Chapitre 28: Le poids de la conscience

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 28: LE POIDS DE LA CONSCIENCE



**ETHAN NDZAMBA**



Maman : (me regardant) Tu dis que vous avez fait quoi? (Mettant les mains sur la tête) Eh Dieu ! Donc vous faites des paris sur la vie des gens Kilian ? Pour 1 million ? Des gens ont perdu la vie à cause de 1 million ? 

Moi: (assis par terre en train de pleurer) 


Je venais de raconter à mes parents ce qui s'était passé deux années en arrière. Pendant que ma mère me traitait d'inconscients mon père me regardait en silence avant lui aussi de se mettre à pleurer. Il estimait qu'il avait échoué en tant que père. Parce que si j'étais parti jusqu'à jouer à un tel jeu avec l'enfant des gens, c'était que je ne comprenais pas l'importance de la vie et des sentiments des gens. C'étaient des valeurs qui étaient transmises par les parents à leurs enfants. Si je ne comprenais pas des choses aussi basiques que ça c'était qu'il avait échoué. Il était en train de s'en vouloir, car il estimait que c'était de sa faute. Peut-être que s'il avait été plus présent, il n'y aurait pas eu un tel laisser aller et des gens n'auraient pas perdu la vie. Il disait que maman et lui avaient été de très mauvais parents et avaient tout fait de travers. Ils auraient dû nous inculquer des valeurs morales avant de nous donner du matériel, nous n'en serions pas là.


Maman : (Pleurant aussi) Et cette fille ? Tu as des nouvelles de ce qu'elle est devenue ?

Moi: (Pleurant) Non. Je ne sais pas.

Maman : (Pleurant) Tu dois retrouver cette jeune fille Kilian tu m'entends ?

Moi: Oui.


Nous étions restés tous les trois assis au salon, chacun réalisant ce qui n'avait pas fonctionné dans sa façon de faire les choses. Cette nuit, mon sommeil avait été très agité, j'étais en train de la voir tomber, tantôt dans un ravin, tantôt se jeter d'un pont. Je m'étais réveillé à plusieurs reprises pour prier pour elle. Le lendemain et les jours qui avaient suivi, mes parents et moi l'avions cherché dans toute la ville. Nous avions découvert où était le terrain familial de son père et plus tard celui de sa mère. Mais nous n'avions rien reçu comme information la concernant, personne ne savait rien d'elle. Nous étions d'ailleurs surpris qu'ils en parlent avec un tel détachement. Ils disaient qu'elle avait fuit avec un des hommes avec qui elle faisait ces choses. Après la mort de ses parents, elle était apparemment devenue rebelle et ne respectait pas la famille de son oncle avec laquelle elle restait. Ne voulant plus être soumise à l'autorité parentale, elle s'était enfuie dans la nuit. J'avais eu du mal à croire une telle chose. La fille que moi je connaissais avait même du mal à mentir et n'arrivait pas à regarder quelqu'un dans les yeux quand elle le faisait car elle se sentait mal, alors se tenir devant quelqu'un pour lui manquer de respect ? Ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas être Myrna et j'avais dit à ses parents qu'elle ne pouvait pas faire ça.


Son oncle : Même un criminel comme toi aussi tu veux parler ? Tu es aussi complice qu'elle. Vous avez tous les deux tué mon frère et tu oses lever la voix chez nous pour me traiter de menteur ?

Moi: Je ne vous ai pas traité de menteur monsieur, juste que je connais Myrna et

Lui: (me coupant) Et quoi? Ta connaissance va-t-elle ramener mon frère ?

Moi: (silence) 

Lui: (Grondant) Réponds-moi. Mon frère va-t-il revenir à la vie ?


