CHAPITRE 27: LA PREUVE
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 27 : LA PREUVE
**LUCRÈCE MEFOUMANE**
Je suis en route pour chez Mel. Elle n’a pas cours aujourd’hui et nous avons décidé de passer la matinée ensemble. Cet après midi je serai chez Mommy pour poursuivre l’enseignement que nous avons commencé l’autre jour. Actuellement je suis de très bonne humeur et le sourire ne quitte pas mon visage. Quand on est vraiment heureux, cela rejaillit sans que nous le voulons sur notre corps et présentement je suis sur un petit nuage. Lorsque j’arrive dans sa cité, j’attire automatiquement beaucoup de regards filles comme garçons mais je ne m’en formalise pas. Je marche jusqu’à la porte de Mel et je cogne.
Mélodie : (Ouvrant la porte tout en parlant au téléphone) Oui bye maman, à la prochaine. (À moi, souriante) Non le papa là te garde bien hein petite, comment tu brilles comme ça ?
Moi : (Riant) Bonjour Mel.
Mélodie : (Me faisant la bise) Pouah regarde comment elle sent bon. Tu as changé de parfum ?
Moi : (Souriante)On ne te cache rien.
Mélodie : (Souriante) Tu sais que je suis très sensible aux odeurs donc je les remarque vite. Et ce n’était pas ce parfum que tu avais les fois où on s’est vue. Par contre si j’ai bon souvenir je crois que c’est ton chéri qui avait cette odeur.
J’ai souris et elle a compris.
Mélodie : (Me tapant dans la main en souriant) Mamé ! Les choses de l’amour, jusqu’à pomper le parfum de son chéwri. Moi avec qui oh. C’est l’aigreur qui va seulement nous tuer nous autres là.
On rit toutes les deux.
Un gars de sa cité : Mel, tu ne nous présentes pas à ton amie ? (À moi) Bonjour chérie.
Mélodie : Eh eh eh eh eh, mon frère pardon, enlève tes vilains yeux sur ma petite sœur hein. Regardez le moi.
Un autre : C’est ce qu’on te reproche toi la petite gabonaise là, tu as trop la longue bouche.
Mélodie : Oui oh, j’ai la longue bouche aujourd’hui jusqu’à demain. Quand vous voyez ma sœur elle peut avoir votre temps ?
Eux : Et pourquoi pas ?
Mélodie : (Éclatant de rire)Eh Dieu pourquoi les gens n’ont pas pitié d’eux comme ça ? (Me retournant pour me mettre en face d’eux) Vous pouvez gérer le bébé bio là ? Il faut bien regarder son visage hein, si elle ressemble aux conneries que vous ramassez partout là.
L’un d’eux : Une femme qui va rester célibataire quand tu vois, tu sais.
Mélodie : Oui oh, célibataire et bien endurcie. Quand on n’a pas le niveau, il faut éviter de parler pour rien. Une femme qui vous dépasse quand on voit, on sait.
L’autre : Gars bougeons, laissons la folle là.
Mélodie : (Riant) Non il ne faut pas partir, venez on va faire les présentations.
Eux : (Partant) Bouge.
Nous sommes restées en train de rire. La fille là c’est un vrai cas.
Moi : (Souriante) Tu es terrible.
Mélodie : Laisse moi les faux gars là, comme ils ont un peu de succès avec les petites filles qu’ils draguent dehors là avec leurs statuts d’étudiants, ils pensent qu’ils peuvent le faire avec tout le monde. Des rigolos comme ça. Pardon rentrons, je finis rapidement de m’apprêter et on s’en va.
Moi : (La suivant dans sa chambre) Toujours en retard madame.
Mélodie : (Souriant) Laisse ça chérie. (Rangeant ses cahiers) J’était en train d’avancer sur un exposé que j’aurai à faire lundi d’où je ne me suis pas encore préparée. Mais je passe rapidement à la douche, bain d’oiseaux et c’est bon. Assieds-toi où tu veux.
Je me suis assise sur le lit et l’ai regardée se déshabiller devant moi et aller à la douche toute nue. Cette fille n’a jamais été pudique, du moins avec les filles. Quand on sortait souvent au Gabon pour la piscine et autres, elle faisait pareil. Il faut dire qu’elle a un joli corps, il n’est pas très en courbes comme pour nous autres là mais il est bien structuré.
