Chapitre 30 : À quelque chose malheur est bon
Ecrit par Fleurie
°°° Mourad °°°
Les mains tremblantes, j’ai pris l’enveloppe. Je l’ai ouvert, et le contenu m’a figé…
Oh my gosh !!!
Les résultats sont positifs. La petite Mira est ma fille. Je n’arrive pas à y croire. Pendant des mois, j’étais convaincu qu’elle n’était pas mienne. Depuis qu’elle est née, je n’arrive même plus à me séparer d’elle. Elle est si adorable. Je vois pourquoi les gens disent que le sang reste le sang, et nous le reconnaîtrons toujours. Que vais-je faire ?
Je me suis tourné pour faire face à Naima qui affichait un sourire jovial.
Docteur : Alors, vous avez les résultats devant vous. Il n’est plus question de douter de quoi que ce soit.
Moi : J’avoue que je m’y attendais pas du tout, mais merci docteur.
Docteur ( souriant ) : Je vous en prie. ( Me serrant la main ) à la prochaine.
Nous sommes sortis du bureau du docteur. J’ai pris Mira dans mes bras, sans la quitter des yeux. Elle aime trop me fixer. Mes pensées sont allées vers Louna. Comment vais-je m’expliquer ? Je réfléchissais quand le claquement des doigts de Naima m’a tiré de mes esprits.
Naima : À quoi penses tu ? Tout est enfin clair, ( regardant Mira ), c’est ta fille. Je ne t’ai pas trompé en couchant avec un autre.
Moi : Mais tu m’as piégé. De toutes les façons, ce qui est fait est fait. Je ne peux plus retourner en arrière. Je compte prendre toutes mes responsabilités.
Naima : Piégé ou pas c’est ta fille. Elle est ton portrait craché. Ta mère me posait des tas de questions sur elle la fois dernière. Je ne savais pas quoi lui répondre. Maintenant que tu as la réponse, je te laisse lui annoncer la nouvelle.
Moi ( serrant ma fille ) : Même en doutant de ta grossesse, j’ai appris à l’aimer. Je suis papa c’est incroyable.
Naima : Mourad peux tu me déposer chez moi, s’il te plaît. Je ne me sens pas bien.
Elle m’a devancé et je lui ai emboîté le pas, jusqu’à ma voiture.
Un silence de marbre régnait dans l’habitacle. Cette nouvelle m’a un peu secoué. Il ne s’agit pas que de la petite. Je me demande comment serait ma relation avec sa mère. Louna ne me donne plus signe de vie. Elle est toujours injoignable. Les histoires de coeur sont si compliquées.
J’aperçois par le rétroviseur Naima qui essaye tant bien que mal, de calmer la petite. L’instant d’après, elle ne pleurait plus. Je me suis retourné pour la voir entrain de l’allaiter. C’est fou comme la maternité change une femme. Naima la sauvageonne est devenue une plus belle et douce jeune fille, celle que j’avais connu. Son changement a provoqué en moi le désir de plus me rapprocher d’elle.
°°° Nourath °°°
Il fait une terrible chaleur cet après midi. Vêtue d’une minie robe fleurie, j’ai mis mes lunettes de soleil pour profiter de l’air frais de la piscine. Allongée, je sirote mon cocktail, tout en lisant un roman.
Le vrombissement du moteur a attiré mon attention. Légèrement, j’ai soulevé mes lunettes pour vérifier de qui il s’agit. Mon bonhomme a fait son entrée dans le jardin. Il est tellement beau mon bébé.
Moi : Mourad, viens par là.
Lui ( se dirigeant vers moi ) : Bonsoir mom.
Moi : Puis-je savoir ce qui te fait autant rire ?
Lui ( se grattant la tête ) : Ça ne peut pas attendre. J’ai envie de me rafraîchir le corps. Je reviens.
Il s’est levé sans me laisser le temps de répondre. Les enfants de nos jours, sont si étranges.
Il est revenu une demie heure plus tard, vêtu d’un short et d’un débardeur.
