Chapitre 27 : En Angola
Ecrit par Mayei
Chapitre 27 : En Angola
...Amandine...
Cela faisait deux jours que maxime était sorti d’ici en claquant la porte. Je n’avais reçu aucun appel de lui depuis ce jour-là et je commençais vraiment à m’inquiéter, d’autant plus que la date du paiement du loyer approchait à grand pas. Je n’en avais pas parlé à maman afin d’éviter qu’elle ne me gronde. J’aurais bien voulu l’appeler mais la fierté restait une entrave à l’accomplissement de ce geste. C’était comme ça et je n’y pouvais rien. Je n’allais pas baisser la tête face à lui mais lui qui rampera à mes pieds.
C’est ce que je désirais mais j’avais tout de même peur. J’essayais de dormir mais à chaque fois, mes yeux s’ouvraient dans un sursaut de peur. Comment allais-je faire ? Allais-je me retrouver à la rue incapable de payer le loyer ? Allais-je retrouver chez Salomé quémander un endroit où dormir après la façon dont on s’était embrouillée ? Non ça ne pouvait pas être possible. Je regardais de plus en plus mon téléphone. Il m’attirait, mes forces me lâchaient, cette résolution que j’avais prise commençait à être moins forte et la peur m’invitait de plus en plus à tendre la main vers ce téléphone et finalement lancer l’appel. Honteuse je pris le téléphone et composais le numéro de maxime. Avant de lancer l’appel, j’entendis ma porte d’entrée claquer.
Je reposais mon téléphone tranquillement et me couchais en tirant le drap sur moi. Personne d’autre que maxime n’avait la clé de cette maison. C’était donc forcément lui. Je me couchais donc feignant de dormir. Il mit un peu de temps au salon puis ouvrit finalement la porte de ma chambre. Mon cœur battait très vite mais je m’efforçais à afficher un visage serein de celle qui dort. Je le sentis s’asseoir près de moi sur le lit, passer sa main sous le drap et me caresser la cuisse. Je ne réagis pas sous cette caresse. Il en profita pour aller un peu loin, entre les jambes et là je sursautais en sortant la tête hors du drap.
Moi : qu’est-ce que tu fais la ?
Maxime : calme-toi s’il te plaît je viens en paix.
Moi : quand tu partais d’ici je t’ai dit que cette zone était fermée pour toi et ce pour longtemps.
Maxime : je sais mais je pensais que tu m’avais pardonné
Moi : tu n’as pas dit que les cons il y en a partout ?
Maxime : je m’excuse ! Je ne sais pas ce qui m’a pris de dire ça. Je suis allée chez ma femme mais avec sa graisse c’était tellement nul. Elle ne réagit même pas, aucune émotion. Avec toi c’est meilleur et c’est là que je veux rester pour toujours. Seulement avec toi.
Moi : je suis toujours fâchée.
Maxime : ne te fâches plus allons au salon j’ai une surprise pour toi
Moi (faisant la moue) : ce n’est pas avec une surprise que tu vas effacer la façon dont tu m’as crié dessus. C’était limite insultant. Si c’est comme ça que tu dois toujours crier sur moi pour tout et rien, il serait préférable que nos chemins s’arrêtent pas. Je vais retourner chez ma sœur. C’est toujours ma sœur elle ne me rejettera pas. Toi il faut rester avec ta femme et tu m’oublies.
Il quitta le lit et se mit à genou devant moi.
Maxime : nooon ! Toi aussi pourquoi aller jusqu’à cette extrême ? Tous les couples ont des hauts et des bas. Dans tous les couples il y’a des disputes. Je m’excuse encore de m’être emporté. Je te demande pardon, ça ne se répétera pas. Tu sais que je ne peux plus vivre sans toi. Tu es tout ce dont j’avais rêvé. Je t’en prie ne me laisse pas sinon je risque de sombrer dans une dépression sans nom.