Mélodie : (Depuis la douche) On mange d’abord oh car je ne l’ai pas fait depuis le matin et je meurs de faim.
Moi : (Manipulant mon téléphone) Il n’y a pas de problème.
Mélodie : Au fait, Josué m’avait dit que la dernière fois tu avais eu des problèmes avec ton chéri à cause de lui.
Moi : (Esquissant un faible sourire) On n’avait pas eu de problème, c’était un malentendu qu’on avait élucidé.
Mélodie : Il croyait vraiment qu’il y avait un truc entre Josué et toi ?
Moi : Pas exactement. En fait, l’histoire remonte à l’année de votre terminale. Après la fête qu’on avait faite au 11, tu t’en souviens ?
Mélodie : Oui.
Moi : Deux jours après, j’avais eu une discussion avec Josué au téléphone alors que j’étais chez Loyd. Le phone était sur mains libres et il avait écouté la conversation qui était un peu étrange enfin toi-même tu connais les délires de Makaya avec ses histoires.
Mélodie : Oui.
Moi : Du coup, il avait pensé que c’était mon gars et tout, le fait de l’entendre réitérer ses propos à ce sujet l’a un peu fait chier mais bon, j’ai éclairci la situation.
Mélodie : Je vois. (Sortant de la douche toute nue et venant prendre sa crème) Ton chérie a le petit cœur hein.
Moi : (Esquissant un faible sourire) Même pas. Il n’aime juste pas les situations ambigües.
Mélodie : C’est vrai que quand les choses ne sont pas claires, ça crée des troubles inutiles.
Moi : Exactement. Du coup on a discuté et j’ai appelé Josué afin que nous soyons tous sur la même longueur d’ondes.
Mélodie : Et tout est clair maintenant ?
Moi : Oui.
Mélodie : (Souriant) En fait ce n’est même pas une question car ça se voit, une femme heureuse dans sa relation se reconnaît à distance. Et façon tu rayonnes jusqu’à pomper son parfum là, c’est que c’est fort.
Moi : (Riant) Tu es trop bête Mel.
Mélodie : (Souriante) J’ai menti ?
Moi : Pardon, habille toi on part au lieu de me montrer tes fesses.
Mélodie : Ah Seigneur, on refuse de voir les fesses de sa propre sœur hein, mais si c’était pour Loyd, tu devais sauter pour mordre.
J’ai éclaté de rire, la fille là n’est pas sérieuse je jure.
Moi : (Riant) Tu es bien folle, c’est moi qui te le dis.
Mélodie : (Riant) Dis que je mens. Que tu ne sautes pas sur lui quand tu le vois.
Moi : (Lui lançant un oreiller) Va là-bas.
Mélodie : (Riant) Toi c’est même le genre bébé singe qui s’accroche partout là.
Moi : (Riant)
Mélodie : Et après tu te tournes avec tes grosses fesses pour twerker devant lui. Tu avais même fait comment déjà (Se positionnant pour le faire toute nue) comme ça non ?
Moi : (Eclatant de rire) Seigneur !
Je me suis levée et j’ai couru à la douche pour pisser car j’ai failli le faire sur moi à force de rire.
Moi : (Sortant) Tu as vu comment tu as failli me faire pisser dans les habits ? Tu n’es pas sérieuse.
Mélodie : (En sous-vêtements) N’est-ce pas comme ça que tu fais.
Moi : (Riant) Jamais.
Mélodie : Si
Moi : Jamais.
Mélodie : (Mettant les mains aux hanches) Montre alors.
Moi : Laisse moi tranquille pardon.
Mélodie : (Me tirant pour me ramener près d’elle) Allez Lucrèce, fais je vais voir.
Moi : Tu veux seulement me fatiguer.
Mélodie : Je sais que tu aimes ça.
Moi : Je ne danse pas sans musique.
Mélodie : Les fausses raisons hein. (Prenant son téléphone) J’ai la chanson qu’il te faut.
Elle a manipulé un moment et a mis ‘’Anaconda’’ de Nicki Minaj. J’ai souri car on avait dansé ça la dernière fois qu’elle était à la maison. Elle a souri aussi en me regardant car elle savait comment j’avais dansé sur ce son et c’était tout sauf pudique.
Moi : (Souriant) Je ne veux pas transpirer.
Mélodie : Ne force pas le talent, twerke seulement un peu.
Moi : Hum.
