Chapitre 3

Ecrit par Annabelle Sara







De retour chez lui, Léon essaya de recouper les informations que lui avait donné Yvan sur sa sœur. Le témoignage de ce dernier l’avait laissé perplexe. Il ne comprenait pas pourquoi ce jeune homme nourrissait autant de rancœur envers sa sœur. 


Il se disait que comme toute relation fraternelle, il y avait toujours des petites chamailleries entre frère et sœur, mais de là à détester celle avec qui il a partagé le même utérus durant 9 mois ; au point d’être heureux de sa disparition il y avait quand même de la marge. 


Léon avait bien vu dans le regard du jeune homme qu’il y avait de la douleur de l'incompréhension face à la situation que traversait sa famille mais il y avait surtout autre chose qu'il n'avait pas réussi à déterminer et ça l’avait encore un peu plus intrigué ; déjà que le décès de cette jeune femme était une énigme pour lui. Maintenant, qu'il savait que le pendentif qu'elle portait ; ainsi que le foulard noué autour de son cou n’étaient pas les siens, il se demandait si ce n'était pas une signature.


La signature du tueur ! 


Mais alors, pourquoi ces deux éléments là ? 


Un foulard attaché avec un nœud façon scout et un pendentif qui brisait le nom de la jeune femme en deux syllabes. Son prénom passait de Marianne à Marie – Anne. Curieux de comprendre un peu mieux qui était Marianne, Léon se mit à la recherche de son profil Instagram.


Son frère lui avait donné son nom de profil sur les réseaux sociaux. : Mary The Beats traduisez en français Marie la bête ! 


En ouvrant son compte public, il eut la confirmation de la beauté de cette jeune femme. Elle avait un regard incendiaire et avec ses yeux en forme de noisette elle aurait pu séduire n'importe qui. Comme toutes les jeunes femmes de son âge et de sa génération, elle arborait des tenues qui mettaient en avant ses formes généreuses, ses jolies rondeurs et son corps ferme. Son teint semblait s’illuminer sous la lumière du soleil. 


Marianne était belle et elle avait quelque chose dans le regard qui expliquait sûrement que très peu d'hommes puissent lui résister. Léon parcourait son profil et il avait du mal à croire au témoignage que lui avait fait le frère jumeau de cette jeune femme. Il ne l’imaginait pas perverse encore moins capable de faire froidement du mal à quelqu’un. 


Cependant, en observant de manière globale la personnalité enjouée et extravertie de cette jeune femme il se demandait ce qu’elle pouvait bien cacher. Il n’était pas venu sur cette page pour contempler cette beauté bien que ce soit un plaisir pour les yeux, alors il essaya de retrouver la publication que lui avait furtivement montré son frère tout à l'heure au snack-bar. 


Il retrouva le texte qui était apparemment accompagnée d’une vidéo alors il cliqua sur la vidéo. Il s'agissait d'une vidéo qu’avait tourné la jeune femme sur laquelle elle apparaissait avec ses longs cheveux noirs lissés, d’une voix fluette elle admettait à demi-mot d'avoir balancer des photos nues d'une autre jeune femme en représailles. Elle ne donnait pas le nom de l’autre jeune femme prétendant qu’elle se reconnaitrait.


Ce qui le marqua c’était le calme dans le regard et les émotions de Marianne pendant qu’elle parlait, comme si exposé la nudité d’une personne était comparable à n’importe quelle blague.


Il était tellement concentré sur cette vidéo qu'il n'avait pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir, il sursauta en entendant la voix de Solène dans son dos.


- Bonsoir, dit Solène en passant derrière lui et se dirigeant vers la chambre.


- Bonsoir Madame ! C’est à cette heure-ci que tu rentres ?


Solène s’arrêta net devant la porte de la chambre.


- Je croyais t’avoir dit que je ne serais pas à la maison aujourd'hui …


- J’avais compris que tu n’aurais pas le temps de faire à manger, mais je n’avais pas compris que tu serais de retour à cette heure-ci…


- Il est à peine 22h je ne sais pas de quoi tu parles ! fit Solène en ouvrant la porte de la chambre cette fois-ci.


- Je parle de cette attitude !


