Chapitre 29 : Non

Ecrit par Fleurie

°°° Lilly °°°

J’ai regardé autour de moi, je n’ai rien trouvé. Paniquée j’ai pris le vase qui se trouvait sur la table basse de la salle de séjour. Je lui ai donné un violent coup, par derrière, sur la tête. Il a poussé un cri strident en se tenant la tête. Il s’est effondré la minute d’après sur le sol.

Un liquide visqueux coulait de sa tête. Il ne réagissait pas. Louna s’est rapprochée de son corps pour le secouer, sans succès. J’ai lâché le vase, et je me suis approchée à mon tour. Son corps était inerte.

Moi ( en larmes ) : Je l’ai tué Lou.

Elle : Non ne dis pas ça c’est juste un accident. ( Vérifiant son pouls ) il est toujours en vie. ( Respirant bruyamment ) nous devons l’amener d’urgence à l’hôpital Lilly.

Moi : Aide moi s’il te plaît.

Les mains tremblantes, et aidée par Louna, nous l’avons transporté jusqu’à ma voiture. C’est difficilement que j’ai conduit jusqu’à l’hôpital. La peur m’avait envahie.

Heureusement qu’ils se sont vite occupés de lui. Je ne sais pas ce qui m’a pris. La frayeur qui se lisait sur le visage de ma soeur m’avait tant apeurée. Je prie juste qu’il soit en vie. C’est avec inquiétude que je me suis affalée sur leur banc, dans la salle d’attente.

~ Retour en arrière moins d’une heure plutôt ~

En me rendant au supermarché, j’ai profité pour faire également une petite course. J’avais des choses à acheter, pourquoi ne pas le faire une bonne fois pour toute, me suis-je dit. Une fois au comptoir, j’ai réalisé que j’avais oublié mon porte monnaie et mon portable dans la précipitation. Merde, comment ai-je pu faire ça. Bryan va bientôt rentrer et il aime quand tout est déjà prêt. Mes oreilles vont siffler ce soir, pffff.

Je me suis précipitée pour sortir du supermarché. Une quinzaine de minutes après, j’ai garé devant notre maison. Mon coeur s’est mis à battre un peu plus vite que d’habitude. J’ai eu un mauvais pressentiment. J’ai fait une petite prière intérieurement avant d’avancer vers le portail.

Je suis restée la bouche ébahie en voyant la scène qui se déroule devant moi. Bryan était au dessus de Louna qui criait comme une folle à l’aide. Il était entrain de dégraffer la fermeture de son pantalon, lorsque j’ai saisi le vase pour le cogner de toutes mes forces.

~~ Retour au temps présent ~~

Assise les mains posées sur mes genoux, je regarde depuis un bon moment ma petite soeur. Elle a les yeux rivés sur le carreau de la salle d’attente. Elle n’a rien dit depuis que nous avons quitté la maison. Elle a l’air malheureuse. Je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé. Rien qu’à voir son état, il est impossible de lui demander quoi que ce soit.

Je me suis levée, pour prendre place à ses côtés. Lentement je l’ai prise dans mes bras. Elle a eu un geste de réticence.

Moi ( surprise ) : Qu’ y a t-il ?

Elle ( les yeux ébouriffés ) : Lilly avec ce qui vient de se passer, tu es toujours douce avec moi. Je ne comprend pas.

Moi ( la serrant plus fort ) : Tu sais soeurette, je te connais très bien pour affirmer que rien n’est de ta faute. De cette même manière, Je connais également mon fiancé.

Elle : Je te jure que je n’ai rien fait. Tu dois me croire. Lorsque j’ai ouvert la porte, je pensais que c’était toi. Il a juste bondi sur moi, et tu es arrivée.

Moi ( la calmant ) : Shuuuuu calme toi. Tu n’as pas besoin de m’expliquer je te crois.

Elle : Tu t’imagines, il aurait pu abuser de moi. ( Éclatant en sanglots ) Merci Lilly.

Moi : J’espère juste qu’il va bien.

J’ai levé la tête pour voir le docteur venir vers nous.

