Chapitre 29

Ecrit par Auby88


Chanson introductive

"No father figure in the house

(Aucune figure paternelle dans la maison)

And I'm wondering how I'm gonna work it out (Et je me demande comment je pourrai m'en sortir)

My friends keep on telling me How I don't need that man (Mes amis continuent de me dire que je n'ai pas besoin de cet homme )

But they don't really understand

(Mais ils ne comprennent pas vraiment)

There's far Too many pressures in reality

(Il y a beaucoup plus de pressions en réalité )

With dealing with the pain The stress and poverty

( en faisant face à la souffrance, le stress et la pauvreté )

And I gotta be myself because There's nobody else for me

(Et je dois être moi-même parce qu'il n'y a personne d'autre pour moi)

No (Non)


Sometimes it takes A different kind of love To raise a child

( Parfois,il faut un different type d'amour pour elever un enfant )

So don't give up

(Alors n'abandonne pas)

When pressures come down

(Quand les pressions descendent)


Sometimes it takes A different kind of dream To make you smile

(Parfois, il faut un différent type de rêve pour te faire sourire)


So raise it up

(Alors élève-les)

Hang in there with me

(Accroche-toi avec moi)


Sometimes we need Another helping hand

( Parfois, nous avons besoin d'une autre main aidante)

To show the way

(Pour montrer le chemin )

(…)

Sometimes it seems impossible

(Parfois, ça semble impossible )

And that's why we pray

( Et c'est pour cela que nous prions)


Seems to be Nothing left for me

(Il semble qu'il ne me reste plus rien)

Momma's gone

( Maman est partie )

Daddy didn't wanna be

(Papa ne veut pas l'être)

And now I'm all by myself

(Et maintenant, je suis tout seul)

Wondering where is love

(me demandant où est l'amour )

Or should I just give up ?

(Où dois-je juste abandonner


Ya know

(Tu sais)

Life falls down on me

(La vie me tombe dessus )

Cuts into my soul

(fait des entailles dans mon âme)

But I know I got the strength

(Mais je sais que j'ai la force)

To make it through it all

(Pour traverser tout ça )

'Cause I'm still standing tall

(Parce que je me tiens toujours droite)

Breaking through these walls

(Brisant ces murs)

I'm gonna give my all

(Je vais tout donner )


Feeling like A motherless child

(Se sentir comme une orpheline de mère)

Pain cuts into my soul

(La douleur meurtrit mon âme)

It's bringing me down

(Cela me casse le moral)

Can't find my smile

(Vous ne pouvez trouver mon sourire)

On the face Of a motherless child

( Sur le visage d'une orphelins de mère)


I'm gonna break Down these walls

(Je vais briser ces murs)

Gonna give my all

(Je vais tout donner)


Titre : So raise it up - August Rush"


NB : C'est une traduction approximative des paroles de la chanson.



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Eliad MONTEIRO


Je suis toujours en pleine conversation téléphonique avec Maëlly.

- Je n'aime pas savoir cet idiot d'Edric trop près de toi. Tu sais, que si cela ne tenait qu'à moi, il ne sera jamais ton garçon d'honneur !

- Maëlly ! On ne va pas revenir là-dessus...


Je regarde brièvement en arrière. Edric n'est plus là. Tant mieux. Alors, je poursuis en toute sérénité.

-… J'ai décidé que ce sera lui mon garçon d'honneur et je ne changerai pas d'avis.

- C'est bon, j'ai compris. Mais préviens-le que si jamais il se saoule demain et qu'il gâche mon mariage, je le tue.


J'éclate de rire.

- Je suis sérieuse, Eliad.

- Je ne conçois pas que ma future épouse s'exprime ainsi.

- D'accord, mon cœur, je retire mes mots. Mais dis-lui qu'il a intérêt à bien se tenir.

- Il n'est plus là. Mais t'inquiète, je lui transmettrai ton message.

- C'est bien.


Je la sens plus détendue.

- Tu devrais aller dormir, Maëlly. Parce que moi aussi, je compte faire pareil.

- J'aurais bien aimé dormir dans tes bras cette nuit.

- Nous aurons toute la nuit de demain pour cela.

- Vraiment ? Tu me promets que ce sera différent ?

- Oui, cette fois-ci sera différente. Tu peux me croire. Je me donnerai corps et âme à toi, Maëlly ! Et puis en tant que ton futur époux, cela fera dorénavant partie de mes obligations conjugales, sous peine d'amendes !


Je l'entends rire aux éclats.


- Je t'aime tellement, Eliad !

- Alors, pense à moi dans tes rêves.

- Je pense à toi tout le temps, de toutes façons... Tu es mon plus beau cadeau !

