chapitre 29 bis (suite)

Ecrit par leilaji

Chapitre 29 (désolée pour l’attente… vraiment)


Mickaël 


Quand je me suis enfin calmé, elle s’est endormie dans mes bras malgré le poids de mon corps, fatiguée de porter avec moi ma peine. Je m’étais pourtant juré de ne jamais laisser qui que ce soit percer mon armure mais avec Lola les choses m’ont échappées. Et le pire c’est que … j’aime cela. 

Je l’ai soulevée pour l’installer sur mon lit, où du moins le matelas posé sur le sol carrelé de la chambre.  Je ne sais pas si on peut appeler cette pièce une chambre. Elle n’a rien de douillet, dans le meilleur des cas, on peut dire qu’elle est pratique : un coin où dormir, une table de travail, un placard et c’est tout. Je ne sais même plus pourquoi j’ai acheté un matelas. Je n’y ai jamais dormi depuis que je suis dans cet appartement.  


Je me suis toujours contenté de mon confortable canapé. J’y dors bien du moment que toutes les lumières du salon sont bien allumées.  Trop de mauvais rêves quand je suis dans le noir et dans un lit. Des visages de femmes que je ne connais pas, qui la nuit tentent de m’étouffer, frottent ma peau avec du sel et m’humilient devant tout le monde. Je sais que ce sont des réminiscences de mon enfance dont j’ai du mal à me débarrasser. Ma mère m’a marqué à vie. Et de la plus mauvaise des manières. Aucune des thérapies tentées sur le tard n’a réussi à m’en délier. Mais j’essaie de vivre avec et de ne rien provoquer. Avec tous ces problèmes comment ne pas s’étonner que je ne me sois jamais attaché à aucune femme. 

Je me rappelle très bien de la première et seule fois que j’ai accepté qu’une femme dorme à mes côtés.  J’étais encore en France, en permission dans la capitale puisque je ne voyageais jamais pour retrouver les miens. Elle me connaissait à peine mais avait accepté de me suivre, charmée par mon regard bleu-vert disait-elle. Les choses sont allées vite et sans effort. On a couché ensemble. Ca faisait longtemps que j’avais tenu une femme dans mes bras et elle s’est endormie à mes côtés car j’étais trop épuisé pour la raccompagner chez elle. 


Le lendemain matin, j’ai trouvé la jeune femme dont je ne me rappelle plus du prénom, terrorisée et cachée dans mon placard. Elle m’a traité de psychopathe et moi je la regardais sans comprendre de quoi elle parlait. Un moment j’ai même cru que c’était elle la schizophrène puis petit à petit les souvenirs de ce que je croyais avoir été un cauchemar sont remontés à la surface. 


Je pensais me défendre contre mon passé alors que je ne faisais que terroriser la femme qui dormait près de moi. 


Je me suis précipité au salon pour retrouver les clefs de l’appartement afin de lui ouvrir la porte centrale et elle s’est enfuie pieds nus sans demander son reste. Je n’ai plus jamais dormi avec une femme dans mon lit et j’ai bien trop peur de moi-même pour recommencer l’expérience. 


Avec Lola, je ne sais pas comment ça va se passer. Je ne pense pas qu’elle acceptera de partir en pleine nuit. 


Je la regarde et quitte mon passé. La nuit va être longue si je continue sur cette pente. 


Je la pose sur le matelas tout doucement puis je sors du placard un drap fraîchement lavé et repassé pour la couvrir. La pluie gronde de plus en plus fort et je me sens mieux parce qu’elle est là avec moi. Il est tard et je ne sais pas si elle a pensé à prévenir ses parents qu’elle n’allait pas rentrer ce soir. Je me souris intérieurement. J’arrive à peine à croire que je suis avec une femme qui doit encore demander la permission à ses parents pour être avec moi. 


Lola, Lola, grande gueule, grandes responsabilités, mais  restée tout de même une petite fille. Je retourne au salon chercher mon téléphone puis j’envoie un message à Raphael qui me répond immédiatement. Ce garçon n’est jamais très loin de son téléphone. 


Lui : « T’inquiète.  Maman est repartie au village aujourd’hui pour ramener des vivres frais à vendre.  Elle n’est pas là et papa dort déjà. Elle va bien ?»

Moi : « Elle dort. Elle est fatiguée. Elle t’appellera elle-même demain matin.”

Lui : « Y’a intérêt hein.”