Lui : Mesdemoiselles, soyez sans crainte. Il va mieux à présent. Le choc qu’il a reçu a été très violent. Il est hors de danger. Mais pour l’instant, il est inconscient. Nous devons patienter, le temps qu’il se réveille.

Moi : Merci docteur.

Lui : Vous pouvez aller le voir.

J’ai hôché la tête, et il a tourné les talons. Je suis retournée m’asseoir près de Lou qui ne disait toujours rien.

Moi : Tu as l’air épuisée. Viens je te dépose à la maison. Nous reviendrons plus tard.

Elle ( au bout des lèvres ) : Okay.

Je n’ai nullement envie de voir sa tête, il me dégoûte.

Nous sommes rentrées et Louna s’est ruée pour aller dans sa chambre.

°°° Louna °°°

J’ai ouvert la pomme d’eau pour laisser l’eau froide couler sur mon corps. Je me frotte avec le gel de douche. Même ce dernier n’arrive pas à effacer l’image de ce chien qui m’a touché. J’ai envie de crier ma douleur. Il est vrai que j’ai plusieurs fois fantasmé sur lui, mais ce n’était que dans mes pensées. Je savais très bien que c’est mon manque qui me jouait de mauvais tours. Mais de là à penser coucher avec lui. C’est juste inadmissible.

Plus d’une dizaine de minutes déjà que je me frotte sans cesse. Les gouttes d’eau se mélangent à mes larmes, que j’ai mal. J’ai fini par arrêter l’eau avant de sortir de la salle de bains, en traînant les pas.

J’ai mis un peignoir sans me sécher le corps. Telle une âme en peine, je me suis allongée sur le lit.

[ Bruit de porte qu’on ouvre ]

Lilly est entrée et a pris place juste en face de moi, dans une chaise près de la porte.

Elle : Lou tu dois essayer d’oublier cette histoire.

Moi : Ne me demande pas ça s’il te plaît. J’ai assez de soucis comme ça, en voilà un autre qui s’en rajoute. Je sais que quelque chose te tracasse, et tu ne veux pas en parler. Libère toi Lilly.

Elle a profondément inspirée avant de me regarder.

Elle : Tu as tes problèmes, et pourtant tu veux savoir ce qui ne va pas avec moi. Tu es un ange.

Elle a pris une pause avant de continuer.

Elle: Tu sais Bryan et moi avons des problèmes. J’ai essayé tant bien que mal de le résoudre, mais c’était juste impossible. Il n’était pas comme ça lorsque je l’ai connu, enfin du moins après m’avoir connu. Il a tellement changé avec le temps.

Moi : Que s’est il passé au juste ?

Elle : Tu veux le savoir malgré ton état ?

Moi : J’ai traversé plus que ça. Lilly tu es ma soeur, nous sommes là l’une pour l’autre. A quoi servirait ce lien que nous avons, si nous ne partageons pas nos joies et peines ?

Elle : Tout a commencé le jour où il a reçu une promotion à son service, il y a de cela un an. Nous étions si heureux que j’ai organisé une fête ici à la maison. Trois mois après Bryan a commencé par changer. Il est devenu moins attentionné et plus que ça. Je pensais que c’était dû au travail. Mais plus les jours passaient, plus il s’éloignait de moi. Bryan est un gigolo, je l’ai aidé à changer. Je ne peux te dire combien je me suis battue pour lui. Mais comme on le dit souvent, un chien ne changera jamais sa façon de s’asseoir.

Moi : Que veux tu dire par là ?

Elle : Ses mauvaises habitudes ont repris surface ma chère. J’ai été choquée lorsque j’ai appris la mauvaise nouvelle.

Moi : Mais de quoi parles tu Lilly, s’il te plaît arrête de tourner autour du pot. Tu aimes trop ça.

Elle ( en pleures ) : Il me trompait avec son boss. Je l’ai confrontée et il a tout nié. Puis un jour, il était parti sans sa voiture. Le soir, en voyant une voiture garée dehors, j’ai pensé voir celle de Ronald. Curieuse je me suis rapprochée pour le voir entrain d’embrasser sa boss. ( Mettant la main sur ma bouche ) je lui ai asséné une paire de gifles, qu’il ne s’est pas du tout gêné de me rendre.