Moi : les hommes qui ne peuvent pas vivre sans leurs petites amies les épousent
Maxime (revigoré) : c’est ça que tu veux ? Le mariage ? C’est comme si c’était fait
Moi (me levant) : hum comme tu demandes pardon, je vais tout entendre n’est-ce pas ? (Il me sourit) je vais me brosser et prendre une douche et ensuite je verrai la surprise que tu as pour moi au salon là.
Maxime : tu n’auras pas besoin d’aide sous la douche ?
Moi : je t’ai dit que tu es encore puni
Maxime (s’asseyant comme un enfant) : ok
Je pris mon téléphone avec moi et m’enfermais. Je jubilais à l’intérieur. J’étais tellement contente que j’esquissais des pas de gbé-gbé (danse traditionnelle) afin de savourer ma victoire. C’est maxime qui se comportait ainsi ? Comme un bébé devant moi ? J’étais trop heureuse. Moi qui ce matin avais peur de me retrouver dehors pour cause de loyer impayé, me voilà comme la maîtresse d’un élève du jardin. J’appelais donc maman automatiquement. Elle mit du temps à décrocher.
Maman : oui allo ?
Moi : maman ! Tu es passée voir le gars pour le truc là ? tu vois de quoi je veux parler ?
Maman : oooh pardon j’avais complètement oublié. Je vais y aller tout de suite
Moi : ce n’est plus la peine oh maman !
Maman : comment ça ?
Moi : si je te dis que maxime est chez moi ici à genou en train de me demander pardon tu vas me croire ?
Maman : ah bon ?
Moi : je te dis ! Peut-être qu’il fallait un peu de temps pour que le médicament prenne. En tout cas il est dans la chambre assis comme un enfant qui attend sa mère. J’ai parlé de mariage, il était même prêt à aller m’épouser aujourd’hui même.
Maman : donc là il est chez toi comme ça ?
Moi : oui maman !
Maman : il est chez toi et tu me parles comme ça au téléphone.
Moi : je suis dans la douche
Maman : quand je te dis que tu n’es pas très intelligente me tu penses que je plaisante ? Il ne t’est pas venu à l’idée qu’il puisse se mettre derrière la porte et nous entendre ? Tu ne pouvais pas attendre qu’il s’en aille pour me joindre afin qu’on puisse parler librement. Était-ce une question de vie ou de mort ?
Moi : mais maman...
Maman : regarde, il ne faut pas prendre des risques inutiles hein. Tu ne sais pas tout ce que j’ai engagé dans cette affaire. Avec ta bêtise légendaire ne fait pas tout capoter.
Clic
Elle raccroche comme ça sans que je ne puisse ajouter quelque chose d’autre. Elle venait de me plomber l’ambiance. C’était toujours comme ça avec elle. Elle ne ratait aucune occasion de me traiter d’idiote. Je me brossais les dents et pris une douche rapidement. Je m’essuyais le corps et arrivait dans la chambre complètement nue. Je sentais le regard de maxime sur moi, un regard qui se voulait suppliant lorsque je le croisais. Je passais devant lui et me couchais sur le lit. Je serais les jambes, lui donnant une vue complète sur mon sexe qu’il voulait tant. Il envoya sa main et me caressa le bouton de façon hésitante. Voyant que je ne réagissais pas négativement, il se fit plus insistant. Je l’encourageais à me lécher.
Sa langue fit des merveilles en moi, bientôt, je criais de plaisir en saisissant les draps. Juste après je sautais hors du lit en poussant maxime. Dans la douche je fis une toilette intime rapide et de retour dans la chambre, je pris un boubou dans mon placard que j’enfilais.
Maxime : tu vas me laisser comme ça amandine ?
Moi : comment ?
Maxime : regarde toi-même, regarde comment je suis dressé. Je suis à l’étroit dans mon pantalon là. J’ai besoin de jouir à mon tour.
Moi : il faut aller sous la douche. Il y a mon gel moussant pour le bain tu pourras l’utiliser pour te soulager. Quand je te dis que tu es puni tu penses que je plaisante ?
