CHAPITRE 3: REPRISE DES ACTIVITÉS.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 3 : REPRISE DES ACTIVITÉS.

**BHERNIE ELLO**

Moi : (Ouvrant la porte) Vas-y, entre. 

Lucia : (S’exécutant) Merci. Et

Lucrèce : (Sortant de la cuisine) Bienvenue à la maison tata Luce. (Venant l’attraper) Viens t’asseoir, je t’ai préparé tout ce que tu aimes.

Lucia : (Souriante) Merci. Voilà l’importance d’avoir des enfants. 

Lucrèce : (Souriante) Oui, je vais te traiter comme une Reine ces prochains jours. Tu recevras tous les massages nécessaires pour ta mise en forme.

Lucia : (Souriante) J’ai hâte. 

Elle l’a conduite sur les fauteuils et l’y a bien installée. Je les ai laissées au salon et je suis allé déposer ses affaires dans la chambre. Nous sommes une semaine plus tard et c’est seulement aujourd’hui que Lucia est sortie de l’hôpital. L’école a déjà débuté et nous avons une semaine de retard mais ce n’est pas très grave. J’ai parlé avec certains professeurs pour leur dire que j’aurai du retard à cause de soucis personnels. Nous avons validé nos inscriptions et au moment venu, nous allons simplement rattraper nos cours. Ce n’est pas ce que j’aime le plus mais les circonstances nous obligent à agir ainsi. 

En ce qui concerne Lucia, j’ai énormément pleuré après l’annonce que le médecin m’avait faite car j’ai eu le sentiment que le ciel m’était tombé sur la tête. Après la perte de mon père, cela fut une des choses les plus terribles à apprendre. J’ai pensé à tous les projets que nous avions avec nos enfants, j’ai pensé aux prénoms que nous avions choisi de leur donner, j’ai pensé au fait que nous avions perdu l’occasion d’avoir un enfant par nous même et surtout j’ai pensé à Lucia et au fait qu’elle ne pourra plus jamais porter la vie en elle par ma faute et j’ai pleuré. Je l’ai fait face aux médecins et je l’ai refait tout seul dans sa chambre pendant qu’elle était sous anesthésie. Je me suis demandé comment est-ce qu’en l’espace de quelques mois, nos vies avaient pu basculer de la sorte ? J’ai pleuré avant de me dire qu’il fallait que je prenne sur moi car le plus important maintenant ce n’était pas moi mais Lucia alors je me suis ressaisi pour ne pas lui transmettre mes inquiétudes. Comme je lui ai dit à l’hôpital, ceci est notre nouvelle réalité et nous allons vivre avec. Je ne pensais pas perdre mon père maintenant, pourtant ça s’est fait et je suis toujours vivant malgré les responsabilités qui pèsent désormais sur moi, cette situation aussi difficile soit elle, nous allons la surmonter. Comme je l’ai dit à Lucia, nous ferons tout ce qui est possible pour avoir des enfants et s’il faut que je travaille 100 fois plus dur pour cela, je le ferai et d’ici quelques années, nous pourrons avoir recours à tous les moyens nécessaires pour ça.

C’était un peu difficile avec Lucrèce car elle m’a ouvertement dit que j’étais responsable de la condition de Lucia et elle n’a pas voulu m’adresser la parole pendant 2 ou 3 jours puis elle est revenue vers moi me dire qu’elle ne voulait pas me parler ni me traiter de la sorte mais que ses émotions avaient pris le dessus sur ses pensées. Depuis, ça va. Avec Lucia, on essaie de relativiser et aller de l’avant. Elle va se remettre de son opération et reprendre ses études, la vie suivra son cours. Je suis encore là pour toute cette semaine et si tout va bien, je commencerai la semaine prochaine. 

Pour ma famille, maman fait toujours des siennes mais les autres vont bien et ils ont fini avec les inscriptions cette semaine. 

J’ai rangé les affaires de Lucia et je suis ressorti pour trouver que Lucrèce lui massait les pieds pendant qu’elle buvait son verre de jus avec la paille. 