Mon père avait essayé de calmer le jeu. On s'était excusés pour le tort que nous avions causé et avions laissé des présents et de l'argent chez chacune des familles qu'ils avaient pris. Nous avions poursuivi les recherches dans les hôpitaux , morgues et même les prisons mais nous n'avions rien trouvé. J'étais remonté en France à la rentrée avec le cœur lourd, J'avais embarqué avec moi, les cadeaux qu'elle m'avait offert pour mon anniversaire et les deux bibles qu'elle m'avait acheté, ils étaient restés dans ma chambre quand j'étais parti pour la première fois. J'avais poursuivi mon année et j'étais revenu au Gabon l'année qui avait suivi, je l'avais cherché pendant les trois mois de vacances sans jamais la trouver. Mon âme n'était pas en paix, à chaque fois que je fermais les yeux, mon cerveau me renvoyait des images d'elle en train de pleurer toute seule dans la rue en ayant aucun endroit où dormir. Je l'imaginais être une sans abri et mon cœur se serrait dans ma poitrine. Aussi bien que chaque Vacances, j'étais au Gabon pour la chercher mais je remontais plus désespérer qu'en descendant. 


En parallèle, je me rendais dans les établissements pour parler à la jeunesse et attirer leurs attentions sur les actes qu'ils posaient. Je voulais au maximum sensibiliser des jeunes gens afin qu'ils ne commettent pas les mêmes erreurs que moi à l'époque. J'avais créé une ONG pour aider les jeunes , notamment ceux qui avaient des troubles émotionnels. Pour avoir été dans cette position, je pouvais reconnaître au coup d'œil, des jeunes qui étaient en manque d'affection. Je partais dans les églises parler à la jeunesse pour les mettre en garde contre les ruses que l'ennemi pouvait utiliser pour les atteindre. 


Dans la foulée, mes parents et mon frère s'étaient convertis et avaient commencé à aller à l'église. Mes parents s'étaient assis pour discuter avec Alex et moi. Nous apprenions par la même occasion que les raisons pour lesquelles ils avaient autant de problème était dû à un événement qui avait eu lieu avant ma naissance. Alors que ma mère était enceinte de moi, dans les trois ou quatre mois de grossesse, elle avait découvert une infidélité de mon père et avait pris des comprimés pour se donner la mort. Elle avait été sauvé de justesse et avait perdu deux des bébés qu'elle portait. Ils apprenaient par la même occasion qu'il s'agissait d'une grossesse multiple, des triplés, pour être exact. La raison pour laquelle mon père était constamment en déplacement était qu'il ne pardonnait pas à notre mère d'avoir tué ses deux enfants. Quant à maman, ma vue lui rappelait qu'elle avait perdu les deux autres par sa faute et donc elle me rejetait aussi. C'était ainsi qu'Alex et moi avions été laissés pour compte. Ils nous avaient demandé pardon et avaient voulu rattraper le tir en cherchant à tisser des liens plus profonds avec nous. Nous étions assez sonnés par ces révélations mais nous avions choisi de partir sur des nouvelles bases et faire des efforts chacun pour sa part. 


À l'église, j'étais tellement impliqué que les gens avaient commencé à m'appeler pasteur. J'étais le pasteur de la jeunesse de mon église et de toutes celles des environs. On organisait des programmes d'échanges autour de nos formations scolaires et pendant ce temps, nous profitions à leur partager la parole. Les jeunes gens se convertissaient en masse dans notre ville et celles alentour. Des gens m'appelaient et m'écrivaient de partout pour me dire merci, que j'avais changé leurs vies. Qu'ils m'avaient écouté parler une fois dans la rue et ils avaient été touchés. Le pasteur Timothée avait décidé de nous consacrer, moi et 5 autres jeunes. Je devenais officiellement pasteur le 9 juin, le pasteur Lilian. 