Maxime : mais…
Moi : mais quoi maxime ?
Maxime : pourquoi es-tu si dure avec moi ? Je me suis excusé. Combien de fois veux-tu que je m’excuse ?
Moi : tu as dit que tu avais une surprise pour moi au salon (ouvrant la porte) où est cette surprise ?
Il me regarda avec un air dépité. Je n’avais pas le temps pour ça moi. Je lui avais bien dit qu’il était puni. Mais ce n’est pas parce qu’il est puni que je n’aurai pas mon goût aussi. Je l’ai donc laissé et en arrivant au salon, je tombais sur cette femme assise dans les fauteuils. Je la détaillais de ta tête au pied. Elle attachait un pagne de fausse qualité et avait un tricot blanc qui faisait la publicité d’une campagne municipale. Ses cheveux étaient attachés dans un foulard et avait le corps mince et noir. Elle n’était pas très belle et à ses pieds se trouvait un sac.
Moi : qui êtes-vous ?
Elle : ma fille, c’est ton papa qui m’a envoyé ici pour que je sois la servante ?
Moi : mon père ? Qui est mon père ?
Elle : le monsieur qui m’a envoyée ici. Je ne connais pas son nom.
Maxime (apparaissant) : chérie je te présente Amoin la servante que tu voulais tant.
Moi (la lorgnait) : je veux qu’elle s’en aille sur le champ. J’irai moi-même prendre la servante que je veux.
Amoin (à genoux) : madame pardon je ne savais pas. Comme vous êtes aussi jeune ! je pensais que c’était votre papa. Excusez-moi ne me renvoyez pas. J’ai des enfants qui comptent sur le fait que je travaille là.
Maxime : s’il te plaît laisse la ! Ça arrive de se méprendre sur une situation
Moi : que cela ne se reproduira plus.
Amoin : merci madame
Moi : maxime il faut lui montrer sa chambre.
N’importe quoi ! C’est pour cela qu’on vous demande de tourner votre langue sept fois avant de parler. Elle a eu la chance que je venais de jouir et donc étais de bonne humeur. Dans le cas contraire elle se serait retrouver dehors sans même un jour de travail. Sur quoi se basait-elle pour prétendre que j’étais la fille de maxime ?
...Violette...
Richard a fait deux jours sans découcher. J’en avais été étonnée mais j’ai dû supporter ses assauts encore une fois. La seule chose qui me permettait de m’échapper en ce moment était la conversation constante que j’avais avec Martin. Il me faisait constamment rire, me permettant d’oublier mes soucis un tant soit peu. À chaque fois que richard m’avait touchée ces deux jours, c’était à Martin que je pensais pour mieux supporter. J’imposais son image à mon esprit au point de retrouver son visage sur celui de richard. Il ne rate aucune occasion de me trouver à la boutique et à chaque fois que richard découche et ben nous sortons et profitons de la soirée. Nous sommes devenus très proches lui et moi.
Linda : tu rêves violette !
Moi (revenant à moi-même) : oh désolée les filles vous me parliez ?
Nancy : tu rêves à tonton Martin n’est-ce pas ?
Moi (fuyant son regard) : tu racontes n’importe quoi Nancy !
Linda : mais regarde comme tu rougis. C’est tout drôle
Nancy : et voilà que nous t’avons attrapée. On parlait de choisir le pagne pour la dote
Linda : le bleu ou le violet ?
Moi : j’aime bien le bleu
Nancy : tu vois Linda ! C’est ce que je te disais. Il est nettement plus joli.
Pendant tout le temps que nous parlions, je remarquais que Salomé était un peu perdue dans ses pensées. Elle participait rarement à la conversation. Quand elle le faisait, elle ne parlait qu’en disant oui ou non. Rien de plus. Les filles n’avaient peut-être pas remarqué mais moi si. Cela durait depuis un moment déjà. Elle avait peu à peu perdu son éclat. Elle qui était toujours pimpante et souriante. C’était comme si elle portait sur ses épaules tous les problèmes du monde. J’aurais aimé lui poser la question mais je ne savais pas si elle désirait se faire interpeller de la sorte ou parler à huit clos.
