Chapitre 28 : tout se passera bien

Ecrit par Mayei

Chapitre 28 : tout se passera bien

 

...Violette...

 

Depuis deux semaines richard a simplement disparu de la maison. Il est sorti de la maison un matin et n’est plus revenu. J’avais beau essayé de le joindre sur son téléphone mais sans réponse. J’avais été à son bureau mais manque de bol il avait pris sa journée. La fille qui m’annonça que mon mari avait pris sa journée me regarda étrangement. Elle devait trouver cela bizarre. Comment moi la femme de richard, ne suis-je pas au courant du fait que mon mari ait prit sa journée entière ? il avait pris sa journée et devait donc se trouver à la maison alors qu’il reste introuvable. J’avais couvert mon visage de fierté et était sortie des locaux. Je n’avais même pas essayé de me rendre chez ses parents. Je connaissais sa mère. Elle et moi étions amies par le passé lorsque je lui préparais souvent les plats ou que je venais rendre visite à richard et en profiter pour laver ses habits. En ces temps-là, elle chantait mes louanges auprès de son fils. Elle lui disait souvent « cette fille est une vraie perle, ne la laisse pas s’échapper ». Richard riait et baissait la tête comme s’il était pris d’une grande honte. Les choses se gâtèrent lorsque richard commença à rouler sur l’or d’après elle. 

 

Toujours selon elle, son fils devait avoir à ses cotes une dame instruite et qui travaillait. Même lors de la dote, elle avait fait des siennes. Heureusement que mon beau père avait été là pour la remettre à sa place. Nous n’étions donc plus grandes amies, je n’allais surement pas me présenter chez elle et demander si par le plus grand des hasards son fils se trouverait là. Autant rester loin l’une de l’autre. Je n’ai parlé à personne de cette disparition. Heureusement que la maison n’est pas louée. Ce qui me chagrine le plus, ce sont les questions que me posent à chaque fois les enfants. Ils aimeraient bien savoir où est passé leur père. Hier Hugo m’avait demandé de façon innocente « quand est-ce que papa rentre de voyage ? ». Je n’avais su quoi lui répondre à part me contenter de lui sourire et le prendre dans mes bras. Aucun mensonge n’avait frôlé la barrière de me lèvres. Allaient-ils comprendre que je n’étais même pas capable de localiser leur père ? je pense qu’il est plus que temps de convoquer une réunion familiale. Il est temps pour moi de m’en aller de cette maison, très vite et très loin. 

 

En attendant je suis devant la société de Martin. Je me présentais à la réception sous l’identité de violette Amoussou. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas utilisé ce nom, le nom de mon père. Je me présentais le plus souvent sous le nom Ebrothié comme si j’en avais le droit. Je n’étais mariée nulle part pour porter légalement ce nom qui ne m’appartenait pas.

 

Elle : oh c’est vous madame ! On s’occupe de vous tout de suite

 

Apparemment Martin avait laissé des consignes. On m’avait accompagnée dans une petite salle d’attente bien décorée. Un endroit vraiment classe. 

 

Elle : Monsieur est présentement en réunion mais il ne tardera pas.  Pour patienter souhaitez-vous prendre un peu de vin, il y’a aussi du whiskey si vous le désirez.

 

Moi (souriant) : ne vous inquiétez pas pour moi. De l’eau ferra l’affaire 

 

Elle : bien madame 

 

