Chapitre 28 : Laissons le passé derrière nous

Ecrit par Sandy BOMAS



***Alexiane AISS0***


-Bonsoir Alex…On peut se voir ? 


-Bonsoir Mike ! Je suis surprise de t’entendre. Pourquoi veux-tu me voir ? 


-J’ai passé toute ma journée à réfléchir sur ce que tu m’as dit. Et je voudrais qu’on en parle. 


-Tu n’as pas à te sentir obligé de prendre tes responsabilités. Je supporterai cette grossesse seule s’il le faut. Tu es peut-être marié, ou tu as quelqu' un dans ta vie…Je comprends que tu ne veuilles pas être papa…Mais je veux que tu saches une chose : je n’avorterai pas.


-Je ne te demande pas d’avorter bon sang ! Et je ne suis pas marié non plus. Je suis libre comme l’air Alex. 


Mon cœur a raté un battement. Comment est-ce possible qu’il soit libre ? Où est le piège ? 


-On peut se voir ou pas ? 


-J’ai déjà un programme pour ce soir…Demain si tu veux. 


-Ok. Je te rappelerai alors. 


Il a raccroché. J’ai soupiré…Je me suis entichée de cet homme tellement vite que j’ai peur de me tromper à nouveau. Je me suis mal comporté avec lui et je l’ai entraîné dans les problèmes.

Ce soir,  ma mère voudra me tuer mais cela m’importe peu…il est tant de laisser le passé derrière moi et de me comporter comme une femme responsable et libre .

Les souvenirs de ma nuit passée avec Mike ne cessent de me hanter. 


(…)


FLASHBACK (un mois plus tôt)


-Mike ! Je me souviens parfaitement de la route qui mène chez moi. Je ne vous connais pas. Donc je ne peux pas vous suivre. 


-Soit…Alors veuillez bien me l’indiquer alors. 


On était déjà installé dans sa voiture. J’avais bu comme un trou pour noyer ma peine. Et j’ai eu de la chance de tomber sur un visage connu. Je lui ai donné l’adresse de mes parents tant bien que mal avant de sombrer dans un sommeil léger. 


-C’est triste que vous gâchiez votre vie à cause d’un homme. Il ne le mérite pas. 


J’ai éclaté de rire…Il roulait très vite mais je sentais son regard sur moi par moment. L’alcool me rendait très alerte et moins grincheuse.


-Pourquoi est-ce que tu ris ? Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ? 


-Pourquoi me tutoyez-vous ? On n’est pas amis.


-Mais je t’ai vu saoule et je t’ai secourue…J’ai gagné le droit de te tutoyer Alexiane. Te voir dans cet état m’attriste énormément. 


-J’ai envie de faire l’amour. 


-Quoi ? Tu ne penses pas ce que tu dis !


-Oh que si ! J’ai envie de ressentir un désir brut, sauvage et perturbateur. Tu n’en as pas envie. ? 


-…


J’ai poussé le vice jusqu’à poser la main sur son sexe. Il a sursauté et l’a retiré très vite. Mais cela ne m’a pas refroidie. 

La situation était très excitante et je voulais vraiment faire l’amour avec un autre homme que William. 

J’ai soulevé mon haut que j’ai passé au dessus de ma tête. J’ai déboutonné mon pantalon et je l’ai retiré.

Mike a failli s’éttoufer en  avalant sa salive de travers. 


-Arrête bon sang ! Que fais-tu ? Et si les flics nous arrêtent ? Tu veux qu’on nous enferme ? 


-Concentre-toi sur ta conduite et laisse moi faire. 


J’ai dégraffé mon soutien gorge et je me suis mise à me caresser les mamelons. Je me suis tellement prise au jeu que je n’ai pas tardé à faire pareil avec mon sexe. Sous le regard hébété de Mike, j’ai introduit deux doigts en moi et je me suis mise à me caresser.