Lui ( s’asseyant ) : Mom tu es trop pointue, que veux tu savoir, cette fois ?
Moi ( lui tirant la langue ) : Ce n’est pas poli de t’adresser à moi de la sorte. Tu sais que je t’aime trop, et c’est mon devoir de me préoccuper de toi chéri. Aller raconte. Dis tout à mom.
Il a pris une profonde inspiration avant de me regarder droit dans les yeux.
Lui : Mom c’est un peu compliqué. Je suis papa.
Moi ( surprise ) : Tu es quoi ? Dis moi que je rêve.
Lui : Non mom j’ai une petite fille de deux mois. Je sais que j’aurais du le dire depuis mais je manquais de courage. Pardonne moi.
Moi : J’avoue que c’est une nouvelle à laquelle, je ne m’attendais pas. Tu es très jeune pour avoir un enfant. Mais le fait est déjà compris. C’est qui sa mère. ( Lui baissant la tête ) ne me dis pas que c’est Naima.
Il a hôché la tête en guise de oui. J’ai toujours remarqué une ressemblance frappante entre cette petite et lui. Mais il ne m’est jamais venu à l’idée d’imaginer que le père soit Mourad.
Moi : Je ne suis pas du tout contente de cette nouvelle. Il est vrai que j’apprécie Naima, et la petite mais tu n’as que 20 ans. Comment as tu pu faire ça.
Il lui a fallu trente minutes pour me raconter l’histoire.
Moi : Naima s’est mal comportée envers toi, c’est vrai. Mais chéri reconnais aussi que tu lui as brisé le coeur. Ça ne se fait pas. Une femme meurtrie est capable de tout, et tu viens toi-même de faire l’expérience.
Lui : Je sais maman. Mais elle m’a tendu un piège.
Moi : Et que compte tu faire d’elle ?
Lui : Je ne l’aime pas assez mom, mais le temps décidera du reste.
Moi : Tu vas prendre tes responsabilités paternelles. Dieu seul sait ce que dira ton père lorsqu’il l’apprendra. Je ne lui dirai rien pour l’instant. Mais tu te débrouilleras pour le faire. J’ai fini.
Lui : Je vais dans ma chambre.
Le reste de mon après midi s’est mal passé. Je suis restée allongée à cogiter sur mon fils. Mourad me tuera un jour.
~~~ Libreville ~~~
°°° Bryan °°°
Confortablement assis dans le canapé, je change les chaînes de télévision sans vraiment rien regarder. Il n’y a rien d’intéressant à suivre. Fatigué de défiler les chaînes, j’ai fini par l’éteindre. Je passe mes journées enfermé entre ces quatre mûrs. Je n’ai envie d’aller nulle part. Tout a changé depuis ce fameux jour. On reconnaît la valeur d’une chose, ou d’une personne lorsqu’on l’a perdue.
~~ Six mois plutôt ~~
Le docteur vient de me libérer. C’est triste, Lilly n’est même pas passée me rendre visite. Elle n’a même pas pris la peine de prendre de mes nouvelles, même pas un coup de fil. Nada . Je suis tout seul, debout sur le trottoir à la recherche d’un taxi.
L’un deux s’est enfin décidé à s’arrêter à mon niveau. Une quinzaine de minutes plus tard, le taxi a garé devant la maison. J’ai longuement soupiré avant de m’avancer vers le portail. Le gardien est venu m’ouvrir, après avoir sonné à deux reprises. Il m’a été difficile de pénétrer à l’intérieur. D’après lui, Lilly lui aurait donné des ordres strictes , selon lesquels, il ne doit en aucun cas, me laisser entrer.
J’ai ccontinué ma route, jusqu’à la porte principale.
Cette dernière était entre ouverte. Je pouvais entendre les éclats de rire des deux soeurs, malgré la musique qui résonnait dans la salle de séjour.
Je repensais à mon attitude indécente de la fois dernière lorsque la voix du gardien qui hurlait m’a sortie de mes pensées.