Quelques minutes plus tard, elle revenait avec mon verre d’eau dans lequel elle avait glissé des rondelles citron. Avec la chaleur qu’il y avait dehors, boire un peu me fit beaucoup de bien. Je patientais en regardant les murs autour de moi. J’admirais les tableaux accrochés au mur. Un en particulier attira mon attention au point de me lever pour le voir de plus près. Ce tableau était en blanc et noir. Je dirais que c’était une photo. Il s’agissait d’une femme ayant les yeux fermés, et riant avec une joie palpable. Sa robe s’envolait avec le vent. Le seul mot qui se présenta à moi pour qualifier ce tableau était « liberté ». Cette fille donnait l’impression d’être libre, libre comme le vent, l’impression de ne porter aucun fardeau et de vivre sa vie comme elle le pensait. Comme j’aurais aimé être comme cette fille sur la photo ! j’avais besoin de cette liberté plus que jamais. Je voulais moi aussi rire comme elle riait sans que mon cœur me fasse un bond de peur en pensant à mon mari que j’irai encore affronter en rentrant à la maison. Il fallait que je quitte richard. Mon bonheur en dépendait et cela devenait plus que vital. Tout à coup je sentis une main froide se poser sur mon épaule. J’ouvris grand les yeux, découvrant la file de tout à l’heure, celle qui m’avait servi le verre d’eau. 

 

Elle : excusez-moi ! Je vous interpellais mais vous sembliez bien absorbée par ce tableau 

 

Moi : oh ! Je suis vraiment désolée. Excusez-moi. 

 

Elle : mais non...tout le monde s’arrête devant cette photo. Je ne sais pas elle a de particulier pour que les gens l’adorent autant. Monsieur a fini à réunion et l’envoie vous chercher. 

 

Moi : je prends mon sac et je vous suis. 

 

Je jetais un dernier coup d’œil à la photo prise par DinastyPicture, comme l’indiquait la signature, puis pris donc mon sac avant de suivre la jeune dame comme son ombre jusqu’à ce qu’on arrive devant cette porte. Elle sonna et la porte s’ouvrit d’elle-même. Elle me lança « vous pouvez y aller il vous attend ». J’étais vraiment étonnée je ne savais pas que certains bureaux disposaient de portes avec sonnerie. Je rentrais donc et Martin qui était assis sur cette chaise dans cet immense bureau de leva et vint à ma rencontre. Il posa un bisou sur ma joue et m’invita à prendre place dans ce fauteuil qu’il tira lui-même en bon gentleman. Ce genre de gestes me touchaient vraiment, ce n’était pas tous les jours que j’avais droit à cela. J’aimais le fait que pour lui ces gestes soient naturels et non occasionnels. 

 

Martin : que me vaut l’honneur de cette belle visite ?

 

Moi : cela faisait longtemps que tu n’étais pas passé à la boutique donc je me suis dit pourquoi ne pas faire le geste et venir vers toi. 

 

Martin : c’est vrai que j’ai été vraiment occupé. Dois-je en déduire que je te manquais ?

 

Moi (gênée) : euh... (fouillant dans mon sac) je t’ai apporté du jus de gingembre. Je sais que tu en raffole et j’ai aussi des...

 

Martin : pourquoi changes-tu de sujet violette ? Ma question te dérange ? Tu m’as vraiment manqué et je t’assure que dès la fin cette semaine de conseil Administratif, je me serais rué vers la boutique pour chercher à te voir. Mais si tu ne te sens pas à l’aise en partageant ce que tu ressens, je respecte et comprends ton choix.

 

Moi (baissant la tête) : tu m’as manqué aussi Martin. J’ai pris pour habitude de te voir chaque deux jours et la ça fait presqu’une semaine plein. 

 

Je n’avais pas eu le courage de le regarder dans les yeux en lui disant tout ceci. J’étais comme ça. J’avais toujours eu une certaine gêne à exprimer ce que je ressentais, surtout lorsqu’il s’agissait de sentiments amoureux...non je ne dis pas que je suis amoureuse de Martin mais juste que lui dire qu’il m’a manqué est un peu difficile pour moi. J’avais toujours la tête baissée lorsqu’il quitta son fauteuil et vint vers moi. Il était si près de moi et son parfum qui depuis m’envoûtais, fini par m’achever. Il sentait extrêmement bon. Il leva tout doucement mon visage et nos yeux se croisèrent. J’étais complètement gênée mais aussi hypnotisée par son regard si profond. Je n’avais plus l’âge de tout ça moi. Richard avait été mon seul et unique donc...j’étais complètement perdue. Je voulu baisser la tête à nouveau mais il la maintint.