Peu avant ma consécration, le pasteur Timothée m'avait dit que sa mission à mes côtés était arrivée à son terme. Il fallait que je parte mais il restait disponible pour moi. Je n'avais pas compris ses propos. Seulement, 3 jours après ma consécration, on m'avait écrit à l'école pour me dire que je devais être transféré sur Paris et que c'était là-bas que je devais maintenant fréquenter. C'était à ce moment que j'avais compris ce qu'il me disait. Ces vacances, je n'avais pas pu descendre au Gabon pour chercher Myrna à cause du transfert. J'étais resté en France pour m'occuper de mon déplacement, le pasteur Timothée m'avait recommandé dans une église à Paris et ils s'étaient concertés pour que je sois le pasteur de la jeunesse là-bas. L'église de Paris, me connaissait et ils étaient contents de m'accueillir en tant que pasteur. C'était d'ailleurs dans cette église que j'avais revu Gaël, Sophie et Sara. Ils faisaient partie de la jeunesse et je devenais leur pasteur.  C'était un véritable choc pour nous quatre. Ils avaient entendu parler du pasteur Lilian qui travaillait avec la jeunesse et avait fait de grandes choses avec les jeunes gens de la ville et ses alentours et qu'il allait maintenant être leur pasteur, mais ils étaient loin de se douter que le Lilian en question était l'Ethan d'autrefois. 


Ça faisait quelques heures que j'étais venus sur Paris et j'avais déposé mes affaires dans l'appart que je devais occuper. C'était un samedi à 15h. La paperasse scolaire devait se passer le lundi et ma présentation à l'église le dimanche , mais comme je ne voulais pas rester à la maison à ne rien faire, j'avais décidé d'aller à l'église histoire de me familiariser avec les lieux. Lorsque j'étais arrivé, j'avais rencontré le pasteur Charlemagne qui était le pasteur principal de l'église dans la salle de culte. Nous nous étions salués et avions pris quelques nouvelles avant qu'il ne me propose de me présenter à la jeunesse qui était là sur place et en réunion, j'anticipais notre rencontre. Je n'avais pas trouvé d'inconvénients à ce qu'il le fasse. Nous étions allés sur le lieu et étions rentrés dans la salle où se tenait une centaine de jeunes gens âgés entre 18 et 30 ans. Il y avait un autre groupe d'une cinquantaine de 12 à 17 ans dont ils voulaient aussi que je m'en occupe mais pour cela , je devais réaménager tout mon programme.


Pasteur Charlemagne : Bonsoir à tous mes enfants.

Eux: Bonsoir papa.

Pasteur Charlemagne : Tout le monde se porte bien par la grâce de Dieu ?

Eux : Oui papa.

Pasteur Charlemagne : Dieu soit béni. Alors je vous avais tous informés et ce jusqu'à hier soir pour ceux qui étaient au culte de prière que le pasteur Lilian qui allait tenir la jeunesse devait arriver ce weekend, c'était normalement prévu pour demain mais comme notre Seigneur fait ses choses comme il le veut, il a envoyé son serviteur cet après midi nous visiter et l'occasion faisant le Larron, nous avons décidé de venir vous saluer. (Me regardant) Homme de Dieu vous avez la parole.


Lorsque j'avais posé mon regard sur l'assemblée afin de me présenter, le premier visage sur lequel j'étais tombé était celui de Sara qui me regardait avec de grands yeux incrédules en regardant à côté d'elle, j'avais vu Sophie et à trois têtes derrière elles, se tenait Gaël qui arborait la même expression faciale que les filles. Nous étions en véritable état de choc et les mots avaient du mal à sortir de ma bouche. 


Pasteur Charlemagne : Tout va bien pasteur Lilian ?

Moi: (me ressaisissant) Oui pasteur, (me raclant la gorge) Hum-hum. Shalom à tous, je suis le pasteur Lilian NDZAMBA et je serai votre pasteur durant le temps que le Seigneur jugera nécessaire. Nous allons travailler ensemble et nous édifier afin que nous soyons tous, par la grâce de Dieu, des armes puissantes entre ses mains et révélé son royaume au monde. J'espère et j'ai l'intime conviction que le Seigneur fera de grandes choses avec chacun d'entre nous. Aussi j'aimerais dire qu'il n'y ait pas de barrière entre nous, je suis peut-être le pasteur mais cela ne m'empêche pas d'être avant tout votre frère dans la foi, un grand frère pour certains et un petit frère pour d'autres, je suis prêt à apprendre de vous comme vous apprendrez de moi. Alors si quelqu'un a une préoccupation ou un besoin, je reste disponible. Je vous communiquerai mes contacts, téléphone, mails et comptes réseaux. Je bénis notre Dieu qui m'a conduit auprès de vous et suis reconnaissant au pasteur Charlemagne et toute l'équipe pastorale qui m'ont fait confiance au point de me confier la jeunesse de cette église, n'étant pas infaillible car je suis un homme et certainement je ferai des erreurs mais je le crois, ils seront tous là pour me guider avec votre concours sur le droit chemin. Je n'ai pas envie d'être trop long de peur de vous endormir (des gens avaient souri) alors je vais m'arrêter par là. Merci à tous et que Dieu vous bénisse.