Léon se leva et le il a suivi dans la chambre.


- De quelle attitude tu me parles au juste ? Je t’ai dit que je serais occupée aujourd’hui, je ne vois pas pourquoi tu veux en faire une histoire… je suis rentrée à 22h… il n’est même pas minuit !


- Je peux savoir où tu étais ?


- Donc maintenant tu veux me fliquer ? Il faut que tu saches où j'étais pour que ça justifie le fait que je n'ai pas fait à manger pour toi ?


- Je n’ai pas envie que tu te justifies, j’ai juste envie de savoir pourquoi tu te comportes de cette façon ! Est-ce que c’est juste parce que j’ai raté l’anniversaire de ta mère que tu te comportes ainsi ? 


- Je ne sais absolument pas de quoi tu parles… Il y a quoi de particulier dans mon comportement ? Tu m’as appelé et je n’ai pas répondu ? 


- D’habitude quand tu sors ou que tu as un évènement… je ne sais pas… tu me parles, tu me préviens de ton événement… tu ne me dis pas juste je ne serai pas disponible comme…


- Attends tu veux me reprocher quoi ? Que je ne communique pas assez avec toi ?


- Je veux juste comprendre ce qui t’arrive !


- J’avais du travail à faire et je ne pouvais pas rentrer tôt ce soir raison pour laquelle je ne suis pas rentrée ! dit Solène avant de déposer son sac sur la table basse de la chambre pour ensuite se diriger vers la salle de bain.


Léon savait très bien qu’il ne pouvait pas discuter avec elle dans cet état, pas tant qu'il n'aurait pas fait amende honorable et rattraper sa maladresse.


Il se rapprocha de la porte et se colla contre celle-ci, il entendait l’eau qui coulait derrière, il se demanda si la jeune femme était sous de la douche à cette heure-ci alors qu’il faisait un froid de canard à Yaoundé l'eau de la tuyauterie devait être à une température encore plus basse que le froid ambiant.


- So je m’excuse ! fit-il la tête contre la porte. Je suis vraiment désolé d’avoir raté l’anniversaire de ta mère, je suis désolé de ne pas avoir récupéré la bouteille de vin comme je te l'avais promis, je sais que je suis un idiot mais je t'aime et je vais me rattraper.


Il n’eut pour réponse que le son de l'eau qui coulait contre les murs et le sol de la salle de bain. Il se décolla de la porte et se dirigea vers le salon où il récupéra son téléphone se déconnecta, avant d’aller se coucher.






Au petit matin, Léon fut réveillé par une odeur d'omelette, tendant la main à ses côtés il se rendit compte que Solène n’était pas dans le lit. Des bruits et des odeurs attirèrent son attention vers la cuisine.


 Solène ne préparait le petit-déjeuner que lorsqu'elle n'avait rien à faire dans son agence de communication, ou qu’elle était de bonne humeur et qu’elle voulait faire plaisir à son homme. 


Cette attention fit plaisir à Léon qui une fois les pieds à terre, se dirigea vers la cuisine où un œuf bien garni trônait déjà dans une assiette avec pour accompagnement des frites de plantain du lait du café il y a une odeur de malt qui embaumait la cuisine.


- Bonjour chérie dit Léon en s’approchant de Solène.


- Bonjour bien dormi ?


- Très bien merci répondit Léon. Tu as l’air de bonne humeur ce matin…


- Oui je suis de bonne humeur… j'ai un client satisfait par mon travail ou devrais-je dire des clients satisfait… alors oui je suis de bonne humeur ! J'espère juste que contrairement à d'autres, les engagements seront respectés.


- C’est la fameuse occupation que tu avais hier ?


- Oui j'ai reçu un contrat juteux ! Organiser une réunion d'anciens élèves… hier j'ai présenté mon projet événementiel et mes clients ont approuvé, car j’ai reçu un message tard hier soir pour dire que le budget a été accepté par l'assemblée générale de l'association d'anciens d'élèves donc et je peux commencer mon boulot !


Léon s’exclama de joie et prit la jeune femme dans ses bras en la félicitant et lui réaffirmant son soutien indéfectible.


- C’est trop génial ! Je ne savais pas qu'il y avait des associations d'anciens élèves au pays !