 

Martin : as-tu honte de moi violette ? 

 

Moi (mentant) : non je n’ai pas honte de toi Martin. C’est plutôt cette proximité qui me dérange un peu. 

 

Martin : je meurs d’envie de t’embrasser violette. Depuis le premier jour que je t’ai vu. Après la mort de ma femme j’ai pensé que mon cœur était mort avec elle jusqu’à ce que je te rencontre ce jour là par hasard. Je suis rentré par curiosité et j’ai trouvé bien plus que ce que je cherchais. Je ne savais pas que je pouvais de nouveau tomber sous le charme d’une femme mais tu m’as démontré le contraire. Ta simplicité mais surtout ton bon cœur, ont eu raison de moi.

 

Moi : comment sais-tu que j’ai un bon cœur ? 

 

Martin : nous parlons à peu près tous les jours et je vois la façon dont tu accueilles et t’occupes de tes clients. Ce n’est pas juste du service client mais ça se sent que pour chaque client qui passe par là, compte vraiment. C’est ta nature. Même avec tes amies (souriant) surtout Nancy, elle te regarde avec beaucoup d’amour et admiration. Seule une bonne personne peut déclencher ces sentiments chez quelqu’un.

 

Moi : cette folle de Nancy ! 

 

Martin (riant) : elle me plaît bien tu sais ! 

 

Moi (changeant de sujet) : oh c’est un sentiment partagé crois moi ! au fait ! Il y a Linda qui se marie coutumièrement ce samedi. Je sais que c’est juste avec ton emploi du temps chargé mais j’aurais bien aimé que tu m’accompagnes. 

 

Martin : ce sera avec plaisir ! Laisse-moi juste l’adresse et la date. 

 

Moi : ok aussi je vais devoir te faire coudre une chemise dans le pagne de la cérémonie 

 

Martin : il n’y a pas de soucis

 

Je sortis donc mon mètre de mon sac afin de lui prendre les mesures.

 

Moi : je vais devoir te prendre les mesures !

 

Martin : mais c’est que vous êtes équipée madame 

 

Il m’arracha un sourire et je me mis à lui prendre les mesures. Je notais au fur et à mesure. Cela prit plus de temps que prévu car il n’arrêtait pas de me faire rire avec des blagues. J’aimais ça chez lui. Il était simple malgré la position de pouvoir qu’il occupait dans cette société. Dehors, tu ne saurais même pas que c’est un boss. Richard n’était rien comparé à lui mais le gros dos qu’il avait depuis qu’il était expert-comptable dans cette société ! 

 

Je finis enfin de prendre les mesures. Je retournais à mon fauteuil mais Martin me garda prisonnière dans ses bras. Il m’enlaça et nos corps étaient collés. C’était beaucoup trop intense. Il posa ses lèvres délicatement sur les miennes. Je fermais les yeux et me laissais faire. Il m’embrassa avec douceur, comme si j’étais une assiette en porcelaine inestimable qu’il n’avait pas envie de casser. C’est ainsi que je me sentais avec lui. Inestimable, comme un trésor. Je participais au baiser jusqu’à ce qu’il prenne fin et que nous nous éloignons. Il fallait que je sorte d’ici le plus vite possible tant la honte avait pris tout mon corps. 

 

Moi : je vais devoir y aller !

 

Martin : déjà ? Ne me dis pas que tu me fuis après ce bon moment !

 

Moi : non c’est juste que j’ai des courses à faire.

 

Martin : ok dans ce cas laisse-moi appeler le chauffeur pour qu’il t’accompagne dans tes courses. Et aussi j’allais oublier l’argent pour la chemise. 

 

Moi : mais non toi aussi ! Ne dérange pas le chauffeur pour moi et pour la chemise c’est moi qui te l’offre. Tu es mon invité 

 

Martin : en es-tu sûre ?