Eux: Amen.

Pasteur Charlemagne : Dieu soit béni. Comme vous l'avez tous entendu, nous allons travailler tous ensemble et je compte sur la jeunesse de cette église pour faire un bon accueil au pasteur Lilian et que nous puissions tous bénéficier de la grâce qui repose sur sa vie. Je l'ai vu à l'œuvre et j'ai vu l'onction de Dieu se manifester au travers de sa vie et opéré de grands miracles dans la vie des jeunes gens un peu partout. Comme il l'a dit, il est jeune, aussi bien sur le plan physique que spirituel mais sa jeunesse n'empêche en rien l'Esprit de Dieu qui agit au travers de sa vie c'est pourquoi je vous exhorte à le regarder non pas comme un jeune homme mais comme le serviteur de Dieu qu'il est et je vous assure que vous recevrez l'onction qui coule sa tête. La Bible dit que celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète, reçoit la bénédiction liée à la prophétie. Ainsi celui qui recevra le pasteur Lilian pour ce qu'il est, aura forcément une récompense dans les grâces attachées à son identité, c'est pourquoi je compte sur nous tous afin que nous soyons connectés et sensibles à l'Esprit de Dieu qui agit au travers de sa vie. Il vous fera certainement un programme d'ici là. Aujourd'hui, comme je le disais tantôt ce n'était pas prévu alors nous allons vous laisser terminer ce que vous étiez en train de faire et le pasteur sera présenté officiellement demain à toute l'église avant de prendre ses fonctions. Amen.

Nous : Amen. 

Pasteur Charlemagne : Bien c'était tout. Passez un bel après midi et que Dieu vous bénisse !

Eux: Amen.


Nous étions ressortis tous les deux et nous étions retournés dans son bureau, il m'avait un peu fait un tour d'horizon sur le fonctionnement de l'église en général et de la jeunesse en particulier. Nous avions discuté jusqu'à près de 17h et en sortant de son bureau pour le portail où nous nous étions dit aurevoir j'avais revu les trois autres qui étaient debout en train de discuter dans un coin. Durant les deux derniers mois que j'avais fait au lycée, je n'avais plus parler avec eux, j'étais resté dans mon coin comme me l'avait conseillé Alex. Eux aussi, ils avaient arrêté d'évangéliser à l'école et ne traînaient plus trop ensemble à l'école. Ils avaient cessé d'être un groupe comme celui qu'ils formaient avec Myrna. J'avais hésité pendant un moment avant de me décider à aller vers eux.


Moi: Bonsoir !


Ils m'avaient tous les trois dévisagés sans me répondre. Je comprenais leur réaction alors je n'avais pas voulu insister.


Moi : Désolé de vous avoir dérangé. Bonne soirée.


J'avais tourné mon dos pour partir quand Sara avait pris la parole.


Sara: Toi, tu n'as donc peur de rien Ethan ? Toute ta vie tu vas mentir en te faisant passer pour un chrétien ? Ça ne t'a pas suffit de tuer les parents de Myrna et de gâcher toute sa vie ? Par ta faute elle est devenue orpheline, s'est retrouvée à vivre avec des personnes qui l'ont beaucoup maltraité (essuyant une larme qui coulait le long de sa joue) en plus d'avoir fait d'elle la risée de toute l'église au point où on était prêt à la bannir. À cause de toi, elle s'est retrouvée dans rien ni personne, à être accusée pour des choses qu'elle n'avait jamais faites. Aujourd'hui, nous ne savons pas ce qu'elle est devenue par ta faute. Et toi sans aucun scrupule tu continues à faire ce que tu avais fait autrefois ? Tu te fais maintenant passer pour un pasteur ? C'est qui t'a cible cette fois ci ? Avec qui veux-tu coucher pour l'exposer sur la toile ? C'est quoi le projet cette fois-ci ? Hein? C'est quoi? Tu ne te fatigues donc pas de persécuter l'église ? Hein? 


