CHAPITRE 28: À MALIN, SON SUPÉRIEUR.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 28 : À MALIN, SON SUPÉRIEUR.

**ALEX IKENA**

Je sors de ce restaurant à pas pressés et je vais monter dans ma voiture pour me rendre au boulot, je n’écoute pas les interpellations du chef car je dois parler avec Loyd avant qu’il ne parle à la hiérarchie. Je suis assez énervé car mon plan tombe une fois de plus à l’eau. Je ne comprends pas comment il fait pour que tout ce que je fais se retourne contre moi. J’ai l’impression que c’est un véritable sorcier ce Loyd, je le jure. Depuis la sortie en boîte de nuit, il a pris ses distances sans aucune raison apparente. Je me suis demandé si Rebecca avait rapporté les propos que j’avais dit sur lui ce jour quand nous étions aux toilettes car je ne comprenais pas son attitude. Ce jour je l’avais fait en espérant semer le doute dans son esprit histoire de mettre un peu de confusion qui m’aurait ouvert une brèche avec elle mais cela n’a rien donné et avec du recul je me suis rendu compte que je n’aurais pas dû le faire car si elle le répétait, il pourrait se méfier. Son attitude après m’avait fait pensé que c’était le cas mais après avoir discuté avec lui il y a deux jours, il m’a fait comprendre que non qu’il est juste occupé par elle. En dehors du fait qu’il n’a plus de temps pour qui que ce soit et quoique ce soit, il n’a rien dit, j’ai donc conclu qu’elle ne l’avait pas fait. Toutefois c’était vraiment imprudent de ma part de parler de la sorte de lui avec elle, comme le fait que j’aille tout à l’heure me montrer à elle. Depuis le début de cette semaine, il a lancé les bilans pré annuel avec nous et l’équipe du Gabon histoire d’avoir une vision d’ensemble sur les deux boites. En fin de semaine, il parlera avec les dirigeants des deux boîtes avant de lancer les réunions avec les boîtes d’Afrique du Sud et de la Chine. Lundi il a fait une petite réunion avec nous pour nous donner le programme et cela a commencé hier. J’ai fait exprès de me pointer en retard mais je ne m’attendais pas à ce qu’il réagisse ainsi en me déniant presque le droit de m’exprimer pour non seulement justifier mon retard et la possibilité de parler à l’équipe pour les motiver comme j’avais pour habitude de le faire en son absence. J’ai eu l’impression de ne pas compter et cela m’a tellement saoulé que j’ai décidé que je n’irais pas aujourd’hui pour le faire chier, lui faire perdre du temps et lui faire comprendre que je suis indispensable à l’équipe. Je lui ai donc dit que je m’étais réveillé malade ce matin. Je comptais rester à la maison toute la journée mais le chef m’a fait sortir de force pour lui faire un point sur l’avancée des choses étant donné que depuis le retour de Loyd je n’assiste pas aux réunions. J’étais en train de lui expliquer mon plan quand nous avons vu Rebecca assise dans un coin du restaurant. J’étais assez surpris de ne pas l’avoir remarquée depuis car normalement à cause de son éclat nous devrions la repérer. Comme le chef m’a vu la regarder avec insistance il m’a alors demandé qui elle était et après lui avoir dit, il a décidé que nous devrions nous approcher d’elle histoire de faire les présentations. Devant elle nous avons constaté qu’effectivement elle ne montrait plus rien, elle s’était voilée comme cet imbécile de Loyd là, il ne restait que son odeur. Je n’ai pas eu le temps de bien me pencher dessus que voilà Loyd qui a démasqué ma supercherie sans aucun effort. Et là je dois aller me rabaisser auprès de lui pour le supplier de ne pas parler, ça m’énerve comme pas possible. Je voulais lui faire perdre du temps et la face devant nos supérieurs mais cela risque de se retourner contre moi.

J’arrive quelques minutes après au parking de la boîte et je gare avant de descendre. Comme je n’avais de prévu de venir ici, je me rends compte que je n’ai pas mon ordi ni aucun document. Je peste avant de faire demi-tour pour la maison récupérer tout cela et je retourne au boulot. Lorsque j’arrive dans la salle où nous travaillons, ils sont tous concentrés sur leurs tâches.


Moi : Bonjour.

Eux : (Sauf Loyd) Bonjour.

Miguel : Tu as pu venir ? Loyd nous a dit que tu étais malade.

Moi : (Regardant le concerné) En effet mais quand j’ai pensé à la charge de travail et aux délais, je me suis dit que je devais faire un petit effort.

Miguel : D’accord. Nous avons commencé depuis un bon moment maintenant et je me demande si tu pourras te retrouver. 