 

Moi : et certaine 

 

Martin : dans ce cas laisse-moi te raccompagner jusqu’en bas. 

 

Là encore je déclinais. Il avait insisté mais finit par abandonner l’idée. Il m’accompagna alors jusqu’à la porte de son bureau. Lorsqu’il la referma je demandais à son assistante où je pouvais voir les toilettes. Elle m’accompagna jusqu’aux fameuse toilettes au lieu de simplement me les indiquer. Après voir nettoyer la lunette convenablement, j’urinais et me nettoyais à l’aide de papier hygiénique. J’étais complètement mouillée. Ce simple baiser avait réveillé en moi des sensations que je pensais éteintes. J’étais vraiment trempée. Je me nettoyais encore et encore pour être un peu sèche et sortis de là après m’être lavée les mains. Si avec un simple baiser il provoquait autant de mouille autant rester loin de lui pour ne pas commettre une bêtise. Jusqu’à preuve du contraire je suis encore mariée traditionnellement à richard. J’imaginais de façon furtive ce qu’il pouvait me faire et un frisson parcourut mon corps tout entier. Il fallait que je range mes pensées.

 

...Linda...

 

Violette : essaie de te calmer s’il te plaît ! 

 

Moi (les larmes aux yeux) : c’est quand même abusé violette ! Ils ne pensent même pas au fait que je sois enceinte et m’éviter un stress supplémentaire.

 

Nancy : laisse tomber ! l’essentiel c’est que nous soyons là et que les Kalou sont solides. 

 

Je regarde par la fenêtre en soupirant très fort. Tout d’abord, ils ont voulu que la cérémonie se passe ici chez mon oncle. Nous sommes arrivés avec nos affaires et comme par hasard l’accès est interdit à ma mère. Elle ne peut pas monter avec moi dans la chambre pour me mettre mes vêtements comme cela devait se faire. La femme de mon père est montée sur ses grands chevaux, encouragée par les sœurs de mon père. Selon elle, c’est elle la femme de mon père et c’est encore elle qui doit faire tout avec moi. Pour ne pas créer de problème et éviter que les Kalou viennent nous trouvent en train de nous chamailler, maman a préféré s’éclipser, restant sur le banc des invités avec tante Ahou. De mon côté je ne suis pas restée silencieuse. J’ai refusé toute aide de la femme d mon père. Depuis quand elle et moi avions des rapports proches pour qu’elle me passe mes vêtements en ce jour ? je les connais c’est comme ça qu’ils font leur sorcellerie. C’est pour venir me glisser les trucs sur le ventre pour faire mal à mon enfant. Qu’elle attende que ses enfants de marient à leur tour pour les habiller.  Pour finir violette et Nancy étaient montées dans la chambre avec moi pour m’aider. Elles s’occupaient bien de moi. 

 

Les Kalou sont arrivés depuis longtemps et vous ne me croirez pas si je vous dis que depuis plus de trois heures, ils sont encore en pleins pourparlers. Salomé est restée en bas afin de nous avertir de tout ce qui se passait la bas. Et figurez-vous que monsieur Akoto, mon cher oncle déclare que la dote n’est pas suffisante. Salomé a pourtant dit qu’ils ont envoyé le nécessaire et même plus avec la somme de deux millions. C’est largement suffisant pour les 40 molles maxi qu’on exige habituellement de façon symbolique. Il paraît que tout le monde a contribué à mon éducation et qu’il fallait dédommager chacun. J’ai cru m’évanouir en entendant Salomé me dire ces bêtises. 

 

Je me retourne lorsque la porte s’ouvre et que Salomé rentre dans la chambre.

 

Moi (la suppliant du regard) : dis-moi qu’il y a une bonne nouvelle s’il te plaît !

 

Salomé : oh oui ! Ils sont finalement tombés d’accord ! 

 

Violette : tu vois ! Je t’avais dit !

