Chapitre 3 : Tout nous revient de droit
Ecrit par Verdo
Le journal d'Amina (chapitre 3) https://blogdeverdo.wordpress.com/2020/10/27/le-journal-damina-chapitre-3/
LE JOURNAL D'AMINA (Roman)
****Chapitre 3 : Tout nous revient de droit****
« L’amour règne dans une bonne famille par contre la mauvaise attire la haine et la méchanceté ».
Verdo Lompiol…
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Le lendemain, alors que maman ne s’était pas rendue à la réunion, mes oncles et mes tantes encouragés par mon grand père débarquèrent à l’improviste chez nous. Maman fit comme si de rien n’était et les accueillit comme il se doit. Après les salutations, un de mes oncles prit la parole et divagua plus d’une bonne dizaine de minutes. Par après, c’était le tour de mon grand père. Ce que je retenus de leurs balivernes était que tous les biens de mon feu papa leur appartenait légalement. C’était la coutume de chez eux. Comme maman est une étrangère, pour qu’elle puisse jouir de l’héritage de papa, il devait épouser l’un de mes oncles afin de préserver les biens dans la famille. Ils étaient contre le fait de nous les laisser pour qu’une autre famille en profite à l’avenir. J’étais toute sidérée devant leurs dires. Je crus un instant qu’ils n’avaient pas de cervelle, et même s’ils en avaient, je ne croyais pas qu’ils l’utilisaient pour réfléchir. Que le ciel me pardonne…
Lorsque je voulus intervenir, ils me clouèrent le bec en en me criaillant dessus et en me menaçant en ces termes : *« Tout ceci ne te regarde pas jeune fille ! Il vaut mieux que tu la fermes si tu ne veux pas que nous la ramenions sur toi. Qu’est-ce qui nous prouve que tu es réellement la fille de notre frère ? »*. Ils donnèrent quelques jours à maman pour qu’elle se décide et qu’elle leur donne une réponse puis ils s’en allèrent.
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Le palais royal du chef du village était vide de monde. C’était la première fois que j’y mettais les pieds. Une jeune femme un peu plus âgée que moi nous accueillit et nous installa. Après nous avoir servi de l’eau, elle nous fit savoir que le chef était en réunion avec certaines délégations venues de la ville. Nous décidâmes d’attendre le temps qu’il finisse pour nous recevoir. Quelques minutes, après que la réunion soit terminée, il nous reçut dans son grand salon. Tout d’abord, il nous présenta une seconde fois ses condoléances avant que nous n’entamions le vive du sujet. Nous lui exposâmes le problème. Il nous consola et nous demanda de patienter le temps qu’il discute avec la famille de mon père histoire de trouver un compromis. Nous le remerciâmes puis le quittâmes par la suite.
Une semaine passa. Le chef du village ne nous avait toujours pas fait signe. Lorsque nous allâmes de nouveau le voir, il nous dit qu’il avait effectivement discuté avec ma grande famille et qu’elle l’avait convaincu sur le fait qu’elle voulait prendre l’héritage de leur fils parti trop tôt. Il ajouta qu’elle avait pleinement raison et que nous devrions lui obtempérer pour ne pas finir à la rue. Enervée, je demandai à maman que nous quittions le palais. Je ne pouvais pas imaginer un instant que le chef qui était censé être impartial dans les conflits opposants deux camps pouvait se ranger sans jugement à côté de l’un pour pouvoir lui aussi tirer profit de la situation. Cela m’était inconcevable.
Inconsciemment, je commençai à verser des chaudes larmes. Maman avait de la peine à se lever de la chaise dans laquelle elle était assise. De loin, je pouvais imaginer sa peine. En dépit du fait de faire le deuil de son bien aimé mari, elle devait aussi faire face à son antipathique famille qui veut tout lui arracher. Mais elle était vraiment décidée à ne pas se soumettre à eux. Cette famille avait sans cesse insulté et méprisé mon feu père lorsqu'il était au bord du gouffre; lorsqu'il luttait pour de meilleures conditions de vie, elle lui avait tourné le dos. Pourquoi maintenant s'acharner sur elle et pire pourquoi la forcer à se remarier d'autant plus qu'elle n'avait pas encore fait le deuil de son mari? Elle se leva d’un geste brusque et me fit signe de l’accompagner. Nous quittâmes le palais en remerciant quand même le chef pour nous avoir écouté même si cela n’avait abouti à rien. Sur le chemin du retour, elle accepta ma proposition sur le fait de tout laisser et de partir s'installer en ville. Une fois en ville, nous trouverions des acheteurs pour les biens de papa.
