Chapitre 3
Ecrit par R.D
« Une femme peut tout supporter sauf des humiliations venant de son mari «
Mère Halima
Je suis énormément contente que ma fille se soit mariée avec une si
riche famille. Désormais je n’ai plus honte de sortir parce que tous
les voisins me respectent.
C’est finit cette époque à laquelle
je passais des nuits à pleurer en me demandant si j’allais manger le
lendemain. C’est finit toutes ses journées à passer sous le soleil
ardent pour vendre des arachides et ne récolter en fin de journée que
des miettes.
Au début de mon mariage, mon mari avait une bonne
situation mais je ne sais pas ce qui c’est passé, du jour au lendemain
il a perdu toutes ses affaires. On a du emménager dans un quartier
insalubre et croyez moi que j’en ai bavée.
A croire que j’étais
la seule à qui cela affectait parce que Fatima et son père se sont très
vite habitués à leurs nouveaux modes de vie. Lorsque je me plaignais,
ils me disaient que Dieu est au control. Ça m’énervait trop qu’il soit
si sereins tandis que moi je mourrais de honte à petit feu.
Maintenant que ma fille est la femme d’un des plus riches de la Guinée,
j’ai un avantage sur toutes les choses qui m’étaient impossible avant.
Si ça ne tenait qu’à Fatima et mon mari, on ne ferait pas une cérémonie
pour son mariage. On devait tout simplement se contenter de la
cérémonie traditionnelle mais ça c’est loin de me connaitre.
Je
veux le meilleur pour elle donc je suis entrain d’organiser à son insu
une énorme fête. C’est un moyen aussi de montrer à tous mes ennemis que
j’ai réussis là où ils ont échoués. La vie nous sourie désormais et peu
importe ce que l’avenir nous réservera, il sera meilleur que mon passé.
Je suis en route pour aller chez un grand marabout
accompagnée d’une de mes amies pour qu’il me fasse des protections pour
ma fille. Je sais que son nom est dans la bouche de tous le monde et ce
n’est pas une bonne chose pour elle.
C’est le seul bébé que
Dieu m’a donnée alors je me dois de la couvrir de tous les côtés et la
protéger peu importe ce que cela me coûtera.
Moi (heureuse) : je crois que c’est aujourd’hui que le mari de Fatima va arriver de la France.
Mariame : j’espère au moins que tu lui as donné des conseils sur sa nuit de noce.
Moi : que veux tu que je lui dise là-dessus ? Ce sont des jeunes, ils sauront se débrouiller.
Mariame : Hey Halima toi aussi, tu n’es pas sérieuse quand même. Ta
fille a à peine 23 ans et elle est très timide donc il fallait lui dire
à quoi s’attendre là-dessus.
Moi : ça se voit que tu ne connais pas Fatima. Elle ne parle jamais de sa vie privée. Comment aurais je pu lui parler de ça ?
Mariame : prend ton téléphone et appel la tout de suite. Si elle a affaire à une brute comment s’en sortira t elle ?
Moi (exaspérée) : arrête d’en faire tout un plat pour si peu. Nous qui
sommes mariées depuis la nuit des temps est ce que nos époux ont été
doux avec nous ? C’est une fois il rentre seulement mais malgré ça nous
sommes toujours en vie non ?
Mariame : justement. Toi-même tu sais à
quel point ça fait mal. Il faut qu’elle soit prête mentalement.
Demande-lui d’acheter des lubrifiants.
Moi : Lubri quoi ?
Mariame (étonnée) : ne me dis pas que tu ne sais pas ce que c’est.
Moi : hey ! Arrête de me fatiguer avec tes histoires de blanc là. Si elle souffre trop, je la masserai le lendemain du jour.
Mariame : je pensais que plus que votre situation s’est déjà arrangée,
tu t’y connaissais déjà. Mais est ce que t’es au courant des ragots qui
circulent sur vous ?
Moi : lesquels encore ?
Mariame : les gens
disent que ta fille est un objet que sa mère a vendue pour de l’argent
parce qu’elle s’est mariée deux mois après que votre situation ce soit
arranger et pas avec n’importe quelle famille. Pour eux, c’était elle en
échange de ta nouvelle vie.