 

Soulagée je m’assis sur le lit en regardant dans le vide. Ces gens veulent en finir avec moi mais ça ne sera pas aujourd’hui. D’ailleurs cela ne sera jamais.

 

Salomé : Kalou a ajouté trois millions sur les deux millions déjà trembler hein. 

 

Nancy : tu veux dire cinq millions au total ?

 

Violette : quoi ???? Mais c’est de l’arnaque

 

Moi (indifférente) : depuis que je parlais vous pensiez que j’exagérais. Ces gens sont des vautours et n’ont même pas honte. Tous les moyens sont bons afin qu’ils puissent se faire des sous. Je suis sûre qu’ils ont su de quelle famille venait Nath alors ils ont tout mis en œuvre pour que la cérémonie se passe ici pour mieux s’imposer. Je les connais ces types. 

 

La sœur de mon père, Agathe, avec son visage aussi laid se présenta afin de me faire descendre et retrouver tout le monde. Je devais être la plus heureuse en ce jour mais j’avais hâte que toute cette cérémonie prenne fin. Je suivis Agathe et les filles étaient derrière. Je ne me préoccupais pas de tous ces chichis qu’ils faisaient. Seul le moment où l’on me donna enfin à Nath compta. Je m’assis près de lui et il me prit la main. À ce moment-là, je sentis tout le stress quitter mon corps peu à peu.

 

Nath : je te sens nerveuse !

 

Moi : j’ai hâte de quitter cette maison ! Au fait je suis désolée pour l’arnaque dont tu as été victime 

 

Nath : s’il fallait que je mette encore plus pour être avec toi, je l’aurais fait. Être avec toi est tout ce qu’il y a d’inestimable. 

 

Moi : hum, mon mari est un beau parleur

 

Nath (me chuchotant à l’oreille) : et j’ai plusieurs cordes à mon arc, si tu vois de quoi je veux parler 

 

Je souris en le tapotant. La musique allait bon train. J’affichais un air de contentement et un sourire de circonstance lorsqu’on me souriait. Le seul moment où je ne fis pas semblant a été lorsque ma mère vint vers moi. Là j’étais soulagée de la voir. La mère de Nath aussi m’avait prise dans ses bras pour me souhaiter la bienvenue dans leur famille de façon officielle. Je répartis près de Nath. Il ne cessait de me regarder avec tout l’amour du monde comme si j’étais la huitième merveille du monde. Nous parlions de tout et de rien lorsque mon père posa sa main sur mon épaule. J’eus un mouvement brusque de recul. 

 

Papa : c’est juste moi ! 

 

Moi : ok !

 

Papa : mon fils je peux te l’emprunter une seconde ?

 

Nath : bien sûr ! 

 

J’étais prête à ouvrir la bouche et refuser de le suivre mais le regard de Nath m’en dissuada sur le champ. Il me demandait dans son regard de me plier et de le suivre. J’allais donc avec monsieur mon père jusqu’à ce qu’il ferme la porte de cette pièce qui servait de bureau. 

 

Moi : tonton Akoto a accepté de te donner son bureau pour que tu me parle à moi Linda ?

 

Papa : ne dis pas de bêtises ! Pourquoi as-tu toute cette haine en toi lorsqu’il s’agit de moi et de mes parents. 

 

Moi : c’est pour ça que tu as demandé que je te suive ?

 

Papa : Linda...

 

Moi : non ! Je t’arrête tout de suite. Comment oses-tu te présenter…me demander de te suivre pour me poser une question dont tu connais parfaitement la réponse. Si tu ne m’avais pas abandonnée comme si je n’étais pas ton enfant, nous n’en serions pas là. Tu as fait ton choix depuis très longtemps. On sait qui sont tes enfants. C’est seulement quand tu as su que je me mariais que je suis de nouveau devenue ta fille afin que tu puisses toucher à ma dote.  

 

Papa : ne raconte pas de sottises ! Tu ne sais pas tout ce qui s’est passé ! ta mère...