- Tu serais surpris par le nombre d'association dans le genre. Ça ne te dirait pas d'être en contact avec te anciens camarades dans une association 


- C’est vrai que j’aimerais bien retrouver certains anciens camarades mais bon ! Je n’ai jamais entendu parler d’une telle initiative au sein de mon ancienne école donc…


- Moi j’aimerais bien rencontrer mes anciens camarades ceux avec qui j'ai partagé les meilleurs moments de ma vie.


- Parlant de vie, tu es prête à écouter ma théorie sur notre victime du Saint James à Douala ? fit-il.


L’expression du visage de la jeune femme s'assombrit légèrement avant qu’elle ne détourne le regard.


- Vas-y je t’écoute !


C’est avec excitation que le jeune prit place devant l’omelette garnie que lui avait préparé Solène.


- Tu vois au départ je pensais qu’elle avait été tuée par un gars comme ça dans la rue ! Un vol ou un viol qui a mal tourné mais en réalité cette fille a été victime de quelqu'un de plus machiavélique !


- Je ne comprends pas, fit Solène.


- Mon cousin m’a envoyé, les images du corps de cette fille c’était horrible ! Je n’ai même pas envie de t’expliquer parce que franchement ce n’était pas quelque chose à voir. J’ai renvoyé tout ce que j’avais dans mon ventre, même ce que je n’avais pas… elle était tellement amochée que même la police se demandait comment son corps tenait encore en un morceau.


« Comment la scène de crime pouvait être aussi propre ? Comme si on avait retiré tout le sang dans ses veines, congelé son corps de l’intérieur pour empêcher tous fluides de sortir ce n’était vraiment pas beau à voir. 


« Donc au départ je pensais que c’était une histoire de d’agression qui a mal tourné et avec tout ce que j’ai vu comme image je me suis dit il y a quelque chose qui n’allait pas et pendant que je pensais ça j'ai reçu un message d'un gars par Messenger qui me disait clairement… elle a mérité ce qui lui était arrivé…


- Pardon ? s’écria Solène offusquée.


- J’ai réagi exactement comme toi je me suis demandé comment quelqu'un peut en arriver à dire que quelqu'un a mérité de mourir d'une façon aussi brutale ! Mais devine quoi ? La personne qui m’a écrit, c'était le frère de la victime !


- Son frère ?


- Son frère… Jumeau !


Solène avec de grands yeux ouverts semblait complètement larguée.


- Bon au départ il ne m’a pas dit que la victime était sa sœur ! Lorsque je suis allé le rencontrer au Boukarou hier, là il m'a expliqué qui elle était pour lui et pourquoi elle méritait cela selon lui !


- Tu étais au Boukarou hier ?


- Oui… revenons à l’histoire. Yvan m’a expliqué que sa sœur était perverse ! le genre de fille qui était prête à mentir, tromper les gens pour arriver à ses fins ! Et donc beaucoup de gens lui en voulaient personnellement.


- Dans le beaucoup de gens-là il se comptait ?


- Je suppose que oui puisque ; il avait l'air d'avoir vraiment beaucoup de colère dirigée contre sa sœur ça peut-être en lien avec le fait que leurs parents s’occupaient plus d’elle que de lui ! Il a sûrement été beaucoup affecté….


- Donc pour toi c’est la vengeance, à cause de toutes les choses qu'elle a faite.


- Non je ne crois pas je ne crois pas ! Je pense plutôt à autre chose… je ne sais pas pourquoi mais je pense qu’elle a été la victime d’un tueur en série !


À la seconde où Léon exprima son hypothèse, Solène éclata de rire.


- Un quoi ? Je dois te rappeler que nous sommes au Cameroun, dit-elle en se moquant de lui.


- Je sais exactement où nous sommes mais il y a un détail de l’histoire que je ne t’ai pas dit


- De quoi s’agit-il ?


- Il s’agit de ce que je pense être la signature du tueur !


- La quoi ?


- Généralement, le tueur en série a quelque chose en particulier qu'il fait qu’il laisse où qu’il prend ! Le fait de laisser un cadavre sang aucune goutte de sang, pour moi c’est une véritable signature !


