Chapitre 29 : Deuil

Ecrit par dude

Mon sommeil est compliqué j’ai mal partout mon dos, hum les nausées au début quand je ne savais rien de mon état, tout allait bien sauf pour mon dos mais là c’est devenu grave. Entre les envies qui vont et viennent et la fatigue qui m’habite je me perds moi-même dans toute cette histoire. Je regarde ma montre qui marque 3h45 mon ventre ne se voit pas encore que déjà je me sens lourde. J’ai envie de parler à mamie elle me manque. Apres avoir fini mes deux glace je retourne au lit en me promettant de l’appeler au réveil….

Vers 5h mon petit Manolo m’écrit pour me dire que mamie est décédée. Sur le coup je suis très inquiète pour Desch et je me fais la réflexion qu’il ne m’a rien dit. Dans ma tête c’est juste impossible non mamie et surtout pas maintenant. Je fonds en larme tellement j’ai mal et dire que j’avais envie de lui dire qu’elle serait arrière grand-mère bientôt mon Dieu non !!! Avec les yeux pleins de larmes je fais un message au cousin de Desch.

Moi : «  Salut, le petit Manolo vient de me dire que mamie est partie rassure moi c’est bien une erreur non ? »

Lui : «  Le corps revient sur Libreville jeudi et directement exposé à la maison et vendredi enterrement au cimetière des Sekiani à Alibending »

Son message m’a achevé, je me suis mise à pleurer et ce jusqu’au matin. J’étais dévastée ma copine, ma mamie, la grand-mère de mon homme celle-là qui m’a aidé à reconstruire cette relation. Aujourd’hui comment je vais gérer cette nouvelle partie  de nos vies ? Seigneur aide moi.

Infirmière : «  Madame Binga vous savez que dans votre état ce n’est pas bon de pleurer. Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Duda : « Sniff, je sais bien mais là c’est trop difficile. La grand-mère de mon époux est décédée cette nuit. Je n’ai même pas pu lui dire que je suis enceinte, je n’ai pas pu me réjouir  de cette nouvelle avec elle. J’ai énormément mal vous comprenez ? »

Infirmière : «  Houlala je suis désolée ma petite dame. Je n’aime pas vous voir triste. Bon vous allez prendre votre petit déjeuné et après on verra comment vous aidez »

Duda : «  merci, ce n’est pas bien grave je vais surmonter cette épreuve. Mais il faut impérativement que je me rendre à Libreville pour les obsèques ne fusse que pour lui faire mes adieux. Rien que deux jours  snif»

Infirmière : «  mais non, ne pleurez pas on va arranger ca. Dès que le Docteur arrive je lui en parle à condition que vous arrêtiez de pleurer. Allez venez là » me tirant dans ses bras.

Duda : «  …. »

Infirmière : «  Je comprends l’importance de la situation, nous allons vous trouvez une solution. Mais juste pour quelque jours et vous allez devoir éviter les sensations fortes. Votre mari viendra vous cherchez ? »

Duda les yeux tous bouffis : «  Il est déjà sur place, donc je devrai partir toute seule. Mais je promets de bien faire attention et respecter toutes vos recommandations. »

Infirmière : «  dans ce cas je m’engage à négocier pour vous et m’occuper des démarches pour votre séjour éclaire sur Libreville. Tout ira bien ne vous inquiétez pas. »

Elle est partie en me laissant un peu plus sereine pour la suite j’espère que mon médecin comprendra la nécessité de ce déplacement.

J’ai passé la journée à espérer un message ou un appel de Desch mais rien. Mon médecin est venu en fin de journée me donner l’autorisation de sortir pour deux jours. En conditionnant mon départ, je n’avais pas le choix que de plier à ses ordres il s’agit du bien-être de mon enfant, cette petite vie qui grandi en moi et je compte bien m’y tenir. Après de longues minutes d’entretien avec mon médecin et l’infirmière j’ai enfin ce que je voulais pouvoir dire au revoir à ma chère et tendre mamie.

Je dois donc prendre un vol dans la nuit de mercredi à jeudi pour arrivée à temps à la veillée  et assister à l’enterrement le lendemain puis remonter dans un avion le vendredi à 20h. C’est un marathon que je suis prête à courir pour elle, après tout je lui dois bien ça.

….