Je l'avais regardé sans lui répondre .


Sara : Ne crois pas que je te laisserai faire ici, ce que tu avais fait au Gabon. J'irai voir les responsables pour dire que tu es un menteur, tu ne t'appelles pas Lilian et tu n'es pas non plus pasteur mais plutôt le diable incarné. Espèce de sorcier. 


Elle m'avait contourné et était allé voir le pasteur, j'étais resté en train de regarder les deux autres qui me fixaient sans rien dire mais dont les regards étaient mêlés de crainte, colère et mépris pour ma personne. J'avais tourné mon dos et j'étais rentré chez moi. Je m'étais assis sur un fauteuil et j'avais pris mon téléphone pour l'allumer et fixer l'écran d'accueil. Une photo de Myrna était en fond d'écran. Je l'avais regardé et les larmes s'étaient mises à couler de mes yeux.


Moi: Seigneur je t'en supplie, où qu'elle soit en ce moment, protège là et préserve sa foi. Mets auprès d'elle des personnes qui l'aideront. Je t'en supplie Seigneur, je t'en supplie.


J'avais passé toute la soirée et la nuit à prier pour elle. Le lendemain, j'étais parti à l'église. J'étais arrivé avant l'heure du service et le pasteur Charlemagne m'avait pris à part pour me parler. Il m'avait fait état de la situation et des inquiétudes qui étaient les siennes. Je lui avais dit que tout ce qu'on lui avait dit sur moi était la vérité et qu'autrefois, par ignorance et manque de maturité je m'étais en effet fait passer pour un chrétien dans le but de coucher avec une jeune fille qui était très engagée avec Dieu. À force de manipulation et beaucoup de stratégie, j'étais arrivé à mes fins mais l'issue de cette histoire avait été très tragique en prenant des propositions d'une envergure que j'étais très loin d'imaginer dans ma tête d'adolescent irresponsable. 


Pasteur Charlemagne : C'est donc pour ça que tu as autant la jeunesse à cœur (me touchant l'épaule) Notre Dieu est fidèle et très bon. Il utilise les erreurs passées des individus pour en faire un message puissant et sauver des âmes. (Souriant) tu avais inconsciemment prophétisé sur ton avenir. Tu avais dit que tu serais pasteur, aujourd'hui tu l'es. Notre Dieu a un tel humour qui me surprend des fois. 

Moi: (rictus)

Pasteur Charlemagne : Je suis content que notre Seigneur t'aie retiré de là où tu étais pour te mettre à son service, tu es véritablement une bénédiction pour la jeunesse aujourd'hui et je sais qu'il fera des grandes choses avec toi, ce n'est que le début.

Moi: Amen.

Pasteur Charlemagne : Il faudra certainement du temps à tes amis et frères pour accepter que le Seigneur t'a récupéré. Mais Dieu est bon et ça ira.

Moi: Je sais.


Nous avions prié ensemble avant de partir dans la salle du culte. Après les moments, il m'avait présenté à toutes l'église, avec les autres collaborateurs ils avaient prié pour moi et établis pleinement dans mes fonctions de pasteur de la jeunesse de l'église. Une petite Agapé (repas convivial entre chrétiens) avait été organisée à mon honneur. Durant la fête, il nous avait pris tous les quatre pour discuter avec nous. Il nous avait redis ce que Sara avait dit sur moi et ce que j'avais répondu. Les versions étaient les mêmes mais cela n'avait en rien empêché le Seigneur de m'attirer à lui et de faire de moi son instrument. Ils leur avait donné mon parcours et comment est-ce que j'avais été consacré avant d'atterrir dans cette église. Il leur avait dit que tout le monde faisait des erreurs dans la vie et c'était pour ça que Jésus était mort afin que nous soyons pardonnés. Il avait ensuite prié pour nous quatre avant de nous laisser sortir. Je savais que cela n'allait pas être facile mais j'avais tout remis à Dieu et l'avait laissé agir. Lui-même savait pourquoi il avait voulu que je vienne dans cette église et que je les revois. La semaine qui avait suivi j'avais commencé mon service en tant que pasteur de la jeunesse. 