 

Moi : ce qui se passait entre maman et toi ne devait en aucun cas rejaillir sur moi. Lorsqu’on divorce d’une femme, divorce-t-on de son enfant ? j’étais ta fille, j’étais si vulnérable. Ou étais-tu quand on devait maman et moi se serrer la ceinture parce qu’elle n’avait pas de sous pour la scolarité ? Je dois toute ma réussite à maman. Tu es mon père, je ne le nie pas mais plus tu es loin, plus vous êtes loin t’es parents et toi, mieux je me sentirai. (Me levant) je crois qu’on s’est tout dit.

 

Je ne me laissais pas attendrir par la mine qu’il affichait. Nous traînions quelques temps jusqu’à ce que quelques invités commencent à s’en aller. Je du supplier Nath afin que nous nous en allions. Il traina un peu en prétextant dire au revoir à quelques parents. D’ailleurs il me força à en faire de même. En tout cas en sortant de la, le stresse m’avait quitté pour de bon. Nath roula jusqu’à chez nous. 

 

Alors que nous étions couchés, dans le lit, complètement lessivés, je pensais profondément à Salomé. Surtout à ce que m’avait dit pat. Je me tournais donc en faisant face à Nath.

 

Moi : chéri ?

 

Nath : oui mon commandant ?

 

Moi : j’ai une question à te poser.

 

Nath : je t’écoute 

 

Moi : si tu avais un ami et que tu apprenais quelque chose de stupéfiant à propos de cet ami, que ferais-tu ?

 

Nath : je ne comprends pas. 

 

Moi (me relevant) : imagine un instant que Liam te dise qu’il travaille pour une société et le patron de cette société en question te dis que Liam n’y travaille pas. Que feras-tu ?

 

Nath ; je pense que dans une amitié la sincérité prévaut. J’essaierai de parler avec lui d’abord et voir ce qu’il me dit. Je prendrai en considération ce qu’il me dira en oubliant l’autre. Souvent l’ami en question n’est pas prêt à nous affronter. Peut-être qu’il se sent gêné et à besoin de temps pour en parler. 

 

Moi : je vois ! 

 

Nath : viens la madame Kalou 

 

Je me blottis contre lui et pensais à tout ça. Les filles devaient venir ici demain pour que nous prenions le repas ensemble à midi. J’allais en profiter pour poser la question à Salomé. J’espère que la présence des filles ne la dérangera pas. Je trouverai la bonne formule pour lui poser la question. 

 

... ... ...

 

J’avais envie d’embrasser ma mère et tante Ahou. Elles avaient tout fait pendant que je dormais et étais incapable de me lever du lit. Ce repas était un peu comme notre moment à nous puisque les Akoto se sont imposés hier nous empêchant de faire quoi que ce soit. Les filles allaient bientôt arriver donc je m’assis tranquillement à la table. À dire vrai je commençais à avoir énormément faim. 

 

Maman : tu as faim ?

 

Moi : oh non !

 

Maman : je vois comment tu regardes les plats là 

 

Moi : je n’ai pas faim maman. J’attends juste mes amies 

 

Nancy (se montrant) : et nous sommes là 

 

Tante Ahou : vous allez toutes faire des garçons alors ! 

 

Nancy : Amen ! Je prends 

 

Moi : asseyez-vous on va manger 

 

Maman : tu n’avais pas dit que tu n’avais pas faim ? Où est Nath ?

 

Nath : je suis la maman ! 

 

Pendant un bon moment je me concentrais sur la nourriture. C’était seulement ça qui m’intéressait. Après je pourrai faire la causette avec les filles. Je dégustais donc avec grand appétit cette sauce claire avec les pattes de bœufs. Je mangeais avec mes mains pour mieux savourer. Nath ne cessait pas de me taquiner. Après le repas, je pris avec moi une grosse bouteille de Fanta orange et m’assis à même le sol au salon. Nancy m’imita et se coucha complètement tandis que violette et Salomé restaient bien assises dans les fauteuils. Maman et tante Ahou s’étaient enfermées dans leur chambre. 

