Chapitre 29: Mauvais Timing
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 29: MAUVAIS TIMING
**JESSICA MBOUROU**
Je regarde maman en train de me parler sur la raison pour laquelle le type avec lequel je sors n'est pas encore venu se présenter à la maison.
Maman : Tu trouves ça normal normal MBOUROU ? Il ne veut pas faire du sérieux avec toi ou comment ?
Moi: (agacée) Maman je t'ai déjà dit qu'au moment venu, il le fera. Je ne suis pas pressée de me marier.
Maman : Tu as 29 ans et tu n'es pas pressée, ok. À ton âge, j'étais déjà mariée avec ton père et nous avions déjà des enfants.
Moi: Et ça t'a apporté quoi maman ?
Maman : Ça m'a apporté quoi comment ? La stabilité.
Moi: C'est pour ça que jusqu' alors tu trompes papa avec tous ces hommes n'est-ce pas ?
Maman : (silence)
Moi: Voilà, donc laisse tomber et continue à prendre l'argent que je te donne c'est tout. Brice viendra vous voir quand le moment sera venu.
Maman : Hum.
Moi: (Changeant de sujets) Tu as pu trouver quelqu'un pour remplacer papa Saturnin ?
Maman : Non, c'est ton père qui est en train de faire opposition. Si cela ne tenait qu'à moi, depuis, Saturnin n'allait plus être diacre.
Moi: Mais tu n'as pas pu avoir une procuration avec tonton Cédric pour pouvoir le chasser ?
Maman : Non. En plus, je ne sais même pas mais on dirait qu'il est en train de se rétablir, je ne comprends même pas ça quelqu'un qui devait mourir depuis deux ans mais rien. Ça c'est quelle façon de s'accrocher à la vie, je ne sais pas.
Moi: Hum.
Nous avons continué à parler jusqu'au moment où elle est partie à la maison. Depuis que tonton Cédric est tombé malade et qu'il se fait suivre aux USA, l'église est tenue par mes parents. C'est beaucoup plus ma mère que mon père. Lorsqu'ils avaient pris la tête de l'église, plusieurs personnes n'étaient pas d'accord et avaient voulu s'opposer mais maman avait su s'imposer et leur avait montré un document qui attestait qu'elle était le choix de mon oncle. Le document était bien-sûr un faux mais bon, personne ne l'avait su. Tous les opposants et les autres qui ne partageaient pas sa façon de faire les choses avaient pour certains, décidé de partir, pour d'autres, on les avait chassé et pour quelques uns encore, comme les parents de cette imbécile de Sara là, ils sont encore là et font la résistance. On a déjà réussi à enlever sa femme responsable du groupe qu'elle tenait, elle est simple membre maintenant. On est en train de chercher à dégager le mari car il nous empêche de correctement manger l'argent de l'église.
En ce qui me concerne, après mon bac comme je l'avais dit, j'étais partie de chez mes parents et j'avais quitté l'église. Mon père avait dit que comme c'était comme ça et que je me pensais déjà trop grande, je devais me débrouiller toute seule pour mes études supérieures. De toutes les façons, je n'avais pas l'intention de poursuivre à l'université, j'étais fatiguée de l'école. D'ailleurs pour notre passage en tle et l'obtention de nos bac, on avait dû coucher avec certains professeurs au lycée. Je n' allais pas me fatiguer le cerveau à la recherche de je ne savais trop quoi . J'ai quand même fait deux ans dans une école avec les filles pour avoir un DTS en communication. Diplôme qui est garé quelque part et que je n'utilise pas car je ne travaille pas. Mon argent je le gagne par mes différents copains qui m'entretiennent. Ce sont pour la plupart des hommes mariés en dehors de Rick et Eddy. Les deux seuls gars de la bande avec qui je suis encore en contact. Après cette première fois où ils m'avaient pris en sandwich pour me donner les vidéos de l'autre folle là, on avait remis le couvert à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'ils aient leur bac et aillent à l'étranger. Après 5 ans là-bas ils étaient rentrés occupés les grands postes que leur parents avaient déjà préparés pour eux. C'est ainsi que Rick travaille dans une banque et Eddy est au ministère des hydrocarbures et du pétrole. Je les avais croisé par hasard dans une fête privée organisée par Eddy à son domicile, j'y étais allée avec Erna et une autre amie qui avait eu la doc de la fête. Ingrid était malade, elle n'avait donc pas pu venir. Lorsque Rick, qui nous avait vu en premier nous avait appelé , nous étions assez surprises et heureuses de constater que c'était eux les organisateurs de cette fête. Après quelques verres d'alcool et d'autres substances que nous avions consommé ce jour, nous avions fini cette fête en partouze. Rick, Eddy et trois autres amis à eux contre Erna, Lolita notre amie et moi. Erna était un peu réticente au début parce que quand nous étions au lycée, elle couchait avec Sébastien et Ingrid avec Eddy et donc elle avait un peu du mal à le faire avec eux mais j'avais su la convaincre et lui avais dit qu'Ingrid n'était pas obligée de savoir qu'elle avait couché avec Eddy et en plus, ils n'étaient plus ensemble. On l'avait fait et depuis on se voyait de temps en temps avec les gars à deux, à trois ou un peu plus selon qu'ils le voulaient et les gars là savaient chiffrer le barème après une coucherie, je ne pouvais pas m'en plaindre, je prenais mon pied et empochait mon argent. En dehors d'eux, j'avais d'autres gens avec qui je couchais, qui chiffraient sur moi et me donnaient tout ce que je voulais.