- Je ne comprends absolument pas ce que tu veux dire, fit Solène perdue. 


- Je n’ai pas envie de gâcher ta journée sachant que tu viens de signer le plus gros contrat. Alors je vais t’expliquer ! Un simple tueur ne prendrait pas la peine de nettoyer le corps de cette fille, lui mettre un pendentif et un foulard autour du cou ! Moi j’appelle ça une signature.


Solène étaient bouche bée elle le regardait parler les yeux grands ouvert la bouche entrouverte comme si elle découvrait son compagnon au bout de plusieurs années. Il était tellement excité quand même !


- Je sais que tu te dis que je j’ai péter un câble…


- Non en fait je peux comprendre où tu veux en venir mais tu ne peux pas parler de tueur en série alors qu’on a un seul corps…


- Vu comment les disparitions et les meurtres sont gérés dans notre pays je ne serais pas étonné qu’il n’y ait déjà eu une ou deux autres victimes dans le même style mais personne ne n’a fait le rapprochement peut-être…


- On va pas non plus dire que les fonctionnaires de police sont idiots au point où ils vont se retrouver avec deux situations identiques et ne pas faire de lien quand même ! Quelqu’un a voulu se venger et il s’est vengé c’est tout… on ne va pas réfléchir de midi à 14h là-dessus non plus !! 


- Je trouve quand même bizarre toute cette mise en scène !


- Si je comprends bien tu ne vas pas laisser tomber cette histoire et vivre ta vie ! Tu vas continuer à t’intéresser à ça jusqu’à ce que tu comprennes ce qui se passe ?


- j’ai d’autres choses à faire dans ma vie quand même ! Comme par exemple, aller souhaiter joyeux anniversaire en retard à ma future belle-mère !


La joie qui irradia le visage le Solène fut la réponse qu'il attendait, il était prêt à faire amende honorable et surtout prêt à se faire pardonner son comportement.


Alors dans la journée il allait récupérer le cadeau qu'ils avaient prévu offrir à sa belle-mère avant de se rendre dans la maison familiale de Solène.


Les parents de cette dernière ils étaient tous les deux des médecins qui avaient une bonne réputation et qui au fil des ans avait réussi à créer un bel héritage à la fois sur le plan professionnel, social que personnel.


Ils avaient obtenu leur notoriété, grâce à leur acharnement au travail. 


Chaque fois que Léon avait été obligé de se retrouver dans cette maison il avait toujours eu le sentiment de ne pas appartenir à ce monde ; de ne pas être à sa place il n'arrivait jamais à savoir sur quel siège ni sur quelle fesse il avait le droit de s’asseoir. 


- Léon ? Bonjour, que me vaut le plaisir de cette visite ?


- Bonjour Madame Ekeren, Vous êtes très belle ce jour.


- Merci c’est gentil !


- Je venais parce que je voulais me faire pardonner de ne pas avoir été présent à votre anniversaire. Alors je vous ai apporté votre cadeau avec deux jours de retard !


Elle accepta le petit sac qu’il lui tendait, jeta un coup d’œil dedans.


- C’est ce que je pense que c’est ? Un Pinot noir ?


- C’est le cru de 2009 !


- Je suis vraiment surprise Léon c'est très gentil de ta part… un 11 an d’âge !


- Je me suis dit qu’avec votre goût pour les bons vins celui-là vous plairait !


- Bien sûr c’est très gentil merci beaucoup merci même si j'aurais préféré le recevoir il y a deux jours… Bref ça lui rajoute surement quelques jours me diras-tu, il ne sera pas moins délicieux !


Cette petite pique ne retourna pas vraiment Léon il savait à quoi s’attendre avec les parents de Solène.


- J’aurais moi-même préféré pouvoir vous la présenter il y a deux jours malheureusement j'ai été pris de court, je vous prie de m'excuser.


- C’est au moins la quatrième fois que tu me demandes pardon depuis que tu es entré chez moi. Qu'est-ce qui se passe ? Je te mets tellement mal à l’aise qu’il faut que tu t’excuse à tout bout de champ ?


Léon fut un tout petit peu décontenancé par cette question !