Gardien ( hurlant ) : Madame j’ai essayé de l’arrêter, mais il a été plus rapide que moi.
Lilly ( furieuse ) : La prochaine fois que tu le laisseras entrer, tu pourras dire adieu à ce poste. Maintenant tu dégage .
Gardien : Je suis désolé Madame.
Lilly ( me regardant à la dérobée ) : Que fout tu chez moi Bryan ? Tu as le culot de remettre tes sales pattes chez moi après ce que nous a fait?
Moi ( triste ) : Bébé pardonne. Tout est arrivé pendant un moment d’égarement. Tu dois me croire. En plus Louna me faisait les yeux doux.
Lilly ( écarquillant les yeux ) : Tu n’es qu’un gros menteur Bryan, sors de chez moi et ne reviens plus jamais. C’est fini entre nous. Si je ne connaissais pas ma soeur, je t’aurais cru.
Moi ( essayant de me défendre ) : Je t’aime Lilly.
Lilly ( me flanquant une claque bien retentissante ) : Bryan tu es un monstre. Après avoir couche avec ta patronne et votre secrétaire, tu as voulu abuser de ma petite soeur. Et tu trouves l’audace d me dire quelle t’a allumé ?
Louna ( intervenant ) : Calme toi la grande s’il te plaît.
Lilly ( les yeux rouges ) : Non Louna, il doit partir ( éclatant en sanglots ) Non.
Moi : Tu nous fais du mal Lilly, laisse tomber.
Elle s’est précipitée pour aller je ne sais où. Elle est sortie cinq minutes plus tard, les mains chargées de valises.
Lilly ( les jetant à mes pieds ) : Je n’ai plus rien à faire avec toi. Sors de chez moi. Car c’est toujours chez alors, alors je t’en conjure, libère les lieux.
A cet instant plus rien ne comptait que mon amour pour elle. Je me suis précité pour la prendre dans mes bras et la supplier. Mais elle n’a pas cédé. Elle s’est mise à me donner de violents coups sur la poitrine, en me maudissant. Elle s’est violemment dégagée de mon étreinte la minute qui a suivie, pour se saisir de mes valises. Ces dernières, se sont retrouvées une à une sur le sol au dehors.
Moi ( hurlant ) : Lilly je t’aime, pardonne moi et donne moi une autre chance.
Lilly ( en larmes ) : Bryan je te hais de toutes forces, une erreur ne se reproduit jamais deux fois. J’ai appris la leçon.
Elle est allée chercher le gardien,et ensemble ils m’ont mis dehors comme un malpropre.
~~ Retour au temps présent ~~
Avec le liquide que j’avais sur moi, j’ai pu me trouver un petit appartement avec l’aide de Ronaldo mon collègue de travail. Cette fois ci j’ai vraiment merdé, j’espère qu’elle me pardonnera un jour. Les grouillonements de mon estomac me font savoir à quel point il est vide. Si je m’en rappelle bien, cela fait pratiquement deux jours, que je n’ai rien avalé. J’ai déposé mes CV dans les entreprises, jusque là aucune d’elle ne m’a rappelé. C’est à croire que mon ex boss y est pour quelque chose. De toutes les façons l’heure de Dieu est la meilleure.
Je me suis dirigé vers la cuisine pour voir quoi me mettre sous la dent. En moins de trente minutes, je me suis fait des frites au poisson. C’est avec un appétit gourmand que j’ai vidé mon assiette.
~~~ Un mois plus tard ~~~
°°° Naima °°°
Ma vie a complètement changée depuis la naissance de Mira. Je perçois différemment les choses. Mes parents m’ont fait leur bruit, mais il suffit que la petite leur sourit pour qu’ils oublient tout. Je me réveille plusieurs dans la nuit pour l’allaiter. J’avoue que ce n’est pas aisé mais je tiens le coup. Passer des nuits blanches, je tire chapeau aux mamans. Il suffit qu’elle me sourit pour effacer toutes ces difficultés par lesquelles, je suis passé. J’adore ma fille elle est ma vie.