Quant à Brice, c'est le père d'Erna avec qui je sors à l'insu de sa fille. C'est un monsieur âgé et marié, très bien placé. Lorsque je partais chez eux quand nous étions au lycée, je voyais comment ce monsieur me regardait avec insistance, mais je faisais semblant de ne rien voir et jouais à la petite fille timide, amie de sa fille. Un jour, ils avaient organisé l'anniversaire de la mère d'Erna et cette dernière nous avait invité, durant toute la fête, ce monsieur n'arrêtait pas de me regarder. À un moment, j'étais allée aux toilettes, à l'étage dans la chambre de sa fille pour me soulager, en ressortant, je l'avais vu devant la porte de la douche, le pénis à l'air et il avait déjà enfilé un préservatif. Avant que je ne puisse dire quoique ce soit, il m'avait poussé dans les toilettes, m'avait plaqué contre le mur, soulevé la petite robe que j'avais sans rien en dessous et m'avait baisé là dans la chambre de sa fille avec toute sa famille en train de fêter en bas. À la fin, il m'avait donné son téléphone pour que je mette mon numéro WhatsApp et celui de mon compte mobile Money si j'en avais un. Je l'avais fait, il était ressorti en me disant que c'était notre petit secret. Les minutes qui avaient suivi , j'avais reçu un dépôt de 1 million et un message qui disait.
-J'ai apprécié, je te rappelle demain à partir de 18h, je te prendrai jusqu'à 4h du matin, arrange toi à dégager du temps.
On s'était effectivement revu lui et moi le lendemain dans un motel et depuis, on sortait ensemble. La voiture que j'avais, c'était lui qui me l'avait offerte. Il m'avait dit que je pouvais faire ce que je voulais avec qui je voulais, mais il avait des jours fixes où personne d'autre ne devait me toucher en dehors de lui et que ni sa famille, ni sa fille, encore moins qui que ce soit de mon entourage ou du sien ne doit être informé de notre aventure. Maman avait par hasard surpris un appel téléphonique ou je le remerciais pour la voiture et elle m'avait demandé qui il était, pour ne pas beaucoup discuter j'avais dit que c'était mon petit ami et depuis, elle est sur mon dos à me parler de mariage et autres. Alors qu'elle même la mariée, elle trompe mon père et ce depuis des années.
La première fois que je l'avais surprise, je devais avoir 4 ou 5 ans, avec un monsieur du quartier qui lui aussi était marié. Mon père était en mission pour l'église à l'intérieur du pays et ma mère se faisait coucher par le voisin dans son lit conjugal, une nuit. Pendant que tout le monde dormait, je m'étais réveillée pour aller boire de l'eau et en revenant, j'avais entendu des bruits bizarres provenant de sa chambre quand j'avais poussé la porte, ma mère était toute nue, à quatre pattes sur le lit devant notre voisin qui lui aussi était tout nu et l'attrapait par les hanches. Quand ils m'avaient vu, ils avaient paniqué et s'étaient rapidement couverts. Le monsieur était parti chez lui et ma mère m'avait dit de ne rien dire à personne et surtout pas à mon père. Naturellement, je ne comprenais pas ce qui se passait, ce n'était que bien plus tard que j'avais su qu'elle trompait mon père avec ce monsieur et il n'était pas le seul d'ailleurs. Il y avait d'autres hommes, même de notre église avec qui elle le faisait dès l'instant que mon père avait le dos tourné. Lui lancé dans son ministère et sa femme le cocufiant à chaque fois qu'elle le pouvait. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle quand j'avais commencé à coucher avec les hommes, elle ne m'avait rien dit car elle en faisait autant, elle me disait juste de le faire avec ceux qui étaient capables de dépenser de l'argent sur moi après avoir pris du plaisir. Aussi bien que le seul avec qui je le faisais sans qu'il ne me paie c'était Ethan.