Moi : (Souriant) Les gens sont bien traités ici apparemment. Est-ce que je serai encore utile ?

Lucrèce : (Souriante) Non, tu peux partir chez toi. 

Moi : Han.

Lucia : (Me tendant la main en riant) Ne l’écoute pas bébé, viens t’asseoir près de moi. J’ai besoin de ta chaleur.

Lucrèce : Moi-même je peux te réchauffer tata Luce, mon corps chauffe plus que le sien.

Moi : (Allant m’asseoir derrière Lucia) Même si tu étais le soleil, ta chaleur n’égalerait jamais la mienne.

Lucrèce : (Riant) N’importe quoi. 

Moi : (Posant mon visage au creux de son cou) Dis à ta nièce que je suis irremplaçable.

Lucia : (Gloussant en caressant ma tête) Elle le sait.

Lucrèce : Les fétiches oui.

Nous avons éclaté de rire tous les trois. 

Moi : Au fait, comment s’est passé la cérémonie de remise de diplôme ?

 Lucrèce : Hummmm. On a eu chaud oh.

Lucia : (Riant) 

Moi : Comment ça ?

Lucia : N’est-ce pas qu’ils croient que les rues ce sont leurs chambres ? On a failli les surprendre. D’ailleurs, on les a surpris. 

Moi : (Étonné) Non ?

 Lucrèce : Si. Le vendredi même. Tu connais Darnell ?

Moi : (Cherchant dans ma mémoire)Darnell, Darnell.

Lucia : Le jumeau de Daphnée.

Moi : (Éclairé) Oui je vois. Le gars qui est toujours en retrait et ne sourit que rarement là.

Elles : Exact. 

Moi : Il vous a vus ?

 Lucrèce : Oui. En fait…

Là elle m’a expliqué ce qui s’est passé et comment ils se sont en sortis.

Moi : Ah ça.

Lucia : Et ce n’est même pas tout. 

Lucrèce : Maman a parlé avec les travailleurs de Loyd au Gabon et ils m’ont appelée madame MBAZOGHO.

Moi : (Écarquillant les yeux) Merde.

Lucrèce : Mais….

Et là elle me réexplique une autre dinguerie pour s’en sortir. Je la regarde et je bouge la tête. 

Moi : (Bluffé) Ton niveau de création et d’invention d’histoires s’améliore de jour en jour.

Lucrèce : (Faisant la moue) Hum. Ce n’est pas de gaieté de cœur que je le fais, je n’ai juste pas le choix.

Moi : J’imagine.

Lucia : Sauf que chaque nouveau mensonge est un coup de pelle en profondeur dans la tombe que vous creusez. 

Lucrèce : (Silence)

Lucia : Avec tous les mensonges que vous avez déjà dit sur vos liens, où penses-tu que cela va finir quand ça se saura ?

 Lucrèce : (Incertaine)

Lucia : Après tous les mensonges, comment venir dire encore que non en fait c’est que nous sortons ensemble tous les deux et qu’avant on avait peur de le dire ? Tu pourras te placer devant tantine Leslie et le faire ?

 Lucrèce : (Silence) 

Moi : (Relativisant) L’avenir leur donnera certainement l’occasion de dire la vérité au moment opportun.

Lucia : Hum. Vraiment je l’espère. Sinon à part ça, la cérémonie s’est bien passée?

Lucrèce : (Plus enthousiaste) Ouais. On s’est finalement rendus à sa cérémonie et figurez vous qu’il a été le major de sa promotion.

Moi : (Souriant) Quand même. 

Lucrèce : (Esquissant un faible sourire) Oui. Loyd a dit que c’est normal, avec sa capacité à inventer des coups tordus, c’était évident qu’il y ait quelque chose de bon dedans. 

Nous nous sommes mis à rire. 

Lucrèce : (Riant) Durant le reste du week-end, ils se sont bien pris la tête. Au point où Jéjé a dit que leur amour est violent, ils s’aiment trop. Loyd n’arrêtait pas de lever les yeux au ciel pour se contenir mais tu sentais qu’il était à bout. 