 

Nath : je pense être de trop...je file chez Liam 

 

Moi : d’accord chef. Passe lui le bonsoir et merci aussi pour sa présence hier. 

 

Il se baissa, m’embrassa puis s’en alla 

 

Le sommeil commençait à se faire sentir et je voyais les filles somnoler. Il fallait pourtant que je pose la question à Salomé. 

 

Moi : Salomé comment va pat ?

 

Salomé : il ça très bien...vous n’êtes pas en contact ?

 

Moi : ça fait un bon bout de temps que je ne suis pas allée le voir, avec la grossesse et tout tu vois !

 

Salomé : si si ! 

 

Moi : vous êtes allés ensemble en Angola ? Je ne l’ai pas vu sur les photos que tu nous as envoyées dans le groupe. 

 

Salomé : oui il faisait partie du convoi. On a quitté Abidjan ensemble. On a clôturé le défilé ensemble donc pas le temps de le prendre en photo à ce moment. 

 

Moi : ah oui je vois ! 

 

Salomé : nous repartons encore ce lundi…demain quoi !

 

Violette : et c’est maintenant que tu le dis ?

 

Nancy : hummm Magellan ! C’est pour ou cette fois ?

 

Salomé : Malabo

 

Violette : prends-moi avec toi ! J’ai toujours voulu découvrir cette ville, le pays même tu sais !

 

Nancy : krkrkrkr tu n’as qu’à glisser cette information dans la conversation avec tonton martin et tu verras que dès demain tu y seras. 

 

Violette : laisse-moi tranquille 

 

Linda : mais c’est vrai que tonton Martin est hot hein. J’ai pu le voir hier

 

Violette : heureusement que Nath est sorti. Il aurait annulé les fiançailles en entendant ça

 

Pendant que les filles riaient, je regardais Salomé alors qu’elle ne me voyait pas. Elle avait sans trembler, affirmé avoir fait le déplacement avec pat. Pourtant j’avais eu ce dernier sous mes yeux. Pourtant il m’avait raconté tout autre chose. Pourquoi avait-elle décidé de nous mentir.  Comment faisait-elle tous ces voyages si elle ne travaillait plus pour Pat ? Avait-elle trouvé une autre maison de mannequin et ne trouvait pas le bon moyen de me le dire puisque c’était moi qui l’avait mise en relation avec Pat. Ça doit forcément être ça. J’espère en tout cas que ces ça. Comme Nath l’a dit, je ne forcerai rien. Elle parlera d’elle même si jamais elle en ressent le besoin ou si jamais elle se sent prête.

 

...Salomé...

 

Je suis au volant de ma voiture mais n’arrive pourtant pas à me sortir cette conversation que j’ai eu avec Linda de la tête. Pendant un bref moment je pensais qu’elle savait quelque chose. Elle insistait avec ses questions mais telle que je connaissais Linda, elle était vraiment directe et ne serait pas passée par quatre chemins pour me mettre à nu. Je roulais donc jusqu’à maison, ma vie avait carrément changé. Je ne pensais pas vivre ainsi, cela avait été difficile dans les débuts mais je m’y fais maintenant en plus ça paie bien. Je trouvais Georges devant ses cahiers encore une fois. Il ne se reposait donc jamais ? Je lui fis in bisous sur le front 

 

Georges : comment a été le déjeuner ?

 

Moi : tu saurais si tu étais venu avec moi 

 

Georges : j’ai été avec toi hier. Aujourd’hui j’allais être en retard dans mes révisions. 

 

Moi : l’étudiant noir de Soweto 

 

Georges : c’est ça moque-toi de moi 

 

Moi : mais non ! Je ne me moque pas...je suis juste très fière de toi. J’aurais aimé faire comme toi tu sais ! 

 

Georges : mais tu peux toujours. Tu peux suivre les cours du soir ou encore décider d’une formation que tu aimerais suivre. Un peu comme ce qu’avait commencé amandine !