Celui-là, je ne sais pas si j'arriverai à l'oublier un jour, il est véritablement le seul garçon que j'ai vraiment aimé. Ce que je ressentais dans ses bras quand il me prenait dans sa voiture, je ne l'ai jamais ressenti ailleurs. J'aurais tout donné pour rester sa petite amie mais hélas, cette sorcière de Myrna là, je ne sais pas ce qu'elle avait fait sur lui. Même après son exclusion du lycée et sa disparition, Ethan n'avait plus jamais été le même. Il marchait tout seul au lycée et ne s'intéressait plus à aucune autre fille. Je l'avais aperçu quelques années en arrière, à plusieurs reprises , durant les vacances, en train de prêcher dans la rue, parler aux jeunes et faire un tas d'autres choses. J'ai appris qu'il est revenu s'installer définitivement au Gabon, a ouvert une clinique et est maintenant pasteur. Mais je ne l'ai pas encore vu de mes propres yeux. Comment le vampire de cette petite avait fait pour agir sur quelqu'un comme Ethan jusqu'à le rendre pasteur, je ne le savais pas, mais j'espérais au moins qu'elle était morte quelque part et que jamais au grand jamais, ils ne pourraient être ensemble tous les deux.
(Sonnerie du téléphone) i'm unstoppable, i'm a porch with no brakes (Sia :unstoppable)
Je vérifie et je vois que c'est Erna qui m'appelle.
<<Moi: (Décrochant) Yo ma pute ça dit quoi ?>>
<<Erna: (riant) Collègue, on est là. Tu sais que les filles et moi on passe cette aprèm chez toi non.>>
J'avais déjà complètement oublié ça, mince.
<<Moi: Euh,oui oui.>>
<<Erna: MBOUROU ne me dit pas que tu avais déjà oublié.>>
<<Moi: Mais bien sûr que non toi aussi Biteghe comment je vais oublier ça.>>
<<Erna: Hum. J'espère que tu as acheté mes légumes oh, chez la maman du marché là. >>
<<Moi: Non. >>
<<Erna: MBOUROU ??>>
<<Moi: (prenant mes clés de voiture) Je suis en train de sortir de la maison comme ça pour aller prendre ça. >>
<<Erna: passe me prendre on va aller ensemble comme ça moi-même je vais choisir les bonnes feuilles et la bonne banane.>>
<<Moi: Ta voiture est où ?>>
<<Erna: Elle est là garée. Le mécanicien a dit qu'il passera à la maison demain pour réparer.>>
<<Moi: Hum.>>
<<Erna: Ah MBOUROU vient, tu aimes trop bouder. Je t'attends.>>
Je sors de la maison, grimpe dans ma voiture et me rend chez elle, elle vit encore en famille malgré ses 30 ans. J'arrive et je l'appelle pour lui dire que je suis là, elle me demande de rentrer pour venir saluer ses parents parce qu'elle fait rapidement une tâche. Je rentre donc dans la maison en laissant la voiture dehors et je trouve ses deux petites sœurs ainsi que son frère à la terrasse que je salue avant de rentrer au salon où je trouve ses parents au salon en train de jouer aux amoureux. Son père avait sa tête posée sur les cuisses de sa mère et il lui disait qu'elle était la plus belle femme du monde et aucune autre ne lui arrivait à la cheville. La veille même quand il jouissait entre mes jambes, il me répétait la même chose, les hommes hein.
Moi: Bonjour papa, bonjour maman.
Lui: Ça va ma fille ?
Moi: Oui papa.
Sa femme : Bonjour ma fille,tu es venue chercher ta sœur ? Elle m'a dit que vous alliez passer la journée chez toi.
Moi: Oui maman.
Elle : Ok. Elle arrive, elle est en train de (Erna apparaissant) Ah elle est là.
Erna : Bon moi j'ai fini, je m'en vais.
Lui: Ok. Faites doucement là-bas et soyez prudentes au volant.
Nous : Oui papa.
Nous sommes parties. À peine je monte dans le véhicule que je reçois un message de l'homme là.
-Mon chèque : Toujours aussi bandante, j'ai hâte d'être à vendredi pour te défoncer ton joli petit cul de chaudasse.