Je ressentais du plaisir à m’offrir ainsi en spectacle sous le regard de cet homme que je connaissais à peine. 


-On n’est plus loin de chez toi souffla-t-il. Donc arrête Alexiane. Ce n’est pas bien ce que tu fais. 


Pour toute réponse, j’ai posé ma main sur la bosse formée par son sexe. Je me suis mise à le caresser à travers le pantalon. Son erection décuplait mon plaisir. Je n’ai pas hésité à sortir son pénis de sa cachette et à le caresser sur toute sa longueur. C’est dans cette ambiance mortelle qu’on a atteint mon quartier mais Mike s’est arrêté loin de ma maison. Dès qu’il a coupé le contact, je suis passée sur lui. La voiture était déjà plongée dans le noir on ne courait donc pas le risque de nous faire arrêter. 

Mike était tendu à bloc. Après avoir hésité, il a fini par me donner ce que je voulais et qu’il voulait également…Nous avons pris du plaisir ensemble sans nous soucier des conséquences de nos actes. 


Fin du flashback


Avec le recul, j’ai vraiment honte de m’être comportée de façon si légère. 


(…)


***William SACRAMENTO***


-Mon fils ! Entre s’écria la mère d’Alex dès qu’elle me vit. Tu cherches ta femme ? 


-Bonsoir maman. Comment allez-vous ? Je sais qu’il fait déjà nuit mais elle m’a demandé de passer. 


-Ce n’est pas un problème. Tu seras toujours le bienvenu dans cette maison. Tu es quand même le mari de ma fille ! 


-Et papa ? Il dort ? 


-Non…Il est juste allongé. Assieds-toi en attendant que je le fasse venir. 


L’empressement de la mère d’Alexiane à mon égard me dérangeait beaucoup mais ce soir tout ceci prendra fin. J’ai pris place en attendant que ma femme vienne me rejoindre. C’est le père d’Alexiane qui est venu en premier ensuite sa fille a suivi. 


-Mon fils, que faites-vous là ? Je vous attendais depuis des semaines. 


-Il n’est pas venu pour que vous lui fassiez des reproches ! On doit vous parler. 


-Il n’empêche que ton mari s’est vraiment mal comporté avec toi commença la mère. On t’a confié notre fille et tout ce que tu as fait a été de la rendre malheureuse…Le pire est que tu l’as trompée et tu as mis une autre femme enceinte. Tu trouves que c’est bien ? 


-Non maman. 


-Et tu n’as même pas eu le courage de venir présenter des excuses à sa famille. C’est notre unique fille quand même. Tu imagines le nombre d’hommes qu’il ya derrière elle. Mais tout ça c’est aussi ta faute Alexiane…Dit-elle en s’adressant à sa fille. Tu as préféré jouer à la blanche. La famille n’est pas constituée que de nous. Normalement ton mari aurait dû se rapprocher de tes frères, apprendre à les connaître. 


-Maman, arrête s’il te plaît. Tu sais bien que Will et moi ne sommes plus ensemble. 


-Quoi ? Non. On ne divorce pas chez nous. Mais Papa parle leur ! 


-Mon fils, ma femme a raison sur certains points. Tu t’es vraiment mal comporté avec ma fille. Tu ne lui avais jamais dit que tu étais le fils d’un bandit et il a fallu qu’elle le découvre après le mariage. Tu l’as également trompée et je lui ai conseillé de quitter ce mariage. Je ne partage pas l’avis de mon épouse qui est prête à tout pour que sa fille reste mariée. Largent ne résoud pas tous les problèmes dans la vie. Le bonheur aussi compte. 


-J’en suis conscient papa. 


-L’argent donne la sécurité…il vaut mieux en avoir et ne pas en avoir besoin plutôt que le contraire. Où est le mal si je veux que ma fille reste avec son mari ? Ce n’est pas moi qui les ai forcé à se marier quand même. Le mariage est important. Ce n’est pas une chose banale qu’on décide de rompre en se levant un bon matin.

