis à part, le jour où j'avais montré les vidéos aux gars, je n'étais plus allé en boite de nuit. Alex m'y avait conduit et nous avions fait la fête avec des amis à lui. Il y avait plein de filles présentes et sans même que je dise ou fasse quelque chose elles me faisaient du rentre dedans. Dans le lot des 6 garçons que nous étions, j'étais celui qui avait le plus de touches avec les femmes et ce sans efforts de la part au point où les amis d'Alex me demandaient quel était mon secret. Nous avions bu, dansé et flirté avec ces filles. J'avais même emmené une dans les toilettes car je pensais lui faire un coup rapide là-bas. Nous nous étions échauffés en nous embrassant comme des assoiffés, j'avais enfilé un préservatif rapidement , la fille s'était retournée et s'était cambrée devant moi pour une pénétration mais au moment où mon pénis effleurait les parois de son vagin, mon érection était tombée d'un coup sans que je ne comprenne quoique ce soit. On aurait dit que tout le sang, s'était retiré de cette zone un peu comme les jours de grandes fraîcheur où le cœur privilégiait le pancréas au pénis dans la répartition du sang. Mon commandant était devenu tout mou. La fille avait essayé de me branler et me faire une fellation mais j'avais l'impression que plus elle le touchait, plus il se rangeait. Ce n'était pas possible. J'avais laissé tomber et j'étais sorti de là pour aller m'asseoir, je voulais comprendre ce qui s'était passé. Mais je n'avais rien trouvé. J'avais alors repris à boire et j'étais retourné sur la piste ou une autre fille était venue se coller à moi . En me frottant à elle, j'avais à nouveau une érection qui avait fini par disparaître dans les mêmes conditions que la première. J'avais fait deux autres tentatives qui avaient été vaines. J'avais fini par laisser tomber et me mettre à boire plus que de raison avant de rentrer à la maison où j'avais dormi pendant longtemps mais d'un rêve qui était un cauchemar. Je m'étais réveillé trois jours plus tard sur un lit d'hôpital. On m'avait appris que j'étais somnambule. Je faisais des choses en étant endormi et dans mon sommeil, je criais que je ne voulais pas. On m'avait alors mis sous traitement pendant près d'un mois et demi. À la suite duquel j'étais rentré au Gabon et j'avais repris les cours. 


J'avais appris que Myrna avait été exclue du lycée et cela m'avait mis un grand coup dans l'estomac. J'avais appelé Alex pour le lui dire et il m'avait dit que ses parents l'avaient certainement trouvé une place ailleurs, que je devais arrêter de penser à cette fille car c'était à cause de ça que j'avais fini à l'hôpital pendant un mois. Cette fille était dangereuse pour moi et je devais rester loin d'elle. J'avais fait comme il avait dit, je n'avais pas cherché à la voir et je restais dans mon coin. Je ne parlais d'ailleurs presque à personne au lycée. Toutefois, je n'avais pas pu rester longtemps sans essayer de la voir, j'étais partie chez elle à deux ou trois reprises dans l'espoir de la voir un jour sortir de son portail, mais je ne l'avais jamais vu, ni elle, ni ses parents. Je voyais bien d'autres personnes à l'intérieur mais jamais eux. Je n'avais pas non plus eu le courage d'aller cogner au portail. Le bac était arrivé et malgré les troubles de sommeil que j'avais, je l'avais passé et l'avais obtenu avec mention. J'étais d'ailleurs le premier de mon centre pour la série C. J'avais fait toutes les démarches nécessaires et j'étais parti en France. D'abord à Paris avant de descendre à Mulhouse où je m'étais inscrit à la fac et que je travaillais en parallèle avec le professeur Matéo…


DEUX ANS PLUS TARD



Professeur Matéo : (me regardant durement) Tu as encore consommé de l'alcool Ethan ?

Moi: (silence)

Professeur Matéo : Mon Dieu, mais qu'est-ce qui ne va pas avec toi? Tu es pourtant très brillant et travailleur. Pourquoi diable consommes-tu autant d'alcool ? C'est quoi le projet ? Tu veux devenir alcoolique ? Regarde toi bon sang, tu ressembles à une loque humaine. Tu pues de l'alcool à plein nez, c'était quand la dernière fois que tu as dormi au juste?

