Chapitre 28
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 28
****Chidi****
Cette dispute tombe vraiment au mauvais moment. Je voyage demain, on se dispute aujourd'hui, ce n'est vraiment pas le bon moment.
En fait, je ne sais pas comment elle voit la situation. Je ne sais pas si elle voit que je suis égoïste mais ce n'est vraiment pas le cas.
Je ne veux pas qu'elle porte son attention ailleurs que sur notre fils. Il a à peine un mois et quelques jours, elle devrait pourtant être occupé par lui et non par ce qui se passe au travail.
Je sais que je travaille, que je me déplace un peu trop en ce moment mais j'ai pas tellement de choix et puis, on ne peut pas rester tous les deux à la maison aussi. Il faut que l'un d'entre nous travaille.
Là, c'est Narcisse qui a appelé m'énerve. On était bien, il n'y avait aucune tension. Il a fallu son appel pour venir déranger notre atmosphère.
Pffff!!
Je ne veux vraiment pas qu'elle se concentre à nouveau sur son travail, pas maintenant. Ce n'est pas que je l'empêche de travailler, ça n'a jamais été un souci dans notre couple. J'ai toujours su et elle m'a toujours fait comprendre qu'elle fait partie des femmes indépendantes et épanouies de par leur travail, qu'elle ne compte pas sur un homme et ça n'a jamais été un problème. C'est juste que, ce n'est pas le moment en fait. Déjà que ce travail je lui ai demandé depuis longtemps de le laisser vu que elle a d'autres choses à ailleurs mais elle n'est jamais voulu, elle préfère gérer les deux en même temps. Sauf que entreprendre et travailler à la botte de quelqu'un ça ne va pas toujours ensemble.
Peut-être que je parle mal mais je ne sais vraiment pas quoi faire pour qu'elle comprenne ce que j'essaie de lui dire.
La vérité c'est que je ne veux rien qui puisse nous distraire de notre fils. On a tant voulu ça, on a tant voulu vivre ce bonheur d'être parents et maintenant que c'est la pourquoi autre chose ?
En fait je.... je... Je ne sais pas.
J'ai attendu quelques bonnes minutes avant d'aller la chercher. Je savais où la trouver donc je suis directement aller dans la chambre Godwin mais je l'ai trouvé endormie. Je suis donc retourné dans la chambre, je me suis remis au travail avant d'arrêter plus tard pour apprêter mon sac.
Je voyage demain.
Vu que j'avais reporté ma réunion avec mes contacts des États-Unis il faut maintenant que j'y aille. Gaston aussi, on se retrouvera là-bas et c'est à pour quelques jours.
C'est tout ça là aussi qui vient accentuer la dispute, le fait que moi je travaille.
Maman est rentrée au Nigeria donc Cécile va devoir rester toute seule avec l'enfant.
J'ai demandé à maman de rentrer parce que je voulais rester uniquement avec ma femme et mon fils mais c'était sans oublier ce voyage. Je vais donc demander à ma belle-mère de faire des tours juste le temps de voyage et après, je vais pouvoir à mon tour de profiter d'eux.
J'ai entendu Godwin pleurer donc je sais que Cécile ne dort plus, elle ne veut juste pas me voir et préfère rester dans la chambre.
Je suis donc allé en cuisine faire quelque chose pour dîner puis, Ik m'a appelé.
En réalité c'était maman, elle est passée par le téléphone de Ik parce que le sien est éteint mais elle me l'a passé après.
Ik : Tu sais si Gaston est déjà là-bas ?
Moi : Il prend le vol tout à l'heure.
Ik : D'accord. Cécile, j'espère que là tu ne laisses pas encore une tonne d'instructions ?
Moi : On s'est disputé tout à l'heure donc là, elle est dans son coin avec ton fils et moi je suis seul à la cuisine.
Ik : Et qu'elle est cette dispute qui fait en sorte que vous soyez fâchés jusqu'à maintenant ?
Moi : Le travail.
Ik : Chidi... Chidi... pas encore !
Moi : Tu trouves aussi que j'exagère ?
Ik : Avant que je ne te donne mon avis dis-moi d'abord ce qui s'est passé.
Je lui ai dit en détail ce qui s'est passé, de l'appel à la dispute.
Ik : Mais pourquoi tu ne l'aide pas ? Je pense quand même que si tu aurais dit un truc du genre '' je ne veux pas que tu sois totalement concentrée sur ton travail donc je vais t'aider mais cela à mon retour '' , elle aurait accepté.
Moi : Mais tu sais que je suis fatigué de ce boulot là, qu'elle travaille pour quelqu'un. Je ne veux pas de ça.