Vous avez accepté devant Dieu et les hommes d’être ensemble. Pensez-vous que ce soit bien de rompre cet engagement ? Alexiane ma fille, le mariage est dur. Regarde moi…Après toutes ces années passées avec ton père, je suis encore là. Je ne mentirai pas…J’ai connu des moments de souffrance. Ton père m’a trompée plusieurs fois mais je ne l’ai pas quitté pour aurant. Pourquoi est-ce que ton père te demande de quitter ton mari alors que moi je suis restée auprès de lui. ? 


-Parce que le monde évolue maman ! Tu es restée avec lui parce que tu le voulais. Il ne t’a pas forcée à ce que je sache. Il faut aussi comprendre que les situations  ne sont pas les mêmes, donc on ne peut pas réagir de la même manière.

Papa t’aime et t’aimera toujours. Donc quand il va voir ailleurs, il revient toujours vers toi. William ne m’aime plus. Pourquoi demeurer dans une union vouée à l’échec ? Je trouverai un autre homme, qui lui, m’aimera.


-Donc c’est sur ça que tu comptes ? (haussant le ton). Je n’ai pas élevé une femme aux mœurs légères ! Avec des gens comme toi, les hommes feront toujours ce qu’ils veulent. Tu vas quitter ton foyer et laisser la maîtresse prendre le dessus ? 


-Ce n’est pas ma maîtresse ai-je cru bon de préciser. La situation paraît bizarre je le reconnais. Mais essayez de voir les choses  comme nous. 

Alex et moi nous nous aimons, mais plus comme deux personnes mariées devraient s’aimer.

Tout ce que je désire  c’est qu’elle soit heureuse. Je l’aimerai toujours et je lui souhaite le meilleur du monde. Mais je ne peux pas continuer sur cette lancée.

Avez-vous pensez à ce qu’elle fera quand Francine accouchera ? Comment pourra t-elle vivre une telle situation ? Comment les choses se passeront-elles ? Je serais auprès de la mère de mes enfants forcément et ce serait cruel d’exiger qu’Alexiane vive cela.


-Vous êtes sûrement un bandit comme votre père ! s’écria la mère. Vous avez abusé de ma fille mais on n’en restera pas là je vous le jure ! Donc vous pensez que vous pouvez jeter ma fille comme si elle était une vulgaire  serpillière ? 


-Maman, arrête de me faire honte de cette manière ? Mais qu’est-ce que tu as ? Il te dit la vérité mais tu sembles focalisée sur autre chose. C’est mon mariage et je suis d’accord avec Will. Je veux qu’on divorce. 


-En plus, Alex et moi avions parlé avant qu’elle ne revienne ici. Je lui avais demandé de se chercher ailleurs. Elle n’avait pas connu la joie d’être mère à mes côtés et donc elle avait ma bénédiction pour aller avec un autre. 


-Will… commença ma femme. 


J’ai pris sa main dans la mienne. Telle que la situation se présentait, la mère d’Alex était capable de la chasser de la maison. 


-Qu’est-ce que cela veut dire ? Questionna son père. Tu es enceinte Alex ? 


-Oui papa…je suis enceinte. 


-De qui ? Tu es tombée enceinte de qui ? Non  mais…C’est quoi cette évolution catastrophique de la société ? Une femme mariée qui va prendre une grossesse d’un autre homme avec sa bénédiction ? Où va le monde ? 


-On ne fait pas les choses comme il le faut souvent…Mais on apprend de nos erreurs. Et ce n’est pas un inconnu maman. 


-Je suis content Alexiane…Tu viens de soulager mon cœur de père. J’avais tellement peur pour toi…j’avais peur que tu ne puisses jamais tomber enceinte. 


-Merci papa…Dieu a écouté mes prières. Il est clair que je ne resterai pas ici longtemps. Je vais mettre un peu d’ordre dans ma vie et repartir sur de bonnes bases. 