Il est 10h quand mes pieds foulent le sol de Gabon, ma terre ce parfum qui te rappelle que tu es chez toi. Je finis les démarches et sort de là 20 minutes plus tard, Maria est venue me récupérer accompagner Manolo. Sur ma demande évidement, ma copine était émue je marchais certes avec une béquille mais je marchais. Je crois que le fait de me voir là a fait ressurgir en elle les images de mon accident mais soit, chaque chose en son temps je suis là pour mamie…

Maria …

Quand j’ai vu ma copine mon cœur a fait un bon dan ma poitrine, j’étais tellement heureuse de la voir vivante, marchant avec sa béquille. J’ai remarqué qu’elle boite encore mais c’est déjà énorme de la voir ainsi ses yeux sont enflés signe qu’elle a beaucoup  pleuré. Par contre elle est radieuse, elle dégage un petit je ne sais trop quoi  là en tous cas elle rayonne et je constate aussi qu’elle a pris du poids ce qui est une très bonne chose. J’ai presqu’envie de courir la prendre dans mes bras tellement la joie déborde. Elle m’adresse un  sourire en arrivant jusqu’à nous avant qu’on ne se prenne enfin l’une dans les bras de l’autre avec beaucoup d’émotion.

Maria : « Enfin je peux te toucher grosses fesses. Ma copine, tu m’as manqué hein ! »

Du : «  Toi aussi grosses fesses, je vois que tu les as bien gardé pendant mon absence… »

Maria : «  Ta grosse tête la tu es encore venue, tu n’as même pas duré hein !! Tu allonges déjà ta longue bouche là ! »

Nous avons éclaté de rire. Ca faisait tellement de bien de retrouver nos vieilles habitudes. Elle Salue Manolo qui récupère en même temps son seul et unique baguage. C’est la que tu sens que le petit respecte Duda sérieusement, déjà il est venu correctement vêtu, le petit a fait des efforts même les cheveux. Je me suis moquée de lui pendant le trajet…

Moi : «  Mon petit, donc Duda te met la pression comme ca ? Toi tu peux t’habiller normalement ? »

Manolo : «  Tchip s elle me sicia tu vas voir, elle est comme ma grande sœur. Elle parle toujours des choses sérieuses donc pardon faut me laisser. »

Sa réponse m’avait plié de rire comme quoi, on peut être le plus fou de la terre mais les sentiments en vers la famille c’est sacrée.

Je n’ai pas encore de voiture donc c’est en taxi que nous quittons l’aéroport pour chez moi. Duda n’est là que pour quelques heures et j’ai pour mission de rester avec elle tout ce temps. Donc on va tranquillement se reposer avant l’heure fatidique.

Duda ….

Je viens d’arrivée à la veillée mortuaire au Pk9 mon ancien quartier. Maria me tient la main car je n’ai toujours pas réalisée que mamie est vraiment partie...

   J’avance au milieu du monde installé sous les tentes en saluant ce qui m’interpelle. . Je continue ma marche jusque devant la terrasse de la maison qui donne un accès direct au salon. J’ai les mains moites, le cœur qui bat à la vitesse de l’éclaire, les jambes toutes tremblantes je me retrouve à l’entrée du salon ou j’ai une vue direct sur le cercueil, je n’ai pas le courage d’y pénétrer, les larmes coulent le long de mes joues j’ai vraiment mal.

Maria : «  Du…Tu veux aller la voir ? »

Duda : «  Mamie… Non, je ne peux pas rentrer … je n’ai pas cette force SNIF !!! »

Maria : « Bon, vient on va s’asseoir sous une tente. »

Je l’ai suivi tranquillement sans broncher les yeux pleins de larme…

La tante de Desch derrière moi : «  Ma fille tu as pu venir ? Ton mari nous disait que tu avais des complications à ta sortie… tu ne tiens même pas encore sur tes deux jambes. Tu es quand même venue dire au revoir à ta copine… Snifff maman elle est partie… Elle est partie Oh !!! »

Ses mots m’ont directement touché, elle m’a prise dans ses bras et nous avons pleuré silencieusement quelques minutes avant qu’elle me guide sous la tente pour y trouver des places assises.

Tante : « ma fille ca va ? Vraiment ca fait plaisir de te voir surtout avec ce que tu as traversé. Maman me donnait souvent de tes nouvelles, mais ton mari ne m’a pas dit que tu  viendrais, tu as pris du poids on dirait. »

Du : «  enfaite on l’a décidé à la dernière minute, mon médecin traitant a consenti à me laisser venir pour quelques jours maos avec beaucoup de recommandations. »

Tanta : «  ok, je vois tu as fait bon voyage sinon ? Tu n’as pas pu avoir la force de rentrer au salon, j’étais derrière, les vieilles mamans au salon demandaient en langue qui tu étais c’est en regardant que je t’ai reconnu même si tu es devenue plus mure en plus du poids ton teint est plus net aussi. Ta guérison prend du temps mais ca va aller maman Dieu est au contrôle »