Dès que le refrain a retenti, j’ai fait un décalage avant de me positionner pour twerker. J’ai cassé à gauche puis à droite avant de faire trembler mes fesses suivi d’un tournage de reins. Je me suis davantage inclinée vers l’avant en posant mes mains sur mes cuisses et j’ai fait dandiner mes fesses de bas en haut.
Mélodie : (Me giflant sur les fesses en riant et chantant) Ô my God.
J’ai ri avant d’arrêter et me redresser.
Mélodie : (Riant)Loyd se joue les dangereux alors qu’il est en danger.
J’éclate de rire.
Mélodie : (Riant) Je te dis. Tu vois comment tes fesses bougent ? Moi-même ça me donne des idées donc imagine le pauvre homme, il est en danger.
Nous rions ensemble jusqu’à la reprise du refrain et comme un seul homme on se met à danser. Elle copie ce que je fais en riant puis on finit par danser d’autres sons pendant le reste de son habillement et on sort plusieurs minutes plus tard de chez elle en riant.
Mélodie : Je te dis que quand on va rentrer au Gabon et que je vais trouver un gars, je viendrai chez toi prendre des cours. (Je ris) Tu ris hein ? Attend tu vas voir, tu me verras bien chez toi tout le temps.
Moi : (Riant) Tu as des choses.
Mélodie : Ah, tu me connais non ?
Moi : Hum.
Mélodie : Tu as aussi appris quelques trucs à Lucia hein ?
Moi : (Souriant) Pourquoi ?
Mélodie : Parce que Bhernie sourit beaucoup ces dernières années.
J’éclate de rire et elle me suit.
Moi : (Les larmes aux yeux) Pourquoi la fille là est comme ça mon Dieu ?
Mélodie : (Riant) Ah, toi-même faut voir. Je connais les gars là depuis la 4e et je te dis que Bhernie est celui qui riait et souriait le moins. Toi-même tu vois un peu comme il aime toujours faire le sérieux non ?
Moi : Oui.
Mélodie : Hun hein ! C’était comme ça jusqu’en terminale mais dès qu’il a commencé à sortir avec Lucia, les dents maintenant que dehors. Pire encore quand les vacances arrivent et qu’il sait qu’ils vont se retrouver. La dernière fois on avait fait un appel vidéo de groupe et on parlait de l’ouragan Katrina qui avait fait des dégâts aux Etats Unis, le gars nous sort en pleine discussion qu’heureusement que Lucia va le rejoindre bientôt. Frère le rapport c’est quoi avec le sujet ? Il n’y a aucun juste qu’il était content de sa venue. (Je ris) Le sourire du gars même tu ne peux pas, tu sens quelqu’un qui anticipe des choses dans son esprit et quand je vois avec qui Lucia traîne, je sens que oh, la petite le fait planer.
C’est en riant qu’on quitte la cité pour prendre un taxi et aller dans le centre ville. On s’arrête dans un petit restaurant et on commande à manger. On parle de tout et rien et notamment de mon départ quand j’entends.
Voix d’homme : Bonjour Rebecca.
Je tourne ma tête pour tomber sur Alex, le collègue de Loyd et un monsieur d’un certain âge dont le regard fait froid dans le dos. Ce monsieur s’est mis à me fixer comme s’il voulait sonder mon âme, j’ai automatiquement eu le frisson.
Alex : (Insistant) Bonjour.
Nous : Bonjour
Le monsieur : (Souriant) Qui sont ces deux jolies demoiselles ?
Alex : Il s’agit de Rebecca, la petite amie d’un ami et (regardant Mel en arquant un sourcil) Euh
Mélodie : (Intervenant) Mélodie, sa sœur.
Alex : (Me regardant) Ça alors, je ne savais pas que tu avais une sœur ici au Ghana.
Moi : (Silence)
Alex : (Poursuivant) Donc Mélodie sa sœur. Monsieur Johnson
Le monsieur : (L’interrompant en me tendant sa main) Son père.
Au même moment mon téléphone s’est mis à sonner dans mon sac. Je me suis précipitée dessus pour le récupérer et c’était Loyd, et oui j’ai pris un numéro ici vu que j’allais mettre quand même du temps. Je me suis excusée et je suis sortie pour aller décrocher sans prendre la main de cet homme.