Moi: (silence)

Professeur Matéo : sors d'ici.

Moi: (levant la tête pour le regarder) Professeur je vous promets de

Professeur Matéo : (frappant du point sur la table) Sors de mon bureau bordelle de merde. Et ce n'est pas la peine de revenir. Si tu as décidé de foutre ta vie en l'air, tu ne vas pas me rendre complice de ça. 


J'étais sorti de son bureau et je l'avais entendu passer un coup de fil. L'interlocuteur était mon père et il lui avait dit qu'il jetait l'éponge. Il en avait marre de toutes mes conneries. J'étais très brillant et j'avais des bons résultats avec un potentiel qui ne laissait aucun doute mais j'étais un alcoolique et je me droguais. Mes parents m'avaient appelé pour me sermonner et me demandert quel était mon problème. 


<<Papa : (me criant dessus) Tu es malade Ethan ? Tu penses que tu auras encore une opportunité pareille ? Tu es sous l'aile du meilleur Chirurgien de toute la France et tu te permets de foutre la merde?>>

<<Moi: (silence)>>

<<Papa : Tu sais combien de jeunes de ton âge donneraient pour être à ta place ? Tu as perdu la tête ?>>

<<Moi: (silence) >>

<<Papa : Tu as une idée de combien je dépense pour tes études ? Pour ton logement et tout le confort dont tu bénéficies? Tu n'as qu'une chose à faire, Ethan, tout ce que je te demande c'est une seule petite chose. Te concentrer sur tes études, juste ça et rien d'autre. Mais même ça te dépasse. Tu es incapable de faire cette toute petite chose ? Bordelle de merde Ethan, tu ne peux pas grandir un peu et être un homme. (Se parlant à lui-même) Seigneur, qui m'a donné des ratés comme ça comme enfants ? Il n'y a pas un seul pour sauver l'autre. C'est quelle punition ça. Deux irresponsables et incapables sur tous les plans pour moi-même ? Il fallait même me donner des filles puisque les garçons que tu m'as donné ne sont en rien des hommes. Ils n'ont pas assez des couilles dans leurs pantalons pour s'en servir comme des hommes. Mieux tu me donnais des femmes peut-être qu'elles au moins elles devaient faire quelque chose, ceux là sont complètement inutiles, ils ne me servent à rien. >>


J'écoutais ça et c'était comme s'il était en train d'enfoncer le clou sur mon mal être et mon identité profonde déjà ébranlée.


<<Papa : (criant) Corinne ?>>

<<Maman : ( en fond) Qu'est ce qui se passe et puis tu cries mon prénom comme ça ?>>

<<Papa : (en colère) Je ne peux pas crier comment si les incapables que tu m'as donné pour fils ne savent rien faire de leur vie. Ils n'ont absolument rien, ni dans la tête, ni dans le pantalon. Je dépense des fortunes sur eux inutilement.>>

<<Maman : Alex a encore fait quoi?>>

<<Papa : Si c'était seulement cet abrutis pour lequel j'ai lavé mes mains depuis parce qu'il ne veut rien foutre à l'école, depuis 5 ans maintenant, qu'en deuxième année, tu crois que j'aurais perdu mon temps ? Lui-même si les Allemands ne l'ont pas encore chassé de là-bas c'est par considération pour ma personne.>>

<<Maman : Donc il s'agit de Kilian ?>>

<<Papa : Si ce n'est pas lui, donc c'est qui ? >>

<<Maman : Qu'a-t-il fait cette fois ci ?>>

<<Papa : Rien de bon justement. Si ce n'était pas qu'il validait ses années d'études.>>

<<Maman : S'il valide, alors c'est quoi le problème ?>>

<<Papa : Le problème Corinne est que ton fils est alcoolique et se drogue dans l'enceinte même de l'établissement. Ses professeurs l'ont déjà attrapé à plusieurs reprises en train de s'injecter des choses dans le corps. Matéo vient de me dire qu'il lave ses mains sur lui. Combien de temps penses tu qu'ils mettront avant de l'expulser maintenant qu'il n'a plus d'écran ? Hein? Combien de temps ? On lui donne une opportunité pareille et lui il ne trouve pas mieux que de la flinguer cet imbécile. Je dois certainement être maudit, parce que je ne peux pas avoir des ratés comme ça pour enfants. Je me casse le cul pour leur offrir le meilleur et qu'est-ce que j'ai en retour ? Des bons à rien , ils ne me servent strictement à rien tes fils. Si on peut même appeler ça fils. >>