Moi: “Je prendrai soin d’elle. Promis.” 

Lui: “Ok, sensei”


Je retourne m’assoir sous la fenêtre d’où je peux parfaitement l’observer dormir.  J’ai encore mal c’est sur. Mais je crois que l’avenir s’annonce radieux. Gabriel était chez moi et malgré mon habitude de me barricader en moi quand j’ai de la peine, j’ai été profondément touché par son inquiétude à mon égard.  


C’est comme un baume sur le cœur. 


***Le jour de l’enterrement***


Lorelei 


Apparemment, la grand-mère de Mickaël était bien plus connue que je le croyais. Des tas de personnes viennent soutenir la famille Valentine endeuillée, des femmes d’associations myènè, de tontines, des groupements d’Afrique de l’ouest. Tout ce monde révèle l’origine métissée de la famille Valentine. Eloïse endosse son rôle de femme de la famille avec  compétence et grâce. J’ai presque envie d’oublier le jour où elle m’a dit dans les toilettes du VIP que je n’étais pas à la hauteur de leur famille. Ce n’est pas encore l’amitié entre nous mais au moins nos rapports sont cordiaux et professionnels. C’est tout ce qui compte. Je ne demande pas plus. Juste le respect comme je l’ai chanté un jour à Gabriel. 


J’essaie de penser à autre chose qu’à ce cercueil qui entre tout doucement dans ce trou qui me semble sombre et inquiétant. Quand je pense que c’est là que nous allons tous finir un jour, je frissonne d’effroi en imaginant la solitude dans laquelle on est plongé dans un trou pareil. Je n’ai encore jamais perdu un être cher alors je sais pas l’abime dans lequel plonge cette perte. 

La main de Mickaël me broie les doigts mais son visage est impassible. Je crois qu’il a l’habitude du chagrin et qu’à force, il a appris à très bien gérer ce genre de situations douloureuses. Moi, je ne lui dis rien, je me contente d’être présente. Je pense que c’est tout ce dont il a besoin. 


Monsieur Valentine Senior, c’est une tout autre histoire. Il peine à se tenir debout malgré deux de ses neveux éloignés qui essaient de le soutenir dans l’épreuve. Les regrets, il n’y a rien de pire, une fois que la personne a disparu. On pense à ce qu’on aurait pu lui dire, ce qu’on aurait dû lui dire. A tous les moments avenirs qu’on ne partagera plus jamais avec cette personne. Et ça vous détruit à petit feu lorsque vous ne faites rien pour vous débarrasser de cela. Je le sais parce que Gabriel me l’a dit.   


Je lève les yeux vers lui. Il se trouve face à moi avec Éloïse à sa gauche. Elle porte d’immenses lunettes de soleil qui lui donnent l’allure d’une star mais je pense que pour une fois, elle les porte plus pour leur aspect pratique parce qu’elles cachent ses yeux bouffies par les larmes, que pour l’esthétique. 


Elle triture un kleenex trempé puis le jette dans son sac à main pour en sortir un autre de sa pochette. Je crois que les larmes du père font encore plus de mal à l’assistance que l’enterrement lui-même.  Les gens le regarde, se chuchotent des choses puis de nouveau le regarde. L’être humain a cette capacité de se transformer en charognard et de se repaître du malheur de l’autre même dans les pires circonstances.  Est-ce vraiment le moment de se raconter sa vie, ses liens rompus avec sa mère ? Voici un fils qui a perdu sa mère et qui ne le cache pas! Où est passé le respect dû au chagrin. 


Éloïse qui ne supporte plus de voir son père ainsi s’en approche et le prend dans ses bras tandis que le prêtre continue à prononcer des paroles que je n’entends déjà plus. Gabriel regarde son père pleurer comme un enfant et parler tout seul. Éloïse se tourne vers son frère et l’appelle à la rescousse. Ce dernier hésite. A cette distance, je sens que son cœur d’enfant veut se rapprocher de son père mais que son cœur d’homme l’en empêche. Je sais qu’entre son père et lui les choses se sont compliquées à la mort de sa mère et qu’ils ne se parlent plus vraiment.  


Je caresse le bras de Mickaël pour attirer son attention. 


- Il est temps de tout pardonner et de recommencer à écrire une nouvelle page. 


Il regarde sa famille, de l’autre côté de la fosse. 