Moi : Je vais le faire t’inquiète.


J’ai voulu m’asseoir sur le poste de travail qui m’est réservé depuis hier mais Loyd m’a arrêté.


Loyd : Ce n’est pas la peine, rentre chez toi te reposer.

Moi : Je veux participer au

Loyd : ( M’interrompant le visage fermé) Va te reposer Alex.


Nous nous sommes regardés dans les yeux pendant un moment avant qu’il ne poursuive.


Loyd : Il ne faudrait pas que tu te rendes plus malade que tu ne l’es et que nous soyons obligés de t’interner dans un hôpital. Nous allons nous passer de tes services aujourd’hui. (Me fixant intensément) Rentre chez toi.

Moi : Je peux te parler en privé ?

Loyd : (Reportant son regard sur son ordinateur) J’ai du travail comme tu peux le constater.

Moi : Ça ne prendra qu’une minute.


Il m’a à nouveau regardé avant de se lever, s’approcher de moi et sortir de la pièce sans rien dire. Les autres m’ont regardé et j’ai souri avant de sortir à mon tour. Il était dans son bureau adossé contre la table les mains en poche et les pieds croisés. Il s’est mis à me fixer en silence.


Moi : C’est un malentendu Loyd, je te jure que je ne me sentais pas bien quelques heures plus tôt et je n’arrivais pas à marcher. C’est mon oncle que tu connais et avec qui j’étais au restaurant tout à l’heure qui m’a fait quelques massages après avoir bu des comprimés. Comme il a vu que j’allais un peu mieux, il m’a demandé de faire quelques pas pour donner l’impulsion à mon corps. 

Loyd : Tu as fini ?

Moi : Je tenais à m’excuser de vive voix car je suis conscient que mon absence vous cause un préjudice.

Loyd : Tu as fini ?

Moi : Oui.

Loyd : (Se redressant) Ok. Tu peux rentrer chez toi. 

Moi : Je me sens beaucoup mieux et je peux parfaitement faire mon travail.

Loyd : (Marchant dans ma direction avant de me dépasser) Je te l’ai dit, nous allons nous passer de tes services. Je ne veux pas te voir ici avant la fin de cette séance de travail. Rentre chez toi te reposer. 

Moi : (Silence)

Loyd : J’espère avoir été clair ?

Moi : Oui.

Loyd : Tant mieux. Ferme ma porte en sortant.


Il est sorti et a rejoint les autres.


Moi : (Entre mes dents) Connard. J’espère qu’il va se planter.


Je suis sorti à mon tour et je me suis dirigé vers la sortie où j’ai souri à quelques collègues qui me regardaient jusqu’à ce que je monte dans ma voiture. Je suis resté là un petit moment avant de démarrer et partir de là. J’ai roulé sans destination fixe puis j’ai finalement décidé de m’arrêter dans une boutique pour vêtements d’hommes. Ça va me changer les idées de m’acheter un ou deux articles. Je suis donc rentré dans le magasin et la vendeuse qui me connait m’a immédiatement conduit dans la pièce des clients VIP où je me suis assis pendant qu’elle me servait une coupe de champagne.


Elle : (Me présentant un magazine) Voici toutes les nouvelles sorties, faites votre choix et je vous apporterai les articles.

Moi : D’accord.

Elle : Je vous laisse un petit moment.

Moi : Sans problème.


Elle est partie et j’ai commencé à fouiller le magazine mais j’ai été stoppé dans mon élan par les voix hors de la pièce.


Voix : Ceux là iront parfaitement à Loyd.

Voix : Tu en es sûre ? Je pense que celui-ci serait mieux.

Voix : Non, ça c’est trop petit. Ça risque de lui mouler le corps et ce n’est pas le but. Je veux du sur mesure mais pas collant. 

Voix : Je vois. Donc prends alors ce que tu as choisi.

Voix : Oui. Madame svp, mettez moi ces quatre là avec les autres.

Voix : Ce sera tout ?

Voix : Oui. Vous pouvez emballer.

Voix : Vraiment sinon on risque de ne plus sortir d’ici façon tout est bien pour son chéri.

Voix : (Riant) Laisse-moi tranquille Mel.


Je me suis levé pour venir voir et il s’agissait bien de Rebecca et sa sœur. Je me suis mis à les observer un moment. J’ai même activé mon troisième œil pour voir mais rien. Elles sont toutes les deux voilées. Sa sœur est protégée par un esprit que l’on reçoit en faisant des bains mais vu comment il semble être lointain, cela suppose que ce n’est pas elle-même qui l’a fait ça doit être ses grands parents. Quant à Rebecca, je l’ai dit, on ne voit plus rien. Je ne comprends pas comment cela s’est fait aussi vite ni comment elle a fait pour se cacher de la sorte. 