Du : «  Oui, je n’ai pas la force d’arriver là-bas, je n’ai toujours pas réalisé tantine c’est difficile. Des souvenir de nous au salon … Non, je ne peux pour le moment peut être plus tard »

Tante : «  Ok… Je te laisse un moment, je dois gerer beaucoup de choses derrière »

Du : «  D’accord, tante, de toute façon je suis la toute la nuit jusqu’à l’enterrement »

Tante : «  Ok, si tu as besoin de quoi que se soit je suis là. Ton mari doit être avec ses cousins dans la coure arrière »

Maria est restée avec moi jusqu’à minuit, elle ne tenait plus la pauvre je lui ai demandé de rentrer. D’un autre coté je n’avais toujours aucune nouvelles de mon cher époux. Passer la soirée seule ne me dérangeait pas. Au bout de quelques heures l’envie de me soulager s’est fait ressentir, je décide alors de passer par derrière pour accéder aux toilettes sans avoir à affronter l’épreuve du salon. En arrivant derrière, je suis tombée sur Mr Binga et ses cousins et quelques collègues. La fameuse Vale lui tenait la main, pendant un petit moment il eut un silence avant que Jared ne vienne vers moi tout surpris. Deschannel était comme pétrifié et surpris, on dirait un enfant qui venait de se faire prendre en plaine bêtise. Je les ai salué tranquillement avant de continuer ma marche vers les escaliers pour accéder à la cuisine. Je monte tranquillement les marches et c’est la que Mr Binga jure qu’il v venir m’aider…

Desch : «  Chérie… Attends je vais t’aider tu sais que… »

Duda : «  Binga oses me toucher je jure je te frapper la béquille là en plein visage. Tu appelles qui chérie ? Va continuer à prendre du réconfort dans les bras de ta chère Vale. Fous moi le camp !!! J ne suis pas une handicapée et je n’ai pas besoin de ta pitié, continue à vivre comme s je n’étais pas là. »

J’ai continué ma marcher jusqu’aux toilettes, en ressortant Jared est venu vers moi et nous sommes allés nous assoir sous la tente ou j’étais d’abord avec Maria.

Jared : «  Pourquoi tu ne m’as pas prévenu que tu venais ? Je serais venue te chercher ma belle sœur toi aussi dans ton état faut pas blaguer »

Du : «  Je ne suis pas là pour longtemps je devais dire au revoir à mamie. Je ne savais même pas que je te trouverai ici. Ton connard d’ami n’a pas jugé utile de m’informer pour le décès. Donc si le petit du quartier ne me l’avait pas dit je n’aurai rien su. Dis à ton ami qu’il n’a qu’à faire comme s’il ne m’avait pas vu. »

Jared : «  Je suis là parce que j’ai bien compris à sa réaction qu’il ne savait pas que tu serais là, mais de grâce, ne te fâches pas, déjà tes yeux sont bouffis tu as pleuré et c’est ce qu’il ne voulait pas il pensait bien faire. Lui aussi est dans un état pas possible mais il se retient »

Du : «  Jared, ne me fatigues pas le psychologique pardon, je suis là tranquille, il t’envoie parce qu’il sait que je suis capable de mettre ma menace à exécution. Situ veux veiller avec moi tant mieux, si non retourne avec ton groupe et moi je continue ma veillée seule. Je ne suis pas là pour lui et tu n’ignore pas mon état actuel je dois éviter tout stresse inutile…»

Jared : «  Ok, je reste avec toi. Je vais juste prendre mes affaires que j’ai laissé là-bas, je reviens »

Du : «  Ok »

Desch …

Je suis toujours avec mes collègues et mes cousins. J’ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine quand je l’ai vu se pointer, je ne savais plus ou me mettre j’ai bien lu de la colère et de déception dans ses yeux, mais ce n’est pas une femme qui aime les scandales. Elle nous a salué poliment avant de continuer son chemin, elle boitait avec le peu de courage qui me restait j’ai décidé de tenter une approche en douceur mais elle m’a chassé comme un vaut rien je suis mouillé  de honte jusqu’à l’os,  comme si le fait de ne pas lui avoir dit pour maman ne suffit pas elle  a vu la main de Vale dans la mienne mais ca ne veut rien dire hein !! Mais je connais ma femme elle n’a pas apprécié.  Là actuellement je suis un homme mort, elle ne m’a rien dit sur son déplacement juste pour montrer à quel point je suis dans la merde. J’ai pu constater que ses yeux sont enflés, elle a sans aucun doute pleuré et je n’étais pas là pour elle. Les remords ont commencé à m’envahir tchip !! Jared a compris qu’il avait un problème.