Moi (énervée) : et pourquoi viens tu me
viens me dire tout ça ? Tu penses que je serai capable de la donner à
une famille tout simplement pour sortir de la misère ?
Mariame : ce n’est pas la peine de t’énerver. Je voulais juste te prévenir. Les gens disent qu’ils ont énormément pitié d’elle.
Moi : ce qu’ils devraient, c’est avoir pitié d’eux même et essayer de s’en sortir au lieu de parler de ceux qui ont réussis.
J’ai préférée écourter la conversation parce que ça commence vraiment à
me taper sur le système. Oui j’avoue que le beau père de Fatima m’a
proposée de me faire sortir de la misère en échange de ma fille, mais en
quoi cela est il mauvais ?
N’est ce pas c’est son bien à elle
que je voulais aussi ? Je connais Abdel depuis l’enfance et entre lui et
moi il s’est passé énormément de chose. N’empêche en acceptant cela,
j’ai tout simplement voulu le meilleur pour ma fille et Dieu merci tout
c’est très bien passé.
Je sais qu’elle sera heureuse dans son
ménage et rien que pour ça, je me félicite à moi-même. Son père ne
connait pas son beau père plus que moi. Lorsque ce dernier m’a fait part
de cet accord, je lui aie parlé de lui en vantant ses éloges et disant
qu’il fait parties d’une très grande famille religieuse.
Vu que
mon mari me fait confiance, il n’a pas cherché à trop fouiller.
Concernant aussi notre changement de situation, je lui ai tout
simplement dit que c’est une grande affaire que je montais en cachette
qui a réussit. Jamais les vraies raisons de ce mariages ne s’ébruiteront
alors ça ne sert à rien qu’on me pointe du doigt parce que j’ai voulu
le meilleur pour ma famille.
Lorsque nous sommes arrivées, on a
trouvées plusieurs personnes sur le lieu. Le Marabout Aladjie est un
homme très doué dans son milieu et c’est même grâce à lui que j’ai pu me
marier avec mon mari vu mon passé douteux.
Nous avons attendues une heure de temps maximum avant qu’on ne pénètre dans la pièce.
Moi : assalamou aleykoum Karamoko (marabout)
Marabout : wa Aleykoum salam. Halima comment tu vas ?
Moi : je vais bien Al hamdoulilah et vous ?
Marabout : par la grâce de Dieu on tient le coup. Je sais déjà ce qui t’amène ici et tu as vraiment bien fait de venir.
Moi (surprise) : Habon ? Il n’y a rien de mauvais j’espère.
Marabout : si tu m’avais consulté avant de donner ton accord sur ce
mariage, je t’aurais demandé de refuser parce que ta fille va énormément
souffrir.
Moi (inquiète) : mais pourquoi ? Son mari ne va pas l’aimer ?
Marabout : son mari est un homme énormément compliqué. Hors mis ça, il
lui arrivera une chose dont je ne pourrais te dire. Cependant je vais te
donner des médicaments pour qu’elle se lave avec. Te donner aussi de la
poudre pour qu’elle mette dans la nourriture de son mari sinon…
Il s’est contenté de laisser sa phrase en suspens en poussant un soupir.
Moi : je suis venue parce que je veux qu’elle soit protégée. Son beau
père et moi nous nous connaissons depuis mon enfance. Je ne pouvais pas
refuser cela.
Marabout : tu as vraiment bien fait de venir. Ecoute,
reviens demain à la première heure. Il faudra aussi qu’elle porte un
talisman contre les mauvaises langues. Dis moi, c’est qui cette jeune
fille de teint noir qui traine toujours avec elle ?
Moi : qui ? Mounas ? C’est son amie d’enfance. Elle est comme ma propre fille.
Marabout : faites attention. La nature humaine est très complexe. Un
jour une personne peut te sourire, demain te poignarder. Demande à ta
fille de faire très attention à elle.
