Chapitre 3 : L’accident
Ecrit par Fleurie
°°° Louna °°°
Je vois le corps inanimé et recouvert de sang de mon père que les infirmiers viennent de mettre sur leur brancard. Je me suis mise à pleurer et ai décidé de les accompagner à tout prix. J’ai suivi l’ambulance jusqu’à l’hôpital et j’ai informé ma mère au cours du trajet. Elle est supposée se reposer et voilà qu’elle doit être ici. Il ne mérite même pas notre présence après tout ce qu’il nous a fait endurer.
L’hôpital fait partie de l’un des lieux qui me met toujours mal à l’aise. L’odeur du sang, du sérum, les cris et pleures… me donnent la nausée.
A notre arrivée il a été admis aux soins intensifs. En effet selon un passant mon père était dans un sale état. Par faute d’inattention, il s’est fait renversé par une voiture. Je suis sûre et certaine qu’il avait l’esprit ailleurs peut être qu’il à perdu à son jeu d’argent. Malheureusement pour nous le conducteur a pris la fuite.
Plus d’une heure déjà que ma mère et moi sommes assises dans la salle d’attente, aucune nouvelle depuis, aucun docteur en vue. Je me lève et fais des allers et retours histoire de me calmer un peu quand je vois un beau docteur en blouse se diriger vers nous. Je prie fort pour qu’il nous donne une bonne nouvelle.
Docteur : La famille du patient Hugo AGOSSA s’il vous plaît.
Maman (se levant) : Oui docteur nous voici, comment va mon mari ?
Je me demande quel genre de cœur a ma mère. Ce monsieur qu’elle appelle son mari nous a abandonné.
Docteur : N’ayez craintes Madame nous avons fait de notre possible, cependant il y a un problème.
Voix : Ne me dites pas qu’il est mort non.
Docteur : Pourrais-je m’entretenir rien qu’avec sa femme.
On a juste vu Maina qui vient de faire son entrée et a attrapé le docteur par son col lui demandant si mon père était mort. Elle le secoue comme pas possible.
Docteur (surpris) : Mais qu’est-ce qui vous prend Madame, ça ne va pas chez vous.
Je me pose cette même question, cette femme a un problème ma parole krkrkrkrkr, une drama queen en plus. Il ne manquait plus que ça. On aura tout vu avec cette dame.
Maina : Je suis aussi son épouse docteur j’ai le droit de savoir. (Baissant la tête) Excusez moi je pensais que vous vouliez dire qu’il n’est plus.
Les gens présents dans la salle ont été attiré par les scènes et les regards curieux sont à présent tournés vers nous. Le docteur nous fait signe de le suivre. Il nous a conduit dans son bureau et nous a fait asseoir.
°°° Yasmine °°°
Après avoir pris place comme nous l’a indiqué le docteur, la peur a pris possession de mon corps. Je n’ai absolument aucune idée de ce qu’il s’apprête à nous dire, mais je prie pour que celà ne soit rien de grave. Je sens les mains de Lou sur mes épaules. Je lève les yeux à son endroit, son geste me rassure un peu, je lui souris.
Docteur : Je suis désolé mesdames de vous annoncer cette nouvelle, je tiens tout d’abord à vous dire que ce n’est rien de grave.
Je lance un regard à Maina elle a le visage tout enflé et les yeux ébouriffés, nous ne savons encore rien de l’état de notre mari mais c’est elle qui pleure tchip.
Docteur : Votre mari a sombré dans le coma.
Moi (la main devant la bouche) : Mais comment est-ce arrivé Docteur ? Pestai-je.
Docteur : Pour l’instant je ne peux rien vous dire, nous devons attendre qu’il se réveille. Votre mari est cerebro-lésé, ce qui veut dire qu’il est victime d’un traumatisme crânien, ce qui a entraîné son inconscience. Son cerveau a directement été frappé de façon à provoquer la destruction de cellules. L’accident est la cause responsable de son traumatisme. Je ne peux vous dire avec certitude quand il sera conscient, cela peut prendre des heures, des jours, voire des mois. La fracture qu’il a eu ne s’accompagne pas toujours de complications ou de conséquences graves, sauf en cas d’enfoncement et de lésions du cerveau. En tant que médecin, je peux vous conseille d’aller le voir. Vous pouvez lui parler, nous avons plus de chance qu’il se réveille, parlez lui des choses qui vont le faire sourire, d’événements heureux. Nous faisons des examens pour plus savoir ce qu’il a. Merci j’ai fini, dès que nous avons du nouveau , nous vous le ferons savoir.
L’inquiétude et la peur qui se lisaient sur le visage de Maina ont disparues. Elle a l’air plus calme et je me demande ce qui lui arrive.