-Tchip murmura sa mère. 


-Maman, tu as toujours prié pour moi pour que ce jour arrive. Certes, ce n’est pas l’enfant de mon mari mais c’est mon enfant. Enfin, je pourrai vivre ces neuf mois tant recherchés. Je serai maman et c’est tout ce qui compte.La vie est pleine de surprises et on n’a pas à se cantonner à un modèle fixe pour avancer dans la vie. Certains couples luttent pour faire décoller leur union après une trahison parce qu’ils s’aiment. Mais d’autres comme Will et moi comprennent qu’il ne sert à rien de forcer les choses. Ce mariage a sombré et on l’a compris. 


-Donc nous qui avons supporté les infidélités de nos hommes sommes des idiotes ? 


-Non maman…Vous êtes au contraire des battantes. Dieu vous a donné la force nécessaire pour dépasser ce mauvais passage.

 Grâce à l’amour qui a demeuré malgré tout, vous avez tenu bon pour vos enfants et on ne peut que vous remercier. La seule leçon que je décide de retenir est qu’on est tous à la recherche de notre bonheur. Parfois, il ne se trouve pas là ou on croit qu’il est. 


Elle m’a lorgné et m’a lancé un long « tsuippppppp » avant de se lever. Elle est sortie du salon nous laissant seuls. 


-Cela lui passera commenta son mari ; Elle est très carrée dans la tête mais avec le temps, elle comprendra. Je suis fier de toi Alex. Tu as prouvé que tu étais une femme mature capable de dépasser certaines situations. Et merci à vous mon fils de prendre sa défense. Je sais que les choses ne se sont pas passées comme vous les avez décrites. 


-Ha papa ! Que vas-tu encore chercher ? 


-Merci beaucoup de m’avoir reçu et de nous avoir écouté. 


-Alors vous allez divorcer…Vous avez déjà un avocat ? 


-Ne vous en faites pas, je ne laisserai pas votre fille sur la paille si c’est cela qui vous inquiète papa. Bon je vais demander à m’en aller. Il se fait vraiment tard. 


-Je te raccompagne dit Alexiane 


J’ai serré la main de mon ex beau-père avant de me précipiter vers la sortie. Je me sentais très heureux et lèger. La dernière fois que j’ai ressenti cela remonte très loin. 


-Will… merci pour ton aide. Je te le revaudrai. 


-Ce n’est rien ma belle…Mais tu dois parler avec l’auteur de ta grossesse. Il doit prendre ses responsabilités. 


-Je sais…En fait... C’est l’oncologue de Yasmine. 


-Le docteur OBAME ? Vraiment ? 


-Il est pas mal non ? fit Alex en riant. 


-Oui mais…je n’arrive pas à croire qu’on ait ce genre de discussion Alex. 


-Bof…Au point où nous en sommes, on peut se le permettre  ! Je suppose que maintenant, tu iras rejoindre Francine. N’est-ce pas ? 


-Oui…Je pense que je peux maintenant me l’accorder sans avoir à ressentir de la culpabilité. 


-Vas-y alors…Et bonne chance ! Je suis sûre que les choses vont s’arranger. 


On s’est embrassé puis je suis entré dans ma voiture. J’ai hâte de rejoindre Francine. J’ai tellement attendu ce moment et enfin il est là.  


(…)


Une heure plus tard 


***Francine MIKALA***


La sonnerie de l’entrée m’a tirée de mon sommeil. J’ai jeté un coup d’œil sur mon portable. Il sonnait pratiquement minuit déjà. Je me suis couchée à nouveau. Quelle idée de rendre visite à des gens à des heures si tardives ? Mon portable s’est mis à sonner. Comme il était à portée de main , je l’ai attrapé. C’était William…Mon cœur s’est mis à battre plus vite. J’ai décroché rapidement en craignant que quelque chose de mal ne lui soit arrivé. 