Nancy : je vais en prendre pour moi et Jean-Philippe. Violette tu vas venir avec ton mari pour qu’on puisse enfin le voir ?
Moi : ne cherchons pas les problèmes oh. Laissons comme ça ?
Nancy : dans ce cas invite tonton Martin. Tu lui feras coudre une belle chemise et on se retrouvera tous ce jour-là !
Moi (riant) : tu es trop grave Nancy !
Linda : et toi Salomé ? Tu vas en prendre pour maxime ?
Salomé : je vais en prendre pour mon frère et moi. Pour ce qui est de maxime, nous ne sommes plus ensemble...depuis un bon moment déjà.
Un grand silence suivit sa déclaration. Nous étions toutes prostrées ne sachant comment réagir face à cela. Il faut dire qu’on ne s’y attendait pas. Je n’avais même pas eu l’occasion de connaître ce maxime en question. Je ne pouvais donc savoir que dire ou faire exactement.
Salomé : Nancy tu peux maintenant dire que tu avais raison.
Nancy : je ne pourrais jamais dire ça Salomé ! Je ne l’aimais peut-être pas mais pour le moment c’est ta douleur qui me préoccupe.
Linda : pourquoi c’est maintenant que tu nous en parles ?
Salomé : parce que je ne savais même pas ce qui se passait. Du jour au lendemain il a disparu. Ses appels et ses visites se faisaient rares. Comme ça il a disparu sans laisser de traces. Je suis passée à son appartement, figurez-vous qu’il ne s’agissait que d’une simple résidence qu’on loue. Dès le départ...
Elle marqua un arrêt et prit une forte inspiration. Je sentais qu’elle faisait tout pour ne pas fondre en larmes. C’était le caractère typique de Salomé, ne pas paraître pathétique. Elle s’était moquée un tout petit peu à chaque fois que l’une d’entre nous avait pleuré je l’imaginais donc très mal se mettre à pleurer devant nous.
Salomé (continuant) : c’est à dire que dès le départ il s’était foutu de moi. Il m’a fait croire ce qui n’existait pas et moi comme une grosse sotte je l’ai cru. Il a disparu comme un lâche mais seules deux montagnes ne se croisent pas. Nous finirons bien par nous voir un jour. Abidjan est très petit.
Nancy : tu sais souvent le pire vient dans notre vie pour que nous sachions apprécier le bonheur et s’y attacher. Chaque personne quel que soit on impacte, a accompli quelque chose en passant dans notre vie. Avec Maxime on peut dire que tu te montreras plus vigilante à l’avenir.
Salomé : je le déteste tellement ! Il me paiera cet affront très cher,
Moi : ça ne sert à rien de garder toute cette colère contre lui. Avance simplement et laisse Dieu faire. Tu verras c’est beaucoup mieux ainsi.
Beaucoup de filles pensent qu’il n’y a que dans l’atteinte de leur vengeance que ces hommes, qui leur ont fait mal, qu’elles trouveront la paix ou le contentement. Je pense que c’est complètement faux. Garder de la rancœur, c’est d’abord se faire mal à soi-même. Vivre constamment en se remémorant des événements qui nous ont causé du tort, ce n’est pas avancer. Le contraire de l’amour n’est pas la haine mais plutôt l’indifférence. Ressentir de la haine pour quelqu’un signifie que cette personne a toujours un ascendant sur vous bien que vous ne l’aimiez plus. Avancer c’est laisser toute haine derrière nous et tendre les bras à une nouvelle aventure.
Salomé : de toutes les façons nous avons un défilé ce week-end en Angola. Cela me permettra de me changer les idées
Nancy : tu vas encore nous rapporter des choses n’est-ce pas ?