A quelques centaines de mètres de notre maison, nous vîmes un grand attroupement à notre devanture. Nous nous étonnâmes sur ce qui pouvait bien en train de se passer. Lorsque nous nous approchâmes de prêt, nous tombâmes nez à nez sur mon grand père et mes oncles. Ils avaient forcé la serrure du portail du manoir et pénétré dans la maison. Pire, ils avaient sorti quelques unes de nos affaires et les avaient entassées dans deux sacs de voyages qu’ils avaient sorti dehors tout en nous attendant. Des badauds assistèrent avec attention à la scène sans s’y mêler.
⎯ Vu que tu ne nous as pas répondu, nous
avons pris ton silence comme une réticence. Cria mon grand père à ma maman. Nous ne pouvons plus te laisser toi et ta fille vivre ici et profiter de l’immense fortune que notre fils a laissée. Continua-t-il. Tant que tu ne te maries pas avec l’un de ses frères, tu ne seras plus la bienvenue ici.
⎯ Qu’est-ce que vous faites ? S’écria maman
en éclatant en sanglots. Vous n’avez aucun droit sur les biens de mon feu mari. Cela nous appartient dorénavant. Je me suis battue corps et âme pour qu’il atteigne ce niveau. Vous n’avez aucun droit de nous arracher ce qui nous va de droit. Je n’épouserai jamais aucun de tes fils. Où étaient-ils lorsque leur frère souffrait ? Lorsqu’il peinait à manger ? L’avaient-ils aidé ? Non. Ils prenaient le plaisir de se moquer de lui et pire, ils étaient venus avec vous en personne casser le mur de notre chambre et nous chasser comme des vulgaires voleurs. Que le seigneur me pardonne mais aucun d’entre eux ne verra la couleur de mon slip.
⎯ C’est ce que nous allons voir madame je
sais tout. Comme tu nous traites de tous les noms, je te prierai gentiment de dégager d’ici avec ta fille !
⎯ Je ne bougerai pas d’un poil d’ici. Cette
maison et tout ce qui s’y trouve appartiennent à mon mari et à moi. Il vaut mieux que me tuer sinon je ne vous laisserai pas faire.
⎯ Mais grand père pitié. Interviens-je. Même
si vous avez depuis fort longtemps des différends avec ma mère, n’oubliez pas que je fais aussi partie de votre famille. Pourquoi voulez-vous coûte que coûte que ma mère épouse un de mes oncles ? Ne compatissez-vous pas à notre douleur ?
⎯ Qui t’a autorisé à parler toi ? Espèce de
mal élevée ? Ta mère a déjà pris sa décision et tu vas subir les conséquences avec elle.
Nous n’avions pas encore fini de rétorquer lorsqu’un groupe de jeunes armés de bâtons et de machettes sortirent de nulle part. Il nous assaillèrent de coups sous les ordres de mon grand père et nous battit copieusement. Il nous traîna par la suite avec les sacs de voyage à l’appui jusqu’à un endroit très lointain de la maison et nous interdit de mettre les pieds au manoir et dans les autres maisons de papa y compris aussi tous ses champs et ses fermes sinon il nous abattrait comme des chiens et nous enterrerait près de sa tombe. J’avais le visage et tout le corps enflé. Si et seulement si papa pourrait revenir d’entre les morts et nous secourir… Mais les morts peuvent-ils encore parler ?
À suivre...
RDV le vendredi 29-10-2020 pour la suite.
En passant je souffle une bougie de plus demain 28 octobre alors ce que j'aimerais que vous fassiez, c'est un maximum de partages et de commentaires...
Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).
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