Sa sœur : Ton départ ce week-end se fera en matinée ou en soirée ?

Rebecca : Je ne sais pas encore, tout dépendra des vols et de l’achat du billet. 

Sa sœur : Il faudra me faire signe pour que je vois si je peux venir te dire au revoir ou non.

Rebecca : Sans problème. Même si je t’avoue que ça m’attriste de repartir. J’aurais voulu rester ici avec Loyd (Soupirant) Mais bon, je ne peux pas pousser le bouchon trop loin. Un mois c’était largement suffisant, je vais devoir y aller.

Sa sœur : (Passant une main autour de son cou) Ne t’inquiètes pas, le temps passe très vite et vous allez vous retrouver sans vous en rendre compte. Je garderai un œil sur lui pour toi. Le pain de ma sœur, no touching.


Elles se mettent à rire toutes les deux avant de sortir de la boutique avec leurs sachets. Je reste là pendant un moment et l’information selon laquelle elle va bientôt quitter le pays me frappe de plein fouet. 


Moi : Ce n’est pas possible, elle ne peut pas partir d’ici avant que je ne me connecte à elle.


Je laisse ce que je faisais et je sors en courant du magasin pour essayer de les rattraper mais je ne les vois nulle part. 


Moi : Merde.


Je grimpe dans ma voiture et je me rends chez Loyd. Les agents de sécurité qui sont au portail de la cité m’informent qu’il n’y a personne chez lui. Je reste pendant un moment dans ma voiture en me demandant où est-ce qu’elle a bien pu partir. Je décide d’attendre mais au bout d’une heure de patience infructueuse, je rentre à la maison. Je cogite sur ce que je peux bien faire maintenant pour mettre la main sur elle quand une idée me vient à l’esprit.


Moi : Elle est folle et audacieuse mais je n’ai pas le choix, il faut que je passe à l’action…


**LUCRECE MEFOUMANE**

Il est déjà 14h et je viens de me séparer de Mélodie. Je voulais directement aller chez Mommy mais non seulement j’ai des bagages, j’ai transpiré mais le plus important c’est que je suis sortie sans ma Bible. Je ne peux pas me pointer chez elle sans ça alors je suis obligée de retourner à la maison d’abord. J’y vais donc et une fois au portail, les agents m’informent qu’un ami de Loyd était là et me cherchait. J’étais assez intriguée surtout quand ils m’ont dit qu’il a l’habitude de venir ici. D’après les propos de Loyd, le seul qui a ce titre et qui venait chez lui c’était Alex pourquoi viendrait-il me chercher à la maison ? Pour me dire quoi ? J’en parlerai avec Loyd ce soir. 

Je poursuis mon chemin et je vais à la maison. Je demande au taxi de m’attendre 30 minutes pour que nous ressortions ensemble tous les deux. Je dis tout ça dans un anglais approximatif et ce que je ne peux pas dire, j’écris et tape la traduction pour qu’il lise. Il me dit que cela me coûtera plus cher et je lui dit qu’il n’y a pas de problème. Je rentre, range mes achats dans un coin du salon et je file à la douche. Quelques minutes plus tard je suis à nouveau dans le taxi qui me laisse chez Mommy. Je règle ma course en donnant même un petit supplément. Il me sourit de toutes ses dents en me donnant son numéro de téléphone pour que je l’appelle quand j’aurais besoin de me déplacer. Je le prends et vais sonner au portail. Le gardien m’ouvre et on se salue chaleureusement avant que je n’aille dans la maison où je trouve Mommy avec deux jeunes femmes.


Moi : Bonjour.

Elles : Bonjour.

Mommy : Tu tombes bien, on allait commencer. Viens t’asseoir. (Ce que je fais) Rebecca tu as ici Dina et Joëlle. Les filles, c’est Rebecca la fiancée de mon fils.

Nous : Enchanté.

Mommy : (À moi) Ce sont deux jeunes femmes qui sont en instance de mariage et qui m’ont été confiées pour être enseignées sur la sexualité. Comme tu es toi aussi dans le même lot, je vous prendrai ensemble.

Moi : D’accord. 

Mommy : Je vais vous parler de la sexualité mais surtout les vérités spirituelles derrière ces choses et j’espère que vous allez ouvrir vos oreilles pour être parfaitement attentives.

Nous : Oui.

Mommy : Vous avez toutes vos Bibles j’espère.

Nous : Oui.

Mommy : Et de quoi noter.