Nous sommes sorties du bureau du docteur et avons décidé de voir Hugo. Il est allongé et immobile, des tuyaux sont branchés sur lui (la bouche, les bras, le sexe,… ). Je me rapproche de lui et murmure quelques mots dans ses oreilles, Lou en fait de même. L’homme n’est rien sans son souffle je vois aujourd’hui que cette affirmation est vraie. Hugo qui nous a humilié dans ce pays et nous traite de moins que rien, le voilà allité sans vie dans ce lit, respirant par le biais de toutes ces machines. Je vois Maina qui nous regarde depuis un bon moment, je me lève et quitte la pièce avec ma fille. Elle se comporte bizarrement depuis que le docteur nous a dit que notre mari est dans le coma.
~~~~~ Quelque part dans Cotonou ~~~~~
°°° Mourad °°°
C’est vraiment triste ce qui est arrivé au père de Louna, dès que je suis libre j’irai lui rendre visite.
Je lis vos commentaires, je vois que vous me jugez déjà qu’on est allé un peu trop vite en besogne krkrkrkr. D’autres ont même mis Lou en garde juste à cause de moi, mais laissez moi vous dire ceci si tu ne te bats pas pour ce que tu veux alors ne pleures pas pour ce que tu as perdu. Et dans ce Cotonou on se connaît il faut se battre, c’est exactement ce que j’ai fait. Je savais très bien que Louna n’accepterait pas céder si facilement à mes avances. J’ai cette fille dans la peau, J’ai couru derrière elle pendant trois ans. Il était temps que je la fasse mienne coûte que coûte peu importe le prix à payer.
~~~~~ Flash-back quelques semaines plutôt ~~~~~
Je suis en route pour voir l’oncle Habib, un de mes oncles paternels, je n’y avais pas pensé auparavant lui seul peut m’aider. Je gare mon Fortuner devant sa maison.
Il est assis sur sa natte lisant son Coran. Il est un homme vertueux et très respecté. Du haut de ses soixante ans il reste toujours élégant dans son djalabou. Il est de taille élancée et de tient clair. Je tire une chaise et me met un peu loin de lui histoire qu’il finisse sa prière.
Après une vingtaine de minutes il a fini et me fait signe de le suivre à l’intérieur.
Moi : As'salamou aleikoum mon oncle.
Lui : Wa aleikoum salam mon fils, comment va la famille ?
Moi : Al hamdou li lah ils vont tous bien et ta santé je te sens un peu pâle tout va bien j’espère.
Lui (souriant) : Ne t’inquiètes pas ce n’est rien de grave. Juste un palu qui m’a secouer kkkkkk mais par la grâce d’Allah je vais beaucoup mieux. Après notre conversation de la dernière fois, J’ai bien réfléchi et tu peux t’estimer heureux j’ai trouvé une solution à ton problème.
Oncle Habib est un génie je savais très bien que je peux compter sur lui, reste à savoir ce qu’il a trouvé. Je lui ai fait part de ma préoccupation, celle de gagner le cœur de Louna. Il s’est levé et est reven avec un sachet noir.
Lui (s’asseyant) : Tiens ceci mon fils, (me tendant le sachet) c’est une bague. Ce n’est rien de mauvais, elle n’a rien avoir avec la sorcellerie. J’en ai parlé à un ami Alpha qui me l’a donné. Tu dois la porter, tu n’auras qu’à dire tout ce que tu désires sur ça et cela s’accomplira.
Moi (très content) : Merci beaucoup mon oncle, je te suis très reconnaissant. Grâce à ton aide j’aurai cette fille l’amour de ma vie. Je vais demander à partir.
Lui : Le déjeuner est presque prêt, attends pour te joindre à nous au moins.
Moi (pressé) : Non merci mon oncle on peut le remettre à la prochaine fois je dois y aller.
Lui : Okay mon fils aurevoir et passes souvent me voir, bien de choses à tes parents.
Moi : Je n’y manquerai pas.
C’est avec un large sourire que je quitte mon oncle. Je vais enfin avoir ce qui me tient tant à cœur. Louna tu seras à moi.
Fin du flashback
Je me demande toujours comment aurait été notre relation si je n’avais pas un peu forcé les choses. De toute façon ce qui est fait est fait, il y a plus de marche arrière. Je compte bien l’épouser après l’obtention de nos diplômes.
°°°Maina °°°
Elles sont parties et m’ont laissé toute seule dans cette pièce. Mon mari est dans le coma, j’ai bien vu le regard interrogateur que me lançait Yasmine de temps en temps mais j’en ai rien à foutre de ses préoccupations débiles. Je tire une chaise et m’assieds à ses côtés, je me met à lui parler de tout et de rien. Mes yeux comme depuis tout à l’heure sont inondés de larmes, elles ne cessent de couler. Je n’y peux rien, c’est ma façon d’exprimer ma douleur. Le voir ainsi me blesse et je suis dans l’impuissance de l’aider. Hugo lui mon amour, celui qui m’a appris à refaire confiance aux hommes. Il m’a aidé à croire à nouveau à l’amour, il a su comme un maître me redonner goût à la vie pendant que je pensais ne plus vivre. Notre rencontre de ce soir a tout changé.