Jared : «  Tu as encore fait quoi ? A la tête que tu tires je comprends directement que tu NE LUI A RIEN DIT et donc par  conséquent tu ne savais pas qu’elle viendrait. Qu’est-ce qui n’a pas marché chez toi ? »

Desch : «  Pardon, essaie de parler avec elle, quand j’ai essayé de me reprocher elle m’a carrément menacé de me frapper sa béquille, le pire  c’est que j’ai vraiment senti que si j’insistais elle allait me frapper avec. J’ai merdé oui mais pardon je ne veux pas gérer ca maintenant. »

Jared : «  Est-ce que tu sais même ce que tu fais ? Tu veux qu’elle te quitte hein ? Tu n’as pas con à ce point si ? Merder c’est le nom de ton grand père ? tchip continues à blaguer tu vas voir ce que le chien avait vu à nzeng »

Il s’est levé quand Duda est ressortie de la maison, ils sont allés s’assoir ensemble, elle ne m’a accordé aucune attention en passant devant moi. J’ai le cul  entre la colère et la honte …

Vale : «  Ta femme te boudes ? »

Desch : «  Pardon laisses, déjà qu’elle ne t’aime pas ne cherche pas les embrouilles, elle risque de te faire mal et mo je ne pourrais rien pour toi. Donc ne cherche pas à savoir merci »

Vale : «  Je viens en paix ho !! Pardon ne me prête pas les intentions je ne fais que passer »

Desch : «  C’est bien ! »

Vale : «  Toujours en passant, elle est radieuse, l’air de mbeng lui fait du bien et on dirait qu’elle a pris du poids non ? Enfin… Je passais Oh. »

Desch : «  Oui pardon faut passer !!»

Ces dernier temps je suis vraiment un piètre mari…

Vendredi matin …

Nous sommes en chemin pour l’enterrement, j’ai terriblement mal, je sens mon cœur lourd ma femme ne veut plus me sentir, ma grand-mère n’est plus de ce monde… Elle a rejoint sa fille visiblement toutes les femmes de ma vie se sont passées le mot. Je penetre le cimetière avec toute la peine du monde. Duda est seule de son coté un peu reculé de la foule rassembler autour du cercueil de mamie, ses bras sont croisés elle porte un ensemble blanc en lin. De là ou je suis-je peux aisément voir qu’elle pleure malgré les lunettes qui cache ses yeux. J’ai envie de la prendre dans mes bras pas juste pour la réconforter mais parce que moi aussi j’en ai besoin… J’ai besoin d’elle … Au moment de la mise en terre elle s’est replié sur elle comme si elle avait mal quelque part je n’ai pas pu tenir, je me suis rapproché d’elle…

Desch : «  Bébé…. » en essayant de la prendre dans mes bras…

Duda : «  Deschannel... J’espère que tu tiens le coup je sais à quel point elle comptait pour toi. »

Desch : «  CHUUUUT mon amou… » je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase elle s’est dégagée de mes bras avant de ce diriger vers la sortie.

Desch : «  Duda… Attends s’il te plait… Bébé je suis désolé… »

Sans aucune réponse elle a continué sa route j’avais mal oui j’avais mal. Elle est sortie prendre un taxi sous mon regard impuissant. Je ne sais même pas où elle va.

Plus tard en fin de journée…

J’ai cherché toutes les informations possibles pour savoir où elle avait bien pu descendre en arrivant malgré la tonne de message que je lui ai envoyer  sur whatsapp je n’ai eu aucun retour. Comme par reflex je pense à Maria je lance l’appel vers son numéro elle décroche au bout de la troisième sonnerie.

Desch : «  Salut Maria, je cherche ma femme. Elle est chez toi ? »

Maria : «  Bonjour Desch… Elle va m’en vouloir si je te donne des informations… Désolée.. »

Desch : «  Maria est ce qu’on a un problème toi et toi ? Pourquoi tu me fais ca ? Pardon par pitié si tu veux… Je dois lui parler… J’ai besoin d’elle … »

Maria : «  Pardon faut pas venir me donner les péchés ici, elle vient d’embarquer elle retourne là… »

Desch : «  Non !!! C’est pas possible !! Merci Maria… » Je raccroche sans demander mon reste

On dirait que la poisse me colle… La voilà repartie… Avec le boulot que j’ai actuellement après ici, je retourne en Ecosse et pour au moins deux mois et demi voir trois en mer...Pourtant je n’ai pas envie de lasser les choses s’aggravées.

Dudaland