-Moi: Je n'attends que ça mon gros pervers. À vendredi. Ne m'écris plus car ta fille est curieuse, elle risque de chercher à prendre mon téléphone pour voir avec qui je parle. Un bisou mouillé sur ton gland.
Il n'a plus répondu. J'ai démarré et nous sommes parties au marché en parlant de tout et de rien. J'ai garé à un endroit et nous sommes descendues pour aller chercher les légumes et la banane. Depuis qu' Erna avait acheté les choses ici une fois avec sa mère et qu'elles avaient apprécié, ce n'était qu'ici qu'elle prenait ses choses maintenant. Nous avons marché et sommes venues devant le box qui était ouvert mais vide. La maman qui nous sert souvent est assise à côté.
Erna: Bonjour maman.
Elle : (le gros sourire) Ah bonjour mes enfants, vous allez bien ?
Nous :Oui maman.
Elle : Vous voulez la banane ? Y a de la bonne banane comme vous aimez.
Erna: Oui. Maman donne nous pour 5000, tu mélanges comme d'habitude hein, semie mûre.
Elle : Y a pas de problème ma fille.
Elle a choisi et a emballé.
Elle : C'est tout ? Vous ne prenez pas aussi les tubercules ?
Erna: Non, par contre on veut le fonlon.
Elle : Ah d'accord, attendez je l'appelle elle va venir vous servir.
Erna: Qui? C'est pas vous qui vendez ça ? D'habitude c'est avec vous qu'on prend ça non.
Elle : Oui, mais je vends seulement quand elle se déplace pour faire quelque chose, c'est pour ma fille qui est (regardant derrière elle) elle est même où ? Ah la voilà qui arrive. Mimi marche vite, tu as les clientes pour le fonlon.
Nous avons toutes les deux tourné nos têtes en direction de la personne à qui elle s'adressait et nous sommes tombées sur Myrna qui portait une vieille robe Caba délavée et un pagne par-dessus attaché à ses hanches. Elle avait un foulard sur la tête, un sac banane autour des reins et ses sandales noires aux pieds avec lesquelles on va à la douche. Elle avait une bouteille cassable de jus de pomme et deux sachets d'eau de 50 à la main. Elle a marqué un arrêt en nous voyant. Nous étions tellement choquées de la voir là. Alors comme ça madame était une vendeuse au marché ? Vraiment Dieu ne dort pas.
La maman : Mimi tu fais quoi debout là-bas plantée comme un arbre ? Les clientes sont là en train de t'attendre.
Elle s'est approchée tête baissée et est passée devant nous pour rentrer dans le box .
La maman : Aka, Mimi c'est comment ? Tu ne salues pas les clientes ? (À nous) Vraiment Excusez ma fille oh, elle n'est pas comme ça d'habitude.
Moi: Ce n'est pas grave maman, tout le monde ne peut pas être bien éduquée. Même quand les parents font des efforts, il y a toujours des enfants têtus.
Elle a levé les yeux pour me regarder et j'ai esquissé un grand sourire ravie. Heureusement qu'Erna a voulu les légumes sinon je devais passer à côté de ce beau spectacle. Vraiment Dieu est grand et il ne dort pas.
Moi: (appuyant bien sûr les mots) MADAME LA VENDEUSE, on veut le fonlon de 2000 (elle s'exécute) Il faut nous donner les bonnes et grosses feuilles hein. Elle a même les mains sales, heureusement qu'on va désinfecter tout ça avant de préparer sinon on peut mourir avec les microbes.
Myrna : (me regardant) C'est tout ?
Moi: (regardant Erna) Tu vas mettre ça avec le maquereau fumé non?
Erna: Oui.
Moi: (remarquant le maquereau à côté de la sardine fumée) Est-ce que c'est même du bon poisson ou c'est même pourri?
La maman : Ma fille c'est du bon poisson oh, nous ici on ne vend que des choses de bonnes qualités. La marchandise de ma fille est bien fraîche, y a rien qui est pourri ici.
Moi: Hum. C'est combien le maquereau ?
Myrna : (montrant) y a 1000f, 1200, 1500, 1800 et 2000 .
Moi: Donne deux de 2000 quand tu me présentes les petits poissons de pauvres là tu crois que ça me ressemble ? Donne aussi les mangues de 1000f et les oranges de 1000f. Ça fait combien ?
Myrna : (Du tic au tac) 8000.
Moi: Les mathématiques là ont quand même servi à quelque chose hein. (ouvrant ma sacoche et sortant un billet de 10000) Tiens.
Lorsqu'elle a tendu sa main pour prendre le billet, je l'ai laissé tomber expressément par terre .
Moi: (souriant en coin avec Erna) Regarde même comment l'argent est tombé, il faut te baisser pour le ramasser et tu peux garder la monnaie hein, je n'en ai pas besoin.
Elle est restée debout à me fixer dans les yeux sans bouger.
Moi: (prenant mon sachet sur la table pour partir) Maman merci hein et à la prochaine.
La maman : Oui merci mes enfants, il faut encore revenir venir oh, votre maman est là.
Nous : On n'y manquera pas.
Nous avons tourné le dos et nous avons entendu derrière nous.
La maman : Mimi, tu ne ramasses pas l'argent ?
Mon cœur était gonflé de joie. Nous sommes montées dans la voiture et avons éclaté de rire.
Erna: La tête de cette idiote vraiment. Oh non. Il fallait même lui balancer l'argent là au visage avant qu'il n'atterisse par terre.
Moi: La prochaine fois, je n'y manquerai pas.
Erna: Tout le bruit qu'elle faisait au lycée là et personne ne pouvait plus respirer c'est pour finir vendeuse de légumes au marché. Les films pornos qu'elle tournait là n'ont pas payé hein ou bien son Jésus qu'elle chantait là.
Moi: Ça a tellement payé qu'elle a fini vendeuse non.
Nous avons encore éclaté de rire.
Moi: Allons pardon, on va aller raconter ça à Ingrid.
Erna: Tu as raison.
J'ai démarré et nous sommes parties de là en riant aux éclats…
**MYRNA NZAOU**
Je suis toujours debout , je n'ai pas bougé depuis le départ de ces deux filles. Mes yeux sont en train de me piquer et je sais que si je ne bouge pas de là, je risque de pleurer devant les gens. J'essaie de maîtriser ma voix.
Moi: tantine Maggie, je vais rapidement au toilette.
Tantine Maggie : D'accord. Mais ramasse d'abord l'argent là.
J'ai longtemps hésité avant de le prendre, mes enfants ont besoin de nouvelles chaussures pour aller à l'école donc même s'il faut que je me baisse pour ramasser ça, je le fais. J'ai marché jusqu'aux toilettes, une fois à l'intérieur d'un box, je me suis accroupie et me suis mise à pleurer. Je crois que la dernière fois que je me suis sentie humiliée de la sorte c'était quand j'avais vu les vidéos de moi que ce sorcier avait mis sur la toile. Quand je pense que si j'en suis là aujourd'hui c'est à cause de lui, mon cœur se serre dans ma poitrine. Je pleure un bon coup avant de sortir. Je rince mon visage et je retourne à mon poste. Le reste de la journée mon moral est au plus bas, alors je décide de rentrer plus tôt à la maison, autour de 16h. Mon moral est tellement à terre que je ne prends même pas la peine de changer de tenue, je rentre avec les vêtements du marché et ceux que j'avais quand je suis arrivée, je les mets dans un sachet. Je dis aurevoir après avoir tout fermé et je rentre chez moi. Les enfants sont à l'école aujourd'hui comme c'est mardi, ils finiront à 17h30. Ils sont en dernière année d'école primaire. Si j'ai un peu la force, je leur préparerai ce qu'ils veulent manger depuis déjà une semaine. Je sais que voir le sourire sur leur visage réussira à chasser la tristesse et le ressentiment que je suis en train de ressentir.
J'arrive au quartier et je prends la route qui mène vers chez moi. Je salue quelques voisins avec mon visage toujours fermé et je continue mon chemin. Lorsque je suis près de la maison, je constate qu'il y a une grosse voiture garée non loin de l'endroit où maman Jeanne a sa table.
Moi: Ça c'est qui qui se permet de venir garer sa grosse voiture devant la maison des gens ? En plus, on n'arrive même plus à voir la marchandise. Et maman aussi voit des choses comme ça et elle ne peut pas dire à la personne de partir garer ailleurs. Quand je vais encore parler, elle va me dire que j'aime trop me fâcher.
J'accélère le pas et j'arrive devant la porte où je commence à parler avant même de rentrer à la maison.
Moi: Maman c'est qui qui est venue garer sa grosse voiture devant notre porte ? Quand je vais encore…
J'ai avalé le reste de ma phrase lorsque je suis rentrée dans la maison pour tomber sur Ethan assis dans mon salon sur une des chaises plastiques . Maman Jeanne était assise sur l'un des coussins et le pasteur Mike à côté de lui. Il a levé les yeux pour me regarder et nos regards se sont accrochés.
Moi: (Dans ma tête) Quelqu'un va mourir aujourd'hui….