-William ? Qu’est-ce qui se passe ? fis-je inquiète. 


-Je suis au portail Fran. Viens m’ouvrir s’il te plaît.


Sa voix était calme et posée. Du coup mon inquiétude est tombée immédiatement. J’ai raccroché et je me suis levée tant bien que mal. Mon ventre avait considérablement grossi ces dernières semaines. J’avais du mal à vaquer à mes petites activités mais j’essayais de rester active. Même mes pieds étaient oedematiés. Heureusement que dans un mois, l’accouchement se fera. J’ai passé une robe de chambre et je me suis chaussée avant de sortir de la chambre. Yasmine doit être en train de dormir profondément. 


-Tantine ? On a sonné murmura la nounou derrière moi. 


-Oui je sais. Tu peux aller te rendormir. Je vais ouvrir. 


-Mais il se fait tard…laissez-moi aller ouvrir. 


-Okay…Vas-y alors s’il te plaît. 


Je suis allée m’asseoir au salon et j’ai attendu patiemment que Will et Aline reviennent. 

Dès que j’ai vu William, mon cœur s’est remis à battre plus vite. Cela fait plus de trois semaines que je ne l’ai pas vu. Je l’évitais au maximum. Et il était aussi très occupé. Cela m’arrangeait bien évidemment. 


-Bonsoir Fran…Comment vas-tu ? Désolé de débarquer cette nuit. Je voulais te parler et je n’avais pas envie d’attendre très longtemps. 


-Un problème ? fis-je en me redressant sur mon siège. 


-Non…J’ai apporté une bouteille de vin…Pour moi bien sûr. Je vais l’ouvrir. 


Son attitude était bizarre. Il semblait vraiment trop calme. La nounou a refermé les portes et s’est éclipsée dans la chambre. Pendant que Will était dans la cuisine, j’ai essayé d’arranger ma coiffure. Je devais être horrible à voir. 


-Tu as pris du poids fit-il me faisant sursauter. Je suppose que tu vas mieux maintenant. 


-Je rends grâce…Tu vois mes pieds ? On dirait des tonneaux et mon visage !!! Tes enfants me dérangent fis-je en soupirant. 


-Tu es très belle comme ça. Tu es l’image même de la beauté féminine Francine. 


-Hum


-Tu ne me crois pas ? fit-il en posant son verre de vin sur la table basse. Pourquoi te mentirai-je ? 


-William…pourquoi es-tu là ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Je ne t’ai pas vu depuis des semaines et tu débarques comme ça au milieu de la nuit ? Pourquoi ? 


-Mon père est mort aujourd’hui. 


-Pardon ? fis-je en tiquant. Nathan est mort ? 


-Oui. 


-Merci Seigneur ! m’écriai-je….Oups désolée dis-je en affichant un sourire contrit. Je ne voulais pas t’offenser. Tu as perdu un être cher et je n’ai pas à remercier Dieu de l’avoir rappellé à lui. 


-Je comprends ton émotion Francine et je m’attendais à cela en fait. Si tu avais joué une autre carte, je t’aurais prise pour une hypocrite. Bon, cela nous fait un problème de moins n’est-ce pas ? Yasmine n’est plus menacée par lui. 


-Toutes mes condoléances. 


-Je ne suis pas en deuil et tu le sais. Cet homme m’a malmené depuis que je suis venu au monde. Je n’ai pas connu une enfance heureuse à cause de lui et même ma mère était malheureuse. Je n’ai pas aimé mon père Francine et il n’a jamais pu se racheter avant de mourir. Je ne veux pas faire les mêmes erreurs que lui. 


-Tu ne feras jamais  les mêmes erreurs que lui. Tu es un homme intégre Will. Et n’importe quelle femme bien constituée tomberait amoureuse de toi. Alors cesse de te comparer à lui. Le fruit est tombé loin de l’arbre crois moi. 