L’horloge accrochée au mûr de la chambre affiche 12h. Je dois me grouiller pour ne pas trop le faire languir. Mourad m’a invité cet après midi à un déjeuner. Venant de lui, je ne peux qu’accepter. Il ne m’a pas dire la raison de notre rencontre. Mais ça ne saurait tarder.
Des coups de klaxon ont attirés mon attention. Je me rue vers la baie vitrée de la salle de séjour pour vérifier qui c’est. Ça ne peut être que lui. J’ai laissé les consignes à la nounou avant de sortir de la maison.
Dehors il fait un beau temps. Le soleil s’est déjà pointé, mais la chaleur ne se sent pas. Il m’a ouvert la portière, je lui ai affiché un large sourire. Il a par la suite contourner la voiture pour se mettre du côté chauffeur. On s’est fait un smack. Il a pris les nouvelles de sa fille, et il a mis le contact la minute d’après.
Nous sommes descendu une vingtaine de minutes plus tard devant un restaurant chic. Nous nous sommes installés et le serveur à pris nos commandes.
Une fois nos plats arrivés, nous avons déjeuné dans une ambiance très gaie.
En sortant, j’ai senti une main prendre la mienne. Je me retourne pour croiser le regard illuminé de Mourad.
Moi ( surprise ) : Mais qu’est ce qui te prend ?
Lui ( mettant son index sur ma bouche ) : Ne dis rien et suis moi.
Tel un ouvrier obéit à son maître, je l’ai suivi sans plus rien ajouter. Nous sommes monté dans la voiture. Trente minutes après, il a garé la voiture un peu plus loin. Il m’a couvert les yeux à l’aide d’un ruban en soie. Il a par la suite pris ma main, pour m’entraîner vers un lieu inconnu. Je ne faisais que sourire, car je ressens une paix intérieure. Je n’ai plus jamais ressenti ce sentiment venant de lui.
Lui ( dénouant le ruban ) : Tu peux les ouvrir Nai ( comme il aime souvent m’appeler depuis un certain moment ).
Moi ( émerveillée ) : Waouh Mourad c’est…c’est magnifique !
Nous nous trouvons sur un bateau. Je ne peux le croire.
Moi : Tu as fait tout ça pour moi ?
Lui ( me prenant par la taille ) : Tu sais Nai nous n’avons pas débuté sur de bonnes bases. ( Se mettant devant moi ) je profite de cette occasion pour te dire que je suis prêt à nous donner une deuxième chance. Je ne suis peut être pas parfait, mais je saurai être à la hauteur de tes attentes.
Moi ( les larmes aux yeux ) : Tu ne sais pas à quel point je suis heureuse. J’ai trop attendu pour t’entendre me dire toutes ces choses. Cependant une chose me tracasse.
Lui : Dis moi.
Moi : Et Louna dans tout ça ?
Moi : Je n’en sais rien. Elle ne m’a plus donné signe de vie. Peut être qu’elle a choisi de faire sa vie sans moi. ( Soupirant ) je n’ai plus rien à faire d’elle.
Moi : On ne pourra pas construire une relation de cette manière. Tu dois finir ce que tu as commencé avant d’entamer une nouvelle relation.
Lui ( me tirant vers lui ) : Laissons ce sujet de côté, pour l’instant j’ai d’autres idées en tête ma belle.
Nous nous longuement fixé. Il a délicatement posé ses lèvres sur les miennes. Je lui ai mordu la lèvre inférieure. Nous nous sommes fiévreusement embrassé. Son baiser avait un goût de menthe sûrement à cause de son chewing-gum. J’ai passé ma main derrière sa nuque, pour plus approfondir le baiser.
Ses mains dans mon dos sont allées à la rencontre de mon soutien gorge. Il l’a dégraffé d’un mouvement rapide.
Il m’a soulevé pour se diriger à l’intérieur du bateau. Il ne m’a pas un instant quitté des yeux. Il s’est déshabillé et m’a aidé à faire pareil. Il parsemait mon corps de doux baisers. Le reste de l’après midi a été torride.