Chapitre 27: La face cachée de Cynthia
Ecrit par MTB
Le
lundi, Moraine n’était pas venue au service car elle avait demandé une
permission. Ce n’était donc que le mardi que nous nous sommes croisés dans le
couloir.
-
Bonjour Moraine,
-
Bonjour Charles.
Comment vas-tu ?
-
Il faut qu’on
parle.
-
J’ai l’impression
que je t’ai trop manquée.
-
Parce que ?
-
Tu es pressée de
me parler sans même prendre la peine de répondre à ma question. En tout cas,
moi je vais bien.
-
Excuse-moi, je
vais un peu bien. Et j’ai besoin de parler avec toi. C’est très important pour
moi.
-
Ok. Mais
laisse-moi m’installer et traiter les dossiers restés en standby et je te
rejoins. On se retrouve où ?
-
Je te laisse
choisir. Mais s’il te plait, ne me fais pas faux bond.
-
Tu peux compter
sur moi. En plus, qui pourrait te poser un lapin ?
-
Des gens qui me
font croire qu’ils m’aiment.
-
A bientôt Charles.
J’étais
impatient dans mon bureau et je n’étais pas vraiment engagé dans tout ce que je
faisais. Le cadran de ma montre pouvait même témoigner de comment je
l’observais presque chaque minute. Il m’arrivait de sortir de mon bureau, et
passer dans l’aller pour aller demander à Olivier à l’autre bout du couloir
comment il avait passé le week-end juste pour me déstresser au point qu’Olivier
me proposa l’aide d’un psychologue. L’amour rend aveugle dit-on mais le temps
rend fou quand on ne sait pas être patient. Lorsqu’il sonna dix-sept heures et
vingt minutes, Moraine fit son apparition. Je ne m’étais même pas rendu compte
qu’elle avait toqué à la porte deux fois avant de s’engouffrer dans mon
bureau.
-
Charles !
Aucune
réponse de ma part.
-
Charles ?
Puis
elle donna un coup sec sur la table. Ce qui eut pour effet de me voir sursauter
comme si je somnolais et que je venais de me faire prendre par mon patron.
-
Oh ! Désolé.
Tu étais là depuis ?
-
Assez pour
remarquer que tu réagis comme un mort vivant.
-
J’ai l’air si
abattu à force de penser à des questions auxquelles je ne trouve pas de
réponse.
-
Tu commences par
me faire flipper. Que se passe-t-il ?
-
Bref, allons droit
au but. Tu te rappelles de la fois passée quand je te raccompagnais après les
crêpes ?
-
Il s’est passé un
truc ?
-
Au niveau du
portail, nous avions croisé Elvire.
-
Ah la fiancée de
mon frère ? Une vraie folle celle-là selon ce que mon frère me raconte sur
elle.
-
Il se passe quoi
entre vous ?
-
Là, je pense que
l’endroit n’est pas bien choisi. Et si on en discutait hors du bureau ?
-
C’est comme tu
voudras.
-
Retrouve-moi à
Best Burger ca soir autour de vingt-heures.
-
Ok. Ça marche.
-
Charles ?
-
Oui ?
-
Non, laisse
tomber. Ce n’est pas grave.
Je
n’aimais pas du tout quand les filles ont cette expression. Généralement tu les
vois réagir de cette façon quand elles s’attendent à un truc banal de ta part
et que tu passes à côté. J’ai sûrement loupé quelque chose. Cependant, je
n’allais pas me torturer d’avantage. Plus simple, j’avais décidé de trouver un
compliment à lui faire le soir. Sûrement que la clé de son humeur se trouverait
là-bas.
J’étais
à l’heure avec un bouquet de fleurs achetées chez le marchand non loin des
bureaux au centre-ville. Le bouquet était posé sur la table et je le li tendis
quand elle arriva en présentant mes excuses.
-
Moraine, laisse-moi
te présenter mes excuses pour tout à l’heure. Je n’avais pas remarqué que tu
avais fait de nouvelles tresses. Elles te vont à ravir.
-
Il était temps que
tu fasses la remarque. Dire que j’avais passé le week-end à me rendre belle
pour toi et ce sont les autres qui ont passé la journée à me complimenter.
-
J’avoue que
j’avais la tête ailleurs. D’ailleurs cette journée est à oublier.
-
Alors qu’est-ce
qu’il y a de si grave avec Elvire pour que tu ne puisses même plus me faire les
yeux doux.
-
Elle avait failli t’agresser
la fois passée. Il se passe quoi entre vous ?
-
C’est une histoire
que moi-même je ne comprends plus. Je n’y suis pour rien je t’assure. C’est
entre elle et mon frère.
-
Il se passe quoi
entre elle et ton frère ?
-
Elle m’accuse de
vouloir les séparer. Mais moi je n’y suis pour rien.
-
Les séparer
comment ?
Je
crois que maintenant je peux comprendre comment les femmes raisonnent quand
elles te cachent quelque chose. Comment ne pouvait-elle pas répondre directement
à une question aussi facile ? Elle tournait autour du pot et donnait des
réponses énervantes à mon goût. Ce qui m’obligeait à poser davantage de
questions. Heureusement qu’elle répondait au moins.
-
Il parait que mon
frère sort avec Cynthia.
-
Cynthia ?
Quelle Cynthia ?
-
Ta petite amie.
-
Quoi ? Tu
veux me dire que ton frère sort avec ma petite amie et tu ne m’as rien
dit ?
à suivre...