Après avoir payé, je suis
sortie de chez lui complètement déboussolée. Je connais trop ma fille
pour savoir qu’elle n’acceptera jamais de mettre de la poudre dans la
nourriture de son homme. Comment vais-je la convaincre ? En plus ce
qu’il m’a dit sur Mounas ne me plait vraiment pas. J’espère pour elle
qu’elle se tiendra à carreau.
Fatima
Depuis que mon
beau père m’a dit que mon mari sera là bientôt, je tremble comme une
feuille morte. Je ne sais pas comment je dois me comporter vis-à-vis de
lui et ça me stresse énormément.
D’abord vivre dans cette
maison seulement est un problème pour moi. Je ne m’étais jamais habituée
à tant de luxe. Lorsque je suis rentrée dans la maison pour la première
fois, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder partout.
C’est
Mounas qui m’a donné un coup en me demandant d’arrêter de me comporter
comme une villageoise. Normalement la tradition exige que je passe une
semaine chez mes beaux parents avant de regagner le domicile conjugal.
Mais comme mon beau père vie seul avec son fils, nous avons fait d’une
pierre deux coups. Il m’a fait visiter mon appartement qui se trouve au
troisième.
Il ya exactement 4 chambres avec douche, un immense
salon qui pourrait abriter tout les pauvres de mon ancien quartier, une
grande cuisine avec des équipements sophistiqués que je ne voyais qu’à
la télé, et une décoration de ouf. Tout comme moi Mounas semblait
énormément émerveillée et elle n’arrêtait pas de me dire que j’ai de la
chance d’avoir tout ça.
Lorsque je l’ai appelée pour lui dire
qu’il viendra aujourd’hui, elle m’a demandée d’ouvrir mon trôler et
qu’elle avait mis à l’intérieur quelques surprises pour moi.
J’ai portée la main à la bouche lorsque j’ai vu ce qui ressemblait à des
sous vêtements mais qui était loin d’être le cas. Si je devais décrire
cela, je dirais que c’est des fils destinée à nous faire rougir l’anus.
Comment peut-on porter ses machins qui rentrent dans nos fesses?
Malheureusement pour moi j’avais trop honte pour appeler maman et tenir
cette conversation délicate avec elle, donc j’ai opté pour une simple
robe qui m’arrive jusqu’à la cheville. Même si c’est mon mari, je ne
porterais jamais ces bouts de choses tout simplement parce que c’est la
tendance.
Et là même je ne parle pas de nuisettes
transparentes qu’elle a mises à ma disposition. On dit qu’un habit est
censé tout couvrir, mais là ça ne couvre absolument rien. Comment puis
je me mette ainsi et me montrer devant lui ? Que Dieu m’aide ! Que Dieu
m’aide !
Je suis censée faire une semaine avant de commencer à
préparer. Mon beau père m’a présentée à la bonne de la maison et mis à
part quelques salutations, on ne se dit pas grand-chose.
Je me
sens vide autant de l’Extérieur que de l’intérieur. J’ai cependant opté
pour une belle jupe taille basse que Mounas m’a demandée de porter pour
l’accueillir. J’ai essayée de me passer de la poudre au visage et mis du
rouge à lèvre et franchement je ne sais pas si je ressemble à quelque
chose vu que j’ai toujours opté pour le naturel.
Je suis restée
au salon à guetter chaque seconde qui passe. Lorsque j’ai entendu la
sonnerie de la maison, je me suis levée pour aller voir qui c’était.
Mounas a tellement insistée sur le fait que ce soit moi qui lui ouvre la
porte que j’ai demandée à la ménagère de me laisser faire.
Quand j’ai ouvert la porte, c’est comme si on n’était entrain de
m’asphyxier tant je manquais d’air. Il m’a regardée bizarrement avant de
me dépasser sans un moindre bonjour.
Toute l’anxiété et le
stress de tout à l’heure à refait surface. Je n’ai même pas pu sortir un
mot de ma bouche et disons aussi que son comportement ne m’a pas du
tout aider.
Je ne sais pas comment mes jambes m’ont portés
jusqu’au salon, mais je l’ai trouvé bien installer, ses valises à côté
de lui entrain de se déchausser. Je m’apprêtais à lui demander comment
le voyage c’est passé lorsqu’il m’a devancé.