Moi ( l’interrompant ) : Comment as tu pu me cacher tout cela ?

Moi : Nous nous sommes disputé. Une semaine après il s’est excusé et la vie a continué son cours.

Moi : Je ne vois toujours pas la raison qui explique son comportement de tout à l’heure.

Elle : Le lendemain de ton départ pour Cotonou, il a été viré de son poste. Sa boss a découvert qu’il se tapait leur secrétaire. J’ai tellement eu honte de ce qu’il a fait. J’ai refusé de dormir dans la même pièce que lui, le temps de décider de quoi faire de lui.

Moi : C’est horrible ce qu’il t’a fait. Il ne te mérite pas. Les hommes sont vraiment mauvais.

Je lui ai brièvement raconté ce qui s’est passé avec Mourad. Il faut vraiment s’attendre à tout des hommes de nos jours. Nous sommes restés à discuter de tout et de rien. Vraiment cette discussion m’a fait du bien.

~~ Quelques heures plus à l’hôpital ~~

°°° Bryan °°°

Je me suis réveillé avec une douleur atroce au crâne. J’ai touché ma tête pour constater que cette dernière est bandée. Petit à petit, toutes les scènes de l’après midi me sont revenues. Merde si Lilly n’était pas arrivée, j’aurais goûté à Louna. Ne me regardez pas avec ces gros yeux lol.

Bryan HOUNNOU pour vous servir, âgé de 25 ans je gagne déjà ma vie. Je suis d’origine béninoise, j’ai grandi au Bénin. Je suis un agent commercial dans l’une des entreprises de la place. J’ai rencontré Lilly lors d’une fête organisée par mes potes. C’était le jour de l’obtention de nos diplômes. J’ai étudié au Gabon. Après mes études, j’ai été recruté dans une entreprise. Ce qui a fait que j’y réside depuis.

De fil en aiguille notre relation a évoluée au point où je l’ai demandé en mariage. J’attendais l’année prochaine, pour officiellement me présenter à ses parents. Je sais que je suis un idiot, un connard tout ce que vous voulez. Je suis de teint clair et je suis très canon. Les filles me courent après comme des mouches. Il suffit que j’affiche mon beau sourire pour qu’elles tombent à mes pieds. Je suis un homme à femmes, et je le sais. Lilly m’a un peu changé de ce côté, depuis que je l’ai connu. Ma boss me faisait ses yeux doux depuis un bon moment, mais je l’envoyais toujours baladé. Tout a changé un soir.

○ Flash-back six mois plutôt ○

J’ai jeté un coup d’oeil à ma montre. Il était temps de rentrer. J’ai tout rangé. En mettant ma veste, j’ai entendu frappé à la porte de mon bureau.

Moi : C’est ouvert.

Elle a fait son entrée, elle portait un ensemble tailleur qui la moulait merveilleusement bien. Automatiquement, les effluves de son parfum m’ont titillées les narines. Les femmes qui sentent bon sont ma faiblesse.

Moi ( surpris ) : Que faites vous à cette heure dans les parages ?

Elle ( s’approchant de moi ) : Je voulais m’assurer que tout est bien en ordre, avant de rentrer.

Moi : Je l’ai déjà fait, vous pouvez rentrer chez vous madame. Je m’apprêtais à y aller.

J’ai pris mon porte documents avant de la dépasser pour me diriger vers la porte.

Elle ( me tirant vers elle ) : Pas si vite Bryan.

Elle m’a débarrassé du porte documents, d’un geste rapide et m’a tiré vers elle.

Moi : Je ne joue pas à ses jeux Clara. Nous sommes tous engagés. Et votre mari pourrait. ..

Elle ( mettant son index sur mes lèvres ) : Ne joue pas au gamin avec moi. Tu me donnes ce que je désire, et je t’offre le poste que tu veux. C’est une belle offre que je te fais Bryan penses y. Mais pour l’instant j’ai une autre chose en tête.