- Pour ta grand-mère. Rien ne pourrait la rendre plus heureuse. La où elle est. 


Il ne bouge pas d’un pouce et son regard se durcit. Ce n’est peut-être pas le bon moment. C’est trop tôt ? Non bien évidemment. Il n’est jamais trop tôt pour faire la paix. Il n’est jamais trop tôt pour qu’un fils pardonne à son père et un frère à un autre frère. La haine n’a jamais rien emmené de bon, surtout dans une famille. Il faut pardonner et avancer. Et je sais de quoi je parle. 


- Je t’en prie Mickaël. Pour Eugénie… dis-je en tirant sur son bras plus fortement. 


Je le vois faire un pas, puis un autre encore plus hésitant, me regarder puis avancer vers les siens en contournant le caveau. 


Je croyais qu’il allait juste se mettre à côté de son père et attendre la fin de la cérémonie. Mickaël fait bien plus que cela. Et à ce moment précis, je le vois comme l’ange protecteur que j’ai toujours pensé qu’il était. Il prend son frère et ensemble ils entourent leur père et leur sœur … de tout le réconfort dont ils sont capables. 


Et je crois bien que le ciel qui jusqu’alors est sombre s’éclaircit sous la percée du soleil qui nous caresse de ses rayons bienfaitrices. 


Il n’est jamais trop tôt pour faire la paix avec les siens. 


***Une semaine plus tard***


Gabriel 


- Parapluie ? T’es sérieuse… c’est ça la chanson que tu peaufines depuis des jours et des jours. 

- C’est vrai que traduit en français c’est un peu bizarre mais je t’assure que c’est symbolique. 

- Bon, elle est terminée au moins ?

- Oui. Allons à la salle de répétition, je vais te la jouer. 


Je me lève alors que je n’ai qu’une envie, lui demander d’écrire autre chose que « parapluie ». Je fouille dans ma mémoire et me demande ce qui a bien pu lui inspirer un tel titre. Oh bon sang ! Je me rappelle tout d’un coup. Lola et Mickaël sous la pluie ! Cette fille est folle. Et si elle les avait trouvés dans une benne à ordure la chanson se serait appelée benne à ordure ? 


Pourvu que je sois agréablement surpris. Seigneur fait quelque chose ! je prie intérieurement. 


On s’installe en salle de répétition et elle prend une guitare puis me propose de m’expliquer la chanson avant de l’entonner.  Je tire une chaise et m’assois toutes oreilles tendues vers elle.


- Nadine m’a un peu racontée leur histoire et quand je les ai vu, lui complètement abattu et elle avec ce parapluie pour le protéger de la pluie… 

- Ok, je vois un  peu où tu veux en venir, la métaphore… Je t’écoute. 


Elle commence la ballade lorsque Lola nous rejoint dans la salle de répétition. Elle est pile à l’heure, professionnelle comme à son habitude. Bénédicte lui sourit sûre d’elle et continue sa ballade. A la fin de la chanson, je ne suis pas très convaincu par le résultat. 


Lola prend sa défense. 


- J’aime beaucoup le refrain, l’image de moi le protégeant de la pluie, et certaines parties... mais il y a des passages que je ne comprends pas… Si c’est de moi et de Mickaël que tu parles bien entendu.  

- Oh, il y a aussi de l’imagination tu sais… 

- Ah ok. Parce qu’au début, tu dis « t’avais mon cœur ». Comme si tu penses qu’il faut parler de nous au passé. 

- Lola. Tu n’as pas idée de ce que la célébrité fait aux couples. Mêmes les plus solides se brisent sous les feux des projecteurs. Je ne te le souhaite pas mais Mickael est tellement effacé et toi t’es une little miss sunshine…  Tu éblouies tout sur ton passage, ta la pêche et lui, il est …

- L’homme que j’aime. 


Lola lui sourit tout simplement mais n’ajoute rien d’autre. Je crois qu’elle a appris à faire la part des choses entre ce que les gens pensent du couple qu’elle forme avec Mickaël et ce qu’elle-même sait ressentir pour lui. 


- Je n’aime pas cette chanson.  Je dis tout bas.

- Moi je l’aime bien. Réplique Lola. 


Après un moment de réflexion, je reprends la parole. 


- Peut-être chantée autrement. Je ne pense pas que la carrière de Lola devrait commencer par une balade. Ça ne rendra pas justice à la force de son interprétation. La où tu es vraiment bonne c’est sur scène et il faut des chansons qui te rendent justice. 