Linda : tu aimes trop le gratuit,
Moi : la vraie question est de savoir qui n’aime pas le gratuit sur cette terre.
Nous éclations toutes de rire même Salomé qui depuis était si calme.
Linda : au pire des cas tu te trouves un Angolais (clin d’œil) et vous vous faites plaisir.
Moi : Linda !
Linda (haussant les épaules) : quoi ? C’est Nancy qui me contamine !
Nancy : je suis habituée ! C’est toujours moi.
Linda : eh oui ! Toujours toi...au fait Salomé tu n’auras pas besoin que je te dépose à l’aéroport ?
Salomé se racla la gorge et fouilla dans son sac. Elle en sortit un trousseau de clés et nous annonça comme ça qu’elle venait de se prendre une voiture. Elle était arrivée la dernière donc nous n’avions pas vu la voiture. Nous nous précipitions dehors pour voir une Hyundai flambant neuf, de couleur rouge. La voiture en jetait. Je ne savais pas que ça payait autant le métier de mannequin. Nous étions contentes pour elle. Linda avança que maintenant Salomé serait son chauffeur pour compenser tous ces moments par le passé durant lesquels elle l’avait conduite partout. De plus avec son gros ventre bientôt elle ne pourrait plus conduire comme elle le souhaiterait.
...Linda...
Moi : il n’en est pas question maman !
Maman : pourquoi es-tu si compliquée ? Tout ce qu’ils veulent c’est t’embêter ne leur donne pas cette occasion. Plie-toi à leurs exigences et tout se passera tranquillement. N’oublie pas que tu es enceinte et que tout ce stress n’est bon ni pour toi ni pour mon prince de petit fils
Moi : je le sais mais pourquoi ça devient nécessaire qu’ils soient là ? Je n’avais pas prévu tout ça moi !
Maman : je sais tout ça Linda ! Mais laisse ! On fera ça rapidement et on s’en débarrassera
Moi : hum
Maman : laisse-moi te préparer quelque chose pour que tu puisses manger.
Si ce ne sont pas les parents paternels qui m’énervent en ce moment qui cela peut bien être ? depuis que mon père a quitté ma mère qui était jugée « trop indépendante » par les membres de cette même famille, aucun d’entre eux ne prit de mes nouvelles. Personne ne m’a une fois prise pour dire Linda vient passer les vacances chez moi. Au début mon père envoyait encore l’argent pour que j’ai au moins le minimum et aller convenablement aux cours. Dès l’instant où il a eu son premier enfant avec sa deuxième femme j’avais été jetée aux oubliettes. Combien de fois ma mère avait essuyé les humiliations lorsqu’elle essayait de rentrer en contact avec lui pour espérer avoir une aide financière pour s’occuper de moi ?
Elle avait souvent été auprès de ses frères et sœurs pour essayer de le rencontrer mais ces mêmes-là avaient osé lui jeter en plein visage que « le moment était venu pour elle de montrer à quel point elle était indépendante ». Selon eux, elle devait maintenant prouver à tout le monde qu’elle pouvait s’occuper toutes seule de son unique enfant que j’étais, comme si j’étais descendue du ciel sans père.
Aujourd’hui à deux semaines de la dote, mon père va me faire savoir que la cérémonie se tiendra chez son grand frère, avec tous ses frères et sœurs. J’avais été pourtant ferme. La cérémonie se déroulait tranquillement dans la maison de papa on lui remettait la dote et chacun rentrait chez soi. Les filles allaient être avec moi, quelques jus et amuse-bouche de violette et c’était tout. Mais non, il fallait qu’il vienne me faire chier avec sa famille à lui. Pourquoi des personnes qui ont décidé de ne rien avoir à faire avec moi, viendront parler dans ma dote.