 

Moi : ne me parles pas de celle-là s’il te plaît. A mon âge c’est difficile d’assimiler certaines choses. Puis je me plais bien dans mon boulot de mannequin. Ça me permet de voyager tout le temps (lui tapant la tête) et ça me permet de te rapporter pleins de cadeaux.

 

Georges : tu peux tout aussi songer à une formation d’hôtesse de l’air. Tu voyageras tout autant.

 

Moi : j’y vais monsieur ! Je dois faire ma valise. Mon vol est à 10 heures demain. Je laisserai l’argent comme on fait d’habitude 

 

Georges : ça marche !

 

Je rejoignais ma chambre en riant et remuant la tête. Une formation d’hôtesse de l’air. Ce garçon que j’appelle mon frère veut vraiment que je fasse ça ? Je sortis ma valise et mis ce dont j’avais besoin à l’intérieur. J’aimais bien faire mes affaires la veille, ainsi je n’oubliais rien du tout. Je mis avec soin les sous-vêtements que je m’étais achetés récemment. Je vérifiais ensuite que mon passeport et mon billet d’avion étaient bien en place. Je les mettais en plein évidence pour ne pas les rater demain. Une fois tout prêt, je mis ma valise à l’entrée de la chambre et filais sous la douche. 

 

J’en ressortis, la batterie rechargée. Je me rappelais qu’il fallait que j’appelle Maude. Une fois habillée et sous les draps, je pris mon téléphone et cherchais le numéro de Maude dans le répertoire et finis par le trouver. 

 

Maude : mademoiselle Gnahoré ?

 

Moi : c’est comment Maude ? Prête pour demain ?

 

Maude : plus que prête et toi ?

 

Moi : pareil mais dis-moi, tu as eu plus d’informations sur eux ?

 

Maude : non ! Pourtant j’ai vraiment essayé. Je n’ai rien eu 

 

Moi : ça m’inquiète ça ! Je n’ai pas envie de vivre une mauvaise expérience comme la fois passée. Tu t’en souviens ?

 

Maude : à qui poses tu la question ? bien sûr que je me rappelle et ce dans les moindres détails. Mais ne t’inquiète pas. On ne peut pas vivre la même chose deux fois. Tout se passera bien. 

 

Moi : ok ! On se dit à demain alors !

 

Maude : à demain bisous 

 

J’avais le ventre bien rempli en quittant chez Linda donc pas besoin de chercher de quoi manger pour ce soir. Je restais sous les draps à chercher le sommeil. Le jour me trouva après avoir dormi seulement quatre heures. Je ne savais pas pourquoi mais je n’étais pas tranquille aujourd’hui. Je savais que quelque chose clochait mais ne parvenait pourtant pas à mettre le doigt dessus. C’était comme si mon sixième sens essayait de m’avertir de quelque chose mais rien de bien particulier ne se dessinait sous les yeux. 

 

Je quittais donc la maison en laissant l’enveloppe pour la semaine sur le lit de Georges. J’arrivais à l’aéroport et laissais ma voiture au parking. Je mis la clé dans mon sac et tirais ma valise avec moi. Après le control on m’escorta jusqu’au salon présidentiel où je trouvais Maude qui avait déjà entamé un verre de champagne. 

 

Maude : enfin tu es la ! Serveur ! Rapportez un verre de champagne pour mon amie s’il vous plaît. 

 

Moi (m’asseyant) : tu ne perds pas le temps hein 

 

Maude ; j’aime cette vie et j’en profite autant que je le peux 

 

Moi : je vois vraiment ça ! 

 

Je portais à mes lèvres le verre de champagne qu’on venait de me tendre. Moi aussi j’aimais cette vie. Tout ce luxe qui y était rattaché. Au moment d’embarquer, ce sentiment refit surface mais s’envola très vite, en voyant les sièges de cette première classe de CEIBA. Je m’envolais pour Malabo et tout allait bien se passer comme d’habitude.


 
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