<<Maman : Tu as parlé avec lui?>>

<<Papa : Il est là au téléphone, il écoute très bien ce que je suis en train de dire.>>

<<Maman : Passe le moi>>

<<Papa : Tu as intérêt à parler à ton fils et dis lui bien que si jamais il se fait expulser de cette école, il ne recevra plus un centime de ma part et je lui couperai les vivres. J'ai fini de parler.>>


Pendant tout son discours, j'étais en train de pleurer.


<<Maman : Kilian ?>>

<<Moi: (voix à peine audible) Maman>>

<<Maman : Tu peux me dire ce qui ne va pas avec toi? Qu'est-ce qui se passe ? Je sais que tu as toujours aimé faire la fête et tu as aussi consommé des alcools mais pas au point d'être alcoolique. Je sais aussi que tu n'as jamais fumé ni même touché à la drogue. Pourtant ce ne sont pas les occasions qui ont manqué ici. Alors qu'est-ce qui se passe ? Tu ne veux plus devenir médecin ?>>

<<Moi: (voix enrouée) Si.>>

<<Maman : Alors c'est quoi ? Pourquoi tu fais toutes ces choses dont on te fait le reproche ? Pourquoi veux-tu foutre toute ta vie en l'air alors que nous savons que tu es quelqu'un de très intelligent et travailleur ? Pourquoi tu fais ça ?>>


J'étais incapable de répondre. Je ne pouvais pas leur dire que si je le faisais ce n'était pas par choix mais pour tenter d'avoir la paix et la tranquillité d'esprit.  C'était pour essayer de dormir la nuit. C'était pour essayer de la sortir de mon esprit. J'avais pourtant tout essayé. Mais rien. Je la voyais toujours dans mes rêves. Je me voyais en train de l'égorger et à chaque fois j'avais du sang sur les mains. Les cachets que je prenais au début et qui m'aidaient à dormir n'avaient plus aucun effet. J'avais doublé et même triplé les doses mais rien. J'ai suivi des thérapies pour ça et pour ma sexualité, car on m'avait dit à l'hôpital que mon trouble n'était pas physique. Tous les examens que j'avais fait m'avaient révélé que je n'avais rien d'anormal. Mais il n' y avait rien à faire. À chaque fois que je m'apprêtais à pénétrer une femme, ou qu'elle voulait me sucer ou me branler, je perdais mon érection. Les rumeurs avaient commencé à courir sur moi à l'école pour dire que j'étais impuissant. Alors j'avais fait des examens qui n'avaient rien donné. On m'avait conseillé de continuer à essayer. Mais comme pour mes troubles du sommeil, c'était passé à un cran supérieur. Si au début, l'érection tombait au moment de passer à l'action, là il n'y avait plus rien. Mon commandant ne se levait plus du tout. Même des érections matinales qui me faisaient encore croire et espérer sur ma virilité, avaient disparu. Il ne me servait littéralement plus qu'à uriner. 


J'avais pleuré comme un enfant ce jour et j'étais retourné à l'hôpital, un médecin m'avait demandé si je n'avais pas d'autres troubles dans ma vie. Quand je lui avais dit que je ne dormais plus la nuit, il m'avait dit que c'était lié et que je devais voir un psy. Je ne savais plus combien de psy j'avais déjà vu en France et ailleurs. J'avais tout fait, jusqu'aux électrochocs du cerveau. Ils disaient aux USA que cela enlèverait les cauchemars et tout redeviendrait normal. Mais ça ne m'avait strictement rien fait. Alors j'avais sombré dans l'alcool et la drogue qui avaient fonctionné pendant deux ou trois semaines pour le sommeil seulement mais ça avait repris par la suite. À chaque fois que je fermais les yeux, même deux minutes je la revoyais se faire gifler par sa mère, cogner sa tête sur l'arbre et se retrouver par terre. Je la revoyais poser ses yeux remplis de larmes sur moi, je revoyais toutes les atrocités que les gens avaient dit sur elle à l'école et sur internet et c'était horrible. Alors je me droguais, encore et encore pour oublier. 


