Chapitre 3

Ecrit par MagEvny

Chapitre 3

   

3 ans auparavant…

Les festivités du mariage vont bon-train. Les tam-tams résonnent, les danseurs sont déchaînés, les chansons traditionnelles ne tarissent pas. Magloire se trouvait au milieu des deux familles conduit par son père. Il était tant qu’il choisisse la femme pour laquelle il avait fait déplacer son village.

            Au rythme des tam-tams, du balafon, des cithares et des voies des femmes, cinq femmes approchent, en dansant, couvertes de pagne et vêtu de la même manière. Le porte-parole de la famille de Florence fit signe à Magloire de s’avancer afin de reconnaître sa femme parmi les nouvelles venues. Magloire s’avança et analysa chacune des femmes avant de revenir sur la quatrième. Il la saisit par la main, l’emmena devant le porte-parole, lui dévoila le visage avant de s’écrier :

-C’est celle-là.

Il eut une des acclamations des spectateurs avant que le silence ne retombe.

-Florence, veux-tu épouser cet homme ? Questionna le porte-parole

            Florence acquiesça de la tête.

-Tu es sûre ? insista le porte-parole. Parce qu’il faut que tu sois consciente qu’il n’est peut-être pas parfait. Il faut que tu saches qu’après votre mariage, tu découvres plein de défauts. Comme on dit chez nous, tu aimes un chien, tu aimes aussi ses puces. Alors je te repose la même question, veux-tu épouser cet homme.

-Oui ; s’écria Florence.

Des cris de joie s’élevèrent dans l’assemblée. Le son des instruments qui s’étaient tus, repartit de nouveau. Tous les parents étaient heureux de cette union. Le père de Florence ne d’embrasser sa femme pour lui montrer son bonheur.

 

Aujourd’hui

            Le lendemain de la dispute avec sa femme, Magloire se réveilla tôt pour conduire leurs enfants à l’école. Il était toujours aussi secoué par les évènements de la veille, mais se refusait de montrer quoique ce soit devant ses enfants. Il se gara devant le portail, les enfants descendirent du véhicule avant le plus grand, Gervais, ne cogne la vitre pour dire un dernier mot à son père avant qu’il ne parte.

-Papa ? Est-ce que c’est Maman qui viendra nous chercher à midi comme d’habitude ? Demanda Gervais.

-Non, ce sera moi ; répondit Magloire.

-Papa, je vous ai entendu hier soir, c’est fini entre toi et Maman hein ?

-Gervais, pourquoi tu dis ça ? Demanda Serges, le petit frère, qui ne comprenait pas la situation.

-Allez ! Dépêchez-vous, vous êtes déjà très en retard ; avança Magloire pour éviter la question.

            Ayant compris ce que venait de faire son père, Gervais empoigna la main de son frère en lui disant :

-Viens Serges, on y va.

            Ils s’en allèrent, Serges avec un dernier au revoir à son père. Magloire resta un brin déstabilisé par les mots et l’attitude de son fils aîné avant qu’il ne soit sorti de sa torpeur par la sonnerie de son téléphone. C’était son père au bout du fils. Avec la conversation qu’ils ont eu la veille, il avait une idée de la raison de son appel.

-Oui, Papa !

-Allô Fils, est-ce que la nuit t’a porté conseil ?

-Non, je suis resté sur mes positions.

-Est-ce que tu vas enfin me dire quel est le problème avec ta femme ?

-Non, pas maintenant.

-C’est bien ce que je pensais. J’ai convoqué une réunion de famille ce soir à 21h chez tes beaux-parents, avec ton oncle.

-Ok, on en reparle donc ce soir.

-Ok, bonne journée.

-Au revoir.

            La conversation finie, Magloire pris le chemin de son lieu de travail.

 

Pendant ce temps, du côté de Florence…

            Florence avait passé toute la nuit à réfléchir. Dormir, elle aurait bien aimé, mais le sommeil l’avait fui. Elle n’a fait que réfléchir, se souvenir, pleurer ainsi de suite. Il y’avait bien une bonne chose dans cette nuit blanche, l’accès à sa chambre était dorénavant possible. Véronique, sa mère, venait de faire son entrée dans la chambre avec un plateau repas contenant le petit-déjeuner. Véronique regarda les valises de sa fille, la tête pleine de questions, mais s’abstint de les poser. Elle s’avança afin de déposer le plateau repas sur la table de chevet et enfin s’enquérir de la situation de sa fille.

-Ma chérie, mange un peu pour prendre des forces.

Elle ne voulait brusquer sa fille, donc elle commença en douceur. Ne voyant pas de réaction elle reprit.

-Flo, qu’est-ce qui ne va pas avec Magloire ? Ton beau-père vient de convoquer une réunion de famille.

            Florence décida enfin d’ouvrir la bouche. Elle se releva et s’assit face à sa mère.

-Maman, je ne comprends pas ce qui nous arrive ; commença Florence, des sanglots dans la voix. Je croyais pourtant qu’on s’aimait Maman.

-Non, ne te mets pas dans des états pareils. Sache qu’un mariage est aussi fait de blessures dont il faut savoir se remettre.

-Non Maman, non. Cette fois-ci, c’est bel et bien fini. Je ne crois que notre couple arrive à se remettre de cette blessure-là Maman. Je ne crois pas.

-Mais qu’est-ce qui ne va pas avec Magloire ? Il a encore fait des siennes, hein ?

            Les pleures de Florence reprirent. Elle était tellement dépassée qu’elle ne savait pas comment gérer la situation. Pour le moment, elle trouva le réconfort dans les bras de sa mère.

-Ce n’est pas grave, ça ira ; consola la mère. Mange un peu pour me faire plaisir ; dit-elle avec un sourire bienveillant.

 

            Le soir, se tenait un bon monde dans le salon de la famille de Florence. Avaient été conviés les parents du couple et leurs porte-parole, aussi oncles. L’objet du jour n’était plus à préciser chaque partie était plus ou moins au courant de la volonté de Magloire de divorcer. Ce qui devait être précisé était plutôt la raison de cette décision. Mais pour ça, il fallait encore le couple daigne laver son linge en public.

            Le père de Magloire avait convoqué cette réunion sous l’insistance de son fils. Mais encore une fois, l’assemblée se trouvait confrontée au silence de Magloire sur les raisons de sa décision. Ils étaient déjà installés quand Florence fit son entrée dans le salon. Lorsqu’elle vit son mari, une douleur et une tristesse immense étreignirent son cœur. Elle n’arrivait pas à croire qu’ils aient atteint le point de non-retour. Magloire était son mari, son âme-sœur. Elle l’a aimé tellement fort, et elle l’aime toujours autant malgré cette histoire d’infidélité. Elle voudrait tellement revenir en arrière, mais impossible. Elle voudrait qu’il lui revienne, qu’il revoit sa position, qu’il la prenne juste dans ses bras et lui que cette histoire est derrière eux. Mais ce serait égoïste sa part, surtout avec l’enfant qu’elle attend.

Magloire, lui, vivait aussi mal la situation mais ne laissait rien paraître. Il se devait de tenir jusqu’au bout bien qu’il sentait que les choses n’avançaient pas ou très peu. Il se demandait même s’il ne devrait pas laisser tomber. Florence était son oxygène, mais il n’arrivait pas à supporter le fait qu’il soit à l’origine de son infidélité, s’ils étaient arrivés à ce stade c’était uniquement de sa faute. Il la connaissait trop bien pour savoir comment elle réagirait, mais il se sentait tellement étouffé dans sa maison que, malheureusement, c’est dans les bras d’une autre qu’il a cru s’échapper un peu de son quotidien. Il était là, assis devant la plus belle femme du monde, les yeux fixés sur elle, les yeux fixés dans les siens. Il la sondait, elle le sondait. Sa magnifique femme. La femme pour laquelle il l’avait trompé ne pouvais rivaliser. Il voyait la tristesse dans ses yeux et savait bien par la fatigue et ses yeux bouffis qu’elle avait dû passer une nuit blanche à pleurer. Et il se détestait pour ça. Florence a toujours été une femme forte, elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds. La voir brisée le mis en émoi. Il se souvient encore de leur rencontre.

Un après-midi où il partait faire ses courses dans un des nombreux Prix-Import de la ville, un super marché, Florence lui était entrée dedans en faisant sa marche arrière. Quand ils sont sortis de leurs véhicules respectifs, Magloire eut un bug, il venait d’avoir la plus belles des visions au monde. Une fabuleuse femme, magnifique dans son ensemble tailleur fait de Wax, ses cheveux naturels magnifiquement coiffés, carnation magnifique, formes époustouflantes. Waouh ! Mais il fut vite descendu de son nuage car Florence l’agressa dès les premières paroles sorties. Elle l’accusait de n’avoir pas fait attention. Elle proféra menaces sur menaces pendant près d’une heure avant de décider de la démarche à suivre avec leurs maisons d’assurance. La procédure fut lente, tellement qu’ils étaient obligés de se voir au moins une fois les deux semaines pendant trois mois. A 28 ans, Magloire cumulait déjà 4 ans d’expérience dans une organisation internationale luttant pour la protection de l’environnement. Florence, quant à elle, commençait juste dans le milieu professionnel, du haut de ses 25 ans. C’était, pour Magloire, l’occasion de mieux la connaitre, mais la panthère ne lui fit pas de cadeau. Après ces trois mois, Magloire eut une mission qui dura deux mois. A son retour, sa seule envie fut de retrouver Florence, facile, il avait ses coordonnées. Seule difficulté…la personne. Il lui passait des coups de fil ou lui envoyait des messages mais sans réponses, elle n’a accepté de lui répondre pour qu’il arrête de passer à son lieu de travail. Il a persévéré pendant plus de deux mois pour qu’elle accepte de dîner avec lui. Victoire bien que leur second rendez-vous fût un mois après. Enfin, il lui a fait la cour pendant six mois…SIX MOIS…pour qu’elle accepte de se mettre en couple avec lui. Tout ce travail, pour se retrouver au stade du divorce, c’est du n’importe quoi.

           

Bonne lecture. La suite Mardi.

A Mardi…

 
Le Divorce