Lucia : (Riant) Je me demande comment ils ont vécu tout ce temps au Ghana si Loyd ne le supporte pas.

Moi : (Souriant) Dans le fond, il doit bien l’aimer car ça m’étonnerait que ce soit juste à cause du chantage que Loyd s’exécute. À mon humble avis, Loyd sait que Marwane ne le trahira pas alors s’il le supporte et l’assiste comme il le fait c’est bien parce qu’il l’apprécie. 

Lucrèce : C’est vrai. En plus tonton Marwane est cool même s’il aime le provoquer.

Lucia : Finalement, Loyd est rentré seul ou avec lui ?

 Lucrèce : Seul. Le séjour de tonton Marwane est terminé au Ghana. En principe, il est censé retourner au Gabon le mois prochain. 

Lucia : Et la fille qui vivait avec lui ?

Lucrèce : Tantine Olivia ?

 Lucia : Oui.

Lucrèce : Elle va encore rester pour un an. Je pense qu’elle n’a pas encore fini. Et puis, je crois qu’elle suit également un programme à l’église.

Lucia : Ok. 

Nous avons continué à parler avant de passer à table puis peu après, nous sommes allés nous reposer à la chambre Lucia et moi. 

Lucia : Tu devrais songer à rentrer Ciel, je suis déjà à la maison.

Moi : J’y songe.

Lucia : Et ?

Moi : La semaine prochaine.

Lucia : C’est déjà la troisième semaine que tu dis la semaine prochaine Ciel. Les cours ont commencé et tu vas prendre énormément de retard.

Moi : Je vais assumer.

Lucia : (Soupirant) Ciel.

Moi : Le retard que j’ai est le même que le tien alors si tu veux t’inquiéter à ce sujet, commence par le faire avec toi-même.

Lucia : (Silence)

Moi : Tu sais que ça ne me servirait strictement à rien de m’en aller si je ne suis pas sûr à 100% que tu sois en forme. Je me rendrai inutilement malade et c’est la dernière chose dont j’ai besoin. Je préfère être là pour m’enquérir moi-même de ton état.

Lucia : Je peux protester ?

Moi : (La soulevant pour la caler délicatement sur moi) Cela ne te servirait strictement à rien alors conserve ton énergie. 

Lucia : Hum. 

Moi : (Lui caressant le visage) Dors ma Lumière car je te veux en forme les prochains jours. D’accord ?

Lucia : (Souriant faiblement) D’accord. Je t’aime.

Moi : (Souriant) Je t’aime deux fois plus. (Lui faisant un bisou sur les lèvres) Ma vie.

Elle m’a regardé un moment puis elle s’est endormie et je n’ai pas tardé à le faire (…)

 Lucia : Tu me fais signe dès que tu arrives.

Moi : (La serrant dans mes bras) Comme toujours bébé. Continue à prendre soin de toi et ne force pas trop pour le moment. Je suis rassuré parce que ton médecin personnel est là.

Lucrèce : Je suis collée à elle comme son esprit avec son âme, ne t’inquiète pas. 

Nous avons éclaté de rire.

Moi : (Riant) Voilà qui est dit. Prend bien soin de ma femme Lucrèce, c’est mon bien le plus précieux. 

Lucrèce : (Souriante) Les grandes déclarations. Vous ne pouvez pas me complexer parce que moi aussi j’ai mon gars et si je l’appelle, il va aussi me dire ça.

Nous avons à nouveau éclaté de rire.

Lucia : Tu es trop bête Lucre. 

Lucrèce : (Mettant un bras autour de son cou) Toi-même tu aimes ma bêtise. 

Lucia : (Souriante) C’est ça. 