Les yeux de Lola brillent sous le compliment. C’est vrai que lorsqu’on préparait le show, j’étais plus le méchant producteur avare de compliment que le fan inconditionnel. Mais c’était parce que j’étais à la recherche de la perfection et non parce que je la sous-estimais. 


- Tu vas la rejouer à Lola pour qu’elle s’en empreigne mais Lola, tu me la chanteras autrement. 

- Je ne comprends pas. 

- Je n’ai pas envie de te voir chanter d’une manière mièvre : « je serai ton parapluie ». Si j’ai bien compris, il s’agit d’une femme qui  dit à l’homme qu’elle aime qu’elle le protégera. Elle veut le convaincre que malgré tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passera, elle sera toujours là pour le protéger. 

- Oui c’est ça. Répond Bénédicte un brin agacée.

- Alors pas de ballade, on ne va pas tomber dans le sentimentalisme. Tu vas lui donner une note plus RNB. 


Lola regarde Bénédicte, un peu comme si elle a besoin de lui demander la permission de changer sa vision de la chanson ce que moi je ne prends pas la peine de faire.  


Éloïse m’a convaincu  que je devais avoir plus de poigne dans les affaires et elle a parfaitement raison. J’impose mon point de vu tant que je sens dans mes tripes que c’est la bonne chose à faire. Et sur cette chanson, je crois qu’une note plus RNB est la bienvenue. Mes sentiments pour Lola m’ont peut-être déstabilisé par le passé mais maintenant que je sais que tout cela est à jeter aux oubliettes, je tiens à avancer et faire mon travail correctement. 


- L’important c’est que le message passe, affirme Bénédicte sans me regarder. 


Elle me fait un sourire crispé puis s’en va. 

Je lui dirai plus tard qu’elle a fait du bon boulot puisque la chanson plait à l’artiste mais pour le moment, nous n’avons plus de temps à perdre. 


Lola est prête pour briller. 

C’est vraiment une little miss sunshine. 


***Deux semaines plus tard***


La chanson est enregistrée et lancée sur les radios gabonaises et les radios en ligne du net qui diffusent, elles dans le monde entier. 


Au bout d’une semaine, je ne sais pas quelle radio au Gabon, ne diffuse pas cette chanson. J’ai été contacté par la société de production d’Afrique du Sud qui a lancé la chanson dans le pays arc-en-ciel, et en Afrique de l’ouest là où le RNB passe bien. 


Les statistiques de la chanson frôlent la perfection. Et les échos commencent à nous revenir de l’étranger  où tout le monde se demande qui est la petite nouvelle qui fait un malheur sur les ondes. 

En ligne, avec l’équipe Éloïse, les studios Valentine se mettent en avant en promettant sortir la semaine suivante le clip de la chanson « umbrella ». 


Les choses s’emballent autour de Lola mais je garde la tête froide pour la mener au firmament. La réussite n’est plus loin, ce n’est pas le moment d’échouer, si prés du but. 


***Lola***


Les rêves quand on y croit fort deviennent-ils pour autant réalité ? Mais que sont les rêves si ce n’est la projection de nos espoirs les plus intimes. J’ai peur de m’approcher de trop près et de sentir la main de quelqu’un me réveiller pour me retrouver dans ma vie … d’avant. 


Est-ce moi, la fille qui a arrêté l’école trop tôt dont tout le monde vante la musique en ce moment où est-ce une autre personne ? Est-ce moi qui croyais finir ma vie comme serveuse de boite de nuit qui chante et éblouie ?


Certaines filles de l’école qui ont assisté au show et commence a deviné que la chanson est de moi m’appelle et m’encense. Moi Lola Bekale qui ai raté mon certificat !!! Qui l’eut cru ? 

Je dois me pincer fort pour être sure que je ne rêve pas. 


- Lola, tu m’écoutes ? demande soudainement Gabriel


Aie pincée en pleine rêverie par Gabriel en mode méchant producteur exigeant! Va falloir que je prenne le train en marche je ne sais pas du tout de quoi il parle. 


- Oui je t’écoute. 

- Alors qu’en penses-tu ? 


Euh ? Qu’est-ce que je pense de quoi ? Putain tout ça va trop vite, il faut que je m’accroche fermement. 


- Excuses moi Gabriel, reprends s’il te plait. 