Ik : Avant que tu ne travailles pour toi-même, ne travaillais tu pas pour quelqu'un ? Tu sais c'est quoi l'enjeu de ce projet qu'elle est en train de faire contre cet imbécile et te connaissant, je sais que tu serais très fier de voir que ta femme a été choisie pour diriger cette entreprise. La façon dont elle se serait battue, on sait tous que ta femme représente tes galons donc je sais qu'après ça tu en auras encore plus.
Moi ( souriant ) : Qu'est-ce que tu racontes ?
Ik : Oui mon frère, on sait que tu aimes ça.
Moi : Mais je ne veux pas qu'elle soit concentrée sur ça, je ne veux pas qu'elle retourne travailler.
Ik : Petit frère, ta femme ne t'a pas dit qu'elle veut retourner dans les locaux de l'entreprise. Elle t'a demandé la permission de pouvoir avancer sur son projet depuis la maison, ce qui lui permettrait d'avoir un œil sur le petit.
Moi : Je sais mais...
Ik : Mais je sais c'est quoi le véritable problème. Tu as peur Chidi.
Moi : Peur? Pourquoi aurais-je donc peur ?
Ik : Tu as peur parce que tu n'es pas certain de la santé de votre fils, par rapport à ce que vous avez déjà vécu.
Moi : Mais non, les médecins ont dit qu'il va très bien donc il n'y a pas de quoi s'inquiéter.
Ik : Tu ne peux pas me cacher ça, à toi peut-être tu peux essayer mais moi je le vois très clairement et je sais que c'est ça.
Moi : Il n'a qu'un mois Ik...
Ik : Écoutes, être mère n'empêche pas à une femme de travailler. Quand elle était enceinte tu as refusé qu'elle travaille et elle a écouté, tu as refusé qu'elle fasse quelque chose et elle t'a écouté aussi. Là, on a juste l'impression que tu fais un peu l'égoïste et surtout que toi tu travailles et que tu te déplace même. Cela voudrait dire que le fait que tu te déplace signifie que tu n'as pas ton attention portée sur ton fils ?
Moi : Non bien sûr que non, il a toute mon attention c'est juste que...
Ik : Tu peux très bien travailler et toujours avoir ton fils en tête. C'est pareil pour elle, c'est pour cela qu'elle t'a demandé la permission de travailler à la maison. Maintenant, concernant le fait que le petit n'a qu'un mois, c'est légitime que tu refuses qu'elle le fasse. Toutefois, tu étais là quand l'autre l'a a appelé et tu as entendu toute la discussion. Tu sais aussi très bien à quel point elle tient à ce projet. À cet effet, même si tu n'es pas d'accord avec ce travail qu'elle a, tu dois être capable de faire des concessions. Je te promets que si tu lui aurais dit que tu vas l'aider mais à ton retour, elle aurait accepté. Tu aurais pu lui dire que tu l'aiderais dans la présentation, elle n'aurait pas discuter. C'est ta femme, même quand tu refuses qu'elle fasse quelque chose charme la dans tes mots, place de bons mots et ça ne fera aucune tension. Tu as toujours été brutal dans ça, d'où vos disputes.
Moi : ...
Ik : Et puis, pour cela aussi il faut que tu lui dises réellement ce qui te tracasse pour qu'elle comprenne et même pour qu'elle te rassure aussi. D'accord ?
Moi : D'accord !
Ik : Là, tu vas voyager dans cette atmosphère et ça va vous déranger tous les deux mais vous N'avez malheureusement pas le temps de bien en discuter. Toutefois, essaies de la calmer... Je t'aurais dit fais lui l'amour mais je ne pense pas que vous ayez déjà le droit ( rire ).
Moi : Nos mamans sont là pour nous le répéter, ne t'y mets pas.
Ik ( rigolant ) : Je te taquine... Séduis ta femme petit.
****Cécile****
Je ne sais même pas à quel moment je me suis endormie, c'est Godwin qui m'a réveillé.
Je me suis donc levée pour m'occuper de lui, le changer puis je suis restée dans sa chambre avec lui parce que je ne veux pas voir son père.
Moi ( discutant avec Godwin ) : Tu sais, maman et papa se sont un peu disputés tout à l'heure. Maman comprend ce que papa a dit mais papa il est un peu égoïste. Rien, je dis bien rien ne pourrait volontairement m'empêcher de m'occuper de toi. Tu sais pourquoi ? Parce que ( bisou sur la bouche ) ... parce que tu es le petit prince de ma vie.
Il s'est mis à grimacer en poussant un petit cri.