Nous avons entendu les indications sur mon vol. J’ai fait un câlin à Lucrèce et un baisé à ma Lumière puis je suis parti. Nous sommes 6 jours après la sortie de Lucia de l’hôpital et Dieu merci elle va beaucoup mieux. Elle a repris des couleurs et a même pu commencer les cours la veille alors c’est le cœur léger que je vais poursuivre mes études et me donner à fond, d’abord pour mon père qui m’a sommé de terminer avant de rentrer à la maison ensuite pour Lucia. J’ai l’intention de charbonner deux fois plus dur dans tous ce que je ferai à partir de maintenant pour pouvoir avoir de l’argent nécessaire et pratiquer les interventions médicales pour les enfants, l’échec pour moi n’est plus une option. Je suis condamné à réussir et je le ferai…


**LOYD MBAZOGHO**

Toc, toc, toc ?

Je lève la tête et je tombe sur Alex qui se tient debout devant la porte de mon bureau. On se fixe un moment dans les yeux avant qu’il lève le dossier qu’il avait en main.

Alex : (Montrant le dossier) J’ai terminé.

Moi : Très bien. Tu peux venir le déposer sur mon bureau, merci.

Il a mis un pas dans le bureau avant de s’arrêter et fixer le sol un instant puis il a relevé la tête et m’a fixé.

Alex : Je suis uniquement venu déposer ce document.

Moi : Je l’ai compris.

Alex : (Silence) 

Moi : (Le fixant) Laisse ce qui t’accompagne dehors et rentre dans le cas contraire retourne avec ton dossier car j’ai à faire. 

Il m’a regardé pendant un moment et a fait demi tour puis il est rentré et est arrivé jusqu’à mon bureau. Il m’a fixé pendant un moment alors que j’avais les yeux rivés sur mon écran avant de déposer le dossier.

Alex : Tu sais

Moi : (Lui coupant la parole) Tente moi une seconde fois et tu mourras (Levant les yeux pour le regarder) Je te le garantis. 

Nous nous sommes jaugés du regard puis il a tourné ses talons et est sorti de mon bureau.  Il a beau dire ce qu’il veut à tout le monde mais lui et moi savons ce qui s’est passé chez moi l’année dernière. Il sait que je sais qui il est et il sait qui je suis. Depuis mon retour de Belgique et encore plus quand je l’ai revu dans les effectifs, je me suis d’avantage pris au sérieux. Il n’y a pas un seul jour où je suis sorti de ma maison sans prier. Je me balade avec ma petite bouteille d’huile d’olive qui reste dans la poche de ma veste quand je suis en costume ou dans la poche de mon sac quand je porte autre chose. En sortant de ma maison, j’oins ma voiture et je prie. Quand j’arrive au bureau, peu importe l’heure, je m’enferme et je prie en versant un peu d’huile au pas de ma porte, sur la poignée, sur mon bureau, ma chaise et mes toilettes. Sur le reste, j’impose mes mains et je déclare des paroles. Si tu es sorcier et tu viens dans mon bureau avec tes esprits ou si tu viens avec de mauvaises intentions, tu vas te bloquer à la porte. Depuis mon retour au boulot, les autres fuient mon bureau et font tout pour ne pas rentrer. Je vois bien à leurs attitudes que quelque chose ne va pas mais ils n’osent pas parler de peur de se dévoiler et c’est ainsi qu’on avance depuis lors (…)

 Je viens d’arriver à la maison et l’odeur de nourriture qui m’accueille depuis la porte d’entrée m’intrigue. Qui est-ce qui prépare dans ma maison en mon absence ? Je sors mes clés et j’ouvre la porte. Les odeurs de nourriture et de parfum m’indiquent qu’il y a bien quelqu’un chez moi et ce parfum me fait penser à

Marwane : (Sortant de la cuisine) Surprise ?

Moi : (Fronçant les sourcils) Marwane ?

 Marwane : (Souriant) C’est moi.

Moi : Qu’est-ce que tu fais là ?

 Marwane : (Souriant) J’ai décidé de rentrer à la maison.

Moi : Et c’est ici la maison ?

Marwane : Oui. 

Moi : (Arquant un sourcil)

Marwane : Je me sens à la maison quand je suis avec toi.

Moi : (Le regardant, silence) 

Marwane : (Me fixant dans les yeux)En fait, je t’aime Loyd.

Moi : (Les yeux ronds) Hein ??


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...