Qu’ils s’estiment heureux sur nous soyons en Afrique et qu’il fallait respecter les coutumes et traditions. Dans le cas contraire j’aurais simplement pris deux autres personnes en plus de Nath et moi pour un mariage à quatre sans une soi-disant dote qui virera à l’escroquerie avec tous ces vautours qui sont venus s’installer autour de cette histoire. Ils me connaissent très bien et savent que si l’un d’entre eux m’énerve, je ne me tairai pas. Ils me sentiront passer.
Maman : c’est comment ? Desserre ton visage un peu ! Tu vas faire l’enfant naîtra avec des rides sur le front
Moi : ce sont ces rides-là même qui vont faire son charme qu’est-ce que tu crois ?
La sœur de maman, tante Ahou était rentrée spécialement de France pour assister au mariage.je soupçonne qu’elle avait envie de rentrer depuis et utilisait mon mariage comme prétexte. C’est seulement la dote, donc rien de grand. Si ça avait été le mariage en lui-même j’aurais compris. Je parlais d’elle car elle venait d’arriver chez moi comme ça. Nous étions chez moi pour accueillir l’enfant. Après le mariage civil qui aura lieu un an après la naissance du petit, nous déménagerons dans notre vrai chez nous.
Tante Ahou : femme enceinte, le ventre la pousse hein
Moi (souriant) : sept mois c’est normal que mon ventre sorte tantine
Tante Ahou : ah tu es très belle en tout cas avec le ventre là. J’espère que tu vas nous en faire au moins dix. Ta mère je ne sais pas pourquoi elle a fait qu’un seul
Maman : Ahou pas aujourd’hui s’il te plaît !
Tante Ahou : j’ai encore fait quoi ma grande sœur ? Je te taquine seulement
Ces deux-là aimaient trop se chamailler. Maman déposa le plat de riz accompagné de sauce de feuille de tarot devant moi. C’est ce dont j’avais envie aujourd’hui et à la première bouchée, j’étais transportée dans un autre monde tant le plat-là était bon.
Tante Ahou : mais Albertine le fiancé en question est de quel ethnie ?
Maman : ma chère avec toutes les ethnies là c’est un bété qu’elle a soulevé pour nous envoyer
Tante Ahou : on va faire comment on va prendre ! On va leur montrer la civilisation un peu
Maman : vraiment !
Tante Ahou : je te t’ai pas dit qu’un jour nous étions allés aux funérailles du patron de mon mari quand nous étions encore à Abidjan. C’était un bété. Il est passé à la maison avec sa femme dire merci. En bonne Akan j’ai proposé la nourriture alors que je n’avais préparé que pour les gens de la maison. À ma grande surprise ils ont dit oui. Albertine fallait me voir essayer de trouver à manger pour les nourrir. À la fin j’ai réchauffé un truc rapide pour les enfants.
Maman : c’est bien fait pour toi !
Moi : sinon que je suis toujours là et c’est des parents de mon futur mari dont vous parlez !
Maman : quitte-la !
Ces deux-là quand c’est ça elles s’entendent bien. Les bétés et les Baoulés, ces Deux ethnies ne cessaient de se lancer des piques dans ce pays. Le président étant baoulé avait reçu un opposant qui lui était bété. Les baoulés se sont tout de suite émoustillés sur comment l’opposant était assis. Selon eux s’asseoir en croisant les pieds, montrant le bas de sa chaussure au patriarche baoulé était un affront, un manque de respect venant du bété. De plus toujours selon les baoulés, le peuple bété avait dansé le jour de la mort du patriarche baoulé. En grands rancuniers que sont les baoulés, ils n’avaient pas pu digérer ça et nous voilà aujourd’hui à supporter leur petite guerre pourtant ils finissent toujours par se marier. Je suis un cas typique.
Les femmes-là étaient concentrées à se raconter leurs vies lorsque par la fenêtre nous vîmes rentrer un gros camion de livraison.
Maman : tu as commandé quelque chose ?
Moi : non !