Elle m’a donné une tape sur mon postérieur, ce qui m’a fait sursauté. Ensuite elle a retiré ma cravate et a déboutonné ma chemise. Je la laissais faire. D’un geste rapide, elle a capturé mes lèvres. J’ai résisté mais au fond, je la désire depuis longtemps. J’ai répondu à son baiser. Elle me caressait comme on me l’avait jamais fait. Je sentais mon envie augmenter. J’ai glissé ma main dans sa jupe, pour saisir ses petites fesses que je pressais et caressais.

Elle ( à mon oreille ) : Alors on dit quoi mon beau ? Mmhhhh.

Moi : C’est oui Clara.

Nous avons passé un bon moment dans mon bureau, et je suis rentré le sourire aux lèvres. C’est ainsi que j’ai entamé une relation avec Clara, qui est une bombe au lit. Elle m’a fait perdre la tête. J’ai eu ma promotion. Je n’ai pas su comment Lilly l’a appris. Elle m’a fait son bruit, elle a fait son dure mais au fond elle est faible. Je me suis rangé et la vie a continuée.

Tout a chamboulé le jour où Clara m’a surpris entrain de m’envoyer en l’air avec Natasha notre secrétaire. Son physique est un appel du diable. Natasha est l’une de mes ex quand j’étudiais. Je me suis fait viré pour une histoire de fesses. Je suis conscient que je suis un con, mais l’homme reste l’homme.

○ Fin du flash-back ○

Ma vie s’est alors réduite à l’alcool. C’était mon seul consolateur. Lilly m’avait complètement délaissé. Cette solitude et ce manque d’emploi m’avaient anéantis. Louna hantait également mes nuits. La voir habillée de la sorte n’a fait qu’empirer les choses. Je n’ai pas contrôlé mon désir. Cette fois ci, Lilly ne me pardonnera jamais. Je suis foutu. Je compte bien reprendre ma vie en mains, et retrouver mon train de vie.

La porte s’est ouvert sur le docteur.

Lui : Comment vous sentez vous monsieur Bryan ?

Moi ( me tenant la tête ) : J’ai un peu mal au crâne docteur.

Lui : C’est juste passager. Il vous faut prendre vos médicaments à l’heure et beaucoup vous reposer.

Moi : Merci docteur. N’avez vous pas vu une demoiselle demander par hasard d’après moi ?

Lui : Deux jeunes filles vous ont amenés ici. Mais elles sont déjà parties.

Moi : Merci docteur.

Lui : Je passerai plus tard. Reposez vous bien. D’ici demain, nous allons vous liberer.

°°° Six mois plus tard °°°

°°° Mourad °°°

Je fais des allers et retours sans cesse dans la salle d’attente. Cela fait déjà plus d’une demie heure que j’attends du test de paternité.

Naima a accouché d’une belle jeune fille, il y a deux mois. Nous sommes tous les deux à l’hôpital pour savoir de qui est ce petit ange. J’ai appris avec le temps à l’aimer. Je ne peux vous dire comment s’est arrivé, mais plus les jours passaient, plus je me rapprochais d’elle et du bébé.

~~ Retour en arrière ~~

Deux semaines après le départ de Louna, j’ai essayé de plusieurs fois la joindre. Son numéro ne passait plus, ou du moins elle l’avait changé. J’ai tout fait pour la rencontrer mais c’était impossible. Je me suis dit que c’était fini, car elle ne donnait plus signe de vie. Je l’ai attendu en vain pendant deux mois. Puis le mois qui a suivi, Naima m’a rendu visite. Ma mère ne voyait aucun inconvénient avec elle. Au contraire, elle l’aimait bien.

Ce jour j’étais complètement différent. Je ne m’étais pas pris la tête avec elle. Elle m’avait excitée et sans réfléchir nous avons fait l’amour sans se soucier du reste du monde.

~~ Retour au temps présent ~~

La voix de l’infirmière m’a tiré de mes esprits. Elle nous a fait signe de la suivre. Une fois installés, le docteur nous a tendu une enveloppe blanche.

Les mains tremblantes, j’ai pris l’enveloppe. Je l’ai ouvert, et le contenu m’a figé…

Oh my gosh !!!

Louna : Mon destin