J'avais écouté le monologue de maman au téléphone sans dire quoi que ce soit avant qu'elle ne raccroche. Je m'étais assis par terre dans la rue et je m'étais pris la tête dans les mains.


Moi: (pleurant) Je vais finir par devenir fou.


J'avais considérablement maigri, j'avais le teint très pâle, les grosses cernes sous les yeux et de violents mots de tête. Je n'avais quasiment pas de vie sociale parce que tout le monde me trouvait bizarre, j'avais l'air d'un psychopathe et je le savais. Le professeur Matéo avait tenté par tous les moyens de me faire arrêter ce que je consommais mais aussitôt je lui promettais d'arrêter que le lendemain je revenais plus ivre que la veille et complètement drogué.


Nous étions en fin d'année et j'allais sans aucun doute valider mon année avec mention. Je sortais de la fac quand j'avais surpris une conversation entre le professeur Matéo, un de mes professeurs et le recteur de la fac.


Mon prof: De toute ma vie, je n'ai jamais eu affaire à ce genre de spécimen. C'est un des étudiants les plus brillants que j'ai eu à tenir de toute ma carrière. Ses résultats sont plus qu'excellents.

Professeur Matéo : (peine) Je le sais. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'avais décidé de le suivre et le prendre sous mon aile mais.

Mon prof: Mais il est en train de foutre sa vie en l'air avec toutes les substances qu'il consomme. 

Recteur : Tu comprends qu'avec de telles choses, nous ne pourrions pas le garder ici. À la fin de cette année, il sera renvoyé.

Professeur Matéo : (le regard triste) Je comprends et j'en suis désolé.


J'étais parti de là et je m'étais arrêté dans un bar où je m'étais saoulé la gueule jusqu'à ce que le barman me sorte de là parce que c'était l'heure de la fermeture à 4 heures du matin. Je tenais à peine sur mes jambes et marchais en titubant. Ma vie était finie. Dans moins de trois semaines, les cours devaient prendre fin, j'aurais eu mes résultats mais on allait me chasser. Le professeur Matéo m'avait déjà retiré de ses protégés et mes parents n'allaient pas tarder à le faire. J'étais devenu un drogué et alcoolique qui avait perdu l'usage de sa virilité et était incapable de fermer les yeux la nuit pour dormir. Ma vie était véritablement finie. 


J'avais marché jusqu'à ma voiture, mais j'avais cherché les clés en vain dans mon sac. 


Moi: (renversant toutes mes affaires au sol) Où sont ces fichues clés ? (Les repérant au sol) Ah ! Tu ne pouvais pas dire que tu étais dans ce livre imbécile. (Les ramassant en titubant) Maintenant qui doit ramasser les affaires qui sont par terre (haussant les épaules) Tant pis. De toutes les façons, on va me chasser, à quoi cela va-t-il me servir ?


J'avais ouvert ma voiture et j'étais monté pour mettre le contact mais rien. J'avais essayé à plusieurs reprises mais ça n'avait pas pris. 


Moi: (frappant contre le volant) Mais tu vas démarrer oui? (Essayant encore et encore en vain) Merde. Satanée voiture. 


J'étais descendu et j'avais claqué la portière. 


Moi: (titubant) Toi aussi tu as décidé de me lâcher c'est ça ? (Cognant sur les roues avec mon pied) Espèce de tas de ferraille, tu es exactement comme mon pénis, des vrais inutiles. Vous ne me servez strictement à rien.


J'avais cogné jusqu'à me faire mal au pied. J'avais poussé plein de jurons avant de décider de partir chez moi à pieds et en boitant. J'étais en plein milieu de la route quand j'avais vu un gros camion braquer ses phares sur moi et klaxonné comme un fou. J'étais littéralement figé sur la route, incapable de faire quoi que ce soit. Je voyais ce truc foncé sur moi à vive allure et je savais que c'était la fin. Voici comment ma vie allait se terminer après 20 ans de misérable existence sur terre. En une fraction de seconde, j'avais vu toute ma vie défilée devant mes yeux et mes larmes s'étaient mises à couler. J'avais fermé les yeux et j'avais parlé dans mon cœur.


Moi: (Dans mon cœur) Seigneur prends pitié de moi…


LE JOUR OÙ MA VIE BA...