À la rentrée des classes, je m'étais rendu compte que j'étais dans la même fac que Sara qui elle aussi étudiait la médecine mais avec le dessein d'être pédiatre. Mon intégration à l'école avait été facile et je connaissais la plupart des professeurs pour les avoir fréquenté avec le Professeur Matéo. Au bout de quelques mois, mon travail et ma réputation s'étaient faits et beaucoup de gens venaient à moi pour que je les aide et ils avaient tous fini à l'église. Gaël avait été le premier à baisser sa garde pour se rapprocher de moi, puis ce fut Sophie pour finir avec Sara vers la fin de la première année. Ils m'avaient par la suite mis en relation avec Adam, Loïc et Japhet qui n'était pas en France mais un peu partout en Europe . Loïc avait arrêté de partir à l'église et avait commencé à se retirer peu à peu des choses de Dieu pour embrasser le monde. Il était d'ailleurs en couple et vivait avec une jeune fille de son école, Adam était fiancé à une jeune fille chrétienne aussi et Japhet était un étudiant et un chrétien tout à fait ordinaire. J'avais tout fait pour les réunir au même endroit le temps d'un week-end et je leur avais présenté mes excuses à tous pour ce que je leur avais fait, ils m'avaient pardonné et avaient souhaité qu'on crée un groupe sur WhatsApp parce qu'il n'existait plus. Nous avions créé le groupe où nous avions initié des temps d'enseignements et de prière en ligne et au bout de deux ans, Loïc avait retrouvé le chemin de l'église et avait rangé sa vie.


À la fin de la première année, Sara et moi étions descendus au Gabon pour chercher Myrna sans la retrouver. Sara avait appris par la suite que leur église avait plusieurs difficultés et que les membres n'arrêtaient pas de sortir de l'église car ils n'étaient plus d'accord avec ce qui se faisait là-bas. Le fondateur était gravement malade et était à l'étranger avec sa femme. L'église était dirigée par la maman de Jessica et son mari. Sara m'avait par ailleurs invité à aller assister au culte là-bas durant mon séjour mais le Saint Esprit avait refusé que j'y mette les pieds. Elle y allait donc toute seule. Peu avant notre retour en France, j'ai pris part au mariage du frère Samuel qui me disait qu'il était tant que moi aussi je cherche à me caser . Je lui avais souri sans répondre. Le mariage était le dernier de mes soucis, je devais d'abord le faire pour y faire quoi? Mon commandant était mort depuis des années et je n'éprouvais plus aucun désir pour la gente féminine. Il y avait bien des jeunes sœurs qui me faisaient des déclarations d'amour et autres, y en avait même des mal affermies qui poussaient le bouchon jusqu'à se déshabiller devant moi sans que j'en sois affecté. Le diable avait à plusieurs reprises essayé de jouer de la séduction pour me dérouter mais il n'y arrivait pas. Avant que je ne perde tout désir , bien que mon commandant ne fonctionnait pas, j'étais assez troublé, mais depuis que le Seigneur avait fait de moi, un vrai eunuque, ce n'était plus un problème. Il y avait des jours quand je pensais à qui j'étais et ce que j'étais devenu , je me moquais de moi. Le Seigneur avait définitivement un drôle d'humour. 


À notre retour du Gabon, j'avais eu la surprise la même semaine d'écouter les filles m'avouer leurs sentiments. Sara m'avait dit que l'une des raisons pour lesquelles elle se tenait loin de moi, en plus du fait qu'elle ne me voyait pas très clair, était le fait qu'elle était amoureuse de moi et qu'elle avait peur de céder à la tentation si elle s'approchait trop.