Il a contourné la table et est venu s’asseoir près de moi. Il m’a pris la main et y a posé un baiser léger. Des frissons m’ont parcouru en entier. Je me suis mise à battre des paupières comme une adolescente à son premier rendez-vous. 


-Que fais-tu ? ai-je cru bon de demander. 


-J’en avais envie murmura-t-il…Alors tu es amoureuse de moi n’est-ce pas ? 


-…


-Tu ne réponds pas ? 


-Qu’est-ce que tu attends de moi ? Que je te dise que je suis amoureuse de toi ? Cela nous mènera où ? On a des problèmes plus urgents à régler. Aller en France, me trouver une seconde nounou…Même l’accouchement est un problème. J’ai déjà traversé plus de sept mois de grossesse toute seule. Je prefère me focaliser sur ça. 


-Tu parles beaucoup trop vite. Tu es stressée ? C’est moi qui te mets dans cet état ? 


-Comment ton père est-il mort ? demandai-je pour ramener la conversation sur des sujets moins dangereux. 


-Assassiné fit-il avec un sourire pour me montrer qu’il n’était pas dupe de ma tentative de distraction. Il a été torturé puis tué…La vie peut-être une belle garce n’est-ce pas ? Quand je pense qu’il a assassiné ton père. 


-Oui je sais…on récolte souvent ce qu’on sème ! J’en ai fait l’expérience déjà. C’est quand même triste qu’on doive porter ce passé sur nos épaules. Ils ne sont plus là aujourd’hui mais leurs actes ainsi que les retombés nous poursuivront. Imagine que Yasmine te demande un jour quel était le métier de son grand-père. Ou que d’autres enfants l’attaquent à cause de ce lien de parenté. Yannick m’a raconté par exemple qu’un des amis de Stella l’a attaqué parce qu’il est le fils de MIKALA…Ce sont des choses qui me font mal. 


-Je comprends parfaitement ce que tu me dis mais on pourra gérer ça ensemble. Stella est au Gabon maintenant ? 


-Oui et elle a flashé sur Yannick…Elle a toujours eu un faible pour lui. 


-Je ne savais pas. Je suis heureux pour elle…On a tous droit au bonheur. Tu ne crois pas ? 


Ma gorge s’est asséchée sur le coup de l’émotion. Le regard de Will était si expressif que j’ai eu peur de me faire des illusions. « Il est marié, il est marié, il est marié » ai-je commencé à me répéter comme une litanie. Mais la promiscuité et le regard ne m’aidaient en rien du tout. Je me suis raclée la gorge pour me donner une certaine contenance. 


-Tu as quelque chose dans sur ta paupière fit-il en souriant. 


-Quoi ? Enlève-moi ça fis-je sans réfléchir. 


Il s’est approché mais au lieu de m’enlever ce que j’avais sur la paupière, il a posé ses lèvres sur les miennes. Cela fait plus de sept mois que je rêvais de ce moment. Des rêves, jen ai fait mais l’émotion procurée par ce baiser réel était meilleure. Sans lutter, j’y ai répondu à son baiser. C’était léger, doux et troublant. 


-Tu n’avais rien du tout. Je voulais juste t’embrasser sans que tu ne fuis. J’adore le goût de tes lèvres…J’aimerais pouvoir y goûter tous les jours. Je te désire comme un fou fit-il en posant ma main sur la bosse créée par le renflement de son sexe sous le pantalon. 


-Qu’est ce que tu fais Will ? fis-je en me levant. Si c’est un jeu, je ne suis pas partante. Tu te moques de moi ? Regarde moi ! Je ne peux pas mettre un homme dans cet état. En plus, tu es marié ! 


-Alex m’a quitté depuis un mois dejà et en plus elle est enceinte d’un autre homme. 


-Quoi ?!  C’est vrai ?!  Fis-je en écarquillant les yeux. Alexiane ? Miss pudeur ? 