On se regarde toutes les trois car personne n’a pris un truc spécial pour noter. Heureusement pour moi j’avais mon agenda dans le sac et le stylo qui va avec. Je l’ai donc pris. Les deux autres n’ayant rien, elles se sont vues acheter deux blocs notes avec Mommy. C’était tellement jolis avec des versets bibliques et tout que j’en ai aussi pris. Mommy nous a offert les stylos en cadeaux.


Mommy : Vous devez apprendre qu’une femme doit toujours avoir quelque chose sous la main pour noter, on ne sait jamais. En plus vous venez pour vous faire enseigner sans rien, est-ce que c’est bien ?

Nous : Non.

Mommy : J’espère donc que vous allez vous débarrasser de ce comportement.

Nous : Oui.

Mommy : Rebecca tu ne nous as pas apporté à boire ?

Moi : (Silence)

Mommy : Donc vous voulez me faire parler avec la gorge sèche ?

Moi : (Silence)

Mommy : Je parle, tu es encore assise ? 


Je me suis promptement levée pour me diriger vers la cuisine.


Mommy : Apportes moi aussi des petits gâteaux.

Moi : D’accord.


Je suis rentrée à la cuisine et il n’y avait pas de jus, ni dans le frigo ni ailleurs. Par contre il y avait des fruits en grande quantité. J’ai dû en faire un rapidement avant d’ouvrir le placard où elle laisse ses sucreries. Oui, je l’ai dit, cette femme fait les choses comme si j’étais un membre de sa famille, elle m’avait donc montré toutes ces choses. J’ai pris un sachet de petits gâteaux que j’ai disposé sur un plateau. J’ai pris un autre sur lequel j’ai mis la carafe de jus dans laquelle j’ai ajouté quelques glaçons, des verres et quatre petites bouteilles d’eau. Je suis retournée au salon et j’ai fait le service avant de m’asseoir à mon tour.


Mommy : Bien. Nous allons commencer. Rebecca prie pour recommander ces moments à Dieu.

Moi : (Dans ma tête) C’est comment avec moi aujourd’hui ? Elle a rêvé de moi ou comment ?

Mommy : Rebecca ?

Moi : Oui, je, je le fais. (Me raclant la gorge stressée) Seigneur, je, merci. 


Je me suis arrêtée un moment pour me calmer sinon je n’allais pas m’en sortir.  J’ai fait une petite séance de respiration avant de reprendre.


Moi : Seigneur nous te disons merci pour ces moments que tu nous donnes afin d’être enseignées sur tes voies. Nous prions que tu puisses nous conduire durant toute la séance en disposant nos cœurs au nom de Jésus. Amen.

Les autres : Amen. 

Mommy : (Me regardant) Toutes les fois où il faudra prier aujourd’hui, c’est toi qui le fera.

Moi : (Silence)

Mommy : Bien. Ouvrez vos blocs notes et notez bien ceci. (Déposant une petite corbeille qu’elle a prise sur la table devant nous) Notez-le en grand caractère. ‘’LE MONDE SPIRITUEL N’ADMET ET NE CONNAIT PAS LA GRATUITÉ. QUELQUE SOIT CE QUE VOUS RECEVEZ DE QUI QUE CE SOIT, SI VOUS NE CHOISISSEZ PAS CE QUE VOUS ALLEZ DONNER EN ÉCHANGE, CELA VOUS SERA RÉCLAMÉ D’UNE FAÇON OU D’UNE AUTRE.’’.


Elle s’est tue et nous a regardées. Nous l’avons noté et nous avons attendu. Elle ne disait plus rien et nous regardait. Nous nous sommes regardées toutes les trois comme pour nous demander s’il y avait un problème. J’ai baissé les yeux sur la phrase que je venais d’écrire et cela a fait tilt dans ma tête. On s’apprête à recevoir quelque chose et si on ne donne rien en retour elle aura le droit de prendre quelque chose de nous. J’ai fouillé mon sac et j’ai sorti un billet que j’ai déposé dans la corbeille. Les deux autres m’ont copiée.


Mommy : (Me regardant en esquissant un sourire) C’est très bien. Ne l’oublie jamais quelque soit l’endroit où tu seras. Sur le plan spirituel la gratuité n’existe pas. C’est pourquoi la Bible dit qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Celui qui donne s’enrichit et celui qui reçoit s’appauvrit car tout ce qu’il reçoit lui sera redemandé. Notre Dieu même nous l’enseigne. Il voulait plusieurs enfants, c’est pourquoi il a d’abord donné son fils en sacrifice pour avoir le droit d’en recevoir sans problème. Vous comprenez ?

Nous : Oui.

Mommy : Dans le monde spirituel

Nous : La gratuité n’existe pas.

Mommy : Bien. On peut commencer l’enseignement…


L'AMOUR SUFFIT-IL ?1