Sara: (souriant faiblement)  Je sais que c'est fou, mais je tenais à ce que tu le saches. J'avais aussi vu que celle qui t'intéressait c'était Myrna. Tu la regardais avec les yeux brillants et un sourire franc sur les lèvres. Pour dire vrai j'en étais un peu jalouse mais bon, ça avait fini par me passer. Et il faut aussi dire que la colère et le ressentiment que j'éprouvais à ton égard, avaient beaucoup joué pour m'aider à chasser ses sentiments de mon cœur et Dieu merci, ils ont disparu. Dans le fond, c'est Mimi qui avait raison, tu n'étais pas si terrible que ce que tu laissais voir, juste que tu servais les desseins d'un mauvais maître. Elle avait raison de jeûner et prier pour toi, elle me disait souvent quand je refusais de le faire que si jamais tu venais au Seigneur, tu allais faire de grandes choses pour lui et avec lui. Nous voyons que c'est le cas aujourd'hui. J'espère qu'un jour, nous allons la retrouver pour qu'elle puisse constater que les prières et les jeûnes qu'elle faisait toute seule dans sa chambre, ont finalement porté leurs fruits. Rassure-toi, je ne suis plus amoureuse de toi, je suis passée à autre chose. 

Moi: D'accord. 


Nous en étions restés là. Trois jours plus tard, c'était Sophie qui venait me dire les mêmes choses que Sara mais à la différence que les siens étaient encore présents et s'étaient même accentués depuis qu'elle m'avait revue. Je lui avais dit que j'étais désolé mais ce n'était pas possible.


Sophie : C'est à cause de Myrna n'est-ce pas ? (Je l'avais regardé) Tu as toujours sa photo sur ton écran. C'est à cause d'elle que tu ne regardes aucune autre fille n'est-ce-pas ?

Moi: Ça n'a rien à voir avec Myrna, c'est que.

Sophie : Même si tu refuses de l'admettre, je le sais, c'est elle qui t'empêche d'être avec une autre femme. Si tu la cherches autant, au-delà de la culpabilité que tu ressens, je sais que tu l'aimes, même si tu dis le contraire.

Moi: (silence) 

Sophie : Je vois. À demain.


Elle était sortie de la salle où nous avions réunion de jeunes et était partie chez elle. Elle faisait fausse route, ma réticence n'avait rien à voir avec Myrna. Je ne pouvais pas me marier avec qui que ce soit quand bien même il s'agirait de Myrna.Je la cherchais parce que je voulais m'excuser, je n'en dormais toujours pas de la nuit et je savais que si je ne la retrouvais pas, ma conscience n'allait pas me laisser tranquille. J'avais un énorme poids dessus. Je faisais tout ce que je faisais par la grâce et la puissance de Dieu. Si je n'étais pas encore mort ou si mon corps n'était pas altéré comme avant, c'était à cause de lui car je savais qu'il était humainement impossible de dormir seulement pendant une à deux heures de temps et ne pas tomber malade. Je ne savais plus combien de fois j'avais prié pour ça mais rien, j'étais condamné à vivre avec cette culpabilité dans mon cœur et tant qu'à vivre ainsi, autant faire de ma vie quelque chose qui aiderait beaucoup d'autres personnes.


Les deux dernières années qui restaient, j'avais eu à cœur d'ouvrir un orphelinat et une école comme elle le voulait. Avec l'aide de mes parents ça n'avait pas été très difficile. J'avais décidé d'appeler l'orphelinat par le nom de son père "La maison NZAOU" et l'école "MPM". On m'avait longtemps posé la question sur la signification de ce sigle mais je n'avais pas répondu. Les deux institutions étaient à son nom et j'avais embauché certaines personnes pour les gérer en mon absence. J'avais par la même occasion ouvert ma clinique et après l'obtention de mon diplôme, j'étais revenu m'installer au Gabon avec l'espoir de continuer à la rechercher et la trouver…



Je regarde encore une fois sa photo dans mon téléphone , j'essuie mes larmes et je décide de m'allonger en pensant que j'espérais qu'elle me donnerait l'opportunité de lui parler et de lui présenter mes excuses….



LE JOUR OÙ MA VIE BA...