On a éclaté de rire…Will s’est levé pour se mettre à ma hauteur. J’ai reculé. 


-Je suis heureux pour elle…A vrai dire, j’avais peur de ce qui se passerait après ton accouchement. Toi avec trois enfants et moi avec Alex. J’étais vraiment préoccupé. Je ne voulais pas la laisser pour passer comme le méchant de l’histoire. Mais Dieu lui a permis de tomber enceinte. 


-Qui est l’auteur de la grossesse ? 


-Un homme rencontré dans un bar…Relation d’une nuit ! 


J’ai éclaté de rire….ce n’est pas possible que la vie se foute autant de nous. Alexiane a dû comprendre un peu ce que je ressentais quand la même chose s’est produite avec moi. C’est trop facile de juger les autres. 


-Je suis contente pour elle…je sais que c’était son vœu le plus cher. Peut-être que vous n’étiez pas compatibles. 


-On pense la même chose…Elle est venue me voir et on a discuté. J’étais chez ses parents et on a parlé avec eux. Ils savent que leur fille porte la grossesse d’un autre homme et qu’on divorcera. Mais j’ai tout pris sur moi. Je ne veux pas qu’on la fatigue avec cette histoire. 


-Donc tu es libre William ? fis-je le visage grave. 


-Comme le vent ma chérie. Je peux enfin te faire l’amour tous les jours sans éprouver de la culpabilité. Te rends-tu compte du temps qu’on a perdu  ? 


-Will…


-À partir d’aujourd’hui, je serais là pour toi et pour les enfants. Je ne laisserais plus rien nous séparer…je t’aime Fran…Je t’aime de tout mon cœur. 


Je me suis mise à pleurer comme une idiote. William a paru surpris. 


-Je suis désolée…les hormones jouent avec moi. Je pleure quand quelque chose m’émeut. 


Pendant des années j’ai rêvé de l’entendre me dire ces trois mots. Je savais qu’il m’aimait mais c’est une chose de se l’imaginer et c’est encore une autre de l’entendre avec ses propres oreilles. 


-Pleure alors autant que tu veux…Parce que je ne m’épuiserai pas de te le dire. Tu es belle Fran…tu occupes une place importante dans mon cœur et dans ma vie. Tu m’as donné une fille magnifique et bientôt, je serai encore père de deux garçons. Avec toi, j’ai compris le sens de la phrase « Aimer envers et contre tout ». Rien n’a empêché notre amour et ce sera toujours ainsi. 


-Je t’aime Will…Si tu savais à quel point ! Je serai vraiment ravie de découvrir ce que c’est que partager des sentiments avec toi. Plus de rancœur, plus de culpabilité. Tout le monde est au courant de notre histoire. 


Il a pris mes mains et y a posé un baiser à tour de rôle. J’ai frissonné une fois encore. Je me sentais tellement importante à ses yeux. Il faut aussi dire qu’il me regardait comme si j’étais unique. 


-Tu as déjà prévu des noms pour nos anges ? 


-Oui mais je tenais à te faire une surprise. 


Il a essuyé mes larmes avec sa main et m’a embrassé sur la joue. Il sentait si bon. J’ai glissé la main sous sa chemise pour le caresser. J’aimais sentir sa peau contre la mienne. 


-Dis-moi fit-il tout bas. 


-Jules-Andress Dylan et Karl Andress Palcy. Tu en penses quoi ? J’ai trouvé cela très original. Mais si cela ne te plaît pas….


-SACRAMENTO Jules et Karl…j’adore chérie. Ils seront demain de grands hommes. 


-Ouf…je craignais que tu n’aimes pas…


-J’aime tout chez toi sauf ta capacité à garder tous les problèmes pour toi. On va dans ta chambre ? 


-Pour y faire quoi ? 


-Tu sauras. 