Je me levais avec grande difficulté, la main sur mon ventre pour voir ce qui se passait là-bas dehors. Qu’elle ne fut ma surprise de voir ces hommes faire descendre un berceau, des commodes, toute une chambre complète pour bébé en fait. Je n’avais pas encore commencé toutes ces courses et je ne savais pas que Nath avait déjà tout entrepris de son côté. J’indiquais donc la chambre qu’on avait choisie pour le bébé aux livreurs et ils montèrent tout là-haut. C’était vraiment beau. Il avait choisi de jolis trucs sans se mentir.
Table Ahou : mais le bété là a du goût hein
Maman : et l’argent surtout ! Ce sont des trucs de qualité qui sont la !
Tante Ahou (inspectant un vêtement) : Ça c’est une marque française hein…et c’est la même marque partout.
Maman : tu veux dire qu’il a commandé tout ça de Paris ?
Tante Ahou : ah c’est ce que je pense en tout cas.
Une fois les livreurs partis j’appelais Nath.
Moi : allo chéri ? (Je voyais les grimaces des dames)
Nath : comment ça va mon cœur ? Désolé si depuis tu n’as pas reçu d’appels venant de moi. J’étais vraiment occupé.
Moi : mais ce n’est rien. Au fait j’ai reçu les affaires. Ça a été livré
Nath : des affaires ? De quoi tu parles ?
Moi : mais les affaires pour le bébé...sa chambre.
Nath : je n’ai rien commandé donc comment on peut livrer quelque chose ?
Moi : c’est étrange j’étais sûre que c’était toi. Qui peut bien me livrer une chambre complète pour enfant ?
Nath : donne-moi quelques minutes je te rappelle
Moi : ok love you
Nath : lové you too
Quelques minutes plus tard, ce n’était pas Nath qui m’appelait mais plutôt sa mère. Elle était toute enthousiaste par rapport aux affaires qu’elles m’avait livrées. Sa fille à Paris, l’avait aidée en faisant les courses et avec l’envoie aussi. Elle disait vouloir m’éviter le stresse de toutes ces courses. Je la remerciais sincèrement et raccrochais toute aussi surprise.
Maman : vraiment les bétés toujours dans l’excès !
Tante Ahou : elle nous a devancées cette fois ci mais on va s’attraper au mariage. J’espère qu’elle a les reins solides. Les sapes qu’on va lui servir la
Maman : le deuxième enfant, dès trois mois j’envoie moi aussi la chambre.
J’étais pliée de rire ! Ces deux femmes étaient vraiment folles.
... ... ...
J’étais sortie aujourd’hui toute seule me trouver des habits qui m’iraient avec ce gros ventre que je trimbalais devant moi. Plus rien ne m’allait maintenant dans ma garde-robe. J’étais dans le rayon lorsque j’entendais cette voix derrière moi.
« C’est pour ça que tu te caches »
Je me retournais et tombais sur Pat ’Jo. Mon sourire s’élargit. Ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas vus. Il faut dire que je n’avais pas le temps.
Moi : mon styliste préféré !
Lui : un styliste que tu as abandonné. Tu sais rien que pour toi je peux coudre des tenues pour femmes enceintes
Moi : je t’en sais capable ! Mais que fais-tu là ? Tu ne devais pas être en Angola pour ton défilé ?
Lui : en Angola ? Un défilé ? Je ne sais pas de quoi tu parles
Moi : mais Salomé est en Angola présentement pour un défilé avec toi.
Lui : ça doit être un autre styliste alors. Je n’ai pas renouvelé son contrat et nous nous sommes séparés depuis quelques mois déjà.
Moi : quoi ?
Au même moment mon téléphone vibra. Je venais de recevoir un message dans l’application WhatsApp. Il s’agissait des photos envoyées par Salomé. Elle avait mis en légende « des photos du défilé, tout se passe bien ». J’étais complètement dépassée. J’avais pourtant Pat devant moi qui m’assurait qu’il n’y avait aucun défilé de lui en Angola. Pire, Salomé ne travaillait plus pour lui. Je tombais des nues.