- J’expliquais ma vision du clip au groupe. 


Éloïse et Bénédicte me regardent, en attente d’une réponse de ma part qui tarde à venir. 


- Je suis ok pour ce que tu proposes. 


Éloïse soupire de contentement mais reste sur ses gardes. Elle a bien senti que je n’ai pas vraiment suivi toute l’idée de Gabriel. 


- T’es sure ? Ça sera assez osé comme clip. J’aime bien l’idée de Gabriel mais il faudra t’attendre à essuyer des critiques. 

- Osé mais classe Elo. Rétorque son petit frère. Ce que j’aime faire c’est toujours osé mais je ne dépasse jamais les limites, tu le sais. Le show était osé mais classe. Le clip sera pareil. Je veux qu’on frappe un grand coup. En plus la société de production nous envoie du matériel et des techniciens. C’est comme un transfert de compétence. Autant faire les choses en grand. 

- Ok. Je t’écoute alors, je dis en focalisant toute mon attention sur Gabriel qui se lève pour mieux expliquer son idée. 


Il pose sa veste sur son fauteuil puisqu’on travail dans son bureau et desserre sa cravate. 


-  L’ouverture du vidéo clip commence avec les danseuses du studio. On t’aperçoit ensuite, assise avec un chapeau sur la tête et une coupe classe, tu pourras faire celle que tu voudras. Une pluie argentée, et tu apparais sous cette pluie. On fait un focus sur toi en plein milieu de la scène dans une tenue sexy et tu danses au rythme de la musique.  Puis on passe au tableau 2 avec une nouvelle mise en scène. Cette fois-ci quelque chose de plus virginal pour contrebalancer le côté sexy de la première prise : une robe blanche et de l’eau, que tu évites en dansant. Après tout tu luttes contre les ravages de la pluie n’est-ce pas ? Tableau 3, on revient sur la phase sexy : jupe courte, avec des chaussons de danseuse, dans une autre tenue noire et dans ta main le fameux parapluie dont on parle depuis le début de la chanson. Dès que le refrain se termine, tu apparais dans une pièce aux murs jaunes et blancs, et avec un juste-au-corps et des collants résilles. Oui, j’aime bien les collants de ce type. Une petite chorégraphie, toujours avec un parapluie, mais comme on l’a déjà vu ouvert, cette fois-ci tu le fermes. Puis une image de toi peinte en argent pour rappeler la pluie argentée du départ. Et pour finir, une nouvelle chorégraphie sous la pluie avec encore une fois avec une nouvelle tenue, mais cette fois-ci, tu danseras avec ceux qui font la chorégraphie de l’intro. 

Quand il finit de décrire sa vision du clip, plus personne n’a rien à ajouter. Ses yeux brillent d’excitation pour son projet et tout le monde est partant. 


Que l’aventure commence alors…


Nous nous concertons entre nous encore un moment puis Gabriel décide qu’un accord concret est valide entre toutes les parties au contrat. Bénédicte semble satisfaite du tour que prennent les choses et moi je suis impatiente de commencer le tournage. 


***Une semaine plus tard***


Pour le tournage du clip, les studios Valentine se sont retrouvés envahis par une petite armée sous les ordres de Gabriel. C’était épuisant de se lever tôt le matin, de subir des séances de maquillage de professionnel qui ne durent jamais moins d’une heure et ensuite de tourner la même scène cent fois jusqu’à ce qu’elle soit parfaite pour Gabriel. Heureusement que je suis aussi exigeante avec ma personne que lui avec moi sinon j’aurai abandonné depuis longtemps.  


Et pour chaque pas que je faisais devant la caméra, aveuglée par les spots de lumière qui font cuire ma peau, en ayant mal aux chevilles d’avoir trop dansé avec des talons inconfortables, je pensais à une chose : ma famille et je que j’espère pour mon avenir. 


Et je tenais le coup… Ça m’aidait vraiment à tenir le coup. 


Et aujourd’hui, le tournage est enfin terminé. Je suis … dans un état indescriptible. Mickaël me manque car il a préféré me laisser me concentrer sur le clip plutôt que de prendre une quelconque place dans mes pansées. 

Gabriel a offert un petit buffet pour remercier les techniciens qui se sont déplacés pour rendre le clip « umbrella » parfait. Puis nous nous sommes séparés, heureux d’en avoir terminé. 