«Moi : Allô bébé »
« Loyd : T’es déjà avec Mélodie ? »
«Moi : Oui, depuis une bonne heure maintenant, nous sommes au restaurant. »
« Loyd : D’accord. Au moins toi, je ne pense pas pouvoir prendre de pause aujourd’hui ma charge de travail a doublé sans que je ne m’y attende et je suis sorti pour rapidement t’avertir que ce ne serait pas évident que je vienne te récupérer chez Mommy ce soir. »
« Moi : Je suis triste mais bon, je comprends. Je prendrai un taxi pour rentrer.»
« Loyd : Je suis désolé bébé. »
« Moi : Je sais. C’est pas grave. Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi ta charge de travail a augmenté d’un coup comme ça ? »
« Loyd : (Soupirant) À cause d’Alex. »
«Moi : (Arquant un sourcil) Comment ça ? »
« Loyd : Il n’est pas venu au travail ce matin et m’a envoyé un message disant qu’il était cloué sur son lit à cause du palu, impossible pour lui de mettre un pied dehors. Ce qui me fait chier c’est que dans l’équipe, il est le plus performant ici et son taf ne peut pas être fait par les autres car ils ne maîtrisent pas le logiciel qu’il utilise. Vu que c’est moi seul qui m’y connais, je suis obligé de me taper son boulot en plus du mien. »
« Moi : Je vois. Mais tu as dit qu’Alex t’a dit être malade et ne pas pouvoir bouger de chez lui ?»
«Loyd : C’est exact. »
« Moi : C’est assez étrange parce qu’en ce moment il est ici. »
« Loyd : Ici où ? »
« Moi : Dans le même restaurant que moi. Il est d’ailleurs debout devant ma table avec un monsieur dont il a dit être son père. »
«Loyd : Ce n’est pas possible. Tu me dis qu’Alex est là-bas ? »
« Moi : Oui. »
« Loyd : Je vois. Tu peux aller lui remettre ton téléphone stp ? »
«Moi : D’accord, une minute. »
Je suis rentrée dans le restaurant et j’ai trouvé qu’ils étaient toujours debout et parlaient avec Mel qui répondait assez timidement pourtant ce n’est pas dans ses habitudes. Je suis venue tendre le téléphone au concerné qui m’a regardée en arquant un sourcil.
Moi : C’est Loyd.
Le petit sourire qu’il avait a tout de suite disparu et il a paru surpris.
« Moi : (Mettant le haut parleur) Bébé , il t’écoute. »
« Loyd : J’espère pour toi que tu as de bonnes explications à donner à la hiérarchie. Bonne guérison. »
« Alex : (Paniqué) Écoute Loyd, je peux tout t’expliquer. »
« Loyd : Garde tes explications pour qui de droit. Bébé, on se rappelle. »
« Moi : D’accord »
Clic !
Alex : (Au monsieur) Il faut que j’aille tout de suite au bureau.
Lui : Comment ça ?
Alex : Mon travail est en jeu, ce n’était pas censé se passer ainsi. C’était lui et non moi.
Le monsieur : Calme toi et écoute.
Alex : Ne me demande pas de me calmer. J’y vais.
Il a tourné ses talons et il est sorti précipitamment du restaurant. Le monsieur nous a regardées Mel et moi avant de partir à son tour.
Mélodie : Il vient de se passer quoi là et c’est qui ces gens ?
Moi : Hum. C’est un collègue de Loyd, il a menti au boulot qu’il est malade alors que tu l’as bien vu.
Mélodie : Oh. Mais pourquoi ?
Moi : (Levant les épaules)
Mélodie : Regardez moi les choses comme ça. Et avec son père qui regarde les gens on dirait qu’il veut les manger en vampire là.
Moi : Ah. Je croyais que j’étais la seule à avoir ressenti ça.
Mélodie : (Me montrant son bras) Regarde comment j’ai la chair de poule. J’ai eu peur quand tu es partie répondre au téléphone tout à l’heure .
Moi : Vraiment excuses moi.
Mélodie : On dirait des sectaires comme ça. J’espère que Loyd n’est pas ami avec eux oh .
Moi : Hum. Pardon, finissons et on s’en va, la journée va être longue.
On a poursuivi ce que nous étions en train de faire avant de nous en aller. J’espère seulement que mon homme n’aura aucun problème avec son travail. J’ai bien dit ici que cet Alex là ne lui veut pas du bien. Voici la preuve…