- Non… non je ne suis pas mal à l’aise mais…


- Alors pourquoi tu passes ton temps à t’excuser ? Je t’ai invité à mon anniversaire tu n’as pas trouvé bon d’y venir et encore moins bon de prévenir de ton absence alors…


- Je vous assure que ce n’était pas ma volonté de ne pas être présent ce jour-là…


- Donc tu je veux dire que tu n'es pas un homme qui fait ce qu'il veut ?


- Non ça n’a rien à voir je dis juste que… euh je ne pouvais pas être présent !


- Oui je comprends bien que tu ne pouvais pas être présent, c’est normal ! Tu dois être hyper occupé sauf qu’un coup de fil au moins à ta petite amie pour lui dire que tu ne seras pas là aurait été la bienvenue. Ce que je veux te dire, c’est que tu peux me mépriser… tu peux estimer que je ne mérite même pas un minimum de considérations de ta part… parce que je ne suis pas ta mère ou autre, mais au moins évite de mettre ma fille dans des situations embarrassantes.


- J’ai… je m’excuse ! Léon qui n’était pas préparé ne sut pas quoi répondre à cette déferlante.


- Encore et toujours des excuses tu sais ce que ça fait de toi ? Un homme sans caractère ! Léon tu es un homme qui n’a pas de caractère, incapable de tenir face à l’adversité ?


Léon sentait monter la rage et la chaleur dans ses veines il s'attendait à tout sauf à se faire insulter même si ce n'était pas très nouveau de se faire insulter par la mère de Solène.


- Je crois que ma question a droit à une réponse !


- Je ne sais pas quelle réponse vous attendez Madame


Il était décontenancé et perdu.


- C’est bien ce que je pensais… quelle réponse pourrais-tu me donner ? Tu ne sais pas ce que tu veux toi-même ! Tu m’offre cette bouteille de vin aujourd’hui, elle a dû te coûter un bras alors que tu n’en as pas envie. Quel genre de personne fait des cadeaux à une autre alors qu’elle n’a pas envie de lui en faire ?


- Je n’ai jamais dit cela !


- Je n’ai pas besoin que tu me le dises, je le vois dans tes yeux d'ailleurs, je parie que ce cadeau tu ne l'as pas choisi toi-même ! mais tu sais quoi je vais le garder, pas à cause de sa valeur ni à cause du geste mais parce que je sais que c'est la seule chose que tu pourras m'offrir pour avoir été un jour dans la vie de ma fille !


- Pardon ?


- Oh je sais très bien que tu comprends ce que je dis… et plutôt tu auras décidé de te comporter comme un homme et d'avancer en libérant cette fille… de je ne sais pas quoi qui dure depuis 3 ans ! Plutôt chacun de nous pourra enfin faire ce qu'il a envie de faire ! Je sais que tu connais la sortie donc je vais te souhaiter une bonne journée et te remercier une fois de plus pour ce merveilleux cadeau que tu viens de m’offrir jeune homme !


Sans attendre de réponse de la part de Léon, la mère de Solène quitta la pièce l’abandonnant ainsi debout au milieu une salle froide rempli de vestiges des différentes conquêtes des membres de cette famille.


Léon s’en alla, rempli de rage ! il ne comprenait pas il ne savait pas pourquoi il se laissait toujours prendre dans le piège il donnait toujours l'occasion à quelqu'un dans cette famille de lui manquer de respect et de l’humilier. 


Chacune de ses rencontres avec un membre de cette famille finissait de cette façon.


Exacerbé par l'échange qu'il avait eu avec la mère de Solène il décida de rejoindre ses amis qui était dans un bar ce soir-là ! Léon marchait toujours avec deux amis. L'un d'eux ; Florent était son camarade de classe depuis le primaire et l'autre, Jack un ancien collègue qui avait été muté dans un autre département ministériel. 


Lorsqu’il arriva, ils avaient commandé deux petites Guinness pour lui, oui parce que c’était de notoriété publique, Léon ne buvait pas plus de 2 petites Guinness.


- Ah mon gars finalement tu nous as rejoint qu’est-ce qui s’est passé tu as donné le précieux nectar à la mater ?


- Oui je lui ai remis


- Elle a quand même eu la décence de te remercier cette mégère ?


- Pour des remerciements j’en ai eu !