J’ai pris mon téléphone pour envoyer un petit message à Mickael : 

« Pense à toi, tu me manques »

Il a instantanément répondu

« Tu me manques aussi mais là je suis un peu occupé »


Je salue l’effort intérieurement (d’habitude ses messages se résument à Ok ou négatif) mais je n’en suis pas moins déçue. J’ai vraiment envie de passer du temps avec lui… 


Bref. Je prends mon sac à dos et je sors du studio Valentine pour …

tomber juste en face de la route …

sur Mickael assis sur un muret des écouteurs vissés aux oreilles. Comme d’habitude, il porte un tee-shirt sombre et un jean avec des baskets. 


Sérieux ça me fait un truc au cœur comme des fourmillements et je reste plantée devant le studio sans oser bouger. 


Il m’envoie un message que je m’empresse de lire:

« Occupé à écouter umbrella »


Je ne sais pas quoi lui répondre tellement je suis contente qu’il s’intéresse à ma musique. 


« Il parait que je peux courir dans tes bras et qu’ensemble nous allons réparer mon cœur! »


Je commence à sourire pour de bon en me rendant compte qu’il écoute vraiment ma chanson puisqu’il m’en sort les paroles !


Damn ! Ce mec va me rendre … folle. Il se lève tout doucement et enlève ses Rayban puis traverse la route sans me quitter des yeux. 


J’en ai des frissons sur tout le corps. 


- Je suis là mon ange !dit-il tout doucement en me prenant dans ses bras été n me serrant très fort contre sa poitrine.

- Je vois ça oui. 

- Redis le moi en face alors… 

- Te redire quoi ? 

- Ce que tu dis dans la chanson…


Mes lèvres n’ont pas besoin de s’ouvrir pour lui murmurer ces paroles… mon cœur le chante déjà assez fort… 


 [COUPLET 1]

You had my heart, and we'll never be world apart

T'avais mon coeur, et nous serons jamais un monde à part

Maybe in magazines, but you'll still be my star

Peut-être dans les revues, mais tu resteras mon étoile

Baby cause in the Dark, You can see shiny Cars

Bébé car dans le noir tu vois les voitures brillantes

And that's when you need me there, With you I'll always share

Et c'est là que t'as besoin de moi, Avec toi je partagerais toujours

Because

Parce que


 [REFRAIN]

When the sun shines, We'll shine together

Quand le soleil brille, Nous brillerons ensemble

Told you I'll be here forever, Said that I'll always be your friend

Je t'ai dit que je serai ici pour toujours, Que je serai toujours ton amie

Took an oath Imma stick it out 'till the end, Now that it's raining more than ever

J'ai fait le serment que je resterai fidèle, Maintenant qu'il pleut plus que jamais

Know that we still have each other, You can stand under my Umbrella

Je sais que nous nous avons, Tu peux rester sous mon parapluie

You can stand under my Umbrella, (Ella ella eh eh eh)

Tu peux rester sous mon parapluie, Ella ella eh eh eh)

Under my umbrella, (ella ella eh eh eh)

Sous mon parapluie, (ella ella eh eh eh)


 [COUPLET 2]

These fancy things, will never come in between

Ces choses merveilleuses, ne se mettront jamais entre nous

You're part of my entity, Here for Infinity

Tu es une partie de mon entité ici pour l'infini

When the war has took it's part, When the world has dealt it's cards

Quand la guerre a pris sa part, Quand le monde a distribué ses cartes

If the hand is hard, Together we'll mend your heart

Si la main est difficile, ensemble nous réparerons ton cœur

Because. .

Parce que


 [REFRAIN]


 [PONT]

You can run into my arms, It's okay don't be alarmed

Tu peux courir dans mes bras, C'est bon ne soit pas alarmé

(Come into Me), (There's no distance in between our love)

(Viens en moi), (Il y a pas de distance entre notre amour)

So Gonna let the rain pour, I'll be all you need and more

Laisse la pluie tomber, Je serais tout ce dont tu auras besoin

Because. .

Parce que


 [REFRAIN]


It's raining (raining), Ooo baby it's raining, Baby come into me, Come into me

Il pleut (pleut, Ooo bébé il pleut, Bébé viens en moi, Viens en moi

It's raining (raining), Ooo baby it's raining, You can always come into me

Il pleut (pleut), Ooo bébé il pleut, Tu peux toujours venir en moi

Come into me... ... Viens en moi... ...

LOVE SONG