Ibrahim : qu’avez-vous préparé aujourd’hui ?
Moi (bégayant) : Heu.. Je crois.. C’est du riz au poulet.
Ibrahim : Sert moi !
Je me suis dirigée vers la cuisine pour aider la ménagère qui me dévisageait bizarrement.
Anta : qu’est ce que tu fais dans la cuisine au lieu d’aller rester avec ton mari ?
Moi : heu.. Il m’a demandée de le servir.
Anta : ha Ibrahim ! Il ne changera jamais. Je te souhaite du courage ma fille.
Elle m’a montrée comment on dispose un plateau et lorsque je suis
revenue au salon avec les couverts, j’ai vu que Papa Abdel était avec
lui.
Beau père : fatima. Viens saluer ton mari.
J’avais tellement peur de faire tomber le plateau que je l’ai d’abord
déposé sur la table avant de me diriger vers eux, la tête baissée.
Moi (voix tremblante) : bonjour ! Comment allez-vous ?
Ibrahim : heu.. Fatima, c’est ça ?
Moi : Oui.
Ibrahim : je vais bien.
Moi : je vous ai déjà servi.
Beau père : mais pourquoi n’a tu pas demandée à Anta de le faire ? C’est pour ça qu’elle est payée.
Moi : heu, c’est parce qu’il me l’a demandé. Mais ce n’est pas bien grave.
Je donnerais cher pour me retrouver six pieds sous terre, tant son regard me gêne au plus haut point.
Après que papa soit remonté dans son appartement, mon mari m’a demandé
de le suivre. Lorsqu’on a accédés à la chambre, il m’a regardé de la
tête jusqu’au pied.
Ibrahim : tu ne peux pas me regarder dans les yeux ?
Il m’a fallut un effort surhumain pour soutenir son regard pendant au moins quelques secondes.
Moi (gênée) : je n’ai pas cette habitude.
Ibrahim : quand tu m’as ouvert tout à l’heure, j’ai crû que tu étais la nouvelle bonne donc je suis énormément étonner.
Nouvelle bonne ? Moi ? Ménagère ? Suis-je si moche que ça ?
Moi : ok !
Ibrahim : tu manges ?
Moi (surprise) : pardon ?
Ibrahim : tu manges ? Parce qu’à te voir, j’ai l’impression d’avoir affaire à une anorexique.
Une anorexique ?
Moi : heu oui je mange Al hamdoulilah.
Ibrahim : comment puis je te toucher dans cet état ?
Jamais je ne me suis sentie aussi humiliée que ça.
Ibrahim : tu sais ce qu’on va faire, je vais prier, manger et ensuite
j’irai à la pharmacie pour te prendre des vitamines. Je refuse de te
toucher pour finir en prison le lendemain du jour.
Moi : Ok !
Ibrahim : maintenant tu peux sortir.
J’ai refoulée mes larmes avant de sortir mais avant que je n’empoigne le poignet, il m’a demandée.
Ibrahim : as-tu déjà embrassé dans ta vie ?
Mais à qui ai-je affaire ? Comment peut-il me demander tout ça dès le premier contact ?
Moi : heu..
Ibrahim (surpris) : donc si je comprends bien, en plus d’avoir une
maigrichonne, j’ai une amatrice ? Tu n’as jamais eu de copain dans ta
vie ?
Que le bon Dieu me vienne en aide parce que je ne sais pas si je pourrais supporter ça.
Moi : l’islam interdit ça.
Ibrahim (rigolant) : ah je me suis mariée à la Vierge Marie ?
Moi : je ne sais pas.
Ibrahim : mes amis voudront à tout prix te voir mais avant cela, il va
falloir que je te relooke. D’ailleurs à partir d’aujourd’hui, tes
habillements de grand mère c’est à la poubelle. Si tu veux au moins
tenir assez Longtemps comme étant madame Bah, il va falloir que tu
t’habilles convenablement.
Je n’ai pas pu empêcher mes larmes
de couler lorsque je suis sortie de la chambre. Ça sent vraiment la
descente en enfer pour moi…………….