- Hum… ça va ? Depuis un moment je te trouve un genre, s’inquiéta Florent.


- Oui je vais bien je vais bien je n'ai pas je vais bien


- Pardon il faut le laisser il passe son temps à donner les conseils aux femmes sur Facebook… intervint Jack se moquant.


- Avec des gars comme toi dehors il faut bien que quelqu’un donne des conseils à ces pauvres femmes…


Les amis éclat-re de rire et se mirent à boire en discutant de sport, politique sans oublier les thèmes qui phare des jeunes camerounais, en commençant par la coupure d'électricité, d’eau, des femmes parce que dans ce petit groupe, le seul à être en couple, c'était Léon. Les 2 autres des coureurs reconnus, endossaient fièrement la réputation qu'ils avaient.


- Le jour que je vais mettre une fille dans ma maison c’est ce jour-là que tu sauras que rien ne va plus dans ma vie, fit Florent en riant.


- Non mais qu’est-ce que tu racontes comme ça ? Tu veux dire que c'est quand tu n'auras plus rien que tu vas chercher à te caser ? Quelle femme va accepter ça ?


- Gars je fais quoi avec une femme à la maison ce moment ?


- Nous avons tous besoin de quelqu’un sur qui on peut compter quand on en a besoin.


- Attends si ce n’est que ça je peux compter sur toi non …


- Donc si je te demande un câlin parce que je ne vais pas bien tu vas me donner ? pardon je ne suis pas encore de ce côté-là !


Les 2 autres éclatèrent de rire


- Câlin c’est quoi on a besoin de la viande ! il y a une fille sur Tik Tok là qui dit qu’il faut écraser le maïs !


- Tu es fou toi ! dit Léon à Florent.


- Non mais Léon franchement il faut être réaliste même si tu dois choisir ; il faut savoir choir ! 


L’insinuation de Jack n’échappa pas à Léon.


- Pardon ? Tu parles de qui ?


- Je ne parle de personne en particulier, répondit-il en prenant une gorgée de sa bière. 


Il y eut un moment de tension sur la table, pendant lequel Florent et Jack échangèrent un regard bizarre.


- Je ne sais pas ce que vous faites là… si vous avez quelque chose à me raconter il faut parler.


- Tout ce que je dis c’est que c'est bien beau d’avoir une femme mais il faut avoir celle qu'il te faut celle qui te convient, qui te comprends !


- Je ne sais pas de quoi tu parles mais franchement je n’aime pas la manière dont tu parles de ma relation avec Solène !


Florent leva les mains, s’excusa et ils changèrent de sujet.


La soirée passa tellement vite que Léon ne se rendit pas compte qu’il était 23h lorsqu'il arriva chez lui. Et aujourd’hui encore Solène n’était pas là, il prit rapidement une douche, envoya un message à la jeune femme avant d’aller se coucher.


Mais à peine la tête posée sur son oreiller que son téléphone lui envoya une notification de message. 


Solène, pensa-t-il.


C’était un numéro inconnu qui venait de lui faire un Voice Note sur WhatsApp.


En observant la photo de profil il n'arrivait pas à reconnaître la personne, peut-être que Solène lui avait envoyé sur Voice avec le téléphone de quelqu’un d’autre.


Il appuya sur le message et une voix fluette emplit la chambre qui était désormais dans la pénombre.


La voix : Bonsoir monsieur j'ai lu votre publication sur Facebook concernant la jeune femme qui a été tuée à Douala. Je connais la victime c'était une de mes amies nous avons été à l'école ensemble tu primaire jusqu’au supérieur ça fait quelques années que je n'avais pas de nouvelles d'elle et quand j'ai appris la nouvelle de son décès j'ai été vraiment traumatisé mais ce qui m'a le plus choquée c'est la façon dont elle est décédée. Les coups de couteau et surtout ce qui a été retrouvé sur elle. Je sais que vous n’êtes pas directement concerné par cette histoire mais je vous conseillerais de retrouver la bande des 5 et de les prévenir parce que si ce qui est arrivé à Marianne est ce que je pense et ce que je crois, elles sont toutes en danger ! Dites-leur qu'elles sont toutes en danger !





A Sang Pour Sang