- Je t'embrasse très fort, Maëlly ! A demain.


Je viens de raccrocher. Il est vraiment temps que j'aille m'endormir. Tandis que je me dirige vers la porte, je remarque la tablette d'Edric. Il l'a fait exprès de l'oublier là, c'est sûr. Il se trompe s'il pense m'avoir ainsi. J'éteins la clim, les lumières et sors de la pièce...



Je suis dans ma chambre. Depuis des heures. Je n'arrive pas à dormir. Morphée semble m'avoir oublié cette nuit. Je me lève, fixe un instant le tuxedo accroché au mur — celui que je porterai demain — puis m'approche des photos de Camila.


Mes doigts se promènent sur son visage et mes pensées voyagent vers l'Espagne. Précisément, à la veille de notre mariage. J'étais si pressé, si stressé, si heureux que je ne tenais plus en place, que la nuit me semblait trop longue.

Pour me calmer, j'avais fini par faire une activité ridicule : re-passer des vêtements déjà repassés. Le pire, c'est que j'étais si distrait et si maladroit que j'avais brûlé deux chemises.

Quand j'en ai parlé à Camila, elle avait beaucoup ri de moi et m'avait surnommé le "re-repasseur". (Sourire)


Qu'en est-il ce soir ? Plutôt que d'être joyeux, je suis triste. J'ai besoin de m'aérer l'esprit. Un petit tour dans le jardin me fera un bien fou. C'est vrai, il est tard. Mais je ne veux m'en passer. Et puis, je pourrai avoir une très belle vue sur les étoiles…


Quelques minutes plus tard.

Je reviens de ma promenade. Je devrais repartir dans ma chambre. Mais non, c'est plutôt la direction du salon que je prends. C'est la curiosité qui me pousse à y aller…


Je suis bien calé dans le canapé. Avec en mains, la tablette d'Edric. Mes doigts hésitent tandis que j'active la connexion et clique sur le lien affiché sur l'écran…



Les quelques pages que je lis me confirment que c'est bien PAGE. Je me reconnais dans l'histoire qu'elle raconte. Et je me surprends à sourire.


Je devrais peut-être m'en arrêter là, mais je n'y arrive pas. Mes doigts et mes yeux m'en empêchent. Ils ont une envie irrésistible de découvrir la suite. Alors, je leur donne ce plaisir en parcourant au hasard des chapitres ou paragraphes de l'histoire.



" Clases de pequeños,

(Classes de petits)

clases de mayores,

(Classes de grands)

pupitres y sillas,

(Tables et chaises)

pizarras y flores,

(Tableaux et fleurs)


libros y cuadernos,

(Livres et cahiers)

tizas, borradores,

(Craies, chiffons)

lápices y gomas

(Crayons et gommes)

de muchos colores.

(de plusieurs couleurs.)


Tiene un patio grande,

(Ça a une grande cour)

jardín, corredores,

(un jardin, des couloirs,)

y niños y niñas

(Et des garçons et des filles)

con sus profesores.

(Avec leurs professeurs.)


¿Quien es este lugar

(Quel est ce lieu)

al que tú también vas?

(Où toi aussi tu vas ?)


Eduardo Soler Fiérrez. La escuela, Adivinanzas para niños de hoy (L'école, devinettes pour enfants d'aujourd'hui)"

Nous ne sommes point en Espagne, mais dans une classe de quatrième d'un Collège d'Enseignement Général (CEG) de Cotonou. Précisément dans une classe de quatrième. Et celle qui recite ce joli poème, c'est moi Page AKLE.

PAGE ! Combien je déteste ce prénom que mon père m'a donné. Il me vaut tellement de railleries, surtout quand un professeur se permet de dire ( peut-être même exprès) : "Ouvrez votre livre à la PAGE …".


Oui, c'est certain, comparé au sobriquet "TAFARELLE" donné au censeur de l'Etablissement à cause de son crane dégarni ( "Ta fa"qui signifie tête chauve en langue fongbé), mon prénom PAGE remporte le record de moquerie au CEG.


Bon, passons. Je viens de finir ma récitation.

Mon professeur, comme d'habitude, me félicite. Je suis la première de ma classe. En espagnol seulement hein, parce que le reste ne rentre pas dans ma tête. Bon, J'admets que j'aime un peu l'anglais et le cours de français.


- J'espère que vous prendrez l'exemple sur PAGE ! commence le professeur. D'ailleurs pour te féliciter, tu passeras un après-midi chez moi.


Je suis hyper contente. Je remercie mon professeur et ajuste ma robe presque mini pour m'asseoir.


Je m'assois donc sur le banc en prenant soin de bien refermer mes cuisses et m'assurant qu'aucun garçon n'essaie de me piéger en plaçant un miroir sous ma robe.