Il m’a soulevé comme si je ne pesais rien du tout et j’ai pouffé de rire. J’avais pris quinze kilos avec la grossesse mais à le voir me porter, on dirait que je suis aussi legère qu’une plume. Il a pris la direction de ma chambre. Une fois à l’intérieur, il m’a posé sur le lit avant d’aller fermer à clé. 


-Maintenant on est seul…


-Je ne veux pas accoucher prématurément Will…Tu vas devoir faire très attention avec moi. 


-Ne t’en fait pas fit-il en retirant sa chemise. 


Mon regard a glissé sur son torse bien sculpté. C’est en me fixant droit dans les yeux qu’il s’est attaqué à la ceinture de son pantalon. J’étais couchée et un peu mal à l’aise. Je me trouvais un peu trop quelconque pour lui maintenant. 


-J’ai des protections dit-il en sortant un paquet de sa poche. Je me suis préparé avant de venir. 


J’ai éclaté de rire…Il est venu prendre place à côté de moi mais quand il a essayé de soulever ma robe, je me suis crispée. 


-Un problème ? fit-il en levant un sourcil étonné. 


-Je…j’ai des vergetures maintenant Will…Elles sont noirs en plus et malgré le beurre de Karité, elles ne disparaissent pas. Je…


-Tu as besoin que je te chante une chanson remplie d’éloges pour comprendre que je m’en fiche ? Tu as des vergetures parce que tu portes la vie en toi. Tu vas sauver la vie de notre fille et avoir d’autres bébés. Cela ne te rend pas moins belle Francine. Fais confiance à ton corps bon sang. 


-Difficile quand on est aussi grosse qu’une baleine. 


-Arrête ces comparaisons. Mets-toi en tête que je t’aime comme tu es. Maintenant laisse-moi toucher mes fils. 


Ses fils ont donné des coups de pied automatiquement quand leur père a posé la main sur mon ventre. Will m’a embrassé à nouveau. Mais c’était plus profond. Sa langue s’est mise à farfouiller dans ma bouche à la recherche ma langue et quand elles se sont trouvées, une danse érotique a commencé. On s’est embrassé à en perdre haleine. 


-Je ne peux pas attendre les préliminaires Fran…j’ai envie de toi depuis des mois. 


-Je suis prête à te recevoir…


Il m’a aidé à retirer ma robe et s’est attaqué à mes seins. Avec la grossesse, mes émotions étaient décuplées. Je haletais de désir. 


-Will fis-je en appuyant sa tête pour accentuer la torture de sa langue sur mes mamelons. 


-Hum…


-Je veux te sentir en moi maintenant ! 


-À vos ordres Madame fit-il en passant derrière moi. 


Il a placé une des protections et m’a couché sur le côté. Il s’est positionné entre mes cuisses et après quelques fausses notes a réussi à se glisser en moi. J’étais déjà toute mouillée et donc la pénétration n’a pas été difficile. Très doucement, il a commencé par aller et venir en moi. C’était mortel comme sensation…j’avais oublié à quel point faire l’amour pouvait être si bon. J’ai dû me mordre les lèvres pour ne pas crier de plaisir. 


-Tu aimes ? Je te fais mal ??


-Non dis-je en soupirant de plaisir. C’est parfait…j’adore. 


Il a repris ses mouvements de va et vients. Il me pénétrait profondément et se retirait totalement avant de recommencer. Je me suis abandonnée dans ses bras…c’était différent. Pour la première fois, je faisais l’amour avec lui sans ressentir de la culpabilité. C’était inouïe.


-Je t’aime fit-il en me serrant contre lui. 


Ses mouvements sont devenus plus rapides. Ce qui m’a fait décoller très rapidement. J’ai atteint l’extase avant lui et il m’a rejoint quelques minutes plus tard en poussant des cris rauques. Il m’a murmuré des paroles tendres jusqu’à se retirer de moi. Je ne voulais même plus quitter ses bras. Je m’y sentais comme chez moi.

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Plumes  241 et Elsa 

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Course Contre la mor...