Moi ( amusée ) : Ah mais oui, pourquoi tu boudes ? Toi, tu es mon prince et papa c'est le roi. Tu ne peux pas bouger pour ça, tu ne peux pas prendre sa place. La reine et le roi ont fait un prince et c'est toi ce prince donc 'e grimace pas avec maman d'accord ?
Il plie sa bouche, signe qu'il veut pleurer.
Moi ( le portant ) : Mais non mon amour, ne pleure pas. Écoute bien ce que maman va te dire, ce n'est pas parce que tu es le prince et que papa est le roi que je ne t'aime pas. Ton papa je l'aime, mais toi je t'aime encore plus...D'accord ? Après cette longue attente, crois-moi que on est très amoureux de toi.
Chidi : Ça, tu l'as dit.
Je me retourne, je ne l'ai pas entendu arriver.
Chidi ( venant vers nous ) : Faites comme si je n'étais pas là, continuez votre discussion mère et fils.
Moi : Tu peux le prendre si tu veux.
Chidi : Tu as duré dans cette chambre mon amour, il est déjà 20h. Tu veux bien venir rester avec moi s'il te plaît, venir dîner ? J'ai fait quelque chose à dîner aussi.
Moi : Chidi qu'est-ce que tu es allé faire dans ma cuisine ? Je suppose que tu as laissé tout un bazar là-bas.
Chidi ( haussant les épaules ) : ...
Je prends Godwin et sors de la chambre, Chidi me suit derrière.
Arrivée au salon, j'ai vu la table dressée.
Avec leur mère, Chidi et Ik ont grandi dans une famille où les hommes ne font rien donc je ne vois pas ce qu'il a bien pu cuisiner là.
C'est encore moi qui le force quelques fois à venir voir ce que je fais quand je cuisine ou fais le ménage.
J'ouvre les plats et vois un plat de rognons avec un plat de riz, bananes. Ça ressemble à quelque chose mais est-ce que c'est bon ?
Moi : C'est toi qui a cuisiné ça ( le regardant ) ?
Chidi ( soutenant mon regard ) : Oui.
Je détourne le regard et je vais à la cuisine.
Quand j'ai ouvert la porte, c'est tout le désordre qu'il a laissé qui m'a accueilli.
J'entre et regarde de plus prêt...
Moi : Chidi ma cuisine !
Chidi ( comme un gamin ) : Désolé.
Moi : Pourquoi ne pas avoir réchauffer ce que j'ai mis de côté simplement ?
Chidi : Je voulais te faire plaisir et apaiser les tensions entre nous.
Je le regarde sans rien dire.
Du vrai bordel dans la cuisine mais au fond, ça me fait plaisir l'initiative.
Moi : Tiens le un instant ( lui donnant Godwin ). Tu peux aller au salon avec lui, je vais nettoyer ici.
Chidi : Non, on reste ici.
Je me suis mise à nettoyer et ranger où il est passé puis nous sommes retournés au salon, on s'est mis à table.
Moi : Il faut le poser maintenant.
Chidi : Non, il reste à table avec nous s'il te plaît.
Je ne réponds pas, ouvres les plats et le regarde.
Moi : Qu'est-ce que tu veux me faire manger là ?
Chidi : Les rognons, j'ai fait comme tu m'as montré la dernière fois. Goûte, je pense que c'est bon comme tu fais souvent.
Moi : Tu penses ?
Chidi : ...
Je le sers puis me sers aussi avec un peu de riz et un peu de banane puis goûte le tout.
Chidi : Alors ?
Moi : Le riz est un peu dur encore mais le reste est bien fait, c'est bon.
Chidi : Ah !! Tu as entendu mon fils ? Ton père est un chef cuistot.
Moi ( rigolant ) : Chef Cuistot ? C'est ça !
Chidi : Attends, un jour je vais te dépasser et cuisiner mieux que toi.
Moi ( rire ) : Tu peux toujours courir monsieur.
Chidi : Pitié dis moi que tu m'aimes ?
Moi : Non, je ne t'aime pas.
Chidi : Tu es sûre de ça ?
Moi : J'aime un autre homme maintenant.
Chidi : Au point de me délaisser ? Il a volé tout ton amour à ce point ?
Moi : Oui. Il faut me prouver que tu es à la hauteur de me amour pour que je te le redonne.
Chidi : Ah oui ? Lève toi un instant.
Je me lève et lui aussi, il se rapproche de moi.
Chidi : Je te l'aurais montré mais on doit malheureusement attendre encore un peu mais sache que moi, je t'aime Cécile. Je t'aime et j'aime notre fils, notre famille.
Il m'énerve !
J'étais en colère il y'a quelques instants mais il connait comment me faire flancher.