"Toi-même là, pourquoi tu portes robe courte pour aller au cours ? C'est pour jouer à l'aguicheuse ou quoi ?" C'est sûrement ce que beaucoup se disent.


Ah non, détrompez-vous, si je porte une robe qui descend à peine sur mes genoux, ce n'est pas pour séduire quelqu'un hein. D'ailleurs, qu'est-ce l'adolescente candide que je suis connaît dans ça ? Rien du tout.


C'est le même uniforme que je traîne depuis 3 ans, soit depuis mon entrée au collège. Voilà pourquoi aujourd'hui c'est court.


Ma tante paternelle "longue manche" (Expression locale qui qualifie un proche qui n'a pas de lien direct avec soi ) et son mari qui m'hébergent n'ont pas d'argent à me donner pour coudre une nouvelle robe kaki. En tout cas, c'est ce qu'ils prétendent ohhhh ! Malheureusement mes jambes, fatiguées d'attendre, croissent de façon exponentielle..."


Aujourd'hui, je suis chez mon professeur d'espagnol. Elle est tellement gentille avec moi. En plus, elle est tellement jolie avec ce teint métissé qu'elle a et cette dent en or qui brille quand elle sourit.


Comment s'appelle mon prof ? Vous vous posez peut-être la question.


 Eh bien, je vous laisse un indice à travers ceci. Ce sont les paroles du générique d'un dessin animé très populaire avant. Trouvez-en le titre et vous vous rapprocherez du prénom de mon professeur.


"Et même à l'autre bout du monde

Quel que soit l'endroit où l'on soit

Aussi vrai que la Terre est ronde

Un jour on se retrouvera


Même s'il faut franchir des montagnes

Marcher dans la neige et le froid

Puisque l'amour nous accompagne

Un jour on se retrouvera


Il faut savoir

Garder toujours au fond de son cœur

Un peu d'espoir

Pour attendre le bonheur


Et même si l'orage gronde

Si tout s'effondre autour de toi

Pense qu'à l'autre bout du monde

Un jour on se retrouvera


Même si ce jour est encore loin

Surtout ne désespère pas

Continue sur le même chemin

Un jour on se retrouvera


Même si tu crois

Qu'il n'y a personne qui pense à toi

Un jour viendra

Où enfin tu souriras


Et même à l'autre bout du monde

Quel que soit l'endroit où l'on soit

Si aujourd'hui l'orage gronde

Un jour on se retrouvera

Aussi vrai que la Terre est ronde

Un jour on se retrouvera "


3,2,1,0. C'est parti ! Les mordus de dessins animés doivent s'en être souvenu. Sophie et virginie ? Exact ! Bravo !

Mon prof c'est Sophie ou Virginie ? Tic-tac. Tic-tac .

Ben, je ne ferai pas durer davantage le suspense. c'est Virginie. Oui, madame Virginie del PINO, née VIEYRA.


Je vous ennuie sûrement en faisant autant de mystère autour de cette femme, qui n'est pas de ma famille. Comprenez-moi, cette femme représente tant à mes yeux. Cette femme, je l'aime tellement. Cette femme, je la considère comme ma maman ; celle-là que je n'ai pas eu la chance de connaître…



Quelle belle maison que la sienne ! La maison de mes rêves. Avec une grande cour, des fleurs bien taillées, plein d'escaliers. De ma vie, c'est la première fois que j'entre dans un endroit pareil...


 Je suis dans ce luxueux salon, assise dans ce fauteuil en cuir qui pourrait m'engloutir entièrement tellement c'est grand. Avec le professeur, on regarde E.T., un film très connu qui parle de l'amitié entre un Extra-Terrestre et un jeune garçon.

Je me sens si privilégiée ici. Alors que chez ma tante, je me cache derrière les portes pour suivre des images en blanc/noir sur une vieille télé qui marche à la batterie.


Et le plus intéressant, c'est que tout à l'heure, je prendrai une grosse part de ce gâteau qui n'attend que moi et qui me zyeute depuis. Quelle chanceuse je suis ! (Rire)



Actuellement, le professeur me parle, mais je ne l'écoute pas vraiment. Je passe mon temps à la contempler.

- PAGE, tu m'écoutes ?

- Oui, madame.

- Je te le répète une fois encore : "Le corps d'une femme est sacré et n'appartient qu'à son mari." Je voudrais que tu mémorises cette précieuse phrase et que tu la répètes jusqu'à ce que ton esprit s'en imprègne. C'est compris ?

Oui, madame ! réponds-je aussitôt en souriant.
Je repars de chez elle avec des vêtements et une nouvelle robe kaki. Super !

ÂMES SOLITAIRES