~~~~~ Flash-back trois ans plutôt ~~~~~
C’était un samedi soir lors de l’anniversaire de Luc un de mes professeurs de l’université. J’étais assise sirotant mon champagne quand j’ai entendu une voix.
Lui : Que fais une si ravissante demoiselle comme vous toute seule ?
Si seulement il savait à quel point les hommes m’irritent il ne m’aurait jamais adressé la parole tchip. Pour être courtoise, je me retourne pour croiser son regard. Oh my gosh ! Il est juste waouh ce monsieur, d’habitude je suis désagréable à la gente masculine mais lui il dégage un truc particulier que je ne peux décrire.
Moi (sur un ton calme) : Bonsoir Monsieur que puis-je pour vous ?
Lui (souriant de ses plus belles dents) : Me permettez vous cette dance ?
Il l’a si gentillement demandé que j’ai accepté sans broncher. Nous avons dansé sur les différents morceaux que jouait le Dj jusqu’à nous épuiser.
Lui : Quel le nom de la belle demoiselle qui a volé mon cœur sur le champ ?
Moi : On peut se tutoyer Monsieur…
Lui (achevant ma phrase) : Hugo AGOSSA
Moi : Maina NDIAYE.
Lui : Enchanté de faire votre connaissance, (me tendant une carte) j’aimerais bien vous revoir un de ses quatre.
Moi (la prenant) : Le plaisir est partagé Hugo.
Après cette soirée, nous avons commencé à nous voir, les sorties, les voyages et j’en passe. Sans le savoir je suis tombée amoureuse de lui, Hugo a été franc dès le départ en ne me cachant pas l’existence de sa famille. Je pensais ne plus jamais tomber amoureuse de toute ma vie vraiment le karma.
Je me présente Maina NDIAYE, fille de l’ancien Premier ministre d’état du Sénégal Souleymane Ndéré NDIAYE, je suis la cadette de ma famille. J’avais une belle vie au Sénégal jusqu’au jour où j’ai rencontré Abdoul. Avec lui c’était la romance totale, ou du moins au début. Après les 11 ans de Kadidja mon mari Abdoul avait complètement changé. Il me battait chaque soir à son retour du boulot pour un oui ou pour un non, j’ai supporté pendant un an, un jour j’en ai eu marre. J’en ai parlé à mes parents qui ont pensé que je ne devais pas divorcé pour si peu, qu’un mariage c’est pour le meilleur et pour le pire. Ma mère qui est supposée m’épauler et me comprendre plus que mon père m’avait abandonné. J’ai tout fait et divorcé mais Abdoul avait juré me faire la peau s’il me voyait. Il avait une maîtresse au dehors, c’est la raison pour laquelle j’étais devenue son souffre douleur. Qu’aurais-je fait d’une mère indifférente et d’un père qui n’est jamais prèsent pour sa famille ?
~~~~~ Retour au temps présent ~~~~~
J’ai toujours été fascinée par le Bénin, C’est ainsi que deux mois après je me suis retrouvée ici. Il n’a pas été si difficile à mon arrivée, grâce à mon compte bancaire je nous ai trouvé un petit appartement dans la ville. Je me suis inscrite dans une fac et ai trouvé une école pour ma fille. Trois ans plus tard j’ai pu trouvé un poste dans une société de Telecommunication à Cotonou. J’ai fait une croix sur le mot homme. Mais Hugo est différent des autres, je n’aime pas mon rôle de maîtresse, J’ai alors tout fait pour tomber enceinte. Et comme le ciel était en ma faveur c’était un garçon. J’ai fait d’Hugo l’homme le plus heureux de la terre. Avec un tel cadeau il a décidé de m’épouser, cela ne m’a pas du tout gênée d’être la deuxième épouse car je savais que j’allais lui faire voir de toutes les couleurs.
Vous m’avez traité de sorcière et de tout ici. Si je suis comme ça aujourd’hui c’est la faute à mon ex mari. Je déteste Yasmine et sa fille de toutes mes forces, simplement parce que j’aurais pu être à sa place. J’ai arrêté de travailler car Hugo était tellement riche pourquoi me peiner encore ? Mais cette Yasmine fait tout pour s’occuper de nous. Ce n’est pas la joie de vivre dans la même concescion mais je compte bien quitter ici tchip. Qu’elle soit sur ses gardes j’attaquerai au moment où elle s’attend le moins.
Je veux retrouver mon ancien mode de vie. J’aime mon mari oui mais mon amour pour l’argent est